Bon baisers des limbes

Nous étions presque arrivées au refuge lorsque les volutes de gaz disparurent. Je soupçonnais que notre docteur avait réussi à faire ce qu’il voulait. La grande classe. C’était tant mieux si ça permettait de progresser plus vite, je ne disais rien depuis un moment, mais j’étais largement en dessous du tiers de mes réserves d’énergie depuis un moment. Et quand je n’en n’aurai plus, qu’il ne me resterait que mon humanité, j’ignorais quelle serait ma durée de vie, maintenant que je voyais cette échancre approcher, le doute m’assaillait, et je commençait à flipper un peu.
Nous entrâmes dans le refuge, où nous trouvâmes quelques rescapés. Mais personne qui ne pourrait ressembler à Serenity.

M : Bonjour à tous, nous sommes à la recherche d’une dame du temps, nommée Serenity, est ce que quelqu’un la connait, et saurait où la trouver ?

Un vieil homme qui n’avait sans doute pas pris de douche ni rasage depuis des décennies, nous regarda.

H : Quelle importance ? Même si vous la retrouviez, ca vous apporterait quoi ? On est tous bloqués ici, jusqu’à la fin, jusqu’à ce qu’il ne reste plus rien de nous. Cet endroit nous arrache tout, à commencer par l’espoir. Et tout ça pourquoi ? Pour avoir déplu à Rassilon. Même nos noms, pour la plupart, nous les avons oubliés, nous ne sommes plus rien, ici. Alors que ferez vous, si vous la retrouvez ?

Cet homme, ce regard éteint, cette absence d’espoir, une raison de plus de haïr Rassilon, pour ses crimes, pour ces vies qu’il avait arrachées, détruites de la plus cruelle des manières. Je regardai Jenny, et elle en devenait toute blanche, et les larmes lui montaient aux yeux. Je savais qu’elle se demandait s’il y aurait moyen de sauver tout le monde, et je n’avais pas cette réponse. Ce serait au docteur de décider, c’était lui, avec Mary, qui connaissaient le mieux ce peuple et seraient à même de savoir. Et puis, le portail de Mary, combien de personnes pourrait t’il endurer ?

R : C’est très important, il faut qu’on la retrouve au plus vite.

L’homme ricana.
H : Ah, si c’est important alors… Si certaines personnes croient encore qu’il y a des choses importantes, ici, je vous conseillerais d’aller au sud, il y a un grand refuge, et certains y ont monté une sorte de village, où ils s’organisent, petit à petit, pour reconstruire un semblant de civilisation. Mais, à quoi bon ?

Je ne savais pas quoi leur dire, aussi, je sortis de l’abri, en silence, et attendis les autres dehors. J’espérai que la piste au sud nous amènerait à Serenity.
Et il faudrait aussi retrouver le docteur !

Après avoir bricoler pendant une petite demie heure, je parvint enfin à faire fonctionner mon bidule sonique ! Haha !! Il me serait d’une grande utilité !! Je regardais sur le tableau de bord se que je pouvais encore faire pour donner de meilleurs chances aux gens d ici, alors je désactiver tout se qui pouvait l’être et donc maintenant le temps filerais normalement de partout et l énergie serais rendue au lieu d être absorber, je ne pouvais rien faire d autre, les sentinelles étaient verrouillé comme les autres créatures vivant dans les limbes … je regardais une dernière fois les écrans et pointait mon bidule sur eux cherchant ma cible, il mis du temps mais son visage fini par apparaître en gros sur les moniteurs, avec le plan de l endroit où elle se trouvais ! Je le mémorisé et repartis par les escaliers qui me mènerais de nouveau vers le haut des chutes, j étais en forme et je remontais en courant, une fois dans le couloir je dit a l homme qui m avais aider de me suivre et ont partis vers le labyrinthe pour déboucher sur la place piégée que je pris sans hésiter pour retrouver mon groupe, récupérant mon sonique que je trouvais au sol en revenant ! On éviter les piège tant bien que mal, sautant, roulant ou slalomant entre mes diverses lames, parfois des pics arrivaient de nulle part et étant plus vif que mon nouvel ami, je le tirais par la manche pour lui éviter de mourir ici bêtement ! On avait l avantage ne tout voir ! Sans la fumée c’était un jeux d enfants !! Puis je les vis, leur silhouette aux loin, pour les trouver, il suffisait de suivre les monstres mort sur la route ! Ma fille tout craché ! On arrivais à leur niveau moi tout guilleret et mon ami épuisé dans tout les sens du terme.

