Invasion sournoise (pv)

R : De toute façon, dans l’état où je suis, n’importe quoi peut me contrarier.

Y retourner, c’était un passage obligé, j’avais plutôt envie de passer un petit moment en famille, moi, mais j’avais signé pour ça aussi. Vivement qu’on aie un bon petit moment pour se poser, pour passer du temps tranquille. Ca faisait un moment que je n’avais par eu le temps de me poser dans ma petite bibliothèque préférée.

Puis, mon docteur me demanda si nous retournions sur Terre, finir le travail.

R : Si c’est juste pour reconstruire des bâtiments, je pense que les terriens se débrouilleront bien sans nous. Surtout que reconstruire des villes que personne n’habitera, autant laisser la nature y reprendre ses droits.

Puis, une idée folle me traversa l’esprit.

R : Tu vas encore trouver que j’ai des idées absurdes, mais je me viens de penser que l’on pourrait peut-être arriver à négocier que ces villes, désormais fantômes, soient laissées au peuple de Pretty, ça pourrait être un geste de rapprochement entre nos peuples, qu’ils se retrouvent à cohabiter, à échanger, à progresser ensemble, et, à terme à se respecter et s’estimer. Avec la menace d’un docteur en colère s’ils décident de se taper dessus, est ce que ça ne pourrait pas être une belle avancée pour la Terre et ses peuples ?

Je repensai à tout ça, et j’étais étonnée, finalement, j’étais la seule à voir un problème dans ce que j’étais. Je jouai quelques minutes avec la montre que j’avais toujours sur moi, puis, je me levai, m’approchai de mon docteur, et lui fis un petit bisou. Je me sentais quand même mieux.

R : N’oublie pas que tu as la princesse en robe bleue qui est venue à ta rescousse qu’il faut que tu remercies, brave chevalier.

Pendant ce temps, Jenny avait assisté à la chute des géants, et elle faisait en sorte de supprimer les traces de cette technologie. Ca allait l’occuper, en attendant que ses parents reviennent et que ses amies reprennent leurs esprits. Et elle était assez satisfaite du résultat.

Finalement, cette montre l’interpellait, je la regardai. Une belle montre en argent massif.
R : Ah oui, cette montre, quand j’étais dans la zone verrouillée du Tardis, dans le laboratoire d’Epsilon, il y avait une pièce avec des dizaines de montres de la sorte, j’en ai pris une parce que je m’étais dit, sur le coup, que ça pourrait servir dans les méandres du labo, puis, je l’ai gardée, machinalement. Je la trouve chouette, les reflets de la lumière dessus ont un effet apaisant sur moi. Elle te plait ? Il faudra que tu le visite ce labo, toi aussi, maintenant que j’ai déverrouillé les accès.

Je lui souris, puis le laissai aller dans la cabine de pilotage, un peu déçue qu’il n’ait pas fait le moindre commentaire sur le tableau que j’avais affiché, tant pis. Puis je sortis de la salle, et retournai dans la bibliothèque principale. A la recherche d’histoires sur la famille Larn, pour savoir ce qu’était véritablement ce loup qui m’accompagnait depuis toujours. Je lus pendant un petit moment différentes informations sur cette famille, qui, en effet, me paraissait plutôt respectable, même si certaines choses me paraissaient étranges. Il y était question, notamment d’un fondateur qui aurait été l’égal de Rassilon, mais aucune donnée à son sujet n’était présente dans mes livres. Et je ne voulais pas déranger le Tardis à ce sujet, elle devait être en pleine discussion avec mon époux.

Je n’allais pas faire ma Mary, et aller les espionner, bien que ce ne soit pas l’envie qui m’en manquât. Aussi, je repris ma lecture, tranquillement, finalement, descendre de cette famille n’était pas si désastreux que ça, et quand j’avais sorti ce nom, machinalement chez les rexuliens, je n’avais pas été si mal inspirée. Et je me dis que ça avait dû être drôle, lors de l’enquête de la proclamation des ombres, quand ils ont dû apprendre qu’une personne se faisant appeler Larn et disant faire partie de leurs forces, avait interféré. Ils ne devaient rien comprendre, et les imaginer se sentir aussi cons que leur garde judoon, ça me tira un rictus amusé.

