Invasion sournoise (pv)

Zezanne s’installa à un pupitre, et alluma une sorte de projecteur. Et une image apparut sur l’écran, une ville anglaise, typique, au bord d’une rivière. Mais quelque chose semblait clocher.

Z : voici la situation depuis quelques temps, depuis qu’on a reçu une alerte de Torchwood, qui depuis, a cessé d’émettre. On dirait que les habitants de grande bretagne ont cessé de vivre, qu’il n’y a personne dans les rues, personne nulle part. Tout est parti de la ville de Leeds, selon nos analyses, mais nous n’en savons pas plus. Et on sent des traces métalliques dans l’air partout, comme une nuée de nanorobots.

J : Vu comme tu me présentes les choses on dirait une sorte de Vasha nerada cybernétique, suis-je la seule à penser aux cybermen ?

Je repensais à ces créatures de métal, et frissonnais.

Z : J’y ai songé aussi, mais aucune trace des cyberiades, des systèmes de communication et de leurs protocoles habituels. En plus, ce n’est pas tout à fait leur façon de faire.

J : Alors, le mieux, je pense, en attendant que mon père daigne nous répondre, sera d’aller faire un tour à Leeds, et essayer de trouver ce qu’il a pu se passer. Si c’est une attaque de microparticules, il va falloir être très prudentes.

Z : Alors, vous avez les mêmes désirs que moi, c’est pour ça que ce camp est à proximité de la ville. Protégé par un champ magnétique qui nous protège, pour le moment. Mais vu que je ne parviens pas à savoir ce dont il s’agit.

A ce moment-là, une équipe d’amis de Zezanne revint, ils semblaient blessés.

H : Mauvaise nouvelle, nos boucliers magnétiques ne fonctionnent plus. Dickson est mort, et j’ai morflé. Comme si je me faisais dévorer par des milliers de petites bestioles.

Z : C’est pas bon, ça, ça veut dire que le camp va tomber sous peu. Une idée, Jenny ?

J’intervins alors.

R : La meilleure solution, pour moi, serait de me mettre dans le champ de protection de Wolfy, je ne connais pas de meilleure protection que le champ de défense d’un Tardis.
Je sortis mon tournevis et demandai à Wolfy de se positionner au milieu du camp, et celui-ci fut protégé. En revanche, ça voulait dire que si nous allions enquêter, nous ne pourrions pas bénéficier de ses services.

Je demandai au Tardis d’analyser l’air autour, et de trouver une contre-mesure, et je m’assis, en attendant.

J : Tu vois, Zez, comme elle est géniale, Rose !

Les deux me regardaient alors que je devenais toute rouge.

Un ding retentit, Wolfy avait fini ses analyses de l’atmosphère ambiante, et avait trouvé une solution, quelque chose de fiable, pour le moment, en tout cas. Des bracelets magnétiques qui généraient une fréquence qui tenait les particules éloignées, en changeant régulièrement de fréquence de manière aléatoire pour les empêcher de s’y adapter et de parvenir à traverser ce bouclier.

Nous sortîmes du Tardis, et enfilèrent nos bracelets, je les trouvai plutôt seyants, ce qui me fit sourire. Puis, nous quittâmes le champ protecteur de Wolfy, et nous nous avançâmes dans les rues désertées de Leeds.

Toujours avec son canon dalek à la main, Jenny prit la tête du groupe, alors que Zezanne et moi la suivîmes de près. L’atmosphère était oppressante, l’air avait des relents métalliques, mais sans doute était ce du au champ de protection.

Après quelques dizaines de mètres, une masse étrange se trouvait au sol, Jenny s’en approcha, et je la suivis, en saisissant mon tournevis sonique. C’était étrange, on aurait dit une sorte de cocon, de la taille d’un homme, et de mêmes proportions, et métallique.

Je scannai la chose, et découvrit qu’il s’agissait d’une masse de créatures métalliques étranges, qui n’étaient pas originaires de cette planète, et qui s’agglutinaient sur la dépouille d’un être humain. Certainement celui qui venait de se faire tuer par cet envahisseur, Dickson, si je me souvenais bien.
Et, après quelques secondes, la couche qui recouvrait le corps, s’envola, en une nuée de mini moustiques, et se réassembla, après quelques secondes, pour former une créature humanoide, puis, cette entité prit des couleurs, pour ressembler complètement à un humain, je vis Zezanne devenir pâle.