« je vous ai manqué ??»((grand sourire) )

Nous avancions depuis des heures, en direction de ce refuge au sud, Jenny s’était trouvé un nouveau jeu, elle retournait les pièges des limbes contre les gardiens des limbes, ce qui en avait démoli pas mal. Une piste de ces machines éventrées reposait dans notre sillage. Sacrée Jenny, elle qui disait ne moins supporter la violence, et bien, chassez le naturel… Ou peut être n’était ce que parce qu’il s’agissait de machines.
Soudain, une voix nous interpella, c’était le docteur qui faisait sa réapparition. Il nous demanda si on lui avait manqué.

J : Oh papa, mais tu étais parti ? On n’avait pas remarqué !

Et elle éclata de rire. Moi, j’avais envie de lui sauter dessus, inquiète que j’avais été. Mais ce n’était pas le moment, aussi, je me contentai de lui sourire avec bonheur. Il paraissait quand même avoir retrouvé ses forces, lui, alors que moi, de mon côté, mon énergie semblait arriver à un seui très bas. Le docteur ne cesserait jamais de m’étonner, je me demandais comment il avait bien pu faire.

Mary n’oubliait pas ses bonnes manières, elle, et remarqua le nouveau venu, et nous présenta à lui. Finalement, tout le monde semblait en forme, quelle pitié que je ne sois pas une dame du temps, cette corruption de l’air phagocytait mon énergie temporelle plus vite. Certainement une défense des limbes pour éviter que quelqu’un ne vienne récupérer des victimes enfermées ici, avec un Tardis. Cette enflure avait pensé à tout.
Je profitai de l’arrêt pour me prendre un petit sandwich dans mon sac, pour rebooster un peu mon organisme. Puis nous reprîmes tranquillement le chemin de ce refuge. Jenny ouvrait la voie, comme à son habitude, même si elle n’avait plus besoin de sonder le sol, il restait pas mal de pièges sur le chemin, et des gardiens qui avaient survécu.
Au final, nous avancions plus rapidement et le refuge nous apparut bien plus vite.

Je me sentais mieux, était ce du à la collation ou autre chose ? J’avais l’impression que mes forces revenaient petit à petit, et que les particules qui les dévoraient, petit à petit, s’affaiblissaient. Puis, je l’entendis dire à sa tante que ce monde allait retrouver la paix.

R : Docteur, qu’as-tu fait ? As-tu annulé le processus qui dévore l’énergie ? Je savais bien que rien ne t’était impossible, même les limbes ne te résistent pas !

Jenny se retourna.

J : Félicitation, papa, c’est pas demain la veille que je serai à ta hauteur. Mais ne baissez pas votre garde pour autant, ces pièges sont toujours là. Et certains sont vicieux.

Elle ramassa un écrou sur la dépouille d’une des créatures, et le lança devant elle. Ce qui déclencha un mécanisme invisible. Le projectile se retrouva en stase, figé sur place, alors qu’une colonne de flammes étranges surgit à sa position, l’incinérant, et ne laissant qu’un amas de métal fondu.

J : Rah, l’enfoiré, il a même pensé que ceux qui arriveraient jusque là sauraient se défaire des pièges classiques, et il a ajouté des pièges de stase combinés. Mais s’il croyait que ses pièges étaient parfaits, c’était mal me connaitre, et mal connaitre ceux qui ont réussi à aller jusque là bas !

Et pourtant, ce Rassilon avait été assez puissant pour les enfermer tous ici, et, malgré ses bravades, Jenny savait que si elle s’était retrouvée à devoir l’affronter, elle n’aurait eu aucune chance. Et de se sentir limitée ainsi, c’était dur pour elle. Aussi, pour conjurer ce sort, elle continuait à détecter désactiver et détruire quand elle le pouvait, chacun des pièges qu’elle rencontrait, sa contribution à la destruction de la funeste œuvre du sinistre fondateur.
L’entrée du refuge était juste là, devant nous, j’espérais qu’on allait y retrouver Serenity, et un détail attira mon attention, un motif d’espoir. Quelqu’un avait gravé, sur le mur, un cœur avec le symbole gallifreyien d’Epsilon inscrit dedans. Je le montrai.

R : Regardez !