Il me reparla de la montre

R : Oui, j’ai eu la curiosité de l’ouvrir, et elle fonctionne très bien, toujours à l’heure, en plus, elle se règle automatiquement en fonction de l’endroit où l’on est. Je ne pense pas qu’il y ait quelqu’un à l’intérieur, si c’est ce qui te fait peur.

Je la lui tendis

R : Mais si tu veux t’en assurer par toi-même, c’est certain qu’avec ton avis, je serais pleinement rassurée. Après tout, je ne connais pas tant que ça la technologie de ton peuple, et si tu pense qu’il faudrait la déminer, fais toi plaisir, prends en juste soin, je l’aime bien.

Je me rendis compte que j’avais failli dire « notre », non, moi, je suis, et je serai toujours humaine, quel que fut l’endroit où Pete était né, j’étais la fille de Pete le terrien, même si, d’un autre côté, je me disais que cette spécificité de mon père, ça faisait de moi quelqu’un de spécial. Dame Rose est définitivement quelqu’un d’unique.

Puis, comme mon époux était parti dans une lecture, je repris la mienne, en me demandant quand même ce que Sexy pouvait bien attendre pour repartir, boudait t’elle ? Je n’osai pas demander au docteur ce qu’il s’était passé entre eux, d’ailleurs, il se mit rapidement dans un livre. Était-ce pour éviter d’en parler ?

Je me replongeai dans mon livre, et je découvrais des choses intéressantes sur l’histoire des Larn. Et, pendant ce temps, je m’amusais intérieurement en pensant à ma mère, elle qui trouvait mon époux un peu vieux, que dirait-elle si elle savait qu’elle avait épousé un seigneur du temps millénaire ?
Je me rendis compte du silence qui régnait ici, et je fermai les yeux pour profiter de tout ce calme, de ce rare moment de répit. Je me sentais sereine, et me mis à sourire. J’aimais cette vie !

J’éclatai de rire en pensant à sa tête alors qu’il se faisait enguirlander par le Tardis, c’était clair qu’elle avait son petit caractère, elle.

R : Et oui, un Tardis n’est pas un bête vaisseau, elle a sa susceptibilité. Ca fait un moment que je l’ai compris.

Puis, je me levai, et m’avançai vers lui. Je lui pris les mains, et le regardai dans les yeux.

R : Je pense que tu as changé de vision. Autrefois, tu voyageais pour t’amuser, pour apprendre. Aujourd’hui, tu veux résoudre les choses en pensant les avoir apprises. Au fond, tu penses inconsciemment être un dieu, un sauveur. Sauf que le seul qui décide, c’est le flux temporel, ce sont ses lois, ses règles, et, quand on veut aller contre ça, malheureusement, on est entravés, et on échoue. Et si j’ai été amenée à revenir, si le temps a voulu que nous retrouvions Jenny, c’était peut-être pour ça, pour te ramener à ce que tu aimes, à t’aider à retrouver ton insouciance. Pour être entouré de personnes qui te ramèneront ton plaisir de voyager.

R : Tu n’es pas inutile, au contraire, tu es une bénédiction pour cet univers, pour nous tous, tu as tant à nous apporter. Moi, je reviens, je suis toute enthousiaste, j’essaie de m’investir, mais ce n’est pas pour ça que j’essaie de te rabaisser, au contraire, je veux juste être ton aide, une assistance, jamais ne te remplacer.

J’étais toute triste, j’avais l’impression d’être une gêne pour lui, et je ne voulais pas. Je remarquai que son regard était triste, marqué par la solitude.

R : Et si nous allions assister à la création de l’Univers, ça devrait faire un spectacle magnifique. Et, à une époque où il n’y a encore personne, on en devrait pas être trop gênés. Ca nous fera du bien de passer un peu du temps dans un endroit tranquille.

Puis, je l’embrassai avec passion

A ce que j’avais compris, la perte du maitre, qui n’était pas le meilleur côté des seigneurs du temps, pourrait être vue comme un mal pour un bien.

