La clé de la vérité

Je me réveillai, après quelques heures d’un sommeil réparateur, prête à repartir en aventure, j’étais quand même ravie de laisser les limbes derrière moi, au moins, les visions de celles-ci, qui me hantaient, me laisseraient tranquille. Je me demandais si le docteur s’était réveillé, ou s’il avait encore besoin de récupérer après toutes ces émotions, tout ce qu’il s’était passé dans ces éprouvants événements. Il n’y avait qu’une façon de le savoir, de toute façon.

Je sortis donc de mon lit, et sortis de ma chambre. Le Tardis était tout silencieux. Tout le monde devait être en train de récupérer. J’avais presque envie de jouer à me téléporter dans la cabine de pilotage, mais, je me ravisai, déjà parce que la solution de facilité n’était pas la meilleure, et je ne voulais pas abuser de mes capacités, et aussi, parce que si Sérénity avait été là-haut, elle aurait pu être choquée. Je pris donc l’escalier.

Finalement, j’arrivai devant la porte, où j’entendis le docteur qui discutait avec elle, j’avais bien fait de ne pas arriver comme une brutasse via un portail. J’entendis une partie de la conversation entre le docteur, et Sérénity, et ce qu’elle venait de dire m’effraya, le symbole d’Ymir était le loup ? L’animal qui m’avait toujours suivie, toute ma vie, était aussi le symbole de ce seigneur du temps, le fils de Rassilon. Après les trésors de mon père, tout semblait me lier aux fondateurs de la lignée des seigneurs du temps, j’étais persuadée que mon père avait rencontré et noué un lien avec Ymir. Et, j’essayais de me convaincre que, quelque part, Ymir avait donné à mon père quelque chose pour protéger notre famille, sous la forme d’un loup.

Quelque chose ne me plaisait pas, et je me mis à frissonner un peu. Trop de zones d’ombre, je savais que si Ymir avait été caméléonisé, il ne pouvait avoir conservé des souvenirs ou des pouvoirs de seigneur du temps, alors comment aurait t’il pu nous donner ces protections ? Je redescendis à la cuisine, pour les laisser discuter un peu, et je me servis un petit café. Puis, je préparai un plateau, avec une cafetière, une carafe de jus d’orange, et quelques viennoiseries. Je savais que mon docteur n’était pas le meilleur des hôtes, il fallait bien qu’il ait quelques défauts, puis, je remontai à la cabine de pilotage.
R : Bonjour, vous avez bien récupéré tous les deux ? Je me suis permis de vous apporter un petit déjeuner, Sérénity, histoire de vous acclimater à une nouvelle vie qui sera bien différente de ce que vous avez dû subir ces derniers siècles. Votre avenir devrait être plus radieux.

Je lui souris, en la regardant avec bienveillance, et je m’assis auprès d’eux. Elle paraissait si fluette, si vulnérable, mais je ne pouvais m’empêcher de penser que, malgré cette apparence, elle avait survécu un millénaire en enfer. Puis, elle me regarda, et son regard azur plongea dans le mien, puis, elle détourna le regard rapidement, comme gênée, et elle se servit sur le plateau, j’avais bien fait de le préparer, apparemment.
Je me demandais où avait bien pu passer Jenny, je supposais qu’elle était allée se reposer, ce qui m’étonna, je l’avais toujours vue comme une increvable pile électrique, mais, depuis qu’elle était revenue, je la voyais sous un autre jour, elle aussi, plus vulnérable, un peu plus « humaine ».

Puis, je regardai mon docteur, et je remarquai qu’il avait, dans ses mains, le médaillon de mon père, mais, qui semblait différent, je me demandais ce qu’il se passait, en fait. Je n’osais pas aborder le sujet, tellement je craignais d’avoir une réponse qui ne me plaise pas.

Lorsque mon docteur me parla des mes questions, Sérénity me regarda avec un regard interrogatif. Aussi, je décidai de ne pas lui faire de cachotteries, et de lui faire confiance. Et je lui expliquai pour le loup, cet animal qui m’accompagnait depuis si longtemps, qui semblait directement, ou indirectement marcher dans mes pas, et me protéger. Je lui parlai de mes visions, concernant Ymir, sans trop en connaitre la signification.

