Invasion sournoise (pv)

Mon petit loup se lança dans ses calculs, et fit augmenter la condensation de l’atmosphère, un lourd fog se leva sur la région, et alentours. Je voyais que les deux Tardis avaient conjugué leurs puissances de calculs pour déterminer où se trouvaient les parasites, et les avaient ciblés partout en Angleterre, où qu’ils se cachent, et avaient focalisé leurs interventions sur ces points-là. Et ils avaient même poussé le zèle jusqu’à encapsuler les zones sinistrées dans des verrous temporels, pour s’assurer que ces machines ne fuiraient pas.

R : On ne vous laissera pas devenir une menace telle que celle des cybermen ! Jamais !

Je tirai une manette de toutes mes forces, et je sentais que ce cher Tardis n’avait jamais été aussi puissante depuis que je la connaissais, l’énergie temporelle, dans la cabine irradiait complètement.

R : Et bien, ma belle, ça te réussit de ne plus avoir ce bridage ! On va faire des merveilles, toutes les deux !

Les moniteurs clignotaient partout et, un signal d’alerte se fit entendre. Je jetai un œil sur le terminal, et me rendis compte que les créatures avaient réalisé ce qu’il se passait, et tentaient une attaque désespérée contre les Tardis. Elles pouvaient toujours essayer, mais, au moins, pendant qu’elles seraient ici, elles ne gêneraient pas le docteur et les autres.

Jenny, de son côté, s’éclatait, Wolfy était conçu pour guerroyer, et son maniement était beaucoup plus simple que celui de Sexy, vu l’écart de génération, c’était compréhensible. Et elle s’amusait en songeant à quel point son père ne l’aurait pas aimé, pas assez amusant, trop simple, un peu trop docile aussi. Et elle en profita pour jouer avec le circuit caméléon, changeant l’apparence du Tardis au grès de ses humeurs, ballon dirigeable, hélicoptère, enclume, pour finalement s’arrêter sur un carrousel.
Elle et Wolfy commençaient à vraiment bien s’entendre, la guerrière au cœur tendre, et le Tardis de combat élevé par un non guerrier.

Au moment de déclencher la foudre et commencer le massacre, Jenny hésita un moment, et l’interface de Wolfy apparut.

W : Ne doute pas, c’est ce qu’il faut faire, en lançant cette procédure, pense aux vies que tu vas sauver ! Jenny, sauveuse de l’univers, ça te va bien comme titre ! Qu’est ce que quelques machines, des bêtes ordinateurs, en comparaison de toutes ces vies, ces intelligences, ces êtres qui ont tant à apporter à l’univers ?

Jenny attrapa la commande, et tira la manette avec détermination.
J : C’est parti ! Il me faudrait ma phrase d’accroche à moi, comme le « allons y » de papa ! Je vais y réfléchir !

Les éclairs commencèrent à jaillir, et les bestioles qui s’agglutinaient sur les boucliers des Tardis disparurent foudroyées. Il allait falloir continuer le traitement encore quelques heures pour les balayer définitivement.

J’ouvris la porte du Tardis, et m’assis sur le porche, en regardant tomber la pluie, je me demandais bien comment les autres s’en sortaient, en bas. Et comment l’affaire allait se terminer ? Parce qu’il était évident que le docteur n’en resterait pas là avec les sontariens. Est-ce qu’il allait aussi leur lâcher la proclamation aux fesses ? Encore que, je supposais que les patates n’avaient pas trop peur de la proclamation.
Un affrontement entre les judoons et les sontariens, je me demandais qui aurait le dessus, c’était peut-être arrivé, je demanderais au docteur à l’occasion.

La pluie tombait vraiment fort, j’imaginais mon mari tout sexy dans son costume mouillé, et cette pensée me fit sourire.