Z : Merde, on dirait vraiment Dickson.

La créature se mit à errer, sans but, autour de la place, et je sentais que Jenny avait envie de la massacrer, elle s’en abstint, faute de savoir ce qu’un tel acte aurait pu déclencher. Nous allions continuer à visiter la ville, lorsque jenny reçut un message du docteur. J’en fus un peu blessée qu’il la contacte elle, et pas moi, mais ce n’était pas le lieu ni le moment d’avoir des états d’âme. Apparemment, il était à Londres, mais, il nous était impossible de nous éloigner de Leeds pour le moment, prendre Wolfy aurait annulé la protection du camp, et condamné les survivants.

Jenny lui répondit en ce sens, et envoya les coordonnées de notre position au docteur. Pendant ce temps, Zezanne restait adossée à un mur, silencieusement. Ca devait être un choc de voir des créatures prendre le visage de son ami, après l’avoir tué.

Pendant ce temps, je scannai le secteur, et je remarquai qu’une source d’énergie assez importante se trouvait un peu plus loin, dans un grand bâtiment. Un laboratoire d’analyses médicales, selon le tournevis. En attendant une réponse du docteur, nous décidâmes de nous diriger vers la bâtisse, pour voir de quoi il en retournait.

Nous étions presque arrivées à l’entrée du laboratoire, lorsque Jenny nous arrêta. Les accès, qu’il s’agisse de portes ou de fenêtres étaient recouverts par une masse de métal, un véritable essaim qui transformait le bâtiment en forteresse imprenable.

Je pris mon tournevis, et scannai les environs, à la recherche d’une trace de vie humaine. Mais le tournevis ne détectait rien du tout. Pas un humain dans tout Leeds, à part moi. Et, je réalisai quelque chose. Pour le tournevis, Zezanne n’était pas humaine, je me demandai de quelle race était-elle, après tout, Jenny l’avait rencontrée lors de ses pérégrinations dans l’univers. Devais-je la scanner pour savoir ?
Après réflexion, je décidai de ne pas le faire, c’était son intimité, et si elle était un clone de ces créatures de métal, elle n’aurait pas supporté le bracelet. J’étais en pleine réflexion, lorsque Jenny nous appela.

J : Mon père est en route, il arrive, je ne sais pas dans combien de temps, doit t’on l’attendre ?

Je réfléchis quelques secondes, et donnai ma réponse.

R : Je pense que c’est le plus sage, de retourner au camp, et de l’attendre, nous serons mieux placées pour le briefer, et avoir son opinion. Et ça me permettra de demander à Wolfy de nous construire d’autres bracelets de protection.

Les deux autres acquiescèrent, et nous retournâmes tranquillement au camp, en croisant certains de ces zombies, qui nous regardèrent d’un œil vide. Je ne pus m’empêcher de penser que, sans ces bracelets, ils auraient été moins apathiques, et nous auraient prises en chasse.
Après quelques minutes, le camp nous apparut, Wolfy avait pris l’apparence d’un joli arbre aux couleurs automnales, et le protégeait. Nous finîmes par traverser le champ protecteur, et désactivâmes les champs de protection individuels.

Zezanne retourna dans sa tente, en attente de plus d’informations. Et je la regardai s’éloigner. Puis, Jenny se tourna vers moi.

J : Je vois que tu t’interroges sur elle, en effet, elle n’est pas ici, sur sa planète, mais, elle a perdu la mémoire, et ne se souvient pas de son passé, ni d’où elle vient, ni de quelle race elle est.

Je la regardai avec tristesse, je me disais que ça devait être dur pour elle, j’espérais juste que, si un jour elle devait être en mesure de retrouver ses origines, qu’elle ne tombe pas de haut en découvrant des choses terribles, comme pour moi.
Puis, je retournai dans le Tardis, via la porte d’une cabane dans l’arbre, et lui demandai de me trouver la position du docteur. Puis, je m’assis dans le fauteuil, un peu lasse, et je pris le temps de me détendre un moment.