Sérénity regarda le docteur, interrogative, je supposais qu’elle aussi avait une théorie là-dessus dont elle ne voulait pas parler devant moi.
De toute façon, le docteur avait raison, il n’était pas temps de théoriser, maintenant que nous avions les deux parties du médaillon, nous allions avoir les réponses à nos questions. J’allais enfin savoir quand mon père avait rencontré Ymir, et certains secrets qui me concernaient directement.

Je me levai, et pris le chemin de l’escalier, que je commençai à descendre, sans me rendre compte que Sérénity avait volontairement pris quelques pas de retard. Puis, elle s’adressa au docteur, le plus doucement possible, en veillant bien à ce que je n’entende pas.

S : Je ne sais pas vraiment qui est votre épouse, mais si elle est ce que je pense, l’avez-vous préparée à un tel choc ? Elle m’a l’air d’être quelqu’un de bien, mais si elle devait découvrir qu’elle n’est pas ce qu’elle pense être depuis toujours, je ne sais pas quelle réaction elle peut avoir.

Puis, elle regarda autour d’elle, prenant un ton plus enjoué.

S : Ce Tardis, il me dit quelque chose, ce ne serait pas l’ancien de mon Epsilon ? Le Tardis qu’il utilisait autrefois, et qu’il chérissait comme son trésor ? Il devait vraiment vous aimer pour vous l’avoir laissé.

Quand j’entendis ces mots, je m’interrogeais encore plus, l’ancien Tardis de son frère, mais, le docteur l’avait volé, à ce qu’il m’avait dit. Epsilon l’avait-il abandonné dans la zone de maintenance, avant que le docteur ne le vole ? La coïncidence était trop grande, sauf si mon petit loup avait fait exprès de se faire détourner par le docteur, dans un but bien précis. Je lui demanderai, à l’occasion. Pour le moment, j’espérais avoir des réponses, et, celles-ci se trouvaient sans aucun doute derrière cette porte rose.

Je finis par arriver devant la porte mystérieuse, toujours aussi sinistre d’accès, et je pris une longue inspiration. Puis, je pris le médaillon, et marchai d’un pas résolu en direction de la salle circulaire, dans laquelle j’entrai, et je posai le médaillon sur le présentoir du petit bassin où il resta en lévitation. Puis une phrase apparut comme gravée dans l’air. Ecrite en gallifreyen, je ne pouvais la lire, aussi, je me préparai à sortir mon sonique pour avoir une traduction.

« Testament d’Ymir reçu, le sceau de l’aigle et du loup peut être levé »

Je m’avançai vers la porte, sur laquelle le dessin, la marque du sceau avait disparu. C’était amusant, me dis-je que la couleur de la porte corresponde à mon prénom. Puis, je réalisai que personne n’avait pu, ou voulu, me suivre, est ce que la zone était interdite aux seigneurs du temps, à l’instar de la matrice des limbes ? Je soupçonnais qu’il s’agissait d’une idée d’Epsilon pour verrouiller l’accès à Rassilon, il était malin, dommage qu’il n’ait pas utilisé cette ruse pour faire de bonnes choses, l’Univers s’en porterait tellement mieux.

Je m’avançai, timidement vers la porte, je n’osais pas vraiment y accéder, en avais-je le droit, après tout, il s’agissait sans doute des secrets d’un seigneur du temps, qui ne souhaitait pas forcément qu’on y accède. Mais, d’un autre côté, il s’agissait de la mémoire du Tardis, et, elle, m’en avait donné l’autorisation. Et j’avais le droit de savoir, si ça pouvait me permettre de connaitre des choses sur ma famille, j’étais concernée aussi, en tant qu’héritière de Pete.

Je finis par atteindre la porte, et pose ma main dessus, et la sentis, étrangement chaude. Mais, elle ne résista pas, et s’ouvrit, comme si elle m’avait attendue depuis toujours. Je pénétrai à l’intérieur d’un grand couloir, qui ressemblait à un corridor d’un palais. Les emblèmes du loup, et de l’aigle se faisaient face, les uns sur un mur face aux autres, fixés sur l’autre, comme en opposition.