Jenny, de son côté, s’éclatait avec son nouvel ami, et ne se posait pas de question, avec un joujou comme ça, elle se sentait vraiment très forte, et bien accompagnée. Puis, elle regarda les jauges qui montaient, Wolfy était en train de charger les nuages de foudre. Puis, elle envoya un message à son père pour lui dire de se mettre à l’abri, que d’ici un quart d’heure, un enfer électrostatique allait déferler sur la zone. Mais elle ne doutait pas des ressources de son père, et de sa capacité à survivre à ça, de même que son amie Zézanne, qui avait enduré des épreuves difficiles en sa compagnie, cette petite demoiselle ne payait pas de mine, mais, elle n’aurait rien à envier à une dame du temps. D’ailleurs, se dit Jenny, elle avait souvent des réactions qui rappelaient celles des seigneurs du temps qu’elle connaissait

Puis, elle réalisa qu’il restait un léger obstacle à la parfaite exécution de son plan, un parafoudre positionné sur le sommet d’une tour du château de Skipton, et qui était destiné à protéger la région de la foudre. Et les premiers éclairs se focalisèrent sur ce point précis, et ne firent pas leur action.

Aussi, Jenny renvoya à son père un message pour l’informer du contretemps, et me récupéra au passage pour descendre désactiver cette tour.

J : J’aurais dû y penser, blondasse que je suis.

Nous arrivâmes au pied du château, impossible d’atterrir au sommet à cause des intempéries, et, évidemment, la porte de la tour était solidement verrouillée. Je pointai mon tournevis sur la porte, en visant bien le loquet métallique, mais rien ne se passa.

R : Qu’est ce que c’est que cette affaire, maintenant, il a pris l’eau ? Allez, mon beau, tu m’as emballée, pas besoin de me faire le coup de la panne.

Le tournevis ne répondait plus du tout, plus de son, plus rien, la panne, au mauvais moment… Jenny réagit rapidement, et explosa la porte d’un grand coup d’un blaster sorti de je ne savais trop où.

J : Rien ne vaut les bonnes vieilles méthodes. En revanche, il faudra que je passe rembourser la porte au conservateur, si celui-ci n’a pas été dégusté, mais, à mon avis, il n’est plus de ce monde, requiescat in pace !

J’étais étonnée que jenny sorte une locution latine ainsi, mais je ne pris pas le temps de l’interroger là-dessus, et nous nous précipitâmes dans l’escalier. Celui-ci était recouvert d’amas de métal, sans doute les restes de ces créatures métalliques, qui, elles, avaient du prendre cher de part leur proximité d’avec le paratonnerre.

Nous grimpâmes les marches avec célérité, et arrivâmes en haut de la tour, face au paratonnerre. Que Jenny explosa d’un grand coup de son canon laser.

R : Pratique, ton joujou

J : Et étanche, surtout !

R : En tout cas, paye ta douche, on a fait fort, là. Bon, faut qu’on redescende vite au Tardis, avant d’être électrocutées.

Je me précipitai dans l’escalier, et tellement vite, avec des chaussures mouillées que ce qui devait arriver arriva, et je me retrouvai à dévaler tout le colimaçon sur les fesses, et comme Jenny était devant moi, je la chargeai et nous fîmes la descente sur les fesses de concert.

Puis, nous parvînmes au Tardis, en nous gaussant de cette mésaventure, heureusement, sans gravité. Et reprîmes le chemin des cieux et il était temps de relancer la procédure.

Jenny envoya un message sur le papier psychique de son père.

J : Début de l’électrocution prévue dans un quart d’heure, tiens toi prêt !

Jenny reçut le message de son père, et s’empressa de viser le point qu’elle avait déterminé, et, se détourna de l’écran, elle ne souhaitait pas voir le massacre qui allait s’ensuivre.
La pluie tombait toujours, et les premiers éclairs frappaient la ville, je me disais que bientôt, ça allait être l’apocalypse en bas, et je ne pus m’empêcher de laisser couler une larme en mémoire de ceux qui avaient été victimes de ces monstruosités. Mais je savais que leur fin était inéluctable, un point fixe, un de plus. Mais, je ne pouvais m’empêcher de nourrir une rage sourde contre les sontariens.
Et, puis qu’on parlait des sontariens, ces patates pourries devaient bien avoir un projet d’invasion, je les soupçonnais d’avoir des troupes d’invasion à proximité. Et je me rappelais que le docteur m’avait interdit de négocier avec eux, à l’époque, sur Sontara.

