Quand la symphonie disparait ! (pv)

Dans ma cabine, je m’ennuie un peu, la solitude me pèse, mais, en ce moment, je ne me sens pas de me faire accompagner de qui que ce soit. J’ai l’impression que tous ceux qui m’accompagnent ont un destin funeste, et cette dernière aventure qui m’est arrivée, ça m’a refroidi à ce sujet. J’entre dans mon bureau, et m’assois sur mon fauteuil. Je regarde les portraits des personnes qui me manquent.

Mon regard s’arrête sur le visage de Rose, des souvenirs vivaces, malgré les siècles qui se sont écoulés depuis notre séparation, les blessures ne guériront jamais. J’étais jeune, et idéaliste à cette époque, et je croyais avoir une chance d’être heureux. Puis, je regardai des portraits plus récents, comme celui de ma fille impossible. Souvenez vous de moi qu’elle m’avait dit, et, je ne l’avais jamais oubliée, jamais.

Le blues m’assaille, et, dans ce genre de situation, j’ai toujours eu une solution très efficace, je me lève d’un coup, marche rapidement dans mon poste de pilotage, saisis ma guitare et me mets à jouer une composition de ce cher Beethoven, le compositeur, pas le chien dans ce film que j’avais vu et qui m’avait bien amusé, parfois, les humains savent faire des trucs drôles.

Je me choisis un morceau, en me demandant si je n’allais pas tenter de terminer la 10ème symphonie. Et je commence à jouer les premiers accords.
Mais, que se passe t’il ? Ils ne sortent pas ? Je réessaie, mais, rien à faire, je n’arrive pas à jouer la symphonie de Beethoven. IMPOSSIBLE !

12 : Sexy, peux tu m’afficher la partition de Beethoven ?

Aucune réponse, comme si elle ne trouvait rien dans sa base de données. Je me dirige vers la console, en saisissant mon tournevis sonique, pour la régler, et, là, je me rends compte que quelque chose cloche. Le temps a été réécrit, et sans ce génie de la musique. Là, je commence à faire ma tête des mauvais jours.
Je saisis la console, et demande au Tardis de me ramener dans le passé, sur les lieux de résidence du compositeur. Je sens qu’elle ne veut pas, ça sent le paradoxe, que se passe t’il ? J’insiste, mais elle refuse, comme si elle devait croiser sa ligne temporelle.

12 : Allez ma belle, fais un effort ! Je ne sais pas ce qu’il se passe, mais on va le découvrir ensemble.

Je finis par arriver à me poser, après de grosses secousses, et je sors du Tardis. Je vois la rue qui descend vers la maison du compositeur, mais je ne reconnais rien, je vérifie sur mes lunettes soniques si je ne me suis pas trompé d’adresse, mais, je n’en n’ai pas l’impression. Finalement, je toque à la porte de l’adresse de Ludwig. Une grosse matrone peu avenante ouvre à la porte, je lui demande poliment à voir M. Beethoven

M : Mais qu’est ce que vous avez tous avec ce type, et à frapper à ma porte ? Comme j’ai dit à votre collègue, il habite plus bas dans la rue !

Mon collègue ? Quelqu’un d’autre chercherait Beethoven ? Je me demande bien qui. Je demanderais bien à la dame, mais vu son air affable, je préfère la laisser rapidement avant de me faire dégommer à coup de balais.

Je descends tranquillement la rue, et, je finis par apercevoir la maison dédiée devant laquelle attend un individu en costume, que je connaissais. Voilà qui expliquait les réticences du Tardis, je croisais ma ligne temporelle et désynchronisait le continuum espace-temps. Je décidai de ne pas lui dire de qui j’étais pour m’amuser un peu.

12 : Bonjour jeune homme, pouvez vous me dire si je suis bien devant la résidence de M. Beethoven ?

Je le regarde qui fait le malin, c’est vrai qu’à cette époque, j’étais jeune et insouciant. Il me donne un peu de nostalgie. Puis, il me demande qui je suis.

Mais, je n’ai pas le temps de répondre plus qu’il me tire en retrait, pour éviter de se prendre de l’eau usée sur le sommet du crâne. Et il me raconte une histoire de son passé, de notre passé, un très vieux souvenir que j’avais quasiment oublié. Je ne réponds pas, mais il parvient quand même à me surprendre, en me disant qu’il me trouve sympathique, et il met ses lunettes colorées pour faire comme moi, avec mes soniques. Je me rappelle bien cette époque, qui me fait un pincement au cœur, l’époque où je croyais encore en l’humanité, où j’avais encore des rêves.