Je me risquai, prudemment, dans le couloir, en me disant que mon petit loup, et mon docteur, ne m’auraient pas laissée seule ici, si j’avais couru des dangers. Et je traversai le corridor, pour entrer dans une salle plus futuriste, j’observai tout ce qu’il se trouvait autour de moi, des murs plus métalliques, aseptisés, peu avenants, mais qui collaient plutôt bien à l’image que je me faisais de personnes comme Epsilon.

Au milieu de la pièce, se trouvait un ordinateur, je m’en approchai, et mis le moniteur en route, une question apparut, évidemment, en gallifreyen. Je râlai en sortant mon tournevis, pour traduire, ils n’auraient pas pu parler ma langue, comme tout le monde ? Et cette idée saugrenue me fit pouffer. Finalement, j’eus ma traduction.
« Voulez vous réinitialiser les limitations du Tardis, et supprimer les verrous sur sa mémoire ? »

J’étais un peu venue pour ça, aussi, je cliquai sur oui. Et, là, évidemment, c’eut été trop simple, une nouvelle phrase apparut, que je traduisis.
« Erreur système, veuillez faire une suppression manuelle dans le noyau du module. »

Je cliquai sur « override manuel », et une porte s’ouvrit face à moi, qui menait certainement dans les locaux de maintenance où je pourrai supprimer ces protections.

Je franchis cette porte, et me retrouvai dans un nouveau couloir, dont je ne voyais pas le bout. Et je m’y aventurai. Je me demandai combien de temps ça allait prendre, et je craignais que mon docteur ne s’inquiète là dehors.

L’atmosphère à l’intérieur de cet environnement n’était plus la même, bien plus glauque, un peu comme un vieux tunnel de métro désaffecté. Ce qui me rappela un souvenir d’adolescence, lorsqu’avec mes copines, nous allions piquer des bonbons et nous nous cachions dans un tunnel de la sorte, non loin du bahut.

Et je repensai à ma meilleure amie de l’époque, Violet, en me demandant ce qu’elle avait pu devenir dans sa vie, nous qui nous étions promis une amitié éternelle, et qui nous sommes séparées quelques mois plus tard, quand ses parents avaient déménagé, et qu’elle s’était faite de nouvelles amies là-bas. Tellement de temps avait passé depuis ces actions, que j’en avais oublié les détails, jusqu’à son visage. Et, là, les choses revenaient comme si elles s’étaient passées une semaine plus tôt.

Puis, revinrent les pensées autour de mon premier petit ami, Donald, qui m’avait trompée pour l’allumeuse de service, alors que j’en pinçais grandement pour lui. Nous nous étions rencontrés aussi dans ce squat, ce tunnel abandonné. Je me demandai si ma tendance à la jalousie ne venait pas de cette perte, que j’avais vécue comme une trahison, un déchirement. J’avais oublié ce gars, mais la blessure qu’il m’avait infligée, par sa lâcheté, elle n’avait jamais véritablement cicatrisée.

Ce couloir était étrange, il faisait ressortir mes souvenirs enfouis, des souvenirs d’enfance que j’avais cachés au fond de ma mémoire, non, c’était plus profond que ça. J’avais l’impression de me promener sur ma propre ligne temporelle. Mais, qu’était cet endroit, réellement ?

Plus j’avançai, plus j’avais l’impression que ces souvenirs devenaient précis, je pouvais presque les voir, les sentir, les toucher. Certains souvenirs étaient de l’histoire ancienne, j’avais tiré un trait sur ces évènements depuis longtemps. Je continuai à avancer dans le tunnel, sans en voir la fin, j’avais l’impression de marcher depuis des heures, et, je ne voyais toujours pas la fin.