R : En attendant, Wolfy, tu peux regarder s’il y a des troupes sontariennes à proximité ?

Le panneau de contrôle bippa et renvoya quasi instantanément des coordonnées. Malheureusement, je me disais que je ne pouvais pas interrompre l’attaque météo pour lancer un assaut contre eux. Il restait la solution « Harriet Jones », et utiliser le laser qu’elle avait déchainé contre les sycorax, ou bien, gagner du temps en les occupant. J’allais en parler à Jenny, mais à ce moment là, son communicateur se mis en route.

Z : Jenn, c’est Zez, le docteur nous a trahies et abandonnées là dedans, on va mourir si personne ne fait rien, je ne sais pas dans quel camp tu es, mais j’ai besoin de toi.

J : Mon camp ne changera jamais, je suis dans le camp de celle qui sauve des vies ! Alors, ne bouge pas, on arrive.

Elle réfléchit quelques secondes, comment aller les sauver ? En utilisant un des Tardis, mais ça aurait ralenti la charge des nuages, et fait gagner du temps aux sontariens. Je la devançai avec promptitude.

R : Wolfy, sature l’air de la cabine en énergie temporelle, vite. Je vais faire comme pour les limbes, à l’envers, avec une résonnance entropique.

Cette cabine fut remplie très rapidement, et je visualisai une faille, sous leurs pieds, qui atterrissait dans la cabine, et les fis atterrir, avec violence, je n’avais pas le temps d’entrer dans ces considérations, dans la cabine de Wolfy.

Je remarquai que j’avais bien progressé quand même, créer une faille, même si ce n’était que sur quelques centaines de mètres, sans préparation, et sans m’épuiser, c’était un progrès. Mon entrainement avec les Tardis portait ses fruits.
Pretty nous expliqua ce qu’il s’était passé. Je me disais que le docteur devait avoir un plan, à moins que son recouvrement de mémoire se soit mal passé. Non, ce n’était pas possible, je l’aurais senti. J’étais choquée, et je retournai m’assoir sur le porche, regardant tomber la pluie, qu’allait t’il se passer, est ce que je devrais l’affronter ? Etait ce ça, ma vision du Valeyard ?

La foudre frappa à ce moment-là les points désignés, illuminant le sol dans un déluge de vive lumière. Les réverbères s’éclairaient d’eux même sous la force électrique avant que les ampoules n’explosent sous l’effet de la surtension.

Après avoir aidé les deux autres à s’allonger, Jenny regarda la situation, de son côté, et, un souvenir des seigneurs du temps lui revint.

J : Ca ressemble à une régénération, celle d’un seigneur du temps qui aurait vécu des siècles et qui aurait tellement d’énergie à évacuer à ce moment-là. C’est comme si ces villes se régénéraient, et, elles renaitront neuves et encore plus belles !

Elle fixait le sol avec un regard plein d’espoir, moi, les espoirs, ils s’amenuisaient. Pourtant, je voulais lui faire confiance.

Les éclairs tombaient, sur une grande partie du pays, les Tardis avaient fait du bon boulot, et il n’y aurait bientôt plus de problème avec ces créatures. Je me demandais combien de personnes avaient perdu la vie dans l’histoire, des milliers, des millions ?
Puis, une alerte se fait entendre, le vaisseau sontarien était en flammes, je soupçonnais que le docteur avait accompli son plan, je me demandais, cependant où il avait bien pu passer. Et, même si c’était planifié, il avait vraiment blessé son amie silurienne.
Je me levai, et décidai d’aller la voir, j’étais pas vraiment dans mon assiette, encore de la destruction et des morts, même si ça avait été un mal nécessaire.

Jenny me regarda passer, et me montra une autre carte, où toute la planète été envahie.