Je n’ose pas lui dire qui je suis, même si je sais que dès lors que les lignes temporelles se synchroniseront de nouveau, il oubliera tout, mais je ne veux pas, même l’espace d’une seconde, lui montrer le docteur désabusé qu’il finira par devenir. J’aimerais lui sauter dessus, le supplier de ne pas utiliser cette putain de puce sur Ashildr, mais à quoi ça servirait ? Il l’oublierait vite, et rien ne changerait. J’aimerais aussi lui demander à quel moment de notre ligne temporelle il se trouve, je ne vois personne pour l’accompagner, est t’il dans l’époque d’après Donna ? Pourtant, il me parait moins sombre que je ne l’étais à cette époque, dans mon souvenir.

Puis, il me propose de passer par le toit, ce qui me tire un petit sourire, pourquoi ne pas passer par la porte ? Après tout, elle est en bois, mais la serrure ne l’est pas, elle. Puis, je me souviens d’une époque, où il était présent, dans la tour de Londres, avec Clara, et le grand méchant loup, que de souvenirs, et ce souvenir m’inspire, en plus de me faire submerger par une vague de nostalgie.  Il me demande si j’ai des choses à lui dire, alors, je me tourne vers lui, et je lui envoie la remarque qui fait bien mal.

12 : Oui, je vous écoute depuis tout à l’heure, et je me demande si vous avez pensé à la porte ?

Je m’avance vers celle-ci, et, je tourne la poignée, pour me rendre compte qu’elle n’est pas verrouillée. Je pousse la porte, et l’invite à entrer, intérieurement hilare, mais, je fais bien attention à ne pas le montrer à l’extérieur.

12 : Après vous, cher ami !

Je monte l’escalier, en ricanant intérieurement devant le désarroi de mon ancien moi. Discrètement, je glisse ma main dans ma veste, et désactive mon tournevis sonique, j’ai l’impression que les deux tournevis ont réagi au contact l’un de l’autre. Après tout, ils ne sont que l’évolution l’un de l’autre, le tournevis du docteur, un peu sa signature.
Je ne veux pas le gêner dans l’utilisation de son tournevis, et puis, j’ai mes lunettes.

L’escalier est triste, inhospitalier, un peu comme le bâtiment dans son intégralité. Je comprends pourquoi les gens ici sont désagréables, avec un cadre aussi triste et austère. Nous arrivons devant la porte, où, après quelques secondes, un Beethoven complètement uchronique nous ouvre la porte. Je regarde dans la pièce, tandis que mon ancienne incarnation me demande ce que je cherche. Alors, je le regarde avec un petit sourire.

12 : Je suppose que nous cherchons la même chose tous les deux, à savoir ce qu’est devenu le grand compositeur Beethoven, mon cher.

Puis, je vois qu’il examine la pièce, étonnement sans utiliser son tournevis, je suppose qu’il l’a cru en panne quand il a voulu scanner en bas. Pendant ce temps, je regarde l’intérieur de la pièce avec mes lunettes. Beethoven, me parait humain, mais comme privé de toute volonté, vidé de ses sentiments, de son amour de la musique et du reste. En revanche, des traces de déplacement temporel un peu partout dans la pièce.

Je regarde autour de moi, et observe une pièce quand même bien insalubre, avec un matelas miteux à même le sol, une bassine rouillée. Je m’avance vers le coin qui me semble contenir la quantité de particules temporelles la plus importante, et je ramasse un objet brillant au sol, je suis sur le point de l’examiner lorsque le docteur m’appelle pour me montrer une belle lettre avec des dorures.
Je la regarde, après avoir glissé l'objet dans ma poche.

12 : Bien vu mon cher docteur, sans doute que notre mystérieux individu qui a transformé notre compositeur en ce zombie l’a laissée choir en s’enfuyant. Mais pourquoi a-t-il dû s’enfuir aussi précipitamment ? A-t-il été dérangé par quelque chose ou quelqu’un qui arrivait ? Dans ce cas, il aura certainement eu à faire un D.T.U., ce qui expliquerait la densité de particules temporelles qu’on trouve dans cette pièce. Mais l’autre, l’aurait t’il pris en chasse ? Et pourquoi n’est t’il pas venu en aide à Ludwig ?

Je me tourne vers lui, le pauvre me fait de la peine, il tourne dans la pièce, tel un automate cassé. Finalement, je m’approche de lui, et le regarde de plus près, si je ne l’avais pas scanné, et que je n’avais pas constaté qu’il était humain, je serais persuadé qu’il s’agit d’un robot, ou d’une machine quelconque. Mais qu’est ce qui pourrait vouloir priver l’humanité d’un tel génie ?