Et un autre souvenir remonta à la surface. Lorsque deux bandes rivales avaient voulu se battre dans notre repère, je me souvins les avoir maudits, d’avoir rêvé qu’il leur arrive quelque chose, et, subitement, avant de commencer leur rixe, quelque chose les avait effrayés. Je me souvenais, ils disaient avoir vu quelque chose de terrible au fond du tunnel, quelque chose que personne d’autre n’avais vu. Était-ce moi, est ce que j’avais déjà les capacités de créer des visions ? Ce n’était pas possible, c’était les capacités que j’avais héritées du grand méchant loup, cinq ans plus tard.

J’avançai plus profondément, je voulais vraiment savoir.

Je marchai dans le couloir, toujours en me remémorant des moments de ma vie, cet espace semblait étrange, comme porteur de souvenirs. Comme si je revivais les événements de mon passé, à chaque nouveau pas. Ca faisait des heures que je cheminais, et, lorsque je me retournai, je ne vis aucune trace de l’entrée, perdue, des kilomètres plus loin. Une lourdeur se faisait sentir dans mes jambes, la partie la plus difficile du parcours se faisait ressentir.

Certaines choses se présentaient étrangement, certains souvenirs apparaissaient flous, comme celui qui couvrait ma première rencontre avec le docteur, mon souvenir apparaissait en surimpression d’un autre, où, durant quelques heures, certaines choses ne s’étaient pas passées. Je me dis que je demanderai son avis à mon docteur. Est-ce que ma ligne temporelle aurait été altérée ?

J’avançai encore un peu, et, finalement, je parvins au bout du couloir. J’avais l’impression d’avoir marché une journée complète. Je me dis que le docteur devait vraiment s’inquiéter. J’essayai de lui envoyer un message avec mon sonique, sans savoir s’il le recevrait. Puis, je vis de la lumière, et entrai dedans. La fameuse lumière au bout du tunnel, cette pensée m’inquiéta un peu. Mais j’avais tellement besoin de réponses, de savoir où j’allais, et qui était mon père, et ses liens avec Gallifrey que je ne voulais pas faire un pas en arrière.

Je regardai autour de moi, le temps que mes yeux se réadaptent à la lumière. Je venais de passer d’un long, trop long couloir sombre, à une immense plaine verdoyante. Un paysage terrien, proche du petit paradis préhistorique où nous étions allés raisonner Allonzo. J’aurais quand même donné cher pour retrouver mon ami le petit tricératops, et continuer le chemin sur son dos.

Au loin, je pensais distinguer une cabane, et je pris cette direction, je verrai bien ce que ça donnerait. Au moins, marcher dans l’herbe, ça me soulagerait un peu, après ces kilomètres sur un sol dur, la nature était la bienvenue. Au bout de quelques centaines de mètres, je n’en pouvais plus, et je m’assis au pieds d’un pommier, près d’un petit cours d’eau, et je me dégustai une pomme, qui me redonna de l’énergie. Même si je pensais que ce fruit était une illusion, il me fit du bien, et je me reposai un moment.

Je savais qu’il ne fallait pas que je m’éternise, évidemment, on m’attendait, mais, qui veut voyager loin, ménage sa monture, et, je ne savais pas si j’en avais encore pour beaucoup de chemin, passé cette cabane.

Après ce petit temps de repos bien mérité, je finis par avancer un peu plus dans la partie verrouillée du Tardis. Un endroit, où même mon petit loup n’avait pas accès, et où personne n’avait du mettre les pieds depuis plus d’un millénaire. Le dernier à avoir contemplé ce paysage devait être Epsilon, et j’y reviendrais peut être avec mon docteur, plus tard, quand les sceaux auront sauté, je me demandai d’ailleurs si l’accès ne lui avait pas été accordé, maintenant que j’avais mis le médaillon et ouvert la porte.

Je progressais dans la nature, qui me paraissait tellement paisible, tellement calme, l’air était pur, comme j’en avais rarement respiré, et mes poumons aimaient ça. Je levai les yeux, le ciel était bleu, avec quelques nuages qui volaient, une légère brise me caressait le visage. Je regrettai juste l’absence d’une faune, ici. Et je me dis que ça pourrait être sympa d’apporter des animaux ici, créer une forme d’écosystème. Je me demandais ce que le docteur en penserait.