J’étais tranquillement installée dans mon fauteuil, lorsque que je ressentis une présence. J’ouvris les yeux, et me retrouvai face à Jenny.

J : Ca fait un moment que nous n’avons pas été seules toutes les deux, on n’a pas eu le temps de discuter toutes les deux. Ca va ? Tu prends les choses comment ?

R : Disons que ce n’est pas simple. Je n’ai toujours pas réalisé les choses, pour le moment, j’ai eu tellement d’occupations que je n’ai pas encore laissé mon cerveau se concentrer là-dessus. D’ailleurs, je n’ai toujours pas dormi depuis que je suis arrivée sur l’astéroïde. Mais, je suis toujours en doute, choquée. Par exemple, lorsque nous sommes arrivés sur la planète Zerka, et que j’ai vu le massacre, sur le coup, je n’avais qu’une envie, c’était de massacrer les rexuliens jusqu’au dernier, et ne laisser qu’un tas de cendres de leur planète. Et je me demande si c’était moi, ou si c’était ses gènes qui parlaient. Et si un jour ça prenait le dessus ? Et le ténébro, s’il a pu me contrôler aussi facilement, n’était-ce pas en utilisant cette noirceur qu’il m’a laissée ? J’essaie d’être quelqu’un de bien, mais, au fond, que suis-je ?

J : Tu n’es pas eux, tu es Rose, la jeune femme de la Terre, avec sa gentillesse, son éducation. Tu ne changes rien de la jeune femme que j’ai rencontrée dans cette prison, avec qui je me foutais de la gueule des judoons. Et, j’emmerde rassilon, qu’il reste en enfer, lui, tu ne lui ressembles en rien, toi. Alors, je t’interdis de douter de tes valeurs.

Alors que nous discutions tranquillement, la console de Wolfy bipa, un stock de bracelets avait été créé, et les scans de mon tournevis avaient été analysés. Apparemment, ce serait un mélange de technologies aliens et terriennes qui auraient abouti à cette abomination. Et les sontariens n’étaient pas étrangers à tout ça. Je sentais que le docteur allait vouloir faire de la patate flambée. Je me demandais où il était à ce moment, Jenny m’avait dit qu’il arrivait, mais quand ?

Je me rassis, et refermai les yeux quelques minutes, j’en avais besoin.

Je m’assoupis d’un coup, terrassée par la fatigue, et les émotions. Puis, je me retrouvai plongée dans une succession de cauchemars assez violents, dont je n’arrivais pas à suivre le fil. Je finis par me réveiller en criant, après une dernière vision concernant Tellian.

Jenny, était en train de faire connaissance avec la console de Wolfy, qui différait sensiblement de celle qu’elle connaissait, avec de nombreuses fonctionnalités à découvrir, lorsque je la fis sursauter avec mon hurlement, et, elle se précipita vers moi.

J’étais encore choquée, et je ne savais pas trop comment faire pour chasser les doutes qui m’assaillaient sans cesse, malgré tous les efforts que tout le monde faisait pour me rassurer, je n’arrivais pas à me mettre les idées en ordre.
La blondinette me tendit un verre d’eau que je bus avec avidité, avant de réussir à reprendre un peu plus mes esprits.

R : Ne t’inquiète pas, juste un cauchemar, et je ne pense pas que c’était une vision.

Puis, je regardai Jenny, et lui souris. Elle me répondit qu’elle venait de voir sur les scanners que le docteur était en route, et qu’il devrait arriver rapidement, d’ici une petite heure, selon elle. Mais qu’elle avait remarqué une masse menaçante à proximité de sa position, comme si les créatures le poursuivaient. Elle ne savait pas si elle devait tenter d’aller à sa rencontre, il aurait peut-être besoin d’aide. Mais, d’un autre côté, elle ne savait pas comment son père réagirait en la revoyant, vu qu’elle l’avait défié la dernière fois, elle avait peur aussi. Finalement, elle décida d’y aller, remplaçant son canon dalek par un fusil à impulsions electromagnétiques anti-cybermen qu’elle avait trouvé dans l’armurerie.