Elle était passé par là, j’ignorais si elle avait continué après, mais, dans ce cas, peut être que quelqu’un saurait où la trouver. Et je me doutais que ses sentiments pour son Epsilon lui avaient permis de tenir, quel qu’en soit le coût, elle avait décidé de survivre dans cet enfer, comme moi, j’avais survécu dans le mien. Serenity, c’était un peu moi, elle avait vécu ce que j’avais vécu. Et, comme j’avais eu ma chance, elle aurait la sienne, si, c’était grâce à moi, ça me permettrait peut-être de rembourser une partie de ma dette à l’Univers qui m’avait rendu mon bonheur.
Je regardais ce symbole, en repensant au soirs où j’avais dessiné le Tardis sur le sable, encore et encore, comme pour me souvenir, pour m’accrocher à cet espoir. Epsilon et Serenity, ils devaient se retrouver, et ils se retrouveraient ! Je me sentais un peu comme une envoyée du destin, dont le rôle était de réparer cette erreur, cette tâche noire sur le livre de la destinée, cette incohérence que la volonté de Rassilon avait créée.
Je me précipitai dans le refuge, avec espoir et détermination, en effet, c’était plus grand, les habitants avaient réussi à créer une sorte de village, comme une bulle hors de cet espace, où ils parvenaient à se recréer, tant bien que mal, une société.
Je regardais les lieux, fascinée. Quelles que soient les galères, les conditions, la vie parvenait toujours à reprendre ses droits, reprendre son cours. Et, maintenant que le docteur avait réussi à inverser le cours des énergies, cette civilisation pourrait perdurer très longtemps, mais tellement isolée.
Jenny vint me rejoindre.

J : Un monde où les seigneurs du temps vivent en paix, mais je me demande comment ça se passerait s’ils avaient des contacts à l’extérieur, combien de temps il faudrait aux autres pour les agresser, leur faire payer, à eux aussi, une guerre qu’ils n’ont pas vécue. Et combien de temps faudrait t’il pour que les guerres, exterminations et génocides recommencent ? Tu vois, c’est déchirant pour moi, de me dire qu’on ne pourra pas les ramener, qu’il ne vaut mieux pas, et pourtant, ce sont les miens, et des gens qui ne sont là que par la faute d’un seul homme.

Je regardai Jenny, ne sachant pas quoi lui répondre. J’admirais cette jeune femme, si courageuse, qui devait vraiment souffrir à l’intérieur, et je pensai, que ça devait être la même chose pour les deux autres, même s’ils s’étaient plus endurcis avec les années, ils devaient bien avoir les mêmes pensées. Je regardai mon docteur, qui était, quand je l’avais rencontré, persuadé d’être le dernier de son espèce, de tous les avoir tués, qui en avait rencontré quelques autres, et qui, là, se retrouvait face à une cité de seigneurs du temps. Que devait t’il penser ?
Je me tournai vers lui, et le regardai, en silence, les mots ne me venaient pas.

Je regardai autour de moi, en me demandant où était partie Mary, sans doute faisait t’elle connaissance avec son nouvel ami. Jenny semblait fascinée par ce qu’elle voyait. Elle comprenait certaines choses, elle n’avait, à ce jour qu’eut trop l’occasion de voir le côté sombre de son peuple, et, là, elle était face à la face lumineuse des seigneurs du temps, ceux qui étaient capables de se soutenir, se serrer les coudes dans l’adversité. Je voyais qu’elle n’osait pas s’approcher, aussi, je lui pris la main, et l’entrainai en direction de ce village, à la rencontre de ses semblables.

Le docteur s’était éloigné, et je comprenais pourquoi. Je pensais bien que quelque part, il regrettait, au fond de lui, quoi qu’il en dise, la destruction de sa planète, et, tous ces gens avaient une famille là bas. Ca devait être difficile pour lui. Il lui faudrait du temps. Aussi, en réfléchissant à ça, je le laissai seul.
Le village était assez vivant, et, malgré tout cet environnement, et les circonstances, des sourires s’affichaient sur les visages, des enfants jouaient dans une ruelle à côté, au fond de moi, je me disais que chaque instant de bonheur qu’on voyait ici était une injure à Rassilon, et ça me plaisait.

J : Tu te rends compte, en dehors de ma famille, ce sont les premiers seigneurs du temps que je rencontre, vu que Merlin était caméléonisé. Je suis émue, t’imagines pas.

