Maintenant, et pour jamais !

Finalement, le rat géant, c’est plus confortable que ça en a l’air, cette bestiole est douce au toucher, et assez docile. Mais, je préfère quand même mon petit pote le Tricératops, qui, maintenant que nous avons avancé dans le temps, a du avoir une belle vie de Tricératops, et doit reposer au paradis de son espèce. Je me demande s’il a repensé à moi, plus tard, mais, pourquoi est ce que je me pose ce genre de questions, moi ?

Cette balade a l’air de motiver les filles de la team Wolfy, Jenny fait faire des trajectoires à sa bestiole, alors que Zezanne a déjà rebaptisé le sien Romarin. Asuka paraissait réticente au début, mais, un peu comme moi, elle s’était faite à cet animal, et semblait ravie d’expérimenter cette monture. Et, finalement, nous arrivons dans une sorte de plaines, où les champs de fleurs se voient à perte de vue, alors que, tout au loin, là bas, nous pouvons apercevoir une colline au pied de laquelle se trouve une sorte de village.

Malheureusement, à avancer en terrain découvert, nous finissons par être remarqués, et une sirène brise le silence des lieux. Je regarde mes compagnons, qui ne semblent pas surpris, comme si cette alerte faisait partie d’une sorte de plan tacite entre eux. Et, un groupe de chevaucheurs de rats se précipite dans notre direction, je ne peux m’empêcher de ne pas être rassurée, surtout que, devant moi, j’aperçois la main d’Asuka se déplacer discrètement en direction de son carquois.

Et, après une chevauchée, les hommes en noir nous encerclent, et leur chef commence à nous bombarder de questions, et l’air menaçant de ces hommes, tout de noir vêtu ne me dit rien qui vaille. Leur chef a une voix mécanique, comme s’il répétait des questions apprises par cœur, et je ne trouve pas ça rassurant. J’aimerais les scanner, m’assurer qu’ils sont humains, mais, je n’ose pas sortir mon tournevis, par crainte que ça ne déclenche une bagarre. Je me contente donc de regarder dans la direction du docteur, l’homme en qui j’ai toute confiance, quelle que soit l’époque, attendant de voir sa réaction !

Nous nous retrouvons encerclés par des chevaucheurs de rats, bien agaçants. Evidemment qu’ils ne sont plus vraiment humains, si la créature qui se trouve être derrière les mutations de ces bestioles les a en son pouvoir, nul doute qu’elle les a modifiés eux aussi. D’ailleurs, leur façon de s’exprimer est criante, à ce sujet là.
Je saute de ma monture, et je me dirige vers celui qui récite son texte, tel un bon gros automate.

12 : Bonjour, je suis le Docteur, et vous êtes ? Oh, je suppose un simple larbin lobotomisé, auquel on a enlevé le peu d’intelligence dont les humains sont capables de faire preuve. Alors, je vous présente mes amies, la team Wolfy, avec Jenny, ma fille, la plus brillante de toutes les dames du temps, Zezanne, son amie, Rose, mon épouse il y a longtemps, enfin celle de mon moi passé, enfin, c’est compliqué, disons que la Rose que vous voyez là est mariée à moi il y a fort longtemps. Bref. Et la dernière, mais pas la moindre, Asuka, une jeune femme de cette époque. Nous voyageons dans le temps, mais, ça ne doit pas vous étonner, compte tenu de votre technologie, nous avons compris que vous, ou celui qui vous envoie fait de même.

Je m’avance tranquillement vers cet homme, qui ne me répond pas, je suppose que sa programmation est insuffisante pour gérer toutes les informations que je lui balance dans la tête, aussi, je continue mon soliloque, vu que personne ne semble avoir envie de me couper. C’est un tort, quand on n’interrompt pas un docteur, il est capable de blablater des heures durant.

12 : Je remarque que vous ne faites preuve d’aucune agressivité envers nous, c’est donc que votre maitre, Nirala, si j’ai tout suivi, attend de nous rencontrer. Et, ça tombe bien, parce que, vous savez quoi, nous aussi. Nous sommes impatients de rencontrer cet individu ! Conduisez nous à votre chef. J’adore cette phrase, conduisez nous à votre chef, je la trouve tellement bien à propos !

Je fais demi tour, et je saute sur mon rat, qui m’attendait sagement, et je regarde les hommes en noir. Ils semblent amorphes, sans doute s’attendaient t’ils à une résistance. Ou bien, se contentent t’il d’être en attente d’une mise à jour, d’un signal de leur maitre, qui tarde à venir. Finalement, le zombie égrena lentement, d’une voix mécanique, sans aucune émotion.

H : Sa seigneurie Nirala vous convie au camp, elle verra ce qu’elle compte faire de vous plus tard.

Nous reprenons la route dans la direction de l’espèce de colline à la caverne apparente, et du village qui la jouxte.

J’écoute ce docteur faire son speech, et je remarque que, dans le fond, il ne semble pas avoir autant changé que ça, il aime toujours courir, il est toujours curieux, et, il parle toujours autant. Y compris avec ses ennemis. Le voir s’amuser de la sorte, je trouve ça fort plaisant, j’ignore combien de temps s’est écoulé, entre mon époque, et la sienne, mais je vois que quelle que soit son apparence, ou l’âge apparent de son visage, il reste le même, jeune et avide de découvertes, à l’intérieur. Et, quel qu’il soit devenu, je sais, au fond de moi que je l’aimerai, quoi qu’il advienne.
Je souris tranquillement, assise sur mon rat, lorsque Jenny me secoue un peu.

J : Princesse, arrête de rêvasser, je sais à quoi tu penses, mais, ce n’est pas le moment de te poser des questions sur ton avenir, contente-toi de le vivre ! Parce que sinon, je t’annonce que ton futur à court terme, ça risque d’être une grosse gamelle plutôt désagréable.

Je la regarde, et nous partons dans un fou rire, alors que nous nous rapprochons de la cité noire, qui parait de plus en plus inquiétante, et angoissante, au fur et à mesure que nous nous en approchons. Je ne peux m’empêcher de penser au Mordor en regardant les lieux vers lesquels nous nous dirigeons.

R : Il ne manque qu’une grande tour avec un œil enflammé au sommet, et le décor sera complet.

Jenny me regarde avec étonnement, sans trop savoir de quoi je parle, aussi, je me retrouve dans l’obligation d’étaler ma science.

R : Une allusion au royaume du grand méchant dans une série de livres magistraux de mon peuple, ça s’appelle « le seigneur des anneaux », et il faudra que je te fasse découvrir ça. Il y a des récits de batailles qui devraient te plaire, en plus.

Et, je me dis aussi que si les livres ne lui conviennent pas, avec son côté hyperactif, je pourrais aussi la mettre devant les films.

J : Il faudra que j’essaie alors, pour te faire plaisir !

Et, histoire de coller encore plus à ma vision des choses, de lourdes portes s’ouvrirent à notre approche, un peu comme celles décrites par Tolkien. Je m’attendis presque à voir des trolls les actionner. Et, nous finîmes par nous arrêter dans une cour où des hommes en noir, lourdement armés, nous attendaient. Tout ça ne me disait rien qui vaille.

Des hommes tout de noir vêtus qui nous encerclent, tous lourdement armés. Je descends de ma monture, et prends le temps de la caresser un peu pour la remercier. Puis, je me retourne lentement vers ces hommes.

12 : Votre maman ne vous a pas dit de ne pas jouer avec des couteaux, et à plus forte raison avec des armes dont la technologie vous dépasse ? Vous savez, j’ai horreur des armes et des soldats, et je ne fais la guerre que quand j’y suis obligé. En revanche, dans ce genre de situations, même l’autre bout de l’univers n’est pas assez loin pour vous épargner ma fureur !

Puis, je m’avance vers celui qui me parait être le chef, mais je suis étonné, mes lunettes ne détectent aucune particule temporelle sur lui, mis à part celles que dégagent ses armes, qui, elles, proviennent clairement d’une autre époque.