J : Ca ne les tuera pas, mais ça peut les désactiver quelques minutes. J’ai vu une moto un peu plus bas dans la rue, je vais la prendre. Attends-moi ici, tu n’es pas en état de m’accompagner pour le moment.

Puis, elle franchit la porte, et couru dehors. Mais elle ne continua pas très loin, l’essaim formait des volutes de métal autour de notre camp, et venait se briser contre la muraille. Heureusement pour nous que nous avions une protection de niveau tardis, sinon, ça n’aurait pas tenu.

J : Et papa qui va arriver, c’est pas le moment qu’il se jette dans la gueule du loup.

Elle se mis à courir de partout à la recherche d’une idée, puis, elle finit par en avoir une

J : Zez, je vais tenter quelque chose, mais c’est extrêmement risqué. Prends soin de Rose en mon absence, et s’il devait m’arriver quelque chose, dis à papa que je l’aime. Et si je reviens, je ne t’ai rien dit !

Puis, elle remit son bracelet en route, en prenant un paquet d’explosifs, et elle se précipita en direction de la rue, avec une idée précise en tête. La petite rouquine et wolfy se mirent en position pour la couvrir, l’une avec un fusil électrique qui n’avait pas tant de puissance que ça, et l’autre avec une sorte de rayon de lumière blanche qui fonctionnait, mais tirait dans ses réserves. Wolfy avait beau être un vaisseau de guerre, il n’avait pas d’expérience des arts belliqueux. Mais, au moins, ils parvinrent, un temps à détourner l’attention de l’essaim.

Je me fis une petite collation, et me remis dans le fauteuil. Je me demandais bien quand est ce qu’il allait revenir, mon docteur, et surtout, dans quel état ? je n’aimais décidément pas la version qui avait tout oublié, heureusement que Granma m’avait assuré que les informations qu’elle avait données au Tardis seraient efficaces pour le soigner.

Je regardai autour de moi, et constatai que Wolfy avait fait beaucoup de ménage, pour recevoir des dames. La grande quantité de poussière qu’il avait laissé s’accumuler dans sa cabine de pilotage avait disparu, et tout était rutilant, comme aseptisé. Ce qui me fit songer à une chanson que je me mis à fredonner

R : La maison si nette, qu’elle en est suspecte, comme tous ces endroits, où l’on ne vit pas, les êtres ont cédé, perdu la bataille, les choses ont gagné, c’est leur territoire…

Puis, je finis de m’alimenter, et regardai mon tournevis. Toujours aucune trace du docteur, ce qui m’inquiétait quand même beaucoup. Était-il fâché, qu’il ne me donnait pas signe de vie ?
Je finis par m’assoupir, terrassée par la fatigue, et les émotions.
*-*-*-*
Quant à elle, Jenny courut vers la centrale téléphonique qu’elle avait remarquée un peu plus tôt, et se précipita au sommet, là, elle activa l’antenne, pour générer un champ magnétique instable, qui brouilla les communications entre les éléments de l’essaim, ce qui le déstabilisa. Cependant, elle n’ignorait pas qu’elle ne gagnait un répit que de quelques heures, au mieux, même si elle pensait que ça ne serait que quelques minutes.
Puis, elle redescendit vers la moto, et s’attela à la remettre en route. Démarrer un appareil sans les clés n’était pas un souci pour elle, de même que pour faire sauter l’antivol. Et, elle venait de terminer la tâche, lorsque l’hologramme de son père apparut.

J : Papa, ça fait plaisir de te voir. Moi, ça va, j’ai fait ce que je voulais en t’attendant, je vais retourner au camp, maintenant, tu nous y rejoins ? Par contre, Rose, je ne dis pas qu’elle n’a pas besoin de toi, au contraire, je sens que tu lui manques, et elle a vraiment du mal à assumer ce qu’elle a appris. Je t’attends au camp, je te présenterai Zezanne ainsi.

Puis, elle sauta sur sa moto, s’arrêta à la station d’essence, faire le plein, regarda le squelette au comptoir.

J : Tu fais crédit à une fille aussi mignonne que moi ? Merci !

Et elle fonça jusqu’au camp, où les parasites, déstabilisés étaient moins belliqueux, et revint dans l’enceinte, en attente de son père.