J : Regarde, ce sont les documents que Wolfy a réussi à pirater dans leur base de données, ce que les sontariens planifiaient, et qu’il serait arrivé si nous n’étions pas intervenus.

Je la regardai, en silence, horrifiée. Les Tardis étaient en train de scanner pour s’assurer qu’il ne reste aucune trace de foyer de ces créatures métalliques, mais, pour eux, pas la moindre de ces créatures n’avait pu survivre. Ce cauchemar était terminé.

Je traversai la cabine, et frappai à la porte de la chambre. Mais Pretty ne répondit pas, elle devait être en train de se reposer, aussi, je retournai dans le Tardis du docteur, et mis mon tournevis sur la console, en lui demandant poliment de me réviser tout ça.
Je me sentais lasse, et je ne savais pas quoi faire, désormais, aussi, je retournai à ma chambre, et m’allongeai sur mon lit. Et je restai ainsi, fixant le plafond sans penser à rien.

Jenny, de son côté, pilota Wolfy jusqu’aux ruines de Leeds, et sortit s’assurer que la zone était sécurisée. Les compagnons de Zezanne étaient toujours en sécurité dans une des soutes de ce Tardis, et elle se demandait si elle pouvait les libérer ou s’il valait mieux attendre.
Finalement, elle retourna en direction du laboratoire, et remarqua que quelques sontariens s’y trouvaient encore. Perdus ici, sans moyen de locomotion. Elle se demanda qu’en faire.
Finalement, elle se rendit au Tardis décidée à prévenir les autorités que celles-ci viennent les chercher. Ca ne serait bientôt plus son problème.

Alors que Jenny revenait vers Wolfy, des géants métalliques apparurent.

J : Super, la seconde vague, après les créatures microscopiques, les géants. Manquait que ça. Bon, alors, quand il faut y aller, il faut y aller. J’en ai marre de ces cons qui veulent tout casser ! On ne pourrait pas avoir la paix, dans ce fichu univers ?

Elle entra dans le Tardis, auquel elle avait donné l’apparence d’une navette spatiale, cette fois ci, Jenny devenait accro au système de camouflage, et elle ne comprenait pas pourquoi son père ne variait pas les apparences de son Tardis.
Elle décolla, et analysa la situation, il y avait 75 de ces géants qui avaient apparu sur la surface, comme ça, c’était étonnant. Etait ce un paradoxe ou une faille ? Ce qui pourrait être intéressant, se dit-elle, car, dans ce cas, en redressant la situation, on pourrait éviter que ces victimes restent mortes.
Wolfy se matérialisa près d’une de ces créatures, et, en effet, non loin de son lieu d’apparition, se trouvait une faille dans l’espace-temps, de couleur noire. Jenny pensa que les couleurs des failles devaient bien avoir une signification, mais, ça lui échappait. Puis, elle demanda à Wolfy d’analyser la provenance de celle-ci, et elle s’assit en attendant la réponse. Le géant semblait attendre des ordres, sans doute d’un général de l’autre côté des failles.


Pendant ce temps, j’étais toujours en train de déprimer sur mon lit, lorsque que je sentis le Tardis bouger. Que se passait t’il ? Etait ce le docteur qui était revenu ? Je me levai, me rhabillai, et me glissai discrètement dans les couloirs, en direction du centre de contrôle. J’y entrai, mais n’y trouvai personne. Juste l’interface du Tardis qui m’attendait.

T : Tu tombes bien, fais attention, ça va secouer très fort, le docteur nous a appelées, mais il se trouve dans un endroit difficile d’accès, et je vais devoir forcer pour passer les défenses de la planète horizon.

Je m’harnachai à la rambarde, et me préparai à de grosses secousses, ce qui fut le cas. Finalement, après quelques minutes, le Tardis s’immobilisa.

R : Votre Rose, au shaker, pas à la cuillère.

Je le regardai amusée mien que je sois quand même nauséeuse. Ce trajet avait été éprouvant.

R : C’est bien possible, en effet, que les traditions se perdent. Mais, aux dernières nouvelles, ce n’est pas moi qui suis venue à la rescousse, mais une autre princesse à la robe bleue.