«  … oui … en effet … c'est exactement se que je cherche ... »

voilà que je répondais à mes propres questions ! Cette homme était vraiment déroutant ! Mais une question me viens plus tard lorsque je lui tendit la fameuse feuille au symbole doré, comment connaissait-il mon nom ? Je ne lui avait pas dit il me semble ! À cet instant je le regardais fixement essayant de comprendre, me relevant  doucement du sol ou je me trouvais accroupi … mon sonique faisait des siennes dans ma poche, je fini par le sortir voir se qu'il l'affolait de la sorte, il me lança une décharge qui ne manquait pas de l’irrité, puis je pu l'utilisé enfin !  

J'écoutais le raisonnement du vieil homme chevelu, des particules temporelles , oui en effet il y en avait un paquet et partout dans la pièce, même autour du pauvre Beethoven qui était revenu entre temps ?   Des DTU ?? … c'est quoi exactement ?? mais … je m'approchais de mon nouvel ami, me mettant face à lui en le regardant de plus prés et en détails.

« vous voyez tout sa avec vos lunettes ?? …  c'est Brillant !! vous permettez que je les essais ?? (grand sourire) Et vous pouvait me dire ce qu'est un D.T.U ?? jamais entendu parler ... »

je tournais maintenant autour du pauvre compositeur qui n'avait toujours aucune réactions, qu'est ce qu'on lui avait fait ? Il n 'entendait pas c'était un fait mais il nous voyaient bien ? Pourquoi ne nous chassait-il pas de son appartement ? Il réagissait comme s'il nous voyait pas. Je passais ma main devant ses yeux, aucune réactions de ses pupilles non plus, j'en venait à la même conclusion, ses gestes étaient comme programmés, bien qu'il ne soit pas une machine …

« je me demande tout de même s'il n'y a que lui ? Bien sur on le remarque tout de suite c'est Ludwig Van Beethoven ! Sans ses compositions l'art de la musique classique n'as pas lieu d'être mais … vous n'avez pas remarqué le silence qui règne ici ? À cette époque il y avait de la musique, n'importe laquelle ! mais là, rien ! Nada ! Comme si c'était un taboo, qui voudrait une chose pareil ? Je dirais plutôt qui pourrait vouloir priver l'humanité de musique ! »

je me tenais sur le pas de la porte, regardant dans l'obscurité de l'escalier, j'avais crus entendre du bruit, mais sa devait être les courants d'air.

« ont devraient suivre les traces … il n'y à plus rien à trouver ici  je pense ... »

Je le regarde avec des grands yeux ronds. Il ne sait pas ce qu’est une D.T.U. ? C’est pourtant une technologie basique. A quel moment de sa ligne temporelle est t’il ? J’aurai du mal à lui demander sans me dévoiler. Je verrai ça plus tard, quand il découvrira qui je suis. Il manque quand même un peu de perspicacité mon moi d’avant.

12 : Enfin, docteur, le Déplacement Temporel d’Urgence, ça ne vous dit rien ? Une technologie temporelle basique qui permet de se projeter en urgence à un autre endroit de l’espace et du temps aléatoirement.

Je le regarde, et m’amuse de sa perplexité sur mon identité. Je lui prête même mes lunettes de bon cœur, et lui demande avec humour de ne pas consulter mon historique de navigation. Je sais que rien à l’intérieur ne pourra lui permettre de découvrir qui je suis, ni d’ailleurs sur sa ligne temporelle. Ça serait moins drôle, sinon.

Pendant ce temps, je ressors de ma poche l’objet que j’ai ramassé par terre, encore un anachronisme, un objet qui n’a rien à faire ici. On dirait un petit jeton métallique, mais dans un métal qui ne vient pas de cette planète, c’est évident. Puis, je récupère mes lunettes, en lui promettant que plus tard il pourra s’amuser avec autant qu’il le voudra, ce qui n’est pas une promesse en l’air, il le pourra quand il sera moi.
Et je profite qu’il soit en train d’examiner Beethoven pour monter à l’étage, observer ce qu’il se passe. Une dame passe le balai dans un grand silence. Personne ne semble avoir envie de chanter ou d’être heureux. Je scanne les alentours, et tire une tête perplexe.
Je reviens dans l’appartement, où mon ancien moi n’a, semble t’il, pas remarqué mon absence.  Et, il me fait une remarque sur le silence.

12 :  C’est même pire que ça. Regardez, on est dans une ville historiquement musicale, et, à ce jour, pas un magasin dans toute la ville ne vend d’instrument, pas un luthier à la ronde n’en fabrique, aucune partition n’est disponible. Tout ce qui touche à la musique, aux harmonies semble avoir été banni. Mais, par qui, et pourquoi ?

Je cogite, je connais quelques créatures qui pourraient en vouloir à la musique, par haine de ces harmonies, mais aucune ne maitrise les voyages temporels. De plus, priver l’humanité de musique, ce serait créer un énorme paradoxe, plus d’hymnes, plus de cohésions, plus de fêtes. Et il faut que celui qui est derrière cette merde soit capable de les surmonter.