J’étais dans un état tout somnolent, lorsqu’une vision me frappa, ça faisait longtemps.

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J’étais sur la planète aux cristaux, minuit, il me semblait, et je fuyais devant une ombre très inquiétante. Comme une faille qui s’étendait à travers l’espace et le temps. De cette faille sortaient des simulacres, en grande quantité. Et une voix me disait « ce n’est pas ces quelques être que vous avez affrontés qui composent la horde, juste quelques éclaireurs affaiblis, et impurs » Je remarquai que, ceux-ci, étaient semblables à celui que j’avais fui dans le Tardis, celui que mon petit loup avait vaincu.

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Je me réveillai en sursaut, affolée, et bien seule. Je fis quelques pas, et me remis dans le fauteuil, toute tremblante. Et, je finis par me rendormir, jusqu’au moment où, le bruit des réacteurs que j’aimais se firent entendre. Puis, j’entendis la voix de mon docteur qui me parlait doucement. Je souris, en sentant sa main sur ma joue, je ressentais qu’il était de retour, en entier. Petit loup et Granma avaient fait du bon boulot, je le sentais au plus profond de moi.
J’entrouvris les yeux, et murmurai

R : Les traditions se perdent ? Le prince charmant ne sait plus comment réveiller la princesse ? Ca mérite une EXTERMINATION !

Puis, je l’attirai à moi, et l’embrassai durant une longue minute. Et j’achevai de me réveiller. Puis, j’ouvris les yeux, et dis bonjour à mon petit loup, cette bonne vieille cabine bleue que j’aimais tant, qui, je le supposais, devait être en pleine conversation de sujet de Tardis avec Wolfy. Un jour, je pourrai joindre le club, mais, pour le moment, j’étais enfin de retour avec mon docteur.

R : Ca va, comment te sens-tu ? Le traitement de ton arrière-grand-mère a été efficace ?

Je préférais le questionner, pour éviter que ce ne soit lui qui se mette à me poser des questions auxquelles je n’avais pas forcément le courage de répondre.

***

Pendant ce temps, Jenny et Zezanne, qui ignoraient le retour du docteur, étaient en train de réfléchir à un plan pour accéder au laboratoire, et découvrir le fin mot de l’histoire. Et elles espéraient que je puisse vite les rejoindre.

J : Au fait, Zez, si jamais tu révèles un jour à mon père ce que je t’ai confié, je t’abandonne sur Skaro !

Et les deux se mirent à rire à gorge déployée.

J’étais quand même étonnée, mon docteur qui me retrouvait dans un Tardis inconnu, et qui ne se posait aucune question à ce sujet, où était donc passée sa légendaire curiosité ? Surtout que, normalement, qui dirait Tardis, dirait seigneur du temps à proximité.
Puis, il me présenta son amie, que j’accueillis avec bienveillance. Finie la Rose jalouse, aussi.

R : Enchantée, Pretty, si vous le permettez, vous portez très bien votre nom. En fait, je n’ai jamais rencontré de Silurien, et j’ignore tout sur vous, vous venez de quelle planète ?

Puis elle souhaita aller dans le labo, ce que je concevais moi aussi. Je leur distribuai des bracelets de protection, je savais que le docteur saurait les améliorer, avec son génie, même si Wolfy avait quand même fait du bon travail.

R : Nous y sommes allées avec Jenny et Zezanne, cependant, les créatures recouvrent intégralement le bâtiment, comme une gangue de métal, certainement hermétique, et j’ignore si, à l’intérieur, il y aurait de quoi y respirer. On devrait aller les rejoindre d’abord, elles ont peut-être avancé sur ce sujet-là. D’ailleurs, vous ne connaissez pas Zezanne, l’amie de Jenny, une fille bien. Par contre, Jenny m’a confié qu’elle était amnésique, alors, évitez de la questionner sur son passé.