Je me tournai vers la cabine, et lui fis un clin d’œil.

Puis, quand il parla d’une princesse verte, ce fut plus fort que moi, et je pensai à la princesse Fiona de Shrek. Et j’éclatai de rire..
Il avait quand même l’air mal en point, il n’allait pas devoir se régénérer, j’espérais. Je m’avançai vers lui en titubant un peu, et je l’aidai à revenir dans le Tardis, où je l’allongeai sur un module de récupération, même si c’était peu efficace pour les seigneurs du temps, ça pourrait toujours l’aider un peu.

R : Maintenant, je ne veux rien savoir, on se repose. Pendant ce temps, je file récupérer Jenny, avant qu’elle ne fasse des bêtises. On ne devrait pas laisser un Tardis dans les mains d’une petite fille ! Surtout un Tardis de combat dont je ne connais pas les limites. D’ailleurs, je ne sais même pas si les Tardis ont des limites.

Je repassai dans la salle de contrôle, et demandai à mon petit loup de nous ramener à Jenny, le plus doucement possible, on avait un blessé à bord. Et j’en profitai pour récupérer mon tournevis, dont j’avais réussi, apparemment, à saturer la mémoire. Je le récupérai vidé, avec une mise à jour pour éviter que ça se reproduise. Et je revins dans la chambre du docteur pour voir comment il se sentait.

R : Besoin de quelque chose ? Un verre d’eau, médicaments, nanobots , bisous? Enfin, pour le dernier, en voilà quand même un, ordre du docteur Rose !

Et je l’embrassai.

Je me retrouvais enfermée dans le caisson, et je trouvai ça amusant.

R : Doucement, Docteur, on a dit du repos, et ce n’est pas comme ça que tu vas récupérer ! En plus, mauvais geôlier, en effet. Un vrai Judoon, ta prison est une passoire

Je me créai un Portail et sortis du caisson avec facilité, et je posai mon chapeau et ma veste sur une chaise, avant d’y revenir, hilare. Et je l’embrassai.

R : J’ai beaucoup progressé dans ce domaine, avec l’aide des deux Tardis, comme tu peux le voir. Je suis devenu un dalek maitre de l’espace et du temps.

Je me disais qu’un jour, je redeviendrai le grand méchant loup, et sans mettre mon intégrité physique en danger, cette fois ci ! Et, là, en sa présence, je me sentais mieux, je ne pensais même plus à ce que j’avais découvert, à mes origines. J’avais juste envie de l’embrasser, de passer un bon moment en tête à tête avec lui, parce que je savais qu’avec tout ce qui nous attendait, ça allait être coton d’en avoir un bientôt.
Mais une inquiétude me traversa l’esprit.

R : Nos amis, Ascrop, Allonzo, et les autres, tu crois qu’ils s’en sont sortis sans casse ? Et les sontariens, que faire pour les dissuader de revenir à la charge ? Eux, j’ai l’impression que plus on protège la planète, plus ils prennent ça pour un défi, et plus ils ont envie de revenir faire leurs exactions. Foutues patates.

Je me souvenais que pour les Sontariens, faire la guerre contre les ennemis les plus forts possible était un honneur, et qu’ils avaient vécu comme un affront, une insulte, de ne pas avoir été conviés à la guerre du temps. Même si, après avoir eu des images de celle-ci, je me disais qu’ils n’y auraient fait que de la figuration.
Puis, je repris mon époux dans mes bras, et m’endormis tranquillement, tout en laissant mon énergie temporelle couler en lui pour soigner ses blessures. Je me sentais en paix et en sécurité auprès de lui, mon premier moment de sérénité depuis que j’avais fait ces découvertes

Je me réveillai quelques heures plus tard, et remarquai que mon énergie n’était plus ponctionnée, il n’avait plus besoin de taper dedans, c’était bon signe, aussi, je lui fis un petit bisou, et m’éclipsai discrètement de la cabine, pour le laisser finir sa nuit réparatrice. J’avais presque envie de lui piquer son tournevis juste pour qu’il reste enfermé là dedans, ça aurait été marrant, mais j’avais peur qu’il ne le prenne mal.