A propos de paradoxes, je ne peux croiser ma ligne temporelle que si une entité capable de provoquer cette rencontre intervient. Je me demande où est-elle, et pourquoi avoir provoqué ce mélimélo temporel. Mais non, mes lunettes ne détectent rien, pas trace d’un quelconque vortex, pour le moment.


12: Alors ces parti, allons à la poursuite de ces traces. Au fait, j'ai trouvé ça.

Et je lui lance le disque métallique, avant de me diriger vers la sortie.

Je le regarde sévèrement, mais amusé aussi. J’étais comme ça, autrefois, et j’aimais cette période, quand j’avais tant d’insouciance, tant de joie de vivre, avant de me retrouver brisé, triste, et nostalgique.


12 : Enfin, Docteur, la plupart de ceux qui utilisent les Déplacements Temporels d'Urgence emploient ce sigle, je suis d’accord, en revanche, qu’il est fort dommageable ne pas profiter de la beauté des mots.


Quand il me montre le logo sur la montagne, j’acquiesce avec fermeté, il faudra certainement aller regarder de ce côté-là.


12 : Je serais curieux de savoir, moi aussi qui est derrière tout ça, et pourquoi. Qu’est ce qu’il y a à gagner, à retirer la musique, qui est un plaisir, et une source de bonheur pour tout le monde ? Est-ce qu’on ne va pas se trouver face à la créature la plus malheureuse de l’univers, qui voudrait que tout le monde soit triste comme elle ?


Puis, il tente de chanter, je le regarde avec un petit air amusé, puis je constate avec lui qu’aucun son ne sort, et, de même quand j’essaie de siffloter un petit air. J’essaie différents styles musicaux, mais aucun ne sort. Finalement, j’essaie le rap, et, on entend du son, preuve que ce n’est pas de la musique, ce petit effet de mode non mélodieux sur une petite partie de l’histoire de la Terre. Quant à entendre sa voix, j’ai encore des souvenirs de cette époque, même s’ils commencent à dater de plus d’un millénaire.

Puis, nous nous mettons à suivre la trace d’énergie temporelle qui traverse le parc, et se dirige vers la colline. Ce qui n’est guère surprenant. Moi, ce que je trouve étonnant, c’est qu’apparemment, étant arrivé le second, j’aurais dû traverser un vortex, ou un tunnel qui m’aurait amené sur la route d’une autre de mes vies, mais, là, je n’ai rien vu. Peut-être est-ce lui, qui a été envoyé sur ma route, mais, pourquoi ?


12 : Dites-moi, docteur, que faisiez-vous ces derniers temps, avant de vous retrouver ici ? Des choses étranges, en dehors de cette disparition des harmonies ? Ou un personnage mystérieux sur votre route ? J’ai une drôle d’impression, en fait.


Si, avec ce genre de questions, il ne commence pas à se douter de mon identité, c’est que je suis moins perspicace que je le pense. C’est vrai qu’à l’époque, j’étais plus jeune et moins expérimenté.
Et, le tracé continue, dans la direction de la montagne. Et, nous partons dans cette direction d’un pas vif, guidés par la curiosité.

Je le regarde avec nostalgie. Le docteur en face de moi est situé sur notre ligne temporelle à l’époque où Rose était revenue, je comprends mieux pourquoi il est insouciant, et heureux. Je regrette tellement cette époque, avec la femme la plus importante qu’il n’y aie jamais eu en tout temps, en toute endroit ! Mais, tout ce dont il me parle est normal, je l'ai vécu, ce n’est pas une désynchronisation de l’espace temps. Et je ne vois pas ce qui a pu provoquer cette rupture et nous mettre face à face.

Décidément, je n’étais pas perspicace à cette époque, ni curieux, il semble même avoir déjà renoncé à savoir qui je suis, alors qu’un simple scan de son tournevis lui aurait a minima révélé que je suis un seigneur du temps.

Quand mon jeune moi s’assoit, je reste debout, à réfléchir, penser à cette affaire m’évite de penser à autre chose, comme quand je concentre mon énergie et mon cerveau sur ma musique. Ca me permet de ne pas céder à la sourde colère qui gronde au fond de moi, de la contenir, pour tenir cette promesse que j’ai faite à Clara.

Je le regarde, en me disant qu’il regrette d’avoir, croit t’il, détruit Gallifrey, alors qu’il eut mieux valu que cette dynastie disparaisse, je me souviens, de cette époque, où courir, explorer, était un peu ma façon de chasser mes remords.

Je me mets à réfléchir à voix haute, en faisant attention à ne parler que de choses qu’il ne connait pas encore, pour ne pas lui donner d’indications sur mon identité, merde, il faut quand même qu’il le mérite pour le savoir.