Je me sentais bien, ici, en paix, après la déferlante de souvenirs, ce petit coin de nature me permettait de faire le vide. J’avais envie de m’allonger dans l’herbe, et de tout oublier un moment, apaisée. Mais, n’était-ce pas un piège ? Me remuer les souvenirs, avant de me donner un endroit où décompresser, pour me donner envie de rester là, et oublier mon objectif. Epsilon était redoutable, et ce petit traquenard était quand même bien pensé, sans être vicieux. Certainement l’Epsilon tel qu’il était au départ, celui dont on m’avait parlé dans mes visions, le jeune homme idéaliste, qui, tel son frère, souhaitait visiter le temps et l’espace, apprendre…

Celui qu’il aurait été si sa route n’avait pas croisé ce maudit fondateur.

Je marchais encore et encore, en faisant le point sur ma vie, sur ce que j’avais vécu, en me demandant qui j’étais. J’avais toujours ces drôles d’impressions. Bientôt, j’allais avoir des réponses, savoir qui j’étais. Je voyais la cabane et je me rapprochais de plus en plus. Décidément, qu’est ce qu’il ne fallait pas faire pour libérer le Tardis. Je me demandais aussi si ça allait juste lui donner des autorisations pour parler de certains sujets, ou si elle aurait d’autres capacités.
Finalement, je finis par arriver devant la porte.

Je poussai la porte, et je franchis le porche. Quelle surprise, la cabane était plus grande à l’intérieur ! Et ses murs de bois cachaient un… NON… Pas possible, un Tardis, dans le Tardis. Mais, pourquoi pas ?

J’entrai à l’intérieur, et me retrouvai dans une cabine de pilotage, qui me semblait plus moderne, que celle de mon petit loup, mais complètement éteinte, toute poussiéreuse. Je m’approchai de la console, et tentai de la mettre en route. Un voyant clignotait, faiblement, je supposai que les réserves d’énergie étaient très basses.

Je sortis mon sonique, et tentai d’analyser la situation. Finalement, non, ce n’était pas un manque d’énergie, juste que le système avait été mis en veille. Epsilon avait certainement utilisé ce Tardis pour verrouiller mon petit loup. Je finis par réussir à allumer la console. Un message, évidemment en gallifreyen s’afficha à l’écran. Et, je finis par le traduire, en utilisant son système de traduction. Puis à détourner le système de communication, pour faire repartir une interface, qui se manifesta sous la forme d’un humanoïde aux cheveux verts.

T : Bonjour, enfin de la visite, après un millénaire à végéter ici. Puis je vous demander qui vous êtes ?

R : Enchantée, je m’appelle Rose, humaine, de la Terre, mais également en partie hybride de votre race.

T : Moi, je suis le module de déplacement X2541-00027 mais mon possesseur, Ymir, m’avait baptisé Wolfy. Et vous, vous êtes donc votre propre module de déplacement ?

R : Non, Wolfy, nous sommes actuellement dans un Tardis, celui du Docteur, celui que j’appelle petit loup, et qui m’avait, à l’époque possédée sous le nom de grand méchant loup.

W : Ah, je me disais aussi, vous semblez avoir l’énergie de mère, mais je ne connais pas ce mot, Tardis. Savez vous ce qu’est devenu Ymir ?

R : Malheureusement, je sais juste qu’il a été transformé en humain, et je suis à sa recherche. La mémoire du Tardis a été verrouillée à son sujet, et j’ignore ce qu’il est devenu, ni à quelle époque, ou planète, ou identité, il a été caché. C’est pour ça que je suis à la recherche de la commande qui verrouille la mémoire de mon petit loup.

W : Dans ce cas, permettez-moi de vous accompagner, de rester à votre service, le temps de le retrouver, tout plutôt que de rester abandonné ici. Et, quand on l’aura retrouvé, on avisera selon ses choix, ce qu’il veut devenir. Et je détecte une source d’énergie, à l’est, on y va ?

Je ressortis de la cabine, et, à peine eus je quitté l’engin que Wolfy devint tout petit, et se glissa dans mon sac, il ne pesait rien, c’était surprenant.