Puis, je partis dans le réfectoire, et me préparai un petit déjeuner solide, pour récupérer un peu de l’énergie que j’avais brûlée. J’aurais pu passer par la console du Tardis, mais c’était moins agréable. D’ailleurs, en parlant de cette chère demoiselle.

R : Inutile de te cacher, je sais bien que tu es là !

Ma copine interface du Tardis apparut.

R : Je ne t’ai pas encore remerciée pour le super travail que vous avez fait lors de cette crise, la gestion de la météo sur une aussi grande distance, ça a du vous pomper de l’énergie. D’ailleurs, je suppose que c’est pour ça qu’on n’est pas encore arrivées,

T : Tout à fait, j’ai dû faire une pause pour me recharger un peu les batteries. Passer par une faille, ça me permet de récupérer plus vite. Et ça va vous permettre de discuter.

Je compris à quoi elle faisait allusion, et je me braquai un peu, c’était le sujet qui me faisait peur, je savais qu’il faudrait passer par là, mais je préférais repousser ce moment le plus tard possible. Aussi, je tentai un subterfuge.

R : Si tu t’es arrêtée ici, je me doute que c’est parce que toi aussi, tu as besoin de parler avec le docteur, vous avez besoin de vous expliquer tous les deux, je t’ai trouvée fort sèche quand on parlait de lui, ces derniers moments !

Elle tourna la tête et ne répondit pas, aussi, je changeai de sujet.

R : Qu’est ce que tu en penses de Wolfy, il m’a l’air plutôt cool, et le courant m’a l’air de bien passer entre Jenny et lui.

T : Je t’avoue que c’était ma crainte, que tu le voie comme un meilleur appareil et que tu m’abandonnes, mais je suis heureuse que ça ne soit pas le cas, et, oui, je vois ça aussi. Jenny l’accepte comme son compagnon, et lui de même, avec le temps, ils créeront une belle relation de confiance, comme son père et moi en avons construit une. Avec ses hauts et ses bas, mais ça n’entame pas une amitié, les petites disputes qui peuvent survenir, au contraire, se disputer est une marque de confiance et d’estime, ça montre qu’on ose se dire et se montrer les choses.

R : Je n’abandonne pas mes amies, moi. Après tout ce qu’on a vécu, tout le temps où j’ai espéré, attendu de te revoir. Et je sais bien que tu es un être vivant, toi aussi, avec sa conscience, et que tu mérites de la considération, en tant que telle. Et, je vois où tu veux en venir, en effet, je dois lui montrer ma confiance, en discutant de ce sujet avec lui.

Mais, pour ça, il fallait attendre son réveil, aussi, je continuai à discuter de tout et de rien avec ma copine, en continuant mon petit déjeuner.

Je le regardai, et lui souris, d’un petit regard triste.
R : Toi aussi, tu savais ? Mary m’a dit qu’elle avait vite compris, qu’elle avait reconnu le pouvoir d’Ymir en moi.

R : Comment assumer ? Chaque fois, partout, quand j’entends parler de cet individu, cette créature avide de pouvoir et de conquêtes, celui qui a détruit la moitié de l’univers, et blessé le reste, je ne ressens que haine, et souffrance. Je ne comprenais pas trop pourquoi, je vivais ces récits, et les encaissais aussi durement, puis, j’ai découvert cet héritage maudit, ces gènes que je porte en moi, et depuis, je doute. Je ne réalise pas, moi qui croyais être humaine, puis en partie Tardis, je découvre qu’en réalité, je n’ai pas de certitude. Je ne sais pas qui je suis, déjà qu’avec ces pouvoirs, je me suis longtemps prise pour une sorcière, un monstre, et, maintenant que j’avais enfin assimilé que je n’en étais pas un, que je pouvais utiliser ces capacités pour faire le bien, pour sauver des gens, je découvre que ces pouvoirs me viennent d’un véritable monstre. Et si ça me corrompait ? J’ai lu qu’il était un souverain bon, avant d’être corrompu par le pouvoir, quelle certitude avons-nous que ce n’est pas mon destin ? Si, en croyant faire le bien, je me mettais à me comporter de manière maléfique ?