12 : Vous êtes le chef de ce pas du tout charmant comité d’accueil ? Je m’attendais à voir votre chef, moi, pas à perdre mon temps avec des sous fifres !

L’individu me toise avec dédain.

I : Dame Nirala n’a pas de temps à perdre avec des visiteurs inopportuns, alors, à moins que vous n’ayiez quelque chose de primordial pour elle, c’est avec moi qu’il vous faudra traiter.

La condescendance de ce type m’ulcère au plus haut point, mais, je garde mon calme, et je me rappelle des allusions au monde de Tolkien que faisait Rose juste avant, aussi, je lui jette un regard, après avoir oté mes lunettes, et lui fais un petit clin d’œil complice, puis, je me tourne vers l’individu, et le regarde avec une sévérité qui le fait reculer d’un pas, surtout quand j’hausse le ton.

12 : Gardez votre langue fourchue derrière vos dents ! Je ne suis pas passé par le feu et la mort pour échanger des paroles malhonnêtes avec un vil serpent !

L’individu semble perdu, partagé entre la crainte que je lui inspire, crainte fondée qu’en cas de colère ultime, je ne rase ce camp à moi tout seul, et la loyauté, guidée par la crainte qu’il a de Nirala. Mais, au moins, j’ai obtenu une information supplémentaire. Nirala est une femme. Et des femmes assez folles pour monter un plan pareil, je n’en vois que deux, Missy, ou bien Ashild’r, et chacune des deux m’énerve tellement qu’il vaudrait mieux pour chacune d’entre elles que ce soit l’autre.
Et, pour marquer mon territoire, je regarde les rats qui se trouvent derrière lui, et émets un petit sifflement, qui les effraie. Et, en voyant fuir ces bestioles, il comprend que je ne plaisante pas.

I : Dame Nirala se trouve au cœur de la caverne de la folie, où elle fait ses créations, mais, qu’allez vous faire, contre une déesse ?

Je le regarde avec colère, et lui dis juste un mot qui lui glace le sang, et l’incite à prendre ses jambes à son cou.

12 : Fuyez !

Jenny me rattrape, alors que je me dirige vers l’entrée de la caverne.

J : Papa ? Ça va ? Tu as l’air très tendu !

12 : Je sens que ce qu’il se trouve là-dedans est quelque chose à craindre. Et, j’ai peur que ce ne soit l’une ou l’autre des deux dernières personnes qui ont ôté la vie à quelqu’un que j’aimais.

J : Sauf que là, tu n’es pas seul, et personne ne mourra. Tu dois le savoir, on fait partie de ton futur, ou pas ?

12 : C’est bien ce qui m’inquiète, on a un voyageur du temps, des lignes temporelles croisées, s’il arrivait quelque chose à l’une d’entre vous, ça créerait un paradoxe irréversible, et la fin du temps.

J : Alors, compte sur moi pour ne laisser personne mourir.

Je vois Zezanne, pour me montrer sa détermination, qui s’avance en direction de l’entrée de la grotte qui, vue d’ici ressemble à une bouche sombre prête à l’avaler. Je me précipite à sa suite.

12 : Faite très attention, si Nirala est l’une des personnes auxquelles je pense, c’est un danger extrême.

Une des personnes auxquelles il pense ? Je suis curieuse d’en savoir plus, aussi, je m’avance vers lui.

R : Une des personnes auxquelles tu penses, quelqu’un que nous connaissons ?

Je vois que nous devons nous diriger vers la grotte, et, en effet, quelque chose de sinistre me frappe, une intuition assez inquiétante, et, je marque un temps d’arrêt.

R : Soyez prudents, très prudents, je sens que ce que nous allons trouver là-dedans est très dangereux, comme l’a dit le docteur.

Les filles qui ont appris à se fier à mes intuitions, souvent guidées par mon affinité avec les temps, et je lis un peu d’inquiétude sur leurs visages. Mais nous nous avançons quand même dans la caverne.

Une fois à l’intérieur, je regarde ce qu’il se passe autour de nous. La caverne se présente comme une immense zone découverte, où un très grand nombre de personnes sont en train de bricoler autour de différentes cuves et machines étranges. Je m’avance dans la direction d’une des cuves, lentement, et tente de la scanner avec mon tournevis. Mais, celui-ci ne détecte rien de particulier, si ce n’est que la technologie n’est pas issue de la Terre, et même que celle-ci n’est pas connue par la base de données du Tardis. Je reviens en arrière pour parler de mes analyses, parce que je me doute que ce docteur, avec beaucoup plus de connaissances que le mien, plus de vécu, pourra peut-être en savoir plus.

R : Mon tournevis ne connait pas la technologie utilisée ici, et je ne comprends pas, est ce que c’est parce que ça vient d’une faille, d’un autre univers, ou bien parce que ça a été créé par un voyageur temporel, dans un espace-temps ultérieur à la ligne temporelle de mon petit loup préféré, ou bien y a-t-il une autre explication que je ne connais pas.

Je le regarde avec intérêt, j’espère qu’il aura une bonne explication. Tout le monde semble suspendu à ses paroles.

Je la regarde avec affection et nostalgie, c’est vrai que ça me manque, ce côté curieux, empathique, et surtout brillant. Cette intelligence qu’elle a construite, en prenant le bon du côté de son père, de son humanité, et des Tardis. Et, elle a besoin que je complète sa réflexion.

12 : En fait, je n’en sais pas plus, en deux millénaires d’existence, je n’ai pas eu l’occasion de voir une technologie pareille. Dans aucun peuple de ma connaissance. Par endroits, on dirait une technologie de seigneurs du temps, mais, tellement modifiée, altérée que ce n’en n’est pas possible. Aucun de notre peuple n’aurait cannibalisé notre héritage ainsi. Rassilon ne l’aurait pas toléré, de toute manière.

J’avance lentement dans la grotte, qui sent l’humidité, mais également autre chose, quelque chose d’indéfinissable, mais que je n’aime pas. Et, une idée me trotte dans la tête, et me fiche des sueurs froides, si c’était une blague de River ? Non, elle n’est pas folle à ce point, elle, Jenny et Rose dans le même espace-temps, ça aurait été du suicide. Je chasse cette hypothèse de mon esprit, mais, j’ai l’impression que cette réflexion n’a pas échappé aux filles. D’ailleurs, je remarque qu’Asuka, guidée par la curiosité, s’est avancée, elle aussi, après avoir déposé sa vouge, elle a préféré prendre une lame courte, et elle se glisse en mode ninja furtif derrière une de ces étranges machines, et jeter un œil dedans.

Je la vois devenir toute pâle, et je m’avance également dans cette direction, pour constater ce qu’il y a dans la cuve, et tirer un regard énervé. Je comprends pourquoi la personne qui est là derrière a voulu commettre ses exactions à cette époque, avant la proclamation des ombres et ses règles, notamment la règle numéro 29.

Mais pas avant le docteur, et les siennes.

Je fais signe à Asuka de nous rejoindre, et je retourne vers les filles.

12 : Dans ces cuves, se trouvent des expérimentations, une sorte d’expérience biochimique destinée à créer des sortes de supersoldats, des mutants, un peu comme des dalek, mais à base de génome humain. J’ignore dans quel but, les mettre dans une armure pour en faire des cybermen, peut-être. Une chose est certaine, c’est que cette affaire ne me plait décidément pas.

Puis, je me mets à sourire.

12 : En revanche, je suis fort curieux de savoir qui est cette dame Nirala. Je ne saurais pas qu’il s’agit d’une dame, j’aurais suspecté Davros, mais, là, je sèche un peu. Une humaine Dalékifiée et téléguidée par les Dalek ? Pourquoi pas ?

Je regarde les lieux, et j’aperçois l’entrée d’une sorte de conduit de l’autre côté de la caverne, où, je suppose, cette Nirala se trouve. Seulement, entre lui et nous, se trouve une bonne centaine de ces zombies en noir, et, j’en suis certain, aucun ne nous déroulera le tapis rouge.

12 : Une idée pour se rendre de l’autre côté ?