Et puis, je ne savais pas ce qu’il en pensait vraiment, il devait être partagé, d’un côté, il devait être soulagé de ne pas avoir massacré l’intégralité des habitants de Gallifrey, mais, d’un autre, il aurait souhaité, je me souvenais, qu’il avait dit qu’il était mieux que cette civilisation disparaisse.

J’étais dans mes réflexions, je ne savais pas trop quoi lui dire, lorsqu’un bruit presque inaudible se fit entendre. Et Wolfy apparut dans la salle.

J : Coucou, nous commencions à nous inquiéter de ne pas vous voir revenir, tous les deux, et ne pas répondre au communicateur non plus. Mais comme tout a l’air de bien se passer, nous allons nous éclipser et vous laisser profiter d’un moment d’intimité. Vous m’envoyez un message quand vous voudrez. Comme ça, j’en profiterai pour te poser les questions que j’ai envie de te poser.

Je me rendis compte que j’avais laissé le communicateur de Jenny dans ma chambre, et pris un air qui sembla l’amuser. Jenny me fit un clin d’œil avec un sourire, et s’éloigna doucement.
Puis, Zezanne s’avança, timidement vers le docteur.

Z : Excusez-moi, mais j’ai une question à vous poser. Comment cet Armageddon qui s’est produit sur la Terre va être réparé ? Je ne comprends pas, j’ai visité la Terre dans cinquante ans, et il n’y avait aucune trace de tout ça. Comment le futur que j’ai vu dans mon passé pourrait t’il être différent du futur tel qu’il a été réécrit ? Jenny me disait que ces failles créaient des paradoxes, et que tout se règlerait lorsque l’on les aurait fermées, mais que vous pourriez mieux m’expliquer.

Puis, elle le regarda avec un air désolé, comme si elle était gênée de l’avoir dérangé. Cette fille était impressionnante, quand elle dirigeait de main de maitresse un camp de réfugiés, et elle semblait tellement apeurée à l’idée de devoir demander quelque chose à celui que Jenny avait dû lui décrire comme l’élément central de l’Univers.

Zezanne lui répondit avec beaucoup de douceur, il était tellement évident qu’il culpabilisait, en cela, il ressemblait beaucoup à Jenny qui s’était fait les mêmes reproches sur Zerka. Ils avaient beau s’en défendre, ces deux là étaient bien les mêmes.

Z : Je ne pense pas que vous soyez arrivé en retard. Les personnes qui devaient continuer leur route, vous les avez sauvées. Regardez ce que vous avez réussi, vous avez sauvé un peuple, et ça, c’est important, sans vous, je serais morte, et mes compagnons, qui étaient avec moi au camp aussi, et je ne pourrai jamais assez vous remercier pour ça. Mais, ce que je ne comprends pas, c’est que j’avais rencontré Dickson dans mon passé, ce qui est dans le futur de cette planète. Et je l’ai vu mourir ici, comment ais-je pu lui parler dans le futur ? Il ne peut pas être mort aujourd’hui, et en même temps vivre plus tard et mourir de vieillesse ou je ne sais comment. Et je suis certaine qu’il n’a pas voyagé dans le temps, lui. Et si je revenais à mon point de départ, est ce que je le retrouverais ou pas ? J’ai l’impression de nager en plein paradoxe. Mais je ne veux pas vous importuner avec mes questionnements, vous avez certainement plus important à faire.

Puis, elle marqua un temps d’arrêt. Pendant ce temps, je réfléchissais,

Z : Ah oui, j’ai oublié de préciser que mon grand-père, Soul, dispose d’un véhicule, appelé le Jonah, qui permet de faire des sauts dans le temps, rien de comparable avec vos vaisseaux. Je ne parviens pas à me souvenir comment l’avons-nous eu. Encore l’un des grands mystères de notre passé.

Puis, elle se releva et se dirigea vers Wolfy, suivie de Jenny, qui se tourna vers son père.

J : Je vais enquêter sur ce paradoxe, prenez quelques jours de repos, vous le méritez. J’espère avoir avancé à votre retour. Enfin, si papa m’autorise à partir, et de Rose veut bien me prêter son Tardis.