Nous continuâmes notre route, en s’arrêtant ça et là pour observer, une petite idée me venait en tête, mais il était encore trop tôt pour en parler. Et nous nous dirigeâmes vers le grand bâtiment au centre, qui semblait être une sorte d’hôtel de ville. Sur notre chemin, nous observâmes plusieurs régénérations, le travail du docteur pour leur rendre leurs forces avait l’air efficace, et certains avaient besoin de se régénérer avec le temps qu’ils étaient enfermés ici.

Une femme nous attendait à l’entrée de celui-ci, elle paraissait assez âgée, et fatiguée, même si je soupçonnais que la manœuvre du docteur allait lui rendre des forces, à elle aussi. A notre approche, elle s’adressa à nous.

F : Je suppose que c’est à vous que nous devons ce changement dans les conditions de vie de ce monde. Soyez les bienvenues, je m’appelle Dominia, et je suis, en quelque sorte, la fondatrice de ce village.

Je regardai Dominia, une vieille dame, qui dégageait beaucoup de charisme. Puis, elle nous invita à entrer, et nous nous assîmes dans des fauteuils de métal.

D : Ca fait un moment que nous n’avons pas eu de nouvelles têtes ici, je pensais que le conseil s’était calmé, et avait décidé de ne plus condamner personne à l’exil ici, ou qu’ils avaient trouvé un nouvel endroit pour se débarrasser des gêneurs. Ou de ceux dont ils n’avaient plus besoin.

J : En réalité, il n’y a plus de Gallifrey, c’est pour ça que plus personne n’est condamné.

Dominia blanchit subitement

D : Comment ça, plus de Gallifrey ?

J : Détruite, au cous d’une longue et terrible guerre, celle qui mit fin à celle qui perdurait depuis si longtemps, entre les nôtres, et les Daleks. Je suis désolée de vous l’annoncer ainsi. Et nous ne connaissons pas les détails, nous n'étions pas nées.

D : Ainsi, la dernière guerre a eue lieu, je suppose que ça devait arriver, entre Rassilon et le conseil, tous ces belliqueux, qui auront trouvé plus fort qu’eux. Je les avais prévenus que ça se finirait ainsi, avec leur hypocrite politique de non interférence et le reste, ce qui m’a valu de me retrouver ici. Comme ceux du conseil qui se sont opposés à cette façon de faire… Mais, s’il n’y a plus de Gallifrey, que faites vous ici, et pourquoi êtes vous venues ?

Je ne savais pas s’il serait intelligent de leur dire comment nous étions venues, mon pouvoir aurait pu attirer des convoitises, aussi, je coupai la parole à Jenny.

R : En ce moment, nous ne savons pas pourquoi, mais des failles se créent entre tous les univers, et, celle là, nous a amenées ici, alors que nous recherchions une dame du temps nommée Serenity. Ce nom vous dit t’il quelque chose ?

D : Serenity, oui, je me souviens, une fille triste et distante, elle est restée quelques siècles ici, puis, un matin, elle nous a quittés, sans explications. Ca fait quelques années, maintenant. Peut être a-t-elle cru à ces fariboles, les divagations d’un fou qui disait qu’une fois par siècle, une faille se créait près de la cascade des âmes, et que cette faille pouvait nous ramener dans notre monde d’origine. Vous trouverez un village dans cette direction, fondé par des illuminés qui attendent l’ouverture de cette faille. Peut-être les a-t-elle rejoints.

Je souris, enfin une piste sérieuse. Nous restâmes encore un petit moment à discuter, j’envoyais un message au docteur pour l’informer qu’on avait une piste, et qu’il nous dise où on pouvait se retrouver, quand il serait prêt. Puis, nous ressortîmes de la bâtisse, et partîmes flâner un peu dans le village. Jenny était toute heureuse de sa visite.

Nous étions sur la place, lorsque Mary nous attrapa et nous entraîna au loin. Que se passait t’il ici ? Elle me serrait le poignet tellement fort que je ne sentais plus ma main. Soudain, on s’arrêta, Mary venait d’entrer en collision avec le docteur. Les gens nous regardaient méchamment depuis quelques minutes, et je me demandais bien ce que le docteur avait bien pu faire pour les vexer à ce point. Puis, on nous entraina de plus en plus vite. Mais pourquoi ces seigneurs du temps nous en voudraient?