Je repris le chemin de l’est, en marchant tranquillement dans la prairie. Je discutais tranquillement avec Wolfy, et lui expliquai mes visions, et les raisons que j’avais de retrouver son seigneur du temps. Il semblait, de son côté, très surpris, il me parla de Rassilon, qui avait fondé Gallifrey, lorsque son ami avait été absorbé par un trou noir, il ne l’avait pas aidé, et avait profité de sa technologie de voyages dans le temps. Il avait été un très bon dirigeant, bienveillant, avant de se laisser griser par le pouvoir, puis être victime d’un coup d’état. Prisonnier dans sa tour noire, il avait du attendre patiemment son heure, et lorsqu’il avait eu la possibilité de s’enfuir, il avait montré son vrai visage, celui d’un être impitoyable et sadique.

Ceux qui l’avaient condamné eurent droit à une sanction terrible, ils furent transformés en anges pleureurs. Et Rassilon avait repris le pouvoir de manière très paranoïaque, et était prêt à tout pour s’y maintenir. Quitte à massacrer des innocents.

Wolfy ne savait pas, pour Ymir, s’il cherchait à fuir son père, parce qu’il ne supportait pas le démon qu’il était, ou si, il craignait qu’à un moment, celui-ci ne le voit comme une menace, et ne le fasse disparaitre. Pour le Tardis, Ymir était quelqu’un de bien, mais, il avait aussi les gênes de son père, même s’il rejetait cet héritage, et s’était toujours revendiqué du côté de sa mère, de la lignée des Larn.

J’avançai toujours, et j’aperçus, au loin une espèce de bâtiment métallique, une sorte de silo. Je me demandais si c’était enfin là, que je trouverais le sceau que je cherchais, et mes réponses. J’accélérai le pas en direction de la bâtisse, mais je me sentais quand même bien lasse.

Je finis par arriver devant la porte, et me retrouvai devant un code. Super, un verrou alphanumérique. Le genre de verrou que je ne pourrais théoriquement pas forcer. Et en pratique, non plus…

Je dessinai le symbole d’Epsilon, puis, celui d’Ymir, mais rien n’ouvrit la porte. J’essayai le symbole du loup, puis de l’aigle, mais la porte restait désespérément vide. Et, finalement, je me demandai qu’est ce qui comptait vraiment pour Epsilon, et je composai le symbole de Sérénity. Et la porte s’ouvrit, dans un grand grincement.

Je franchis la porte, et entrai dans une nouvelle bâtisse, qui était, oh, surprise, plus grande à l’intérieur. Les seigneurs du temps ne se lassaient t’ils jamais de ce genre de blagues ? Je regardai l’agencement des lieux, et songeai qu’il devait s’agir d’un des ateliers d’Epsilon.

Des machines étranges étaient posées ça et là, dans un grand désordre, il était connu que les grands génies n’étaient pas des gens organisés. Je regardai sur le sol, et ramassai, machinalement, une sorte de papier, que je posai sur le bureau à côté de moi.

Je m demandais bien où je devais aller, j’aurais donné cher pour un plan avec un indicateur, vous êtes ici, et je sentais que la visite des lieux risquait d’être longue, très longue. Alors, je décidai de faire les choses dans l’ordre, et de commencer par le rez de chaussée. La première porte donna sur un bureau. Je regardai autour de moi, des livres poussiéreux, venant de Gallifrey, des notes, beaucoup de notes. Grâce à Wolfy, je n’eus pas trop de mal à les lire.

Je trouvai également une correspondance entre lui et d’autres seigneurs du temps, notamment un dénommé Alré, un ancien camarade d’académie, qui, apparemment travaillait pour le conseil, ainsi qu’avec le Maitre, qui lui demandait conseil par rapport à une histoire de battements de tambour qu’il aurait dans la tête.
A ce que j’avais compris, c’était plutôt un petit vélo qui tournait là-dedans, mais bon, c’était peut-être à cause de ces bruits qu’il en était devenu aussi barjo, le pauvre.