Je la regardai avec un petit sourire, et lui fis un petit oui de la tête.

Je l’entendais réfléchir sur Zezanne, étonnée de ce qu’il disait. Je pensais qu’il était possible qu’en tant que voyageurs du temps, leurs routes se soient déjà croisées. Mais quand, et comment ? Et pourquoi ne s’en souvenait t’il pas ? C’était peut-être un souvenir de la guerre du temps qu’il avait occulté à cause de sa violence. Je voyais que ça le travaillait. D’un autre côté, il aurait pu demander à son Tardis si celle-ci en savait plus, elle y était peut-être déjà entrée, avant l

Puis, il changea vite de sujet, et certainement qu’il ne pensa plus à tout ça, et se précipita vers la commande pour nous amener à cette création. J’étais impatiente de voir tout ça, après toutes ces destructions, ces massacres, un magnifique spectacle de création, de naissances.

Mon docteur ouvrit la porte, et sortit sur le toit du Tardis, comme il aimait bien le faire, et je montai à sa suite, en prenant sa main, si chaude et agréable. Et je vins m’assoir à côté de lui. Le circuit caméléon s’était mis en route, nous avions une petite plateforme bien confortable pour admirer le spectacle. Je me disais que c’était la grande différence entre le docteur et sa fille, lui s’était habitué à son apparence, et ne changerait jamais de cette cabine bleue, elle, n’avait pas encore trouvé l’apparence qui lui irait bien.

La création commença, dans le noir le plus complet, puis, tout commença dans un grand boom, je regardai la scène avec émerveillement, telle une enfant devant son premier film, ce déluge de lumière, cet immense feu d’artifice, c’était si beau que j’en oubliai enfin mes soucis, je me disais que, de toute façon quelles que soient nos ascendants, nous venions tous de là. J’étais si heureuse.
Je me collai à mon époux, et vins poser ma tête sur son épaule, comblée.

J’étais tellement bien, à l’écouter parler ainsi, poser des questions sans queue ni tête.

R : Innocent, une cellule ? Je pense que oui, elle n’a commis aucun crime. C’est avec le temps, la découverte du bien et du mal, et surtout celle de la souffrance qu’on perd son innocence. C’est quand on découvre la souffrance qu’on a le choix, infliger aux autres ce qu’on ne voudrait pas qu’ils nous fassent, tels les Dalek, ou les sontariens, ou bien en avoir conscience, et ne pas l’infliger. Ce n’est que mon point de vue. Pour moi, chaque être nait innocent, et c’est avec le temps et ses choix qu’il perd son innocence.

Et voilà, je me mettais à faire des discours comme lui.

R : Ce spectacle est magnifique, je ne regrette pas d’être venue, c’est le genre de spectacle qui pourrait même donner de la compassion à un Dalek.

Je me mis à pouffer en imaginant ça, un bon dalek, comme si c’était possible. Après, je me disais aussi qu’ils avaient été autre chose autrefois, des Kaled. Mais pourquoi est ce que je pensais à ça ?

Puis, une pensée me traversa l’esprit, que se serait-t-il passé si son ancien lui avait su, pour moi ? Lui qui était prêt à massacrer une créature alors inoffensive, juste pour ce qu’elle représentait. M’aurait-il donné une chance ou aurait-il préféré faire disparaitre la menace que la lignée de Rassilon pourrait représenter ?
J’essayai de chasser ces pensées, et me reconcentrai sur le spectacle, et, comme le docteur s’amusait à rajouter des effets de lumière, je m’amusai aussi, et créai une vision où un loup, un aigle, une rose et un tournevis sonique se fusionnaient pour faire un magnifique cœur lumineux.

R : Merci, je me sens un peu plus en paix avec moi-même, même si j’aimerais en savoir plus, j’ai réalisé, grâce à toi, à vous tous, à cette dame Zerkanne, que ce qui comptait, c’étaient mes actes, et non ceux de mes ascendants. Et j’espère qu’au moment du bilan, ce que j’aurai accompli sera une source de fierté.

Je lui souris et l’embrassai encore.

Je l’écoutais dans son grand discours.