J’en étais persuadée, on ne retrouverait pas Serenity ici, au milieu des gens de son peuple, que j’avais scannés, et en plus j’avais pu assister à des régénérations, ça ne pouvait pas être une illusion, ou des machines.

Tout en courant, je m’agaçais, et pas qu’un peu, à chaque fois qu’on trouvait un endroit sympa, c’était une arnaque, et ça débouchait sur morts et larmes. Quel que soit l’univers, c’était écrit. Pourquoi est ce que je m’imaginais qu’ici ce serait différent ? Parce que ça m’aurait plu que Jenny puisse renouer quelques liens avec son peuple ?

Et mary qui allait de plus en plus vite, me plantant ses ongles dans le poignet, mais qu’est ce qu’il lui faisait peur comme ça ? A moins que quelqu’un n’ait vendu la mèche sur la façon dont nous étions venus, et qu’ils en aient après mon pouvoir, croyant avoir une chance de s’enfuir en se servant de moi.

Bon je continuai à courir sans trop comprendre, un peu en pilote automatique, et nous sortîmes de la cité, et continuâmes de nous précipiter loin de celle-ci. J’espérait que le docteur se rappelait qu’il y avait des pièges partout et non désamorcés dans la zone.

J’avais les poumons qui bouillaient sous l’effort, je n’avais qu’un seul cœur, moi, et il était au maximum de ses capacités.

J’étais complètement à bout de souffle, épuisée. Cette course imprévue m’avait mis l’organisme en vrac, et mes poumons me brûlaient comme pas possible. Je finis par arriver à reprendre mon souffle, et vis ma Jenny toute choquée. Et ce brouillard qui se levait, étrange.

Encore une création de cette ordure de Rassilon, encore un piège, et, cette fois ça, il avait réussi à surpasser mon sonique. Mais là, j’étais en colère, dans cette même colère qui m’avait envahie lorsque nous avions perdu Kidan, une sourde colère qui était une agglomération de tout ça, une rage froide contre ces créatures, contre Rassilon, contre les limbes, contre moi-même qui n’avait pas été capable de déceler cette illusion.

Mon cerveau se mit en route, et, pendant que les autres étaient occupés à chanter, la dark Rose se mit en route, l’énergie temporelle qui était revenue, se mit à crépiter violemment. Elles voulaient jouer avec les sentiments des autres, ces créatures ? Elles allaient voir ce que c’était.

Je me souvenais des leçons de Mary, quand on affronte des illusionnistes, en premier lieu, ne rien avoir à leur donner qui puisse leur donner de prise, aussi, j’enfermai tous mes souvenirs, mes espoirs, et mes sentiments dans un coffre verrouillé, au plus profond de moi, dans les limbes de ma conscience. Puis, je fis disparaitre l’illusion autour de moi, créant une guerre de pensées entre la créature la plus proche que je ressentais, et moi.

Je commençai par lui mettre une comptine de mon enfance dans la tête « Who’s afraid by the big bad wolf ? », et lui demandai, « est ce que tu as peur du grand méchant loup ? Lui donnant l’impression d’être entouré de loups mécaniques, de créatures incapables d’émotions, et incapables d’être prises dans cette illusion. Je lui greffai en songe l’impression d’impuissance, de crainte de ces créatures dont il ne savait rien, et je continuai à lui causer des souffrances psychologiques.
Je ne savais pas si les autres étaient toujours en train de chanter, et si l’illusion autour d’eux se maintenait, mais, en ce qui me concernait, rien ne pourrait plus m’atteindre.

Mes loups d’approchaient de la créature, la forçaient à reculer dans la direction que je souhaitais, là où, plus tôt, Jenny nous avait montré un piège à incinération. Et la bestiole finit par se retrouver carbonisée à l’intérieur.

Puis, je me remis en position défensive, je ne ressentais plus où étaient les autres. Elles devaient préparer une riposte, et je craignais de m’épuiser trop vite pour toutes les vaincre. Au moins, elles avaient du comprendre qu’il ne valait pas mieux de se prendre à nous. Peut-être qu’elles se tiendraient tranquille pour le moment, et qu’on pourrait continuer notre route.
Même si j’en doutais fort, si ces bêtes avaient la volonté de leur créateur, elles seraient aussi impossibles à dissuader que des Dalek.