J’ouvris la porte, et sortis de la cabane dans l’arbre, pour me retrouver dans le camp des survivants. Je regardai le ciel, et constatai que les particules s’étaient toutes désorganisées, les trainées agressives qui s’attaquaient vainement aux boucliers ne se manifestaient plus, on distinguait seulement des nuages sombres de nano particules qui se mouvaient de manière chaotique. Puis, je remarquai Jenny, en train de bricoler une moto, certainement celle qu’elle avait remarquée plus tôt, au moins, elle n’était pas partie à la rencontre de son père. Et je remarquai la chevelure flamboyante de son amie un peu plus loin, qui semblait observer la ville dans la direction du laboratoire. D’autres personnes s’affairaient un peu partout.

Je m’avançai vers les filles, au moins, nous allions retrouver un peu d’action. Et ça m’éviterait de trop gamberger.

Je la regardai, attristée, j’avais voulu être sympa, et je l’avais vexée, j’entendais sa réflexion, que je trouvais blessante. Je repensai alors à ce que nous avait dit jenny, sur ses rêves.

R : Ce que j’ai découvert dans mes voyages, c’est que le problème, en cet univers, c’est que personne ne veut cohabiter. Les humains comme les autres, tout le monde veut asservir, contrôler les autres races, personne ne s’imagine que tout le monde pourrait vivre sur un pied d’égalité, en bonne intelligence, et construire, plutôt que détruire. Et, au final, on a des guerres inutiles, des peuples qui disparaissent, s’éparpillent, ou vivent cachés. J’aimerais, dame Pretty, que nous puissions collaborer en toute amitié et égalité, car, pour moi, en aucun cas, je ne m’aviserais à me sentir supérieure ou inférieure à vous.

J’étais toute tristounette de cette remarque.

R : Thals et Kaleds, Humains et Siluriens, et tant d’autres races qui ont eu la chance de se retrouver sur le même monde, et qui, au lieu de s’accepter, de s’accueillir, de progresser ensemble, se contentent de se combattre, de mettre dans la destruction, l’énergie qu’ils pourraient mettre dans la construction. Peut-être est ce d’être une hybride qui me fait raisonner ainsi, mais c’est ainsi que je vois les choses. Et tant qu’il y aura des rejets de la sorte, il y aura des gens comme …

Je marquai un temps d’hésitation, et fini par murmurer.

R : Lui…

Heureusement, le docteur enchaina sur le sujet des bracelets.

R : Je ne pourrais pas exactement te dire la technologie utilisée, c’est Wolfy qui les a mis en place, ils agissent un peu, si j’ai bien compris, comme des aimants inversés, qui repoussent les créatures et les empêchent de détecter notre côté organique, tout en changeant régulièrement de fréquence pour éviter que celles-ci ne trouvent une contre mesure. Faut demander à quelqu’un de beaucoup plus intelligent que moi pour en savoir plus. Quand à ce Tardis, qui s’appelle Wolfy, tu vas être surpris, il vient de l’intérieur du tien !

J’éclatai de rire

R : En fait, c’était le Tardis d’Ymir, qu’il avait caché dans la zone interdite avant de disparaitre, on a sympathisé, et il m’a adoptée. Après tout, Ymir souhaitait qu’il retrouve quelqu’un qui l’aimerait. Et je me disais qu’un jour, quand Jenny voudrait voler de ses propres ailes, il pourrait l’accompagner, ça lui ferait un chouette compagnon de route. Ou si tu me mets dehors, sinon.
Et je lui adresse un petit sourire amusé.

Puis, une fois dehors, les filles nous rejoignirent.

J : Papa, je te présente Miranda Dawkins, une chouette fille dont je t’avais parlée. Tu ne nous présente pas ton amie ?

J : Nous étions en train de réfléchir à une solution. Apparemment, les créatures réagissent au stimulus d’une reine, j’ai réussi à les désorganiser en brouillant ce stimulus, en utilisant la tour radio, mais ça ne durera pas, et elles vont retourner faire un cocon autour de la reine. Même si ça me répugne de faire ça, il faudrait arriver à les désintégrer, et, selon les calculs que j’ai fait, elles ont deux grosses faiblesses. Une surcharge électrique, et la nicotine. Je me disais qu’en arrivant à créer une sorte de tempête électrique, ça surchargerait l’air en électricité, et décimerait leurs éléments.

Et elle devint toute pâle, subitement.

J : Quant à cette reine, je serais d’avis de la téléporter sur la planète Rudania VIII, qui est complètement déserte, elle n’y fera de mal à personne, et je ne supporterais pas un autre génocide. Je m’attendris, avec le temps.