12 : Pourquoi la musique aurait disparu de cet univers, est ce une race ou un être qui déteste la musique au point de la détruire ? Ou, a contrario, quelqu’un qui l’aime tellement qu’il voudrait la garder pour lui, exclusivement? Est-ce une prise d’otage, genre, on vous rend vos mélodies contre rançon ? Non, pas possible, personne ne paiera une rançon pour quelque chose qu’il ne connait pas. Encore un coup foireux de Missy ? Je ne pense pas, elle serait trop pressée de se montrer, pour étaler son plan, et se la raconter. Ou une nouvelle invention de Ashild’r pour me provoquer, non, ça serait trop incohérent.

Je marche de long en large, puis, m’adosse à un arbre. Je me rends compte que je suis bien rouillé, tout ce temps passé, caché dans l’espace, à laisser l’univers se débrouiller, à jouer ma musique, ça m’a quand même endormi les neurones.

12 : Et ces particules temporelles, que j’ai prises pour un déplacement temporel d’urgence, pourquoi nous mènent t’elles à la même époque, el déplacement y est, mais pas le temporel ? Ca pourrait être un piège aussi. Et, pourquoi un chemin qui débouche sur un mur ? Ca, par contre, c’est évident ! J’espère, docteur, que vous avez compris que ce n’est pas un mur, juste une illusion créée par un filtre à perception un peu élaboré destiné à éloigner le chaland. Et comme les humains ne sont pas très futés, ils font demi-tour, sans chercher à s’assurer que ce qu’ils voient est bien un mur.

Je m’avance et tend le bras, qui traverse celui-ci comme je le pensais.

12 : Si vous avez des idées, docteur, n’hésitez pas, après tout, c’est vous le génie, à ce qu’il me semble.

Puis, je retourne auprès de lui, et m’assois sur l’herbe. J’essaie de me remémorer les bons souvenirs de ce que j’ai vécu à son époque. Avant que tout ça ne m’aigrisse.

Ca y est, il commence enfin à poser les bonnes questions, ce n’est pas trop tôt. Je me laisse tomber dans l’herbe, et, bien allongé, je fixe le ciel. Je vois que mon jeune moi a quand même besoin d’être rassuré sur mes intentions.

12 : Mon, cher docteur, je vous confirme que vous ne m’avez pas mentionné votre nom, mais je vous connais depuis longtemps, en revanche, je suis très surpris de votre manque de curiosité, si vous aviez pris la peine de m’examiner, avec le tournevis, l’air de rien, vous vous seriez rendu compte que je n’étais pas humain. Est-ce que je suis digne de confiance ? Ça, c’est à vous d’en juger, je ne vais pas chercher à vous convaincre avec un argumentaire, vous savez aussi bien que moi que, souvent, quand les paroles sont belles, les mots sont faux. En revanche, j’ai peut-être un moyen de vous prouver que nous nous connaissons véritablement.

Je lui tends mes lunettes, configurées de façon à ce que, quand il les mettrait, pour lui, et lui seul, notre véritable nom apparaisse.

12 : Est-ce que je voyage seul ? Oui, hélas, tous ceux qui ont eu le malheur de vouloir m’accompagner ont connu un destin funeste, anges pleureurs, verrou quantique, cybermen, etc, aussi, désormais, je voyage seul, je n’ai plus de larmes à verser pour ceux que j’aime. Quant à mon nom, je dirais que je n’en n’ai plus, en tout cas, je l’ai rejeté, il y a longtemps. Au fond, je ne suis qu’un vieil idiot, qui a trop vécu, et qui est venu, un peu par égoïsme, enquêter pour retrouver sa chère musique, qui est la seule chose qui lui permet de se sentir encore un peu exister.

Il me parle de la planète Minuit, un dur souvenir, ah, Minuit, ses cristaux, ses touristes, ses simulacres. Oui, je me rappelle, encore des moments de ma vie que j’aurais préféré ne pas vivre, et encore une personne de qualité qui a disparu ce jour-là.

Je ne veux pas m’enfoncer plus dans la morosité, dans cette tristesse qui me mine, chaque jour, cette mélancolie que je fuis, depuis cette régénération que j’ai refusée !

12 : Je pense, moi aussi, à Beethoven, et à ce qu’il se passe à l’intérieur de ce corps que nous avons vu. Est-il vraiment transformé en coquille vide, comme il le parait, ou son esprit créatif est-il enfermé dans cette enveloppe charnelle, et se retrouve t’il coincé sans ne pouvoir rien faire, en perdant petit à petit l’espérance que les choses ne s’arrangent ?

Je laisse tranquillement mon double jouer avec mes lunettes, et je me mets à penser à ce qu’on va trouver au bout de ce chemin, une chose est certaine, ça risque de me mettre en colère.