Je continuai d’avancer, toujours hors de contrôle, je me sentais comme en pilotage automatique, comme enfermée dans mon propre corps. Je voyais un grand paquet de ces nymphes en face de moi, elles s’étaient certainement regroupées pour concentrer leur pouvoir, leurs visions en une seule, sur moi et je m’avançai vers le groupe, en leur criant des menaces ! Au moins, si elles se concentraient sur moi, elles allaient ignorer leur véritable menace, celui qui est le plus puissant et le plus fiable de tous. Dark Rose était en train de créer une diversion qui devrait leur être fatale

DR : Ah, vous vouliez de la colère, et bien vous en avez, et vous avez réveillé le loup qui dormait, et que vous auriez du laisser dans son hibernation. Jamais, je ne vous laisserai vous en sortir, jamais ! J'ai des choses à vous faire payer, et vous allez le payer.

Les créatures semblaient confiantes de part leur nombre, mais également effrayées par la destruction de l’un des leurs, et de la confiance que je montrais en avançant vers elles. J’essayais de reprendre le contrôle, mais cette colère avait libéré quelque chose en moi dont je ne savais rien, quelque chose que je ne contrôlais pas.
Cependant, je n’avançai plus, et me contentai de défendre, sans chercher à leur faire plus de mal. Qu'est ce qu'il se passait en moi?

**

« Merde, le ténébro, je n’avais pas remarqué. », Jenny s’était précipitée à ma poursuite, car elle avait compris ce qu’il se passait. De part sa nature de dame du temps, elle ne craignait pas ce genre d’attaques, mais, moi, en tant qu’humaine, j’étais très vulnérable à ce genre de créatures. Elle regrettait de ne pas en avoir parlé à son père, mais, elle n’en n’avait pas eu le temps, et en plus elle se doutait que don père, plus expérimenté que lui avait du remarquer ce qu’il s’était passé. Un ténébro, une sorte de rémanence d’un seigneur du temps corrompu, un reste de sa haine, était capable de prendre possession d’une créature affaiblie, dont il jugeait le pouvoir digne d’accomplir sa vengeance, et cette course effrénée m'avait tellement essoufflée que la créature avait pu pénétrer en moi pendant que je tentais de reprendre mon souffle. Jenny cherchait à neutraliser son amie, pour lui éviter d’être mise en danger.

J : Papa saura comment chasser cette créature de son esprit.

Elle continua à courir dans la direction d’où elle ressentait ma présence, tout en éliminant tous ceux qui se mettaient sur la route, et finit par m’apercevoir, à un endroit où l’illusion de brume n’existait plus.

J : Rose, arrête !

Jenny avait perdu beaucoup de temps à nettoyer le parcours, et avait plutôt bien réussi, et, quand elle arriva à proximité, son père était déjà sur le point d’arriver, sans doute aussi un peu grâce à son travail. Aussi, après m’avoir interpellée, elle le remarqua, et le laissa faire, en sécurisant le périmètre.

Je tentais de reprendre le contrôle de mon corps, mais cette entité inconnue, cette rose des ténèbres, elle refusait de me rendre la direction. Je ne comprenais décidément pas ce dont il se passait. Et, plus je tentais de me révolter, plus j’étais repoussée. J’avais l’impression de me battre contre moi, contre quelque chose qui avait mon intelligence, mes expériences, et un petit quelque chose en plus.
Et, là, mon docteur qui venait d’arriver, je repris espoir, si quelqu’un pouvait me sortir de là, c’était bien lui. Je souriais intérieurement, faute de pouvoir le faire à l’extérieur. Mon corps se tourna dans la direction de mon seigneur du temps.

DR : Et alors, tu crois que tu me fais peur ? Un seigneur du temps tellement faible qu’il s’est entiché d’une humaine, une humaine, à laquelle tu n’oseras pas faire de mal. Tu devrais me craindre, parce que des seigneurs du temps, j’en ai tué un grand nombre !

Et les nymphes qui venaient derrière le docteur qui ne reculaient pas, j’avais peur pour lui, une crainte qu’il ne se retrouve entre deux ennemis qui le prenaient en sandwich. Et, l’une de ces créatures s’avança vers lui, malgré les menaces. Lorsqu’un tir de canon Dalek explosa à ses pieds.

J : A votre place, j’éviterais de le contrarier. Vous avez vu ce que j’ai fais de vos sœurs qui se sont mises sur ma route, et dites vous que par rapport à mon père, je suis un nourrisson. Alors je vous conseille de fuir avant de le regretter, avant de devoir affronter la fureur de nous deux.