En attendant qu’il ne prenne la parole, je me déguste un des biscuits qu’il m’a donnés, ce qui lui tire un regard amusé. Puis, je l’écoute parler, et manque m’étouffer.
Deux millénaires ? Il en avait parlé un peu plus tôt, mais je n’avais pas fait le rapprochement, mais surtout, c’est cette allusion à Rassilon qui m’interpelle. Qu’est-ce que mon grand-père a à voir là-dedans ? Il est mort, tué dans la fin de la guerre du temps.

R : R…Rassilon ? Mais, n’est t’il pas mort ?

Mais, je ne sais pas s’il a entendu ma question, de toute façon, je suis certaine qu’il n’est pas l’heure de ce genre de révélations, aussi, je n’insiste pas, et comme preuve qu’il n’est pas l’heure, le temps corrige cette incohérence en faisant rapidement disparaitre cette remarque de nos esprits, et, subitement, le docteur prend un air soucieux. Est-ce qu’il a pensé à une hypothèse qui lui déplairait ? Mais, il n’a pas le temps de nous en parler qu’il se précipite à la suite de la jeune japonaise qui semble devenue verte de dégoût en regardant dans une cuve. Et, il revient avec les sourcils encore plus froncés qu’à l’accoutumée.
Et il nous parle de cette ignominie. Créer des simili Dalek à partir d’humains.

J : Et un délire comme les Toclafanes ?

Elle se met à sourire.

J : Tout le monde semble avoir oublié cette année-là, mais, j’en ai hérité des souvenirs, à la naissance, va savoir pourquoi !

Je la regarde sans trop comprendre, quelque chose qui s’est passée pendant mon exil, je suppose.

Zez, Asuka et moi semblons complètement larguées dans cette discussion de seigneurs du temps, avec des sujets qu’eux maitrisent, tandis que nous, et Jenn continue à blablater, les gènes du docteur en pleine action.

J : Mais Davros n’est t’il pas mort dans l’explosion du creuset ? Encore que ce genre de sales bêtes, c’est increvable, nul doute qu’il devait avoir prévu un déplacement temporel d’urgence, ou un plan de secours. Dommage qu’il n’ait pas atterri là où j’étais, en plein milieu d’une guegerre entre Venom et moi d’un côté, les sontariens de l’autre et le vasha nerada pour corser la situation, il n’aurait manqué que lui !

Et comme la discussion me dépasse quand même pas mal, je suis partie essayer de trouver une solution pour traverser la caverne sans être importunés par ces gars en noir.

R : Je suppose que la technique anti-Judoons ne fonctionne pas ! En plus, si Nirala a un rapport quelconque avec les Dalek, ça sera une grosse boulette.

Puis, j’avise un rat dans une cage, et je m’approche de celle-ci, et je fais sauter le loquet pour l’ouvrir, d’un coup de mon rosevis sonique, avant de faire chauffer les fesses de la bestiole, qui se précipite dehors et commence à tout ravager.

R : Désolée, petit rat.

Puis, je file rejoindre les autres, alors qu’un grand nombre de ces hommes en noir tentent de maitriser l’animal. Et, au passage, j’en profite pour ouvrir d’autres cages et laisser sortir les cobayes qui se mêlent à la lutte.

R : Voilà qui devrait les occuper un petit moment.

Lorsque Jenny me parle des Toclafanes, je lui lance un regard assassin pour m’avoir remémoré cet horrible moment de ma vie. Puis, je lui souris.

12 : Une idée foireuse du Maitre, c’est toujours une possibilité. Surtout que ma dernière rencontre avec lui, ou plutôt avec eux, elle a été assez violente, et a failli se terminer par une régénération de ma part. Quant à Davros, je me demande si nous arriverons à en finir un jour avec lui, et, si ce n’est pas moi qui y parviens, ce sera peut-être ma si brillante descendance !

Je jette un regard qui se veut vers Jenny, mais qui englobe aussi Zezanne. J’aimerais bien pouvoir lui révéler la vérité sur son identité, mais, malheureusement, ce n’est pas le moment !

Et Rose qui part créer une diversion.

J’observe la scène avec stupéfaction, depuis le temps, j’avais oublié à quel point elle pouvait être brillante, et aussi à quel point ce genre de petits coups de ruse me manquent. Toujours chercher et trouver la solution qui épargne le plus de vies, j’avais oublié qu’après son retour, elle est devenue ainsi, que ces années à cogiter dans l’autre univers l’avaient faite évoluer dans ce sens.

12 : Rose, toujours aussi brillante. J’apprécie cette solution. Le souci, c’est que nombre d’autres de ces gardes en costume sombre semblent encore être sur notre chemin.

A ce moment-là, une déflagration se fait entendre de l’autre côté de la cavité, je tourne la tête, et, je n’avais pas remarqué que Jenny, et Zezanne étaient parties créer une autre diversion. Décidément, la team Wolfy est en forme. Et les voilà déjà de retour.

Quelques minutes plus tard, la caverne est scindée en deux, avec, d’un côté des guignols qui tentent de maitriser une prolifération de rats géants, et, de l’autre, un autre troupeau qui essaie de maîtriser un début d’incendie.

J : Heureusement qu’ils ont mis un système de ventilation futuriste ici, sinon, nous n’aurions pas pu le faire sans nous asphyxier !

Je lui jette un regard empli de fierté, avant de traverser en vitesse les lieux, et entrer dans le corridor, avant que la horde ne se reprenne, et ne vienne nous en empêcher.

Et nous arrivons dans une galerie, cristalline, qui brille de mille feux. Je n’ai jamais remarqué un tel endroit sur Terre, et, je me demande pourquoi avoir tapissé les parois de cette grotte de cristaux. Puis, nous avançons dans la galerie, pour nous rendre compte qu’il s’agit d’un véritable labyrinthe.

12 : Décidément, cette Nirala ne me semble pas très accueillante, il faut vraiment avoir envie de la rencontrer !

Mais, ça tombe bien, cette envie, je l’ais, et, je ne pense pas être le seul.

Encore une remarque qui me fait rougir, décidément, quel que soit le docteur, et son époque, il aura toujours les mots pour m’atteindre. Et mes deux comparses ont fait leur part du travail, et occupent le reste de ces soldats étranges. Je m’interroge, moi aussi sur qui peut être là derrière, mais, aucune race ou créature que je connaisse ne me semble en mesure de faire une ignominie pareille. Même les sontariens ne me paraissent pas assez subtils pour monter un plan pareil, eux, ça aurait été dans un but de destruction massive, jamais, à ma connaissance, un plan subtil pour contrôler la planète.

Et, finalement, nous nous retrouvons dans une caverne cristalline. Et je vois Zezanne défaillir un moment. Je me précipite vers elle, mais elle se reprend très vite.

Z : Ne vous inquiétez pas, juste un vertige, comme si ces cristaux me rappelaient quelque chose, un vague souvenir, peut-être quelque chose de pénible.

Et, nous avançons dans le conduit, lorsque j’entends quelque chose qui m’inquiète. Comme un sifflement étouffé qui vient d’en face de nous.

R : Vite, prenons le corridor qui part à gauche, là, je sens qu’il nous arrive quelque chose en face de pas net.

Je me précipite dans l’intersection, suivie par Zezanne, et Jenny qui vient d’attraper la main de son père, et l’entraine avec vigueur dans son sillage. Et, une fois en sécurité derrière la bifurcation, nous nous retournons pour voir passer quelque chose de fort déplaisant, un serpent géant qui rampe dans cette zone. Décidément, Nirala, qui qu’elle soit, a une passion pour les créatures mutantes et géantes.

J : Bon, alors, soit on attend qu’il revienne, soit on fait la grande spécialité de ma famille, ce que nous aimons par-dessus tout, on court !

Et, je la vois se précipiter dans le couloir, avec un sourire ravi sur le visage. Décidément, cette demoiselle est épatante !

Des serpents géants, mais, quel est encore cette histoire. J’entends Zezanne qui grommelle, façon Indiana Jones, « mais pourquoi fallait t’il que ce soient des serments », et Asuka suit le mouvement, un peu perdue, elle doit avoir, avec ses connaissances primitives, enfin, plus primitives encore que les humains que j’ai l’habitude de côtoyer, qu’elle doit se trouver emmenée, malgré elle, dans un monde fantasmagorique. Malheureusement, c’est bien la réalité, tout ça.