Mon regard se perd lentement dans les étoiles qui scintillent, là-haut, indifférentes au sort de notre cher compositeur.

Ah, ça y est, il a enfin compris, ça aura mis le temps, je me sens à la fois soulagé et déçu. Justement à cause des questions qu’il est en train de me poser. Je ne veux pas qu’il croie que son avenir soit aussi mauvais que je ne lui en donne l’impression. Quelque part, j’ai un peu honte vis-à-vis de lui, d’être devenu ce que je suis désormais. Lui qui disait que rien ne l’étonnait plus en ce moment, là, je le vois abasourdi, en train de passer du coq à l’âne sans discontinuer.

Mais, que lui dire ? Je souhaite quand même le rassurer, lui faire comprendre que son avenir est loin d’être noir. Il est dans une période Rose, en ce moment, a ce que j’ai cru comprendre, puis il aura d’autres belles rencontres, moins belles que celle là, mais agréables quand même. Il aura sa fille impossible, et ces bons moments passés avec elle, cette relation, quasi paternelle, puis Bill, avant le néant. Je décide de lui répondre de manière plutôt évasive.

12 : Ne vous inquiétez pas, cher ami, des moments super cool, vous en aurez encore plein, que ce soit dans votre vie, la suivante ou la mienne. Et, des choses très surprenantes, auxquelles vous ne vous attendez vraiment pas. Beaucoup de petite et grands bonheurs vous attendent et de nombreuses découvertes aussi. Et, pour moi aussi, il en reviendra encore plein.

Je lui mens sur certains points, des moments super, ca fait un moment que je n’en n’ai pas eus, peut être que le dernier, ça devait être cette petite soirée avec Jenny, justement. Et, comment lui dire qu’au bout d’un moment, j’ai fini par me rendre compte que les trois quarts des problèmes de l’univers sont causés par des créatures qui m’en veulent, et cherchent juste à me défier. Et puis, il ne sait pas que je suis destiné à être le dernier de la lignée, 13 docteurs pour sauver Gallifrey, pas un de plus, c’est écrit.

12 : Et c’est aussi pour ça que je m’interrogeais sur ce que vous auriez pu voir d’étrange, souvent, quand nos lignes temporelles se croisent, c’est à cause d’interventions d’entités temporelles, comme le moment, que vous devez plutôt connaitre, à ce moment de votre ligne temporelle comme le méchant loup. Et comme je n’ai pas croisé d’avatar de cette entité, je me disais que vous, peut-être, vous l’auriez vue. Après tout, sur Gallifrey, seule notre incarnation guerrière la voyait. Oups, je crois que j’en ai trop dit !

Et il me parle de cette boutique, c’est vrai que c’est assez évocateur.

12 : En effet, si vous avez vu cette boutique, ça vaut le coup d’aller y jeter un œil, mais ça me parait gros, bien en vue, un peu comme ce symbole, tout est tellement évident, que je trouve que ça sent le piège. Alors qu’est ce qu’on attend ? On va voir quel piège nous attend sur cette colline, ou dans cette boutique ? Et quel docteur il s’attendent à piéger ?

Enfin, cette histoire me plait, je me sens un peu rajeuni, comme si son innocence, sa candeur et sa désinvolture étaient communicatives. En revanche, pas moyen de réactiver mon sonique sans perturber le sien, et, ça, ça me surprend, dans mes dernières rencontres avec d’autres incarnations, je n’ai pas eu ce problème. Un sujet à creuser.

Et voilà, je le vois qui s’apitoie sur le sort qui va lui tomber dessus, et il me demande mon âge.

12 : Si je me souviens bien, je dois avoir un peu plus de deux millénaires, maintenant. Mais ne vous inquiétez pas, juste que j’ai perdu une amie très proche, et que je voyais comme ma fille, puis, une autre personne à laquelle je commençais à m’attacher. J’accuse un peu le coup, mais, ça va revenir.

Je ne souhaite pas trop lui mentir, mais bon… Il ne cesse de m’observer, sa curiosité reprend le dessus. Alors, je le regarde avec un petit sourire en coin. Et voilà, il a entendu ma réflexion bête sur Gallifrey. Tant pis, de toute façon, il ne se souviendra de rien, plus tard.
12 : J’aurais pu dire que ce n’est pas le moment, mais, de toute manière, il n’y a pas de danger de fausser le continuum. Ces évènements ont déjà eu lieu sur ma ligne temporelle, ce sont des points fixes. Alors, oui, ce que tu as oublié, à cause d’une autre désynchronisation des lignes temporelles, et que tu réoublieras après cette resynchronisation, c’est que vous n’avez pas détruit Gallifrey, il aura fallu une intervention de toutes nos incarnations, mais, on a sauvé cette planète.