Et Jenny vint se poser à côté de son père.

J : Prend soin de ma petite Rose, Papa, je couvre tes arrières.

Jenny resta figée quelques secondes, elle ne savait pas ce que son père venait de faire, mais, elle en était certaine, ce n’était pas un pouvoir de seigneur du temps. Puis, elle se retourna vers les nymphes.

J : Ce n’est pas faute de vous avoir prévenus ! Alors, vous avez encore envie de vous fritter avec nous ? Alors, je vous propose un truc, vous levez ce brouillard, et vous retournez dans votre village, et je m’engage à vous laisser tranquille, sinon, si un seul d’entre vous s’approche de nous, non seulement, il se retrouvera vaporisé, mais, en plus, je vous exterminerai jusqu’au dernier, sans pitié, et sans remord. Vous avez vu que je ne bluffe pas, et que, même si ça me désolerait de commettre un génocide, je le ferai !

Les nymphes s’éloignèrent, lentement, et le brouillard commençait à se lever lorsque je réussis à ouvrir les yeux. Je me sentais à nouveau maitresse de mon corps.
J’essayai de me lever, mais Jenny m’en empêcha,

J : Repose toi, Princesse, laisse le temps au docteur de régler le compte de l’entité qui t’avait possédé, et à Mary de revenir avec notre copain Ascrop. Et, moi, je suis là, je veille sur toi, et je ne laisserai personne s’approcher de toi. Je suis désolée, j’aurais du voir ce ténébro s’approcher de toi, j’étais trop concentrée sur les nymphes et ce qu’il nous était arrivé dans le village. Ca n’arrivera plus.

Elle me pris la main, et ne la lâcha qu’une minute, le temps d’abattre un robot volant qui passait au dessus de nous, puis, elle la repris, après m’avoir donné à boire. Je restai allongée, en laissant mon esprit reprendre ses droits, mes idées se remettre en place. Je ne comprenais pas comment j’avais pu me faire avoir aussi facilement, et j’enrageais un peu, de ma propre faiblesse.

Les nymphes s’étaient éloignées, mais il était difficile de savoir si elles avaient compris la leçon, ou si elles nous préparaient un coup fourré, et, je sentais que Jenny restait sur ses gardes.

Jenny était toujours très attentive, surtout maintenant qu’elle avait dû utiliser son arme Dalek, ce qui pouvait avoir fait du bruit et provoqué une impulsion énergétique, elle savait, par expérience, que nombre de créatures pouvaient avoir été attirées. Même si, souvent, l’usage d’arme Dalek, beaucoup préféraient ne pas s’approcher, qui aurait envie d’affronter un Dalek, et qui pouvait espérer en repartir vivant ?
Mais, ici, on avait beaucoup d’adversaires automates, des machines qui ne se posaient pas ce genre de considérations, et qui pourraient tenter d’en profiter.
Elle vit son père qui se reposait, assis contre un mur, relativement loin, et encore une créature qui s’approchait, encore une de ces machines. Le tir de son arme, même à cette distance, fit mouche, et le robot s’effondra. Puis, elle me pris dans ses bras, et m’aida à me redresser. Elle me souriait.

J : Je suis contente de te retrouver, ma petite Rosy, maman a moi que j’aime.

Je lui souris, encore un peu dans les vapes, mais je me sentais tellement mieux, maitresse de mon corps, enfin. Je me redressai, doucement, aidée par la petite blondinette, je pus me remettre sur mes pieds. Et je remis mon chapeau en place, décidément, j’aimais ce couvre chef !

Je tournai la tête, et vis Mary et son ami qui s’approchaient, je me demandai si elle en avait profité pour flirter un peu avec. Sacrée Mary !

Je me sortis un petit restant de nourriture de mon sac, et le consommai tandis que nous allions, tous les quatre, rejoindre le docteur, qui semblait, au loin, en train de récupérer. Il nous fallut de longues minutes pour parvenir à l’emplacement où nous étions, avec toujours quelques pièges qui trainaient, vite désamorcés par super Jenny.
Puis, nous arrivâmes face au docteur.

J : Ca va, papa ? Tu as vaincu ce ténébro, ça ne m’étonne pas de toi.

Je le regardai, tristement.

R : Désolée d’avoir été aussi faible.