Zezanne ne disait mot, Jenny présentait leur projet à toutes les deux, et elle attendait de savoir ce qu’en pensait l’homme qu’on lui avait présenté comme le plus intelligent, le plus doué et plein de ressources qui existe dans l’univers. Même si elle avait promis, sous peine des pires sévices, de ne pas révéler qu’on lui avait présenté ainsi !

Jenny écoutait son père, et je pensais à ce qui l’avait amenée à cette position. Condamner une race pour des crimes qu’elle n’avait pas encore commis, lancer une guerre préventive, c’était ainsi qu’avait débuté cette horrible guerre du temps. Mais, c’un autre côté, ces créatures étaient une menace pour toute la création, et si le docteur avait fait ce choix-là, je n’avais pas de doute qu’il s’agissait du bon.

Jenny regarda son père, et acquiesça.

J : Je comprends, papa, moi, dans mon esprit, les massacrer, ça aurait été se comporter comme …Tellian…, estimer qu’une race n’avait pas le droit de vivre parce qu’on se place en juges et qu’on décide qu’elle ne le mérite pas, et, en aucun cas, je ne voudrais devenir quelqu’un comme ça. Mais, au fond, si ce ne sont que des machines à tuer, sans conscience, il n’y a pas de différence entre elles et les automates que nous avons affrontés dans les limbes. Tu pourras compter sur moi.

Je regardai Jenny, je sentais bien que ça lui coûtait de les exterminer, mais qu’elle se ralliait à la sagesse de son père. Je vis qu’elle pensait à l’héritage des seigneurs du temps, et qu’elle n’avait pas voulu rentrer dans ces détails par rapport à moi. J’avais remarqué son hésitation en parlant de Tellian, elle avait failli prononcer un autre nom. Puis, elle regarda son bras bandé.

J : Si je n’avais pas hésité sur Zerka, j’aurais peut-être pu sauver quelques vies, et cette blessure est là pour me le rappeler. Je ne commettrai pas deux fois cette erreur. S’il faut éliminer cette unité centrale, pour sauver des milliers de vies, je le ferai, et je n’hésiterai pas.

Puis, Zezanne rendit ses salutations au docteur, et commença à exposer son plan. Une idée fort risquée quand même, il s’agissait de pousser la centrale nucléaire voisine au bord de la surchauffe, pour provoquer une surcharge de vapeur dans l’atmosphère, cette vapeur provoquerait un choc thermique et ainsi, une collision des nuages électriques, ce qui provoquerait un cercle vicieux, et, selon ses calculs, un cyclone de grande envergure qui saturerait l’air en électricité, et désactiverait les créatures définitivement. Et si on utilisait également la centrale, telle que le voulait le docteur, on pourrait augmenter encore cet effet d’électricité statique dans l’air.
A ce moment-là, une équipe pourrait accéder à la reine, et la griller une bonne fois pour toutes.

J : T’en penses quoi, papa ?

Zezanne coupa nos réflexions.

Z : Il y a un truc qui me chiffonne quand même. C’est peut-être idiot, ne vous foutez pas de ma gueule, s’il vous plait, mais je sais que ce laboratoire était fortifié, et barricadé par ces créatures. Rose a dit qu’elle avait détecté une forte source d’énergie à l’intérieur. Alors, même si chacune de ces personnes transformées est une sorte de nœud de serveur, avec sa propre intelligence virtuelle, ses propres protocoles, il devrait y avoir quelque chose à l’intérieur de ce bâtiment. J’ignore quoi, mais, je pense que c’est suffisamment important pour être emmuré et que le plus gros de leurs forces reste autour pour la protéger. Je suis certaine que c’est leur point faible. Peut-être leur source d’énergie principale. En plus, depuis le temps que je les étudie, je remarque qu’en se fondant dans la masse, ces créatures auraient pu prendre des vols, créer de nouveaux clusters, mais, en fait, non, elles se contentent de s’étendre lentement, depuis ce centre névralgique.

Je trouvais ces réflexions pas si bêtes que ça.