R : Aurais-je été aussi heureuse qu’aujourd’hui, aux côtés d’Allonzo et son côté « Donna » ? Je ne pense pas, je suis auprès du seul être que j’aime et que je n’aimerai jamais. Quant à être une dame du temps, je ne pense pas, Ymir, sans avoir été transformé, n’aurait pas rencontré maman, et je ne serais pas née. Il aurait peut-être même été éliminé sans avoir de descendance, ou serait resté seul, après la disparition de celle qu’il aimait. Et, nous ne serions pas là pour avoir cette discussion. Tu imagines la tête de Rassilon, s’il avait su que tu épouserais sa petite fille ? Je pense qu’il se serait mis dans une colère terrible ! Je ne dis pas que j’en ai plus peur, de tout ça, c’est plus que je l’assimile doucement. Mais je pense que je risque de prendre pas mal pour moi quand j’entendrai parler de ses crimes.

Au moins, maintenant, j’arrivais à en rire. C’était déjà ça. Puis, il me demanda si je lui dirais s’il me faisait souffrir.

R : Je sais qu’il t’arrive d’être maladroit, et parfois coléreux quand on te le fait remarquer, aussi, j’essaie de te le faire comprendre avec diplomatie. Et, souvent, je n’en n’ai même pas besoin, Jenny, ou petit loup se chargent de te le dire, et sans trop de diplomatie, elles.

Je souris et pris un petit air. Et, puisqu’il voulait discuter, autant en profiter.

R : Je me demandais, tout à l’heure, comment aurais-tu réagi, si tu avais su ça avant de me connaitre ? Et, j’aimerais savoir, lorsque je lisais l’histoire de la famille Larn, on parle souvent de « l’autre », mais, jamais on ne donne son nom, et on le présente toujours comme un puissant seigneur du temps fondateur. Tu sais quelque chose sur lui ?

 

J’éclatai de rire.

R : J’imagine ta tête après t’être fait virer de ton propre Tardis. Au fond, elle a des points de ressemblances avec maman, mis à part qu’elle ne te frappe pas, pas encore. T’imagines, si tu arrivais à fâcher les deux ensemble? D’où lui vient ce caractère, je ne pourrais pas dire, je ne sais pas comment tu étais à son âge ! Moi, je l’adore comme elle est.

Puis, je marquai une petite pause.

R : J’espère qu’elle ne fait pas trop de bêtises avec son Tardis, mettre une telle puissance entre des mains aussi jeunes, est ce bien raisonnable ? Après, elle est partie avec l’autorisation de son papa, dont j’ai toute confiance dans le jugement.

Je lui souris de manière facétieuse.

R : La fille de Davros, décidément, tu me vois vraiment comme un Dalek. Au fond, je me demande si celui-ci n’était pas moins fou que celui dont je descends. Difficile à dire.

Puis, il me confia son ignorance concernant l’autre, j’étais un peu déçue, mais pas étonnée, si les livres étaient aussi évasifs sur lui, il y avait sans doute une bonne raison. Avait-il été effacé de l’Histoire pour des crimes trop innommables ? Cette pensée me glaça, finalement, je me dis que je demanderais à Granma, elle, elle aurait peut-être plus de réponses.
Puis, j’avais une interrogation plutôt diplomatique qui me vint

R : Quand je me suis retrouvée à faire la diplomate chez les rexuliens, j’ai intuitivement eu l’idée de me présenter sous le nom de lady Larn, ce qui est techniquement vrai, et le nom Tyler doit commencer à être trop connu. Mais, par rapport à ta culture, à ton peuple, est ce que je n’ai pas commis une faute ? Même si cette famille n’existe sans doute plus, en dehors de moi, je ne voudrais pas insulter leur mémoire en utilisant par moment, un nom dont je ne serais pas digne, je ne suis pas dame du temps, ni gallifreyenne.

J’étais décidément miss scrupules, moi.

Je le regardai avec des grands yeux ronds, il y avait donc une autre personne de cette famille quelque part dans le temps et l’espace ? J’aurais une tante quelque part, et qui aurait accompagné mon docteur sans que je ne le sache.