Je ne veux pas non plus lui dire à quel point je regrette que mon moi précédent ait pris cette décision, il aurait mieux valu que cette planète, et surtout son dirigeant, restent dans le néant. Clara serait encore avec moi. Ce désir est égoïste, surtout que je sais que si ce n’était pas à cause de Rassilon, Ashild’r aurait trouvé un autre moyen de me faire du mal.
Je chasse ces tristes pensées, qui me hantent trop souvent, et je l’entends me proposer d’aller visiter la boutique. Il est pressé, maintenant, la boutique n’est sans doute pas ouverte. Mais, j’ai l’impression que lui aussi a besoin d’action, de courir, lui aussi a des choses à fuir.
Je saisis sa main, et me redresse. Je remarque qu’il a toujours mes lunettes, tant pis, je les récupèrerai plus tard, quand j’en aurai besoin.
Puis, nous reprenons le chemin qui mène à la ville. Je me demande quand même quel intérêt nous avons eu à monter jusque-là. J’ai eu des incarnations indécises, et celle là est loin d’être la pire à ce jeu là, mon cinquième visage, il était quand même terrible quand il s’agissait de faire un choix.

12 : Vous vous rappelez, notre ancien nous, celui qui changeait de décision sans arrêt, et qui en prenait certaines à pile ou face ? De bons souvenirs aussi.

Alors qu’in descend cette pente, il m’interroge, pourquoi des lunettes ?

12 : Il est arrivé un moment, où, sur Skaro, j’ai dû me passer de mon tournevis, un moment, car je l’avais confié à un jeune enfant terrorisé. Ce qui m’a permis de faire découvrir la compassion à notre ami Davros.

J’éclate de rire, en pensant qu’il ne me croira jamais.

12 : Et, pendant ce temps, comme je n’avais plus mon tournevis, j’ai utilisé autre chose, et, donc, ces lunettes. Et, maintenant que j’ai retrouvé mon tournevis, j’utilise les deux. IL y a des choses qui se font plus aisément avec l’un ou avec l’autre. D’ailleurs, le tournevis, il est ici, je l’ai juste coupé, car il entrait en conflit avec le vôtre ! Et ne reprochons rien à Sexy, elle découvre, et elle apprend, un peu comme nous.

Je sors mon tournevis de ma poche, et lui montre. Puis, je l’entends encore parler, je ne m’arrête donc jamais ? Entrer dans la boutique, évidemment, que ce soit de façon normale, comme des clients ou en discrétion, quelle importance ? Nous avons un cas de force majeure, trop important pour que ce genre de considérations n’entre en ligne de compte.

12 : Et ce tournevis, le symbole du docteur, en ce moment que je ne me sens pas docteur, je ne sais pas si je suis digne de l’utiliser. Aussi, j’utilise de préférence mes lunettes, qui sont un peu le signe de ce que je suis devenu, depuis Mondas, un seigneur du temps différent

Soudain, je le vois plonger, je m’approche, et remarque un gros trou à la place où il aurait dû se tenir. Heureusement, je l’entends me crier que tout va bien. Je scanne le trou avec mon tournevis, et je me rends compte qu’il est quand même assez loin. Quant au trou, je distingue, au fond, quelque chose de non terrestre. Peut-être silurien, mais, ça m’étonnerait. Dans tous les cas, il me faudrait aller le rejoindre en bas, voir ce qu’il s’y tramait.
Je remarque un petit passage sur le bord du gouffre, qui descend, je commence à l’emprunter, tranquillement. Si quelqu’un a prévu de piéger le docteur, là au fond, il pensera l’avoir, et ne se souciera pas de moi. Je ne distingue pas trace de vie sur ce chemin, je n’aurai pas à me soucier d’une opposition lors de ma descente.
Je me demande quand même qui a creusé ce trou, et pourquoi.

Je descends tranquillement en repensant à ce que m’a dit mon jeune moi. Sans doute a t’il raison, et puis si j’ais gardé ce tournevis sur moi, c’est quand même que je me sens encore un peu docteur, que je n’ai pas définitivement renoncé.
J’arrive à sa hauteur, et je le vois se lâcher, et se laisser tomber dans l’abîme. Je n’ai pas le souvenir de m’être régénéré ainsi, aussi, je continue tranquillement mon périple, sans me presser. Puis, je finis par le voir en bas, apparemment indemne, et qui me demande de sauter le rejoindre.
Je finis par m’exécuter, et j’atterris sur une sorte de matière molletonnée, recouverte d’une sorte de brume, et mon jeune ami me rend mes lunettes, que j’enfile, avant de regarder cette brume.