Et, je me retrouve à courir, encore et encore, bienvenue dans ma vie. Même si, cette fois ci, c’est ma fille qui m’entraîne, et, j’ai du mal, j’aime courir, mais, quand c’est moi qui le décide.

Et ces couloirs de cristal, quel en est l’intérêt, je ne comprends pas. Et je déteste ne pas comprendre, même si, je n’en doute pas, je finirai par le découvrir. Je suis le docteur, et je suis curieux !

Et cet endroit qui parait hors du temps, un véritable labyrinthe, ça me fait penser à quelque chose, ça. Aussi, je m’arrête d’un coup, et j’essaie d’arracher un morceau de cristal, mais, celui-ci me résiste, finalement je l’analyse sur place. Il s’agit d’analetrolyte, et, ces minéraux ne sont pas trouvables à cette époque, ni dans ce secteur de l’Univers. Ils ont la propriété de se figer durant quelques années, d’y être complètement inamovibles, puis de se volatiliser dans le temps et l’espace, pour retourner d’où ils viennent.

12 : Parfait pour une base temporaire, une fois devenus instables, les cristaux disparaissent, et la mine s’effondre. Apparemment, Nirala n’a pas l’intention de faire de vieux os ici, ni de laisser de traces de son passage. Et, je suppose que, lorsque que ses cristaux disparaitront, les personnes présentes là-dedans seront englouties avec, c’est extrêmement cruel.

Décidément, je commence à en avoir doucement ma claque de cette fille.

Asuka : Alors, peut-on sauver ces gens ?

12 : Et bien, on va tout faire pour, mais, pour le moment, il nous faut avancer, et continuer à courir. Surtout qu’il n’est pas impossible que le serpent soit sur nos traces.

Je les vois devenir toutes blanches, et se reculer d’un pas, avant de reprendre la route, dans ces conduits qui se ressemblent tous. Et, finalement, nous sortons des galeries de cristal, pour en arriver dans des conduits miniers beaucoup plus traditionnels. Une nouvelle zone, étrange !

Lorsqu’il explique le fonctionnement ce ces galeries de cristal, je ne peux m’empêcher de frissonner.

R : Alors, tous ces gens sont condamnés, depuis le départ à cette mort atroce. Mais je suis bien d’accord avec mon docteur, il faut tout faire pour éviter que cette horreur se produise, et que ces gens ne s’en sortent pas.

Et, lorsque nous arrivons dans une sorte de mine, qui me fait penser à celles qu’on voir dans les westerns, je me demande qu’est ce qu’il peut bien se passer dans le cerveau malade de cette Nirala. Et la finalité de cette mine ? Pour ça, il nous faut avancer encore, en demeurant de plus en plus prudents, une créature aussi dangereuse que cette personne ne doit pas être prise à la légère.

R : mais comment ont t’ils pu construire des tunnels comme ça, à une époque où la technologie est primitive. Est-ce que cette Nirala a ramené aussi du matériel futuriste pour creuser ?

J : En fait, non, je n’en n’ai pas l’impression, c’est plus vicieux que ça. Vous n’avez rien remarqué ? Depuis que nous avons quitté les cavernes de cristal, l’atmosphère est différente, la pression aussi, et même la gravité est plus faible, pas de grand-chose, c’est difficilement perceptible, mais je dirais qu’on doit être autour des 9.2, alors qu’en nous avançons dans les profondeurs, au contraire, elle devrait augmenter. J’en déduis que les cavernes de cristal étaient une sorte de couloir vers une autre planète. Qu’en penses-tu, papa ?

Je la regarde avec de grands yeux ronds, je n’avais rien remarqué. Et même si j’avais pu m’en rendre compte, je n’aurais jamais fait le rapprochement. Mais, maintenant qu’elle en parle, j’ai une drôle d’impression, moi aussi, quelque chose qui me parait à la fois familier et étranger.

Je suis surpris, subitement, elle a dit MON docteur ? Ou mes oreilles me jouent des tours. Alors, quelle que soit la période, le visage que je puisse prendre, nos cœurs battent à l’unisson. Et, moi, malgré ça…

Heureusement que Jenny enchaine sur l’environnement, ce qui m’empêche de ressasser le passé. Et je l’écoute, en me rendant compte que je n’ai pas fait attention à ce détail. Docteur, tu es décidément un idiot, heureusement que tu es accompagné d’une personne tellement brillante.

12 : Jenny, tu es brillante, vraiment, je ne sais pas si je te le dis assez, mais tu es brillante, et je suis vraiment fier d’avoir une fille de ta qualité.

Je me souviens que, jeune, elle avait ce besoin de se sentir importante, d’avoir mon estime, et, j’étais un peu trop égoïste et vaniteux pour lui dire ce que j’aurais du lui dire. Ce qui ne l’a pas empêchée de devenir une dame du temps très impressionnante, sous le nom de « la rédemptrice », et un millénaire avec une seule régénération, ça force le respect.

Je scanne la région, en effet, l’atmosphère est différente, de même que la gravité, cependant, nous n’avons pas changé de coordonnées dans l’Univers, nous n’avons donc pas bougé.

12 : Les choses ne sont pas ce qu’elles semblent être, et le mystère s’épaissit. Nous n’avons pas bougé, nous sommes à la même époque, et toujours aux coordonnées de la Terre, et, pourtant, nous ne sommes pas sur Terre, je ne vois que deux possibilités, soit la Terre a été inversée avec une autre planète, mais, pourquoi ? Et comment se ferait t’il que nous ne nous soyons rendus compte de rien ? Et pourquoi n’avons-nous pas été déplacé avec la planète, aussi, je ne vois qu’une seule autre solution, nous sommes sur Terre, mais pas sur Terre, et ce couloir en cristaux n’est pas un portail vers une autre planète, mais vers un univers de poche, un objet qui était enterré sous terre depuis un moment, et qui a été libéré par l’activité tectonique.

J’ai un peu l’impression d’en avoir perdu certaines.

12 : Mon idée, c’est qu’une créature infâme a été piégée ou emprisonnée dans un univers de poche, un testament, un disque de confession, une arche prison, ou un autre objet de la sorte, et cet objet, pour une raison que j’ignore, serait arrivé sur Terre, il y a des milliers d’années, et, avec l’activité du sol, se serait retrouvé enterré sous cette montagne. Mais, avec les années, la porte s’en est ouverte, et la créature a voulu sortir. Est-ce que c’est elle qui a creusé la caverne, ou bien est ce que le sol a travaillé, je ne sais pas, et, la créature, Nirala, a pu sortir.

Zezanne m’interrompt avec une question.

Z : Docteur, mais, cette technologie du futur, comment est-elle arrivée ici ?

Ca me fait bizarre qu’elle m’appelle Docteur, la Zezanne de mon époque a un autre qualificatif à mon sujet. Mais, cette fille, même amnésique, ressemble beaucoup à sa mère, j’ai une petite pensée pour le sablier, et le conseil des huit, mais c’est si loin, tout ça !

12 : Je ne sais pas, soit elle était enfermée avec elle dans l’univers de poche, soit Nirala a la capacité de voyager dans le temps, mais, dans ce cas, pourquoi serait-elle revenue ici ? Ça fait beaucoup de je ne sais pas, tout ça. Alors, on va aller voir, ce sera plus productif !

Je suis stupéfaite d’entendre le docteur dire tout ce bien à sa fille. A mon époque, le mien, il n’est capable de sortir ces mots qu’après un clash, quand il se rend compte qu’il n’a pas le choix, il a décidément évolué, en ce millénaire qui nous sépare.
Je les regarde, et me rends compte que Jenny semble très touchée par ces paroles, et je me demande quand est ce que leur relation s’apaisera un peu. Je verrai bien, si je suis toujours de ce monde, à ce moment là.