R : Décidément, t’es un petit cachottier, et tu m’annonces ça comme ça.

J’étais amusée par la situation.

R : En effet, si elle a tourné la page, et qu’elle est heureuse dans sa nouvelle vie, il serait inopportun de la déranger, et d’aller tout bouleverser ainsi dans son existence. C’est très perturbant, j’en sais quelque chose. Si l’univers veut que je la croise un jour, il la mettra sur notre route, comme il a su le faire avec Jenny. Sinon, ce sera que nos destinées ne sont pas faites pour se croiser. En plus, nous ne savons même pas si elle est restée sur Terre, elle aurait même pu retourner sur gallifrey, pour une raison ou l’autre, et disparaitre avec, sans que nous ne le sachions.

R : Ah oui, tu étais beaucoup plus sérieux ? Pourtant, tu as volé un Tardis pour t’amuser. Et j’ai du mal à t’imaginer sérieux, enfin, un peu quand même.

Je l’avais vu en mode plus sérieux, plus sombre, moins joueur plus d’une fois, et je n’aimais pas trop cette facette de lui, lorsque je l’avais rencontré, quand il était tellement marqué par cette horrible guerre, et, je sentais parfois les échos de cette guerre, qui le hantaient. Je l’avais vu évoluer, avec le temps, devenir beaucoup plus exubérant, plus désinvolte, mais, parfois, surtout depuis notre séparation, je sentais les ténèbres l’envahir.

Je regardai en face de moi, le spectacle qui continuait, bien que moins actif, et je laissai mon regard se perdre dans l’infini. Au fond, une nouvelle Rose était née, en même temps que naissait l’univers.

R : Tu emmènes souvent tes conquêtes ici ?

Et je m’esclaffai.

Il arriva à me couper mon fou rire d’un coup, qu’est ce que ça voulait dire ? Arkytior, ça voulait dire Rose, mais quel était ce mystère, encore ? Est-ce que dans son inconscient, Ymir avait transmis des souvenirs à son lui humain, et ainsi, Pete avait t’il décidé de donner à sa fille la version humaine du prénom de sa tante préférée ? Ou était ce un caprice du temps, un clin d’œil du destin ? Je ne le saurais sans doute jamais, et, finalement, ça n’avait aucune importance.
Au fond, le docteur avait eu besoin d’une Rose pour se construire, quand il avait pris ce nom, en quittant Gallifrey, et il avait eu besoin d’une Rose pour se reconstruire, après cette dure époque où il n’y avait besoin que de guerriers, et non de docteurs. Et c’était peut-être aussi pour ça que le temps m’avait rappelée, en ces moments troublés, où il avait besoin de mettre une rose au bout de son fusil, il fallait qu’il réapprenne à nouveau à être un docteur, et non un guerrier.

R : Enfin, vous vous êtes volés mutuellement, et vous n’auriez pas pu faire meilleur choix, tous les deux. Le plus grand des seigneurs du temps, et le plus grand des Tardis.

Puis, j’éclatai à nouveau de rire avec sa vanne, et j’entrai dans son jeu.

R : Mais, tu crois que tu as besoin de ça pour être irrésistible ? Et les prochaines, tu comptes les emmener aussi ?

Je lui souris en lui jetant un petit regard malicieux. Puis, je lui pris la main

R : Toi aussi, tu peux me parler. J’ai remarqué que, même si tu t’en défends, tu as toujours au fond de ton cœur, les répercussions de cette guerre, des blessures qu’elle t’a infligées, et de ce que tu as du commettre pour mettre fin à cette souffrance. Prends le temps de t’ouvrir, de vider tout ça, de te libérer, de chasser cette colère.

Au fond, j’aurais aimé qu’il m’en parle, qu’il me dise exactement ce qu’il s’était passé. Mais s’en souvenait t’il, ou le traumatisme était tellement fort qu’il avait occulté les détails de son acte. Je me rendais compte que j’ignorais même quelle version du docteur avait du finir cette guerre, était ce celui que j’avais connu, ou son prédécesseur, avec les grandes oreilles ? Est-ce que ça avait de l’importance ?