Je marquai une petite pause, en buvant un verre, j’avais la gorge si sèche.

R : Quand on était sur Zerka, quand j’ai vu le massacre, quand j’ai vu qu’ils avaient assassiné cette gentille vieille dame qui m’avait soutenue, je n’avais qu’une seule idée en tête, c’était de tous les massacrer, faire disparaitre tous les rexuliens de l’univers, jusqu’au dernier, qu’ils soient innocents ou non. J’ai réussi à me contenir, en pensant que c’était ce qu’il aurait fait, lui. Et je ne veux pas marcher dans ses traces. Mais si un jour je dérapais, si je craquais, et, que je me mette à vouloir rendre une justice de cette manière, comme lui l’aurait fait ? C’est pour ça que j’ai laissé Tilt me cogner, pour chasser ces pensées, cette haine, et me prouver à moi que la voie de la pitié était possible. Si un jour ma colère dépassait ce que mes valeurs peuvent endurer, que se passerait t’il ? Devrais-tu me tuer pour éviter le pire ?

J’étais au bord des larmes, en plein doute, je sentais que j’avais besoin de vider tout ce que j’avais sur le cœur, et je craignais également les réponses que je pouvais avoir.

Je lui sautai dans les bras, en larmes, cette fois. Je me sentais tellement soulagée d’avoir évacué ce que je gardais en moi, même si ses paroles ne m’avaient pas apporté tout le réconfort que j’espérais, je me sentais soutenue, et c’était le principal. En effet, j’avais tellement de gens formidables autour de moi, et c’était la différence majeure entre moi, et ceux qui avaient mal tourné, qu’il s’agisse d’Epsilon, d’Allonzo, ou de Rassilon, dans des proportions différentes.

R : J’ai peur aussi qu’un moment où l’autre, quelqu’un découvre, et me reproche cette filiation. Mais, j’ai plein de gens géniaux qui m’entourent, et qui m’ont acceptée telle que je suis, malgré ce qu’il leur a fait. Comme Serenity, qui avait compris très rapidement ce dont il s’agissait, et, malgré ce millénaire en enfer, m'a traitée en amie.

Je me sentais tellement bien blottie contre ses cœurs, et ces larmes qui semblaient, de leur côté, emmener une partie de cette souffrance que j’avais en moi. Puis, après un long moment, je repris un peu mes esprits, et j’essayai de parler un peu d’autres choses.

R : Moi aussi, je peux être un monstre gifleur, je crois que ton frère en sait quelque chose, depuis le soir où il s’est incrusté à notre mariage. Tu vois, la génétique…

Je le regardai avec un regard taquin et lui fis une petite pichenette amicale sur le nez.

R : D’ailleurs, elle aussi, elle n’était pas bien, elle avait peur que tu lui en veuille de t’avoir défié ainsi. Pour elle, c’était ce qu’elle devait faire, mais elle appréhende ta réaction. Tu sais comment elle est, elle a besoin de sentir que son papa l’estime. Et elle culpabilise aussi d’avoir hésité à intervenir sur Zerka, elle t’a attendu pour ne pas agir sans ton accord, et elle pense qu’elle aurait pu sauver quelques vies si elle n’avait pas perdu tout ce temps, et elle m’a dit que c’était pour ça qu’elle ne voulait pas soigner son bras.

R : Sinon, que sais tu sur l’autre branche de la lignée d’Ymir, celle avec ce loup qui m’a toujours accompagnée ? La lignée des Larn ?

R : Tu l’as dit toi-même, Jenny, c’est encore une petite fille, même si elle a grandi vite et seule, elle a besoin qu’on la guide, qu’on lui donne des repères. En plus, le docteur sans souvenir n’a pas été des plus agréables. Heureusement que tu es revenu

Je lui souris, puis, je repensai à cette idée de garder cette identité secrète.