Puis, il parle d’un univers de poche, un truc, comme les limbes ? Encore une invention de mon grand-père ? Alors, lorsque le docteur et Zezanne ont fini d’échanger, je me risque à poser une question.

R : Ca pourrait être de la technologie de Gallifrey ? Ce genre d’univers de poche, ça pourrait être une invention de Epsilon, voire de… de… du fondateur.

J’aurai toujours autant de mal à prononcer son nom, depuis que je connais le lien entre lui et moi. Mais, le docteur parler rapidement de continuer le chemin, ce qui me plait plutôt. Courir, je crois que j’ai attrapé le virus, moi aussi. Et nous nous enfonçons toujours plus profondément dans ces mines sombres, dans cette atmosphère qui me parait à la fois inquiétante et rassurante.
Je me demande si je dois parler de ces appréhensions, mais, tout le monde continue à avancer dans cette direction, aussi, je me dis que ça peut attendre, de toute façon, que dire, à part que j’ai une drôle d’impression. Mais je donne quand même un coup de sonique, pour regarder, et je ne détecte pas de signe de vie alentour. Pas de menace du genre animaux géants, c’est le principal. Puis, nous arrivons au niveau d’un chariot minier, dans lequel Jenny saute avec entrain.

J : Qui est partant pour une balade en chariot ?

Et elle éclate de rire, en nous faisant signe de la rejoindre.

Un univers de poche, c’est une grande possibilité, notre peuple est passé maitre dans ce domaine, et, depuis le retour de cette planète, et l’exil de plusieurs puissants dirigeants, il y a de nombreuses personnes qui circulent dans l’univers et qui auraient pu faire ça, seulement, je ne pense pas que ce soit possible, si cet endroit existe déjà sur la ligne temporelle de Jenny, la jeune Jenny, je suppose qu’il serait là depuis bien avant la guerre du temps, plus d’un millénaire. Et, l’âge des galeries, l’usure des soutiens, me conforte dans cette analyse.

12 : Une vieille construction gallifreyenne, c’est tout à fait possible, bien vu, Rose. Toujours brillante Rose.

Et, là, Jenny qui propose de continuer le parcours sur un chariot. Je me dis que ça pourrait être amusant. Aussi, je saute dans le véhicule à sa suite.

12 : Ah oui, je te reconnais bien là, ma Jenny, la digne fille de ton père, toujours à chercher les idées amusantes, et partir dans des aventures bien drôles. Allez, sautez avec nous, ça va être marrant. Asuka, ne nous regarde pas avec cet air outré, je te promets que tu vas adorer.

La jeune bushi monte avec beaucoup d’appréhension, et, une fois que tout le monde est bien installé, je fais sauter le frein d’un coup de sonique, en insistant, parce que le mécanisme est bien rouillé. Et c’est parti !

Après quelques secondes pour se dégripper, le chariot prend de la vitesse, progressivement, avant d’en arriver à une allure rapide. Je sens que certaines filles, avides de sensations fortes s’amusent, mais, pour Asuka, c’est pas si facile, peu habituée qu’elle est à une grande vitesse, la jeune femme devient toute blanche, au fil des virages. Finalement, je tire sur le frein pour ralentir l’appareil, et la soulager.

12 : Ca va, Asuka ? Vous avez l’air pâle. Courage, nous sommes bientôt arrivés. D’ailleurs, je pense qu’il serait judicieux de ralentir. Selon mes lunettes, la voie s’arrête dans quelques dizaines de mètres.

Mais Jenny n’a pas entendu mon avertissement, et, ce qui devait arriver, arrive. Les rails disparaissent, et le chariot se retrouve à surfer sur le sable, où il ralentit, et finit par s’arrêter. Je descends, en aidant la petite Japonaise à se remettre de ses émotions, et, je sors une sorte de pâte de fruits que j’ai en poche, et je lui fais manger. Un souvenir d’une planète de médecins, avec ce remède contre les nausées, et les chocs émotionnels. Après quelques minutes, elle a repris sa couleur normale, et me regarde de ses yeux noirs.

12 : Nous ne devrions plus être très loin du repère de Nirala. Mes signaux détectent une sorte de brouillage un peu plus loin. Rusé.

Nous continuons dans le conduit de mine, avant d’en arriver devant une sorte de grande toile d’araignée. Si c’est un arachnide géant, nous sommes assez mal barrés. Mais quelle est cette obsession des bestioles géantes que peut avoir cette Nirala ?

Whaou, cette excursion en wagonnet, c’est très rigolo, on se croirait dans Donkey Kong, ou dans les montagnes russes, ça serait sympa, ça, il faudra que je demande au docteur, s’il existe une planète de montagnes russes. Et le chariot qui va vite, ça me plait, malheureusement, nous devons ralentir, à cause de la jeune Asuka, qui n’est pas dans son assiette, tant pis, je trouverai bien un truc a sensations fortes, plus tard. Et, quand le wagon arrive au bout de son parcours, nous nous retrouvons projetées un peu dans tous les sens, et je me retrouve dans le sable, la tête la première.

R : Et bien voilà, je viens de découvrir ce que pouvait être la vie d’une autruche. Tout le monde va bien ?

Et j’éclate de rire, en essayant d’enlever le sable de mes cheveux. Décidément, je suis douée, dans tout le bric à brac de mon sac, je n’ai même pas prévu une brosse à cheveux. Et Jenny qui me regarde d’un air goguenard, elle doit encore me prendre pour une princesse, je la regarde amusée.

R : Merci Jenny, après l’accident de Tardis, l’accident de chariot, la réputation des femmes au volant, tu la soignes.

J : Hey, pour l’accident de Tardis, ce n’était pas ma faute !

Et nous éclatons de rire, toutes les deux, dans notre bonne vieille complicité, celle qui est née dans les prisons des Judoons. Et, après ce moment de détente, nous reprenons le chemin, à la suite des autres, le docteur, avec Asuka dans les bras, je ne peux m’empêcher d’en ressentir une pointe de jalousie, mais je la chasse vite. Ce docteur-là, va certainement rejoindre ma version future, sitôt cette histoire terminée, et, ce sera mieux ainsi. Et, moi, de mon côté, j’ai le mien qui m’attend. Je prends mon tournevis, et je lui envoie un petit cœur par message. Et, je regarde son tournevis, qu’il tient en mains, amusée, en me disant que ce message est peut-être encore en mémoire dedans.
Finalement, nous arrivons devant une gigantesque toile d’araignée.

R : Qu’est ce que c’est, Nirala s’est aussi amusée avec des araignées ? Ou est ce que Nirala serait une de ces bestioles, dotée d’intelligence ?

Décidément, elle est brillante, Rose, tellement admirable. Je ne peux cesser de l’admirer, bien caché derrière mes lunettes. Et, même si j’ai mis un filtre à perception, je n’ai aucun doute que ma fille n’est pas dupe, les filtres étaient déjà son domaine de prédilection à l’époque, domaine qu’elle n’a cessé d’améliorer avec le temps.

12 : Il est tout à fait possible, en effet, que Nirala ne soit pas une créature humanoïde, mais autre chose. Et, il y a, il y a eu, et il y aura, dans l’Univers, tellement de merveilles, de créatures merveilleuses qui ne demandent qu’à être découvertes, pour la plupart, et combattues pour certaines.

Je m’avance vers la toile, mais, celle-ci me parait totalement terrienne, bien qu’un peu plus grande. Et, je tente de découper quelques fils, pour me frayer un passage. Mais, également pour tenter d’attirer la créature vers nous.

12 : Attention à ne pas vous y coller.

Après quelques temps à générer des vibrations sur la toile, celle-ci se met à bouger de l’autre côté.

12 : Elle arrive, tenez vous prêts.

Je vois, du coin de l’œil, ma fille qui a déjà son canon Dalek dans les mains, ainsi qu’Asuka qui sort une lame de son fourreau.

12 : Pourquoi toujours vouloir tuer, Jenny, pourquoi présumer de l’hostilité d’une créature, sans même l’avoir vue ? C’est ainsi que naissent des guerres, qui n’auraient pas dû avoir lieu. Et, que tant de destins sont irrémédiablement altérés. Le meilleur coup que l’on porte, ce sera toujours celui dont qu’on n’a pas besoin de porter. Être sur ses gardes, et montrer de l’hostilité sont deux choses différentes.