12 : En fait, ce n’est pas de la musique, c’est une sorte d’anti-musique, et c’est brillant ! Vraiment brillant. Le son est une vibration de l’air, et ce gaz est créé de telle sorte que les vibrations harmonieuses soient absorbées et piégées par ce gaz. Et bien c’est très intéressant, pourquoi se donner tout ce mal pour priver le monde de musique, ou plutôt, priver l’univers, à terme. Je suppose que les fioles, c’étaient des échantillons, non pas destinées à être un extrait pour devenir comme l’artiste, mais pour lui annuler ses harmonies, effacer son œuvre, et la rendre inopérante. Ah, c’est rusé, très rusé. Mais qui jouerait à ça ?

Et je respire cette odeur, une odeur mentholée, qui me rappelle quelque chose. Mais, je n’arrive pas à me rappeler quoi, et cette grotte, je n’y distingue rien de particulier, rien d’humain, en tout cas. Je m’avance vers l’entrée de la grotte, l’odeur est de plus en plus forte, et ça commence à me revenir. Puis, je franchis l’entrée de la grotte, et ça me saute aux yeux, la plante qui se trouve là, elle ne vient pas de la Terre, c’est un plot de sontor, qui est cultivée sur plusieurs planètes du système Zebes, et importée ailleurs. Mais que fait t’elle ici ? Et personne ne semble présent.

J’ai une petite idée de ce qu’il se trame, mais, pour le moment, ce n’est qu’une vague intuition.

Le logo, la clé de sol, la plante, le jeton, la boutique rien ne colle en fait. Comme si on cherchait à nous faire tourner en rond. Si tous ces indices avaient été volontairement mis sur notre route pour nous détourner du véritable instigateur de l’affaire. C’est brillant.
Je regarde mon jeune moi, en me demandant quelles impressions il peut bien avoir de cette affaire.

12 : Alors, cher ami, quelles sont vos opinions là-dessus ?

Je m’interroge, moi aussi, supprimer la musique, ça pourrait être un troll intergalactique, ou quelque chose de bien plus grave.

12 : Non, je n’avais jamais été mis devant une telle invention, c’est quelque chose de brillant, ça pourrait être quelqu’un qui voudrait nous provoquer, je verrais bien deux ou trois personnes, mais, la plupart sont des personnes que tu n’as pas encore rencontrées, ou très peu. Mais j’étais en train de me poser la même question, certains indices sont trop évidents. Quelqu’un qui aurait monté un tel plan, aurait fait l’erreur de laisser cette feuille, ce jeton, de laisser une grande trainée de particules temporelles, ce gouffre bien en vue, pour que quelqu’un tombe dedans. Je ne vois que trois raisons, soit il est très négligeant, soit trop sur de lui, et certain que son plan est imparable, soit, tout ceci est un leurre !

J’ai l’impression que quelque chose clochait, et je me demande vraiment quoi. Puis, mon jeune moi franchit une porte, sans attendre qu’on lui ouvre, et entra dans une salle qui ressemblait à un laboratoire.  Puis, il regarda les personnes enfermées dans les tubes, pendant que je regardais les tables. Des objets étranges reposent dessus, et, je m’interroge sur qui peut créer une telle embrouille, et surpasser le paradoxe que ça va fatalement impliquer. Ca ressemble à du travail de seigneur du temps, mais alors, qui, le maitre ? Missy ? Une autre de ses incarnations ? Et, pourquoi est ce que mon double et moi sommes là tous les deux ?
Puis, je vois mon double qui commence à désespérer. Je m’approche de lui, et pose ma main sur son épaule.

12 : Ce n’est pas un rêve, mais, nous allons en sortir ensemble, de cette affaire, trouver le fin mot de tout ça. Qui que ce soit, comment pourrait t’il avoir le dernier mot contre deux cerveaux aussi brillants que les nôtres ?

Je regarde l’appareil, ça me faisait penser à quelque chose. La banque Karabraxos… Le caissier… quelqu’un aurait t’il réussi à détourner les capacités de cette créature, pour s’en servir pour arracher les compétences de ces artistes ? Mais, toujours la même question, POURQUOI ?
La seule explication cohérente que j’ai, elle ne me plait définitivement pas. Mais, il me faut en avoir le cœur net, je m’avance vers la porte du fond, avec le symbole, et je pose la main sur la poignée, pour l’ouvrir, avec un mauvais pressentiment.

Puis, je me ravise, et me dirige vers les cuves et l’ordinateur. Je sors mon tournevis sonique, et en change la fréquence. L’objectif étant d’inverser le processus, pour rendre à ces gens leurs capacités. Ca sera toujours ça de moins qu’aura le responsable de cette crise.

12 : Vous me donnez un petit coup de main pour inverser la polarité ? Et bien dans le même sens que moi.