J : Et les électrocuter par le sol, est ce que ça marcherait pour les particules en suspension dans les airs ? Sinon, j’aurais quelques idées pour créer l’inondation, mais elles requièrent de raser complètement la ville, certes, ce ne sont que des bâtiments désertés, et aucune vie ne serait en jeu, mais ça me semble vous déplaire. Créer un tsunami géant en faisant exploser les calottes glaciaires en arctique, utiliser une technologie alien pour déplacer cette île dans un endroit où l’atmosphère serait électrique, sinon, un peu comme font les judoons, quand ils veulent isoler un bâtiment, ou une ville et empêcher leur suspect de s’enfuir.

Z : Paye tes bourrins, ah, les Judoons

Et nous toutes en chœur

R + J + Z : Mais qu’ils sont cons ces Judoons !

J : Sinon, on aurait la possibilité d’utiliser les capacités d’un Tardis, ou d’un fille tout aussi talentueuse, pour ouvrir un portail depuis le fond de la mer, vers cette ville, tout en allant chercher des créatures électriques, comme les anguilles de la planète Zygmata, en tardis, ça se ferait vite, je pense.
J : Ce sont des idées comme ça, si vous dites moi ce que vous en pensez.

Moi, je ne savais pas trop, je n’avais pas leurs connaissances, ni leur intelligence à eux tous, et je me retrouvais un peu larguée. Et j’eus une idée un peu folle

R : Et, avec toutes les époques et les technologies qu’on connait, il n’existerait pas quelque chose qui permette de contrôler la météo ? De créer une pluie torrentielle doublée d’un fort brouillard, temps quand même fréquent en grande bretagne, et là, il ne resterait qu’à électrifier l’atmosphère.

Je regardai le docteur, espérant que lui, ait une de ses brillantes idées, bien meilleures que les miennes.

Le docteur m’embrassa, et ça me fit un grand bien. Puis il sembla fort intéressé par mon idée, ce qui me surprit. Surtout que lorsqu’on avait parlé de faire une tempête plus tôt, c’était surprenant que la solution Tardis pour remplacer celle de la centrale n’ait pas été évoquée.

Puis la question de qui allait s’occuper des Tardis vint sur le tapis, et il n’y avait que trois personnes capables de piloter un Tardis, à ma connaissance, Jenny, le docteur, et moi. Le docteur semblait assez d’envie de faire ce qu’il aimait faire de mieux, courir. Aussi, je me dis qu’il serait bien qu’il aille se dégourdir les jambes dans ce laboratoire. Et, Jenny, de son côté semblait affectée par le massacre de Zerka, et je me demandais s’il n’y avait pas autre chose. Je me dis que ça serait pas mal qu’elle reste en arrière, pour le moment.

R : Si tu veux y aller, je pense que Jenny et moi pouvons gérer les Tardis, je ne veux pas parler pour toi, Jenn, c’est comme tu veux.

J : En effet, je pense qu’on est dans une configuration intéressante ainsi. Je te laisse Sexy, ça a toujours été la grande entente entre vous, et je peux prendre Wolfy. En plus, avec mon bras brûlé, je risque de ne pas être à cent pour cent sur le terrain.

Elle se tourna vers sa copine.

J : Tu veux aller avec eux, Zezanne ? Tu pourras mieux faire connaissance de papa et de Pretty, ainsi.

Zezanne accepta avec entrain, et s’approcha du docteur.

Z : Ca va bien se passer, on va faire une équipe sympathique. Et nous allons revenir avec de bonnes nouvelles très bientôt.

J’embrassai mon docteur, puis, je me dirigeai vers la cabane, y pénétrai, et entrai dans la boite bleue.

R : Hello, mon petit loup, comment vas-tu ? Je suis contente de te retrouver.

L’interface apparut, et nous commençâmes à discuter. Elle me paraissait quand même tendue, j’ignorais pourquoi, et ne lui demandai pas. Et je lui parlai de ma vision, ce qui l’inquiéta beaucoup, et nous décidâmes d’en parler au docteur à son retour. Je reçus un message de Jenny, elle était prête de son côté. Sexy s’envola et se positionna dans les nuages, la pluie commença à tomber de plus en plus fort. Le spectacle pouvait commencer.