Je mis les notes dans mon sac, et regardai d’autres chose, dans un tiroir, je trouvai un désintégrateur sonique, un peu comme celui que Jack avait à notre première rencontre. Le genre de gadgets qui déplaisaient au docteur, je me demandai ce qu’Epsilon faisait comme expériences avec ce genre de jouets.

Mais, rien de tout ça n’était ce que j’étais venue chercher, aussi, je quittai le confortable fauteuil, et me dirigeai vers la sortie, pour me rendre dans une nouvelle salle, de l’autre côté du couloir.

Je fus prise de frissons, apparemment, ici, Epsilon avait tenté d’améliorer l’expérience dont m’avait parlé le docteur, et avait réussi à créer un microclimat dans la pièce, où il tombait un épais blizzard. Je m’interrogeai cependant, si l’expérience avait foirée, quand il l’avait montrée à sa famille, pourquoi avait t’elle réussi ici, alors qu’on était sensés être bien avant dans le temps ? Avait t’il volontairement raté la démonstration, pour tromper son monde et que personne ne devine ses véritables connaissances ? Je coupai la machine, ça éviterait de tirer sur l’énergie de mon petit loup, ou je ne savais trop laquelle, et quittai la pièce, après n’y avoir rien remarqué d’intéressant d’autre.

J’entrai dans la troisième pièce du rez de chaussée, mais je n’y trouvai rien d’intéressant non plus, des vieux tubes à essais, et des cartons de détritus. Et je montai à l’étage. Là aussi, j’avais un couloir, avec trois pièces, et j’entrai dans la première.
Je trouvai un présentoir à montres. Je me demandais ce qu’Epsilon faisait avec. Comptait t’il transformer un grand nombre de personnes ? C’était peut-être sa façon de résister à Rassilon, permettre aux seigneurs du temps de le fuir, leur donner une vie heureuse, la durée d’une vie humaine, plutôt que souffrances et mort rapide après de ce damné fondateur. Si c’était ça, mais ce n’était qu’une possibilité, mon interprétation, c’était quand même fou d’en arriver là.

Je me dis quand même que les seigneurs du temps, et les humains, n’avions pas du tout la même façon de voir les choses. Aussi, je me souvins de mes remarques maladroites envers Mary, et j’évitai d’émettre un jugement de valeur sur leurs décisions, et leur manière de voir les choses.

Puis, je remarquai un portrait, sur lequel apparaissait le nom de Sydney, où était marqué une phrase.
« Le monde est rempli de gens formidables, alors, si tu n’arrives pas à en trouver un, sois-en-un »

Je trouvai cette citation magnifique, et digne du père de mon docteur. Décidément, comment Epsilon avait t’il pu se retrouver dans une famille pareille ? Non, Epsilon ne pouvait qu’être une victime, dans l’histoire, quelqu’un que j’aurais aimé pouvoir aider, pouvoir sauver, même si, à ce que j’avais compris, il était déjà condamné, et la proclamation des ombres ne le raterait pas. Mon docteur trouverait bien une solution, il en trouvait toujours une.

Je pris une montre en argent, et la glissai dans ma poche, un peu comme un souvenir, machinalement. Puis, je sortis de la pièce, et entrai dans la salle suivante. Et je restai coite.

Tout ici était aux couleurs du fondateur, et un grand portrait de lui était affiché au mur. Est-ce qu’Epsilon lui vouait un culte ? Je m’avançai, et regardai en détail. Une machine faisait des calculs, apparemment, Epsilon faisait des expériences interdites, et il recherchait pourquoi le fondateur n’avait pas, lui, de limite de régénérations. Après un millénaire, les calculs tournaient toujours, et cette question resterait peut-être un mystère. Dommage, j’aurais volontiers donné cette faculté à mon docteur.
Mais, je me dis aussi que si ça l’avait intéressé, il se serait penché sur la question, et, avec son génie, il aurait trouvé. Je transférai quand même les notes sur mon sonique, et quittai la pièce.