Et, l’arachnide descend de sa toile. Je la scanne, lentement, pour ne pas l’effrayer. Elle doit faire deux bons mètres d’envergure, et près de cinquante kilos et, je me demande ce que peut manger une telle créature. Sans doute de petits animaux. Mais, dans une grotte perdue là au fond, elle ne doit pas avoir grand-chose à se mettre sous la dent. Je pose ma main sur sa tête, lentement. Sous le regard de mes compagnes un peu dégoûtées, ou effrayées.

12 : Alors, ma belle, comment vas-tu ? Tu arrives à survivre là dedans ? Je constate que tu es presque aveugle, et que tu es anémiée. Que faire ? T’envoyer sur une planète susceptible de t’accueillir sans perturber l’écosystème ? Oh oui, je sais, terenista, la planète aux araignées. Ty y serais bien, au milieu de tes congénères.

J’appelle mon Tardis pour la téléporter, mais, malheureusement, je ne reçois aucune réponse. Etonnant, il ne devrait pas y avoir de lieu sur Terre d’où je ne puisse pas la contacter. J’en déduis, une fois de plus que nous ne sommes pas sur Terre. Et, l’araignée semble me sourire, elle comprend que nous voulons l’aider, aussi, elle vient, elle-même, nous ouvrir un chemin, à travers sa toile, et nous accompagne sur le chemin.

12 : Tu veux nous amener à Nirala ? C’est tellement gentil de ta part, ma belle. Promis, quand on sort, on t’emmène en sécurité, à un endroit où tu seras bien ! Et, Rose, en effet, cette créature est dotée d’intelligence, beaucoup plus que certains humains !

Et, la marche reprend, je sens que nous nous rapprochons de notre objectif.

Le l’écoute parler, toujours autant contre les armes, ça ne changera jamais, et cette phrase sur les destins altérés parce que quelqu’un a voulu porter le premier coup, c’est, je le comprends, une référence à la guerre du temps.

Puis, l’araignée fait son apparition, je me peux réprimer un mouvement de crainte en la voyant arriver, cette bestiole est un véritable monstre. Mais, le docteur doit aussi parler le langage des araignées, puis qu’il parvient à se faire comprendre. Ce qui m’impressionne, il ne cessera jamais de me surprendre.

Je me demande si le mien, de docteur, celui de mon époque est capable de la faire, ou si c’est une capacité qu’il a acquise au fil des années. Et, il finit par convaincre la bestiole de nous guider, et nous nous retrouvons avec une compagne supplémentaire. Après tout, quelle différence entre une araignée intelligente, et un compagnon humanoïde ? Et, je me dis, au fond que cette petite bête a certainement plus d’intelligence, et de bienveillance que certains humains, ou seigneurs du temps.

Je la regarde en souriant. Jenny passe à ma hauteur.

J : Celle-là, je ne l’aurais pas osée, adopter cette araignée. Papa a vraiment ce quelque chose que les autres n’ont pas, et, avec le temps, on dirait que ça se développe.

Les autres restent à bonne distance, apparemment les araignées, ça leur fait peur. Les couloirs se ressemblent tous, mais la bestiole semble savoir où elle va. J’ai quand même une appréhension, ça me parait trop facile, est ce que cette créature ne nous amènerait pas dans un piège, un nid de ses congénères ?

Finalement, la créature s’arrête devant une sorte de laboratoire, et se met à trembler un peu, avant de s’avancer précautionneusement dans la pièce. J’entre à leur suite, et observe les environs, des cuves, des éprouvettes, on dirait un laboratoire de biochimie, un peu dans le style de celui avec lequel Epsilon faisait ses recherches sur les régénérations. Mais, je n’observe personne dans ces lieux.

Nous entrons dans le laboratoire, je remercie la petite araignée, pas si petite que ça, et je commence à regarder un peu les expériences qui sont produites ici. Et, je me mets à froncer les sourcils. Des séquençages ADN, apparemment, quelqu’un essaie d’étudier les gènes des humains, mais pas que de ceux de cette époque.
Je remarque que des soldats spartiates, romains, conquistadores, assyriens, et d’autres époques belliqueuses ont été étudiés et séquencés. Et, je me demande bien dans quel but.

Je me tourne vers les filles, qui observent les lieux, elles aussi.

12 : J’ai l’impression que quelqu’un tente de créer un projet d’armée diabolique, à partir des données de différents soldats, de différentes époques. Entre là, et les armes futuristes que nous avons vues, je ne serais pas étonné qu’il ne s’agisse d’une tentative de quelqu’un qui voudrait prendre le contrôle de la Terre. Encore un, et je ne comprendrai jamais pourquoi tout le monde s’intéresse à cette planète de gens désespérément stupides.

Je sens les regards réprobateurs se poser sur moi, mais, ce n’est pas ma faute si les humains ont, pour la plupart, de la guimauve en guise de cerveau. Et, je me tourne vers le labo et je continue à enquêter sur cette Nirala, et ses motivations. Je regarde dans l’ordinateur qui traine ici.

La petite araignée ne sait pas trop quoi faire, la pauvre, elle attend que nous quittions les lieux, et espère que je tienne ma promesse. Et je compte bien la tenir, le docteur est un homme de parole, la plupart du temps, enfin, quand il ne ment pas, enfin, là, je ne mens pas. Je m’approche d’elle, et lui fais une petite caresse sur la tête, pour bien lui faire comprendre que je ne l’oublie pas.

Puis, je me relève, et me dirige vers le fond de la salle. Soudain, je me fige, d’un coup, et lâche un juron gallifreyen, en face de moi, se trouve une cuve contenant un embryon de T-Rex qui me rappelle des choses désagréables.

C’est alors que Zezanne s’écrie, nous faisant tous sursauter.

Z : Docteur, que se passe t’il ? L’araignée ?

Je me retourne, et je vois cette petite bête qui convulse, je me précipite dans sa direction pour essayer de comprendre ce qu’il se passe, lorsqu’une voix résonne au-dessus de nos têtes. Celle d’une personne juchée sur une balustrade un peu plus haut.

Nirala : Enfin, c’est évident, un gardien qui ne garde rien, ça ne sert à rien, et ça ne mérite pas de vivre !

Je sens une froide colère qui monte en moi, devant tant de cruauté, et je lève la tête, pour avoir le déplaisir de revoir un visage tant honni. Nirala, mais comment n’y ais je pas pensé ! Je suis désespérément idiot !

12 : Comment n’ais je pas fait le rapprochement ? Un rat géant, c’est bien pour ça que tu avais été exilée de Gallifrey, parce qu’un de tes rats géants avait bouffé le chat du président ! Et ces gens qui ressemblent à des zombies, c’est parce que comme à ton habitude, tu les as privés de sommeil !

Je suis en grande colère, à ce moment, j’aurais même préféré avoir, une nouvelle fois les deux incarnations du maitre en face de moi plutôt que cette entité !

Je regarde autour de moi, et commence à fureter un peu partout dans le laboratoire, étrange, on dirait de la biochimie, un peu comme j’avais étudié au lycée, il y a tellement longtemps que je n’en ai guère de souvenirs.  Mais, en regardant de qui traine dans les coins de la pièce, je trouve des artéfacts d’autres époques, un casque romain, une épée que me semble issue de l’Egypte antique, un fusil napoléonien, un luger, et, je me demande si leurs propriétaires ont eu une fin tragique. Sur ce que j’ai déduit des actions de Nirala, je me doute que oui.

Soudain, alors que j’allais voir ce qu’il se trouvait à l’étage, j’entends le docteur lâcher une onomatopée, qui devait vouloir dire quelque chose que je préfère ne pas être capable de traduire, vu comme ses sourcils se froncent, d’un coup. Je redescends rapidement, et, je manque rater la dernière marche à nouveau surprise par le petit cri poussé par Zezanne. J’arrive à leur hauteur pour voir qu’elle a été surprise par l’araignée, qui semble souffrir, puis, d’un coup, tomber inerte.