R : Tu sais, parfois, il n’y a pas besoin de le dire, Serenity, comme Mary l’avaient compris dès le départ, et, rien ne me dit que d’autres, qui ont connu Rassilon, n’aient pas compris la même chose. Ton frère, par exemple, s’il avait des velléités à mon sujet, était-ce vraiment à cause de ma mutation, ou était ce, en réalité, parce qu’il avait fini par comprendre ce lien ? Ce qui expliquerait pourquoi il ne voulait pas qu’on enquête sur Ymir, et pourquoi il disait que tu me cachais des choses, il devait croire que tu avais compris. De toute façon, il nous a vues partir dans le vaisseau de son ami, impossible qu’il ne l’ait pas reconnu, il sait, lui, j’en suis certaine. Comment garder un secret, avec tant de personnes dans la confidence ? Et, quelle importance, que je sois Rose Tyler, de la Terre, Grand méchant loup, du Tardis, Dame Larn, de Gallifrey, Princesse Rassilon, ou autre chose ? La seule certitude que j’ai, c’est que je suis moi, docteur Rose, celle que Jackie a élevée, celle qui a des valeurs, et la volonté de bien faire. Et ça, c’est grâce à toi. Je vais essayer de ne pas douter de ce que je suis.

Puis, il me parla de la famille des Larn, j’ignorais s’il disait ça pour me rassurer, mais ses mots me touchèrent, finalement, je n’étais pas issue que des ténèbres d’un être infect, mais aussi d’une lignée de gens bien. Je lui fis un sourire amusé, alors qu’il me montrait l’image d’une très belle femme, qu’il me présenta comme ma grand-mère. J’étais chanceuse, j’aurais eu 6 paires de grand parents, moi, il faudrait que je fasse un rappel sur les cadeaux de noël oubliés !

R : S’il était difficile de rentrer dans la famille Larn, alors, encore un exploit pour le docteur. Bienvenue dans la famille, finalement, j’aurai eu autre chose qu’un monstre frappeur à te proposer !

Je l’écoutais parler, l’image du docteur dans un champ avec une fourche et une chemise à carreaux me fit rire, même comme ça, il était craquant. Et donc il avait été volontairement et sciemment désagréable, en nous abandonnant sur une planète gelée. C’était blessant, mais, je préférai ne pas relever, et changeai la conversation, un peu en rogne.

R : Sinon, autre sujet pas très agréable, concernant quelque chose dont, je suppose, que tu dois te douter, voire avoir anticipé. Selon ma vision, les simulacres que nous avons affrontés n’étaient que les éclaireurs de la horde, des créatures bâtardes et sacrifiables, et la véritable horde est en chemin. J’ai vu des horreurs comme celle que j’ai fuie dans les profondeurs du Tardis, des incarnations de la peur et la mort, et, face à elles, mes capacités sont inefficaces. En plus, celle que j’ai affrontée a survécu, bien que très affaiblie, à une projection d’une cuve d’énergie régénératrice, et seule le Tardis a pu en venir à bout. Elles n’envoient pas des visions de peur, elles sont la peur.

Je frissonnai en repensant à cette rencontre, et encore plus en pensant à cette vision qui m’avait bien affectée. Des milliers de monstres comme ce simulacre-là, je n’arrivais pas à l’envisager, déjà que les autres étaient effrayants, ceux-ci étaient cauchemardesques.
Puis, je tournai la tête, et me demandai si le docteur avait remarqué le tableau que j’avais ajouté dans la pièce, et s’il appréciait l’attention. Et, finalement, je me rassis, avec toutes ces émotions, j’avais un peu les jambes en coton.

R : Et voilà, je tremble, et je suis toute nerveuse c’est ça d’être humaine, d’être sensible aux émotions comme ça, et donc d’être une cible facile pour les ténébros. Mais, cette humanité, elle me plait bien, ça aurait pu être pire, j’aurais pu naitre sontarienne. Tu m’imagines avec une tête de patate ?

Et j’éclatai de rire