Décidément, ce labo était assez étrange. La dernière pièce ne découlait sur rien de spécial, encore des expériences, dont Epsilon était féru. Mais où était ce fichu serveur à redémarrer ? Je descendis l’escalier, un peu saoulée. Evidemment, ça serait forcément dans la dernière pièce du dernier étage que je trouverai.
Je me dirigeai donc vers le sous-sol, qui, évidemment, était assez maousse costaud. Bon, allez, dans quelle salle ce n’est pas que je commence par-là ?

Mon docteur me manquait, et j’avais envie de le retrouver, mais je voulais absolument réussir, sinon, si j’abandonnais, je ne serais pas digne de lui. Je me demandais si ce n’était pas un piège, ici, une sorte de labyrinthe dont les pièces changeraient de topologie, pour toujours éloigner le visiteur de ce qu’il recherche.
Ca pourrait être rusé, en fait, un sorte de « maison qui rend fou » d’Astérix, ou simplement un bâtiment d’administration. Je décidai de faire un test, et je remontai à l’étage, en ayant très envie de revoir ce que donnait la salle consacrée à Rassilon.
J’atteins la pièce, et ouvris la porte. Tadam ! Et, par magie, une autre salle qui n’avait rien à voir apparut. Nous étions donc dans une sorte de bâtiments aux salle anti demande, qui aurait rendu fou Harry Potter. Après tout, selon la troisième loi de Clarke, « Toute technologie suffisamment avancée est indiscernable de la magie », et Epsilon avait créé une technologie tellement avancée qu’elle me paraissait magique, en effet. Il y avait une logique, pourtant, est ce que je devais entrer dans une pièce, en n’espérant pas que ce ne soit celle-là ?

Je tentai le coup, et ouvrit la porte en espérant, de toutes mes forces, de ne pas tomber sur la salle aux couleurs de l’autre despote. Et, quand je franchis la porte, malheureusement, je n’y étais pas non plus.

Epsilon avait trouvé une solution redoutable, et avait montré, là, qu’il était malin, bien plus que moi. Je ne voulais pas échouer, pas maintenant, pas si près du but.

Je finis par tomber à genoux, au bord des larmes.

J’étais désespérée, lorsque j’eus une idée qui me traversa l’esprit. Je me souvins de ce que me disait Mary, lorsqu’elle m’avait appris les arts des illusionnistes. Un bon illusionniste utilise les pensées, les désirs de son adversaire. Là, même si je souhaitais ne pas trouver, j’avais quand même le secret espoir de trouver la bonne salle, et l’illusion le savait.

Puis, je compris qu’en fait d’illusion, c’étaient les portes qui agissaient comme des portails, non pas qu’elle mes faisaient apparaitre des visions de salles, mais qu’elles me déplaçaient dans des salles, en fonction de mes non-désirs, ou aléatoirement. Non, ça ne pouvait pas être du hasard, Epsilon était trop malin pour prendre le risque que quelqu’un de chanceux, ou d’opiniâtre, ne trouve la salle recherchée par hasard, ou par la loi des grands nombres.

Je décidai de mettre tous mes désirs, tous mes espoirs dans un coffre bien fermé, et d’enfermer celui-ci dans un endroit inaccessible de mon esprit, quelque part où, ce qui générait l’illusion serait dans l’incapacité de les trouver. Je m’installai dans le couloir, et me concentrai très fort sur une chanson, la laissant envahir mon esprit, qui ne pensait plus qu’à ça. Aucun désir, aucune envie, j’entrai dans la salle, en ne sachant pas ce que je voulais, mais, je me disais que, quoi que je trouverais, elle ne me conviendrait pas.

Puis, je franchis la porte, et notai la pièce dans laquelle je me trouvai. Puis, je ressortis dans le couloir, en me disant que je voudrais bien retourner dans cette salle là. Chose qui ne se produisit plus, mais je notai, à chaque fois, la salle où je venais d’entrer, et l’ajoutai à la liste des salles que je souhaitais visiter.
Au bout d’une bonne cinquantaine d’essais, je finis par arriver dans une salle qui semblait informatique, et, quelque chose, sans doute une vibration dans mon sonique, me dit que j’étais bien au bon endroit.