C’est alors que la voix de cette Nirala se fait entendre, et que celle-ci apparait sur le promontoire. J’entends ses paroles, tellement amorales, tellement écœurantes, que j’ai envie de la massacrer. Et, j’entends le Docteur qui lui parle de Gallifrey, de ce qu’il s’est passé là-bas. Je comprends tout, si cette atmosphère m’était familière, c’était que nous n’étions pas dans un univers de poche, enfin si, mais celui constitué par l’intérieur d’un Tardis !

R : Nirala, comment peut-on être aussi cruel ? Comment peut-on avoir aussi peu de respect pour la vie ?

N : Mais c’est qu’elle mordrait, la petite, ces vies ne valent rien, elles ne servent qu’à mes expériences, de simples rats de laboratoire.

Je sens la colère qui m’envahit, je ne sais pas pourquoi, mais, la rage monte en moi, de plus en plus fort. Et je m’avance vers les escaliers pour en découdre avec elle, lorsque la jeune bushi se dresse devant moi.

A : Non, c’est ce qu’elle veut. Dans l’art de la guerre, provoquer son ennemi, lui faire perdre tout discernement pour l’affaiblir, c’est une base. Et, elle a l’air de la maitriser. Restez calme, ne lui donnez pas cette première victoire !

Ces mots ne m’apaisaient pas, mais me donnent la volonté de surmonter ma colère, et de reprendre mon calme. Je fais quelques pas, derrière mon docteur, suivi par Asuka, qui me glisse quelques mots à l’oreille

A : Connais ton ennemi, mieux qu’il ne se connait, regarde-la, écoute-la, apprend à lire ses mouvements, c’est la voie de la victoire, dirait maitre Li, et ses paroles prennent tout leur sens, ici et maintenant.

R: Docteur, qui est t'elle?

Je sens que les filles sont au bord de l’explosion, mais, il ne faut pas, c’est son truc, ça, exploiter la colère des gens pour en faire des armes, et elle en a fait sa grande expertise. Aussi, je la regarde, sans perdre mon calme.

12 : Nirala, Nirala, Nirala… Je ne t’ai pas encore présenté ma petite équipe, les filles les plus dures à cuire que tu ne rencontreras jamais. Rose, mon épouse, Jenny, ma fille, et leur amie, Zezanne.

Je m’avance dans la direction de son balcon, et je finis par m’assoir sur une table.

12 : Ca faisait un moment qu’on ne s’était pas vus, en effet, je t’avais même oubliée. A tel point que je n’avais pas fait le rapprochement entre les rats géants, ce nom, Nirala, et toi ! Pourtant, c’était tellement évident, je suis un vieil imbécile !

Et je tilte que question imbécile, je n’ai pas encore fait les présentations inverses. Et Rose me demande qui elle est, il serait quand même plus poli et plus pertinent de la leur présenter.

12 : Alors, les filles, désolé, j’étais dans mes retrouvailles avec cette chose, qui m’a coûté une régénération, autrefois, qui a essayé de m’enfermer dans un manipulateur temporel, aussi, une ancienne compagne du Maitre, et dame du temps renégate. Une biochimiste de génie, ceci dit, mais, du génie à la folie, il n’y a qu’un pas, et, elle, elle a du en faire une centaine. Ma présentation te plait t’elle, Nirala ?

Je marque un petit temps de respiration, pour faire mon petit effet.

12 : Ou peut-être devrais-je dire, LA RANI !

Elle me regarde avec condescendance.

R : Folle, moi ? Non, juste quelqu’un qui s’est affranchi des limites pour créer des armes vivantes, et, si votre idiot de président ne m’avait pas jetée ainsi pour une micro petite erreur, je vous aurais apporté la technologie pour gagner cette guerre !

12 : En créant des armes vivantes telles l’enfant du Cauchemar, ou la horde des simulacres ? En rasant combien de planètes, combien de systèmes pour arriver à tes fins ? En torturant combien de personnes pour expérimenter ces armes ?

R : Mais pourquoi s’arrêter à ça ? Quand on est en guerre, tous les moyens sont bons, raser une ville, transformer des innocents. N’as-tu pas du choisir, entre sacrifier de nombreuses vies, pour en sauver encore plus ?

12 : Ce choix, je l’ai eu, et, j’ai choisi celui qu’il fallait, grâce à ceux qui m’entouraient, et qui m’ont aidé à ne sacrifier personne ! Mais pour toi, la question ne se pose même pas, la guerre, c’est un champ de jeu pour toi, tu crées les conflits juste pour t’amuser, tu sacrifies les vies, sans état d’âme, pas pour en sauver d’autres, mais juste pour tes expériences.

Elle me regarde avec son air hautain.

R : Mais, qu’est-ce qu’un seigneur du temps raté peut bien savoir des décisions que peut être amené à prendre une élite ?

Jenny entre dans la danse, vexée qu’elle est d’avoir entendu cette dame traiter son père de raté, et elle lui répond, d’un calme glaçant.

J : Si je comprends bien, vous êtes une dame du temps, de Gallifrey. Encore une de mon peuple, et une qui ne m’a pas l’air d’être une franche réussite, quand on connait Mary, Serenity et tant d’autres, on ne peut qu’être déçue de tomber sur un mouton noir. Vous êtes certaine de ne pas avoir été adoptée ? A moins que vous ne soyez issue de quelques unions consanguines, votre mère serait t’elle votre tante ?

J’ai l’impression qu’elle tentait de prendre l’autre à son propre jeu, la provoquer pour la pousser à l’erreur. Et question provocation, Jenny a quand même beaucoup d’expérience, et un sujet de tests privilégié avec mon époux.

J : Et que faites vous ici, mumuse avec de petits ratons, vous tentez de créer une armée à partir de gênes de soldats humains ? Et combien croyez vous qu’il faudrait du meilleur soldat de cette race pour venir à bout d’une seule comme moi ? Et d’un seul Dalek ?

Je la regarde avec intérêt, et je me demande comment l’autre va réagir. C’est assez rusé, si elle la pousse assez, l’autre pourrait craquer et nous révéler son plan, certainement bien foireux, comme souvent, avec les gens qui se croient trop supérieurs.

Rani : Une ratée, moi ? Pas une franche réussite, mais je rêve, là ! Moi, la fine fleur de l’académie, major de toutes les promos dont j’ai été, créatrice de tellement d’armes biologiques et bactériologiques, capable d’impressionner des hommes comme le maitre.

J : Et ? C’est sensé m’impressionner ? Tout le monde peut facilement créer des moyens de destruction, j’en ai vu toute ma vie, depuis que je suis née sur un champ de bataille, mais, il n’y a rien de glorieux. Je maintiens ce que je pense, vous n’êtes pas une fierté pour les seigneurs du temps !

Je laisse ma fille tenter de la désarçonner, je la regarde faire son speech avec une immense fierté, elle a récupéré les bons côtés du docteur, sans en prendre les mauvais, elle est ma plus grande réussite, à ce jour, même si ce n’est pas à moi qu’elle le doit, mais à son entourage, de Venom à Zezanne, en passant par Rose.

12 : Un raté, peut-être est-ce le cas, je ne sais pas, ce n’est pas à moi d’en juger. Qu’est-ce que je sais, moi ? Pour certains, j’en suis un, c’est une évidence, pour d’autres, je suis une réussite. Moi, ce que j’en pense, c’est que je ne suis ni l’un ni l’autre, je suis quelqu’un qui voyage, qui apprend, et qui essaie de faire de son mieux. Est-ce que ça fait de moi un raté ? Je ne sais pas, mais, ce que je sais, c’est que ça fait de moi un docteur, le docteur, et être le docteur, c’est ce qui fait ma fierté. Et toi, Rani, quelle est ta fierté, que peux-tu dire avoir apporté au monde, à l’Univers ?

Calmement, la Rani sort une poire de sa poche, et commence à la déguster. Elle cherche également à se montrer imperturbable.

R : Qu’ais je apporté à l’Univers ? Mais, je ne suis pas là pour apporter quoi que ce soit, moi, je suis une scientifique, je n’ai nul besoin d’apporter à vos dieux, espace et temps, j’ai juste à les expliquer, les contrôler, comme je vais contrôler cette pathétique planète, que tu le veuilles ou non ! Et le petit clone qui la ramène, elle se prend pour qui ?

Je la regarde, puis je tourne la tête vers ma fille.

12 : Le petit clone, comme tu dis, il n’existe pas de seigneur du temps sur tout Gallifrey qui soit à sa hauteur, moi y compris, qui ait accompli le centième de ce qu’elle a accompli. Alors, ne lui manque pas de respect. Chacune de ces filles en vaut des milliers comme toi, en intelligence, en bienveillance, en courage. Alors, je te conseille de ne pas les chercher, et de cesser tes exactions sur cette planète.

Je la regarde avec sévérité, je n’ai plus envie de sourire. En revanche, elle, tout en croquant sa poire, me regarde d’un air goguenard.

R : Sinon ?

Je lui réponds avec une froideur inhabituelle, et un regard qui en dit long.

12 : Crois-moi, tu préfères ne pas le savoir.

Jenny est sur le point de répondre sèchement, lorsque les paroles de son père lui parviennent, qu’elle reçoit comme un coup de poing, peu habituée qu’elle est que celui-ci la défende et l’encense à ce point publiquement. Et, elle devient toute rouge, en se demandant ce qu’elle accomplira dans le futur pour qu’il puisse se permettre des déclarations de la sorte. A moins que ce ne soit cette incarnation qui est plus apaisée. Et, je remarque qu’il parle de Gallifrey au présent, qu’est ce que ça peut bien vouloir dire ? Je le saurai en temps utile, je pense.

Je fixe cette femme de mon regard, je ne pensais pas qu’il pouvait y avoir une telle absence de morale, de compassion, et d’estime chez quelqu’un. Pas même chez Davros, qui, sur le peu que j’en avais vu, semblait capable de sentiments et d’une morale, certes, la sienne, mais morale quand même, elle, elle en semble totalement dénuée. Est-ce ainsi que d’avoir regardé dans le vortex du temps a modifié son esprit ?
Je m’avance vers elle.

R : Je n’ai sans doute pas votre intelligence, et je ne suis sans doute pas en mesure de comprendre vos motivations, mais je me demande comment vous pouvez toujours envisager de prendre le contrôle de la planète juste avec votre petite armée d’humains lobotomisés. Vous aurez, en face de vous d’immenses guerriers bushi, rodés aux techniques de combat, qui vous affronteront avec férocité. Vous aurez d’autres peuples aussi, parce que, pas un humain n’acceptera de courber l’échine devant vous !

Je la regarde avec un air plus que déterminé, et pour appuyer mes dires, je vois Asuka qui pose sa main sur la garde de son épée. Je sens que s’il faut en découdre, elle le fera, même si je ne donne pas cher de ses chances face à une dame du temps aguerrie comme celle que nous avons en face de nous.

Et la Rani qui en remet une couche, c’est fou ce que les méchants aiment parler, parler d’eux, développer leur plan, et tout divulguer pour qu’on ait bien le temps de tout mettre par terre. Et, Rose semble avoir parfaitement compris le truc, elle, elle a plus de jugeotte que nous, et, au lieu de chercher à la pousser à bout, elle la flatte, et elle utilise l’égo monstrueux de la Rani pour l’inciter à nous donner les détails de son plan. Et, apparemment, ça fonctionne, Rose est brillante, mais je le savais déjà.

R : Oh, mais ce n’est pas simplement une armée de petits soldats, j’ai capturé différents soldats de différentes époques, et je les ais modifiés génétiquement pour faire muter, ces petits soldats, un peu à l’instar des Dalek, oui, c’est ça, j’ai surpassé le travail de Davros pour créer des petites créatures toutes puissantes, que je vais mettre dans des armures, et qui utilisent des armes plus puissantes que les Dalek, et ont un meilleur bouclier, avec, en plus une meilleure vitesse. Vous en dites quoi ? J’ai, ici, une dizaine de petits mutants, qui sont programmés pour éliminer tout ce qui est originaire de cette planète, humains, animaux, tout. Et personne n’y échappera. Et on dit que je ne suis pas la plus terrible ?

De nouveaux mutants, sur le modèle des Dalek, même si je me dis qu’elle n’arrivera jamais à surpasser les originaux, c’est à craindre. Et, un petit frisson me parcourt l’échine. Et Asuka qui semble prête à en découdre avec elle, ce que remarque rapidement la dame du temps.

R : Docteur, si j’étais toi, je rappellerais illico mon caniche, ce serait dommage qu’elle finisse en petit tas de cendre, enfin, dommage pour toi, parce qu’en ce qui me concerne, je n’en n’ai pas grand-chose à faire d’elle.

Et je sais parfaitement que c’est le cas, aussi, je fais signe à Asuka de relâcher la garde de son épée, et, elle s’exécute.
La pauvre, elle doit se trouver perdue au milieu d’une explication entre différentes personnes qui parlent de technologie que son peuple ne découvrira pas avant des millénaires. Et, c’est tant mieux, si les humains avaient été capables de créer des créatures semblables aux Dalek, ils auraient été capables de beaucoup d’inventivité.

12 : Donc tu crées une race, une ignominie, dont le but est de massacrer toute trace de vie sur cette planète, mais, dans quel but ?

R : Mon but ? Il est scientifique, je veux voir, une fois que cette planète aura été purgée de toute vie, comment celle-ci va se reconstruire avec les millénaires, si les créatures qui réapparaitront seront plus comme les siluriens, comme les humains, ou bien une toute autre forme. Et puis, ça me permet de tester mes prototypes de mutants. A voir, ils ne sont pas encore tout à fait prêts, la création de leur mental n’est pas encore implantée.

Et elle éclate d’un rire sinistre !

Alors, c’est juste ça, elle est capable de massacrer une planète, génocider ses espèces, juste pour satisfaire sa curiosité morbide ? Je sens la colère qui monte en moi. Mais je fais confiance en ce docteur pour mettre son joli petit plan ridicule au tapis, ses sortes d’imitations de Dalek, ça va finir en métal fondu, je ne m’inquiète pas pour ça, même s’il me faut, une nouvelle fois, absorber le cœur du Tardis.
Je doute cependant que nous ne devions en arriver là, compte tenu des capacités d’un peu tout le monde présent ici.

Rani : Bon, les enfants, je vais vous laisser, je vais finir de préparer mes petits amis, je te conseille, mon cher docteur, de mettre en sécurité les petits humains qui t’accompagnent, et quelques échantillons d’autres, si tu veux, parce qu’ici, d’ici quelques heures, ce sera la planète de la Rani !

Je sens que Jenny bouillonne, et, elle finit par craquer. Tout ça l’énerve plus que tout, encore un génocide, et, sans vraiment de raison, de planifié par quelqu’un de son espèce, ça la révulse. Son poing finit par partir, et transperça une baie vitrée qui contenait une sorte de liquide, et, celui-ci coula, laissant voir la silhouette d’un corps tout desséché. Ce qui la mise encore plus en rogne.

J : Quoi que je traverse, où que j’aille, j’entends parler des crimes, et monstruosités des seigneurs du temps. Et, j’en arrive à regretter que ceux-ci n’aient pas tous disparu définitivement.

Puis, elle commence à dévaster le laboratoire, dans une scène de colère assez impressionnante. Aussi, je préfère m’éloigner, pour éviter d’être blessée par un des nombreux morceaux qui volent tout partout. Et, je me retrouve proche des restes de l’araignée qui nous a accompagnés, je me baisse, sans trop savoir ce que je faisais, et je constate que ses fonctions vitales semblent arrêtées. La cruauté de cette femme a-t-elle des limites ?

Je me dirige vers l’escalier pour la rejoindre, et tenter de mettre son plan en déroute, sans faire attention à ce que les autres font à ce moment-là.