Le projet Archange partie 1: Rowenalara

Les déflagrations résonnent, puis une voix féminine s’adresse aux Dalek, qui ne tardent pas à lui tirer dessus. En vain. Décidément, quand elle parle d’être leur pire cauchemar, elle n’est pas loin de la réalité, elle est même parvenu à leur faire détruire leur propre arme eux même. Cette image me fait sourire. Vraiment brillante. J’aimerais tellement en savoir plus sur elle, nous aurions beaucoup à apprendre l’un de l’autre. Et, je pense aussi qu’elle aurait beaucoup à apprendre de la philosophie d’Asuka.
Mais, c’est son choix.
Je me dis aussi que la plupart des personnes que j’ai eu l’occasion de prendre sous mon aile, sont venues me rejoindre par plaisir, pour découvrir un monde qu’elles ne connaissaient pas, et qu’elles brûlaient de découvrir. Et j’ai l’impression qu’elle, je n’aurais pas grand-chose à lui faire découvrir. Le temps et l’espace me semblent être aussi son jardin. Surtout si elle est aussi éternelle que j’en ai l’impression.
 
Je la vois sortir en courant de la boite, dans un joli saut par-dessus le Dalek. La scène serait cocasse, si nous n’étions pas dans une situation aussi critique. Quelle personne de ma connaissance aurait osé faire ça à un Dalek ? Même la créature est tellement surprise qu’elle ne réagit pas instantanément. Et elle nous crie de descendre. Je comprends immédiatement ce qu’il se passe. Et, si le nihilus est en train de se désintégrer, ça craint. Aussi, je descends rapidement les escaliers, en compagnie des autres.
 
A l’étage, l’explosion électromagnétique se fait ressentir. J’en ai quelques boutons de ma veste qui se défont. Je les remets prestement. Et je regarde mon jeune moi qui en a même lâché son sonique. L’appareil monte vers le plafond, avant de retomber rapidement. Pas assez, cependant pour empêcher une jeune onna-bugeisha de l’attraper à l’aide de réflexes impressionnants, et de lui rendre.
 
Nous nous retrouvons tous dans cette salle. A avoir un semblant de discussion sur les évènements qui viennent de se produire ici.
 
La discussion part sur les projets que ces Dalek pouvaient avoir ici. Je me demande bien ce que ça pouvait être, mais bon. Je crains que leurs objectifs n’aient été démontés avec la destruction de leur  base. Et Rowenalara s’éloigne, regarder par la fenêtre, je sens bien que notre compagnie est de trop, aussi, je ne m’approche pas d’elle, et je me contente de lancer un mot de félicitations aux Nihiliens, si c’est comme ça qu’on appelle les habitants de leur mystérieuse planète. Puis, mon jeune moi, après avoir tenté à nouveau de briser la glace avec elle, propose de fêter ça avec une cuite à la décoction d’épitopette. Je me demande bien s’il est sérieux. Et il propose de filer visiter schouffan.
 
12 : Réflexe pavlovien ? Tu entends les mots « proclamation des ombres », alors tu pars en courant ? Ca me rappelle des souvenirs, ce jeu du chat et de la souris avec l’architecte. Mais, comme je t’ai dit, l’équipe dirigeante a changé, et, désormais, c’est notre petite fille qui est aux manettes. Elle est beaucoup plus conciliante. Même si j’évite quand même un peu de les croiser, question d’habitude. Et puis, comme je t’ai dit, avec Zezanne, ce n’est plus comme à ton époque, hélas, pas de haine entre nous, mais une petite distance s’est créée.
 
Des gros pas bien lourds se font entendre depuis les étages inférieurs. Pas drôle, on va devoir croiser le troupeau de pachydermes. Je me dis qu’ils ont le président de la société qui peut s’attendre à passer un mauvais moment. Création d’armes de destruction massives, en connivence avec les Dalek. Et tout ça sur une planète protégée, il est mal.
 
12 : Je propose qu’on aille visiter la ville, faire découvrir beaucoup de choses à Asuka, à commencer par les ascenseurs, et les escalators. Je suis persuadé qu’elle va adorer.
 
Le visage d’Asuka s’illumine, elle doit être impatiente de découvrir ces technologies. Ces petites choses qui nous semblent si banales, et qui, pour elle, semblent magiques. Je le conçois, en effet, que c’est une illumination de chaque instant, sans sa vie. Je me demande bien quand, pour chacun d’entre nous, cette capacité à nous émerveiller a disparu.
 
En revanche, je vois mal comment nous allons pouvoir arriver à partir sans croiser les Judoon, à moins de rappeler le Tardis, maintenant que la technologie Dalek est désactivée, il devrait être possible de la rappeler. Mais, ce ne serait pas une bonne idée, de se défiler, sans permettre à Asuka de faire son petit tour d’ascenseur.
Je prends la direction de l’escalier. Suivi par ma petite humaine, qui aura été un précieux allié, comme toujours depuis que je la connais. Je ne regrette pas de lui avoir proposé de m’accompagner. En revanche, quelque chose m’inquiète. Le regard que m’a lancé Rose, un peu plus tôt, devant l’entrée du Nihilus. Je pense qu’elle a compris que nos routes s’étaient séparées, ce qui m’inquiète un peu. J’ignore quelle serait sa réaction en découvrant la vérité.

--- Rowenalara ---


 
Le jeune docteur, mon docteur, revient à la charge, cette fois ci, avec beaucoup plus de diplomatie. Je finis par faire un geste en sa direction.
 
R : Vous n’êtes pas la dernière personne que j’aurais voulu aider, de toute façon, je me suis fais la promesse de toujours tout faire pour empêcher les Dalek d’exterminer quiconque. C’est juste que, pour chaque évènement malheureux que je rencontre, que je découvre, la plupart du temps, il y a un seigneur du temps derrière.
 
Je prends une grande inspiration, il est temps de faire la lumière sur certains évènements qui m’ont marquée à vie, comme elle a fait souffrir mon docteur.
 
R : Par exemple, j’ai découvert, en suivant les traces d’un groupe de Dalek qu’on appelait le culte de Skaro, à la demande de l’un de nos alliés. J’ai ainsi découvert ce qu’il s’est passé à Canary Warf. Et, j’ai continué mes investigations. Vous voulez savoir la vérité là-dessus, et l’implication des seigneurs du temps ?
 
Je regarde dans la direction de Rose, qui me fixe, interrogative, elle semble prête à recevoir les informations sur les raisons de son exil.
 
R : Tout à commencé lors de la guerre du temps, lorsque Rassilon a laissé fuir l’un des siens. Dans le but de laisser celui-ci lui apporter une porte de sortie pour plus tard. Ce seigneur du temps, a préféré se cacher, dans un premier temps, dans un univers parallèle. Pour cela, il a déchiré le voile entre les mondes, à l’aide d’un vaisseau void, et s’est caché là bas. Il y est resté quelque années, au cours desquelles, il a formé un humain ambitieux, nommé John Lumic, et lui a appris à utiliser la cyber-technologie. Jusqu’au moment où le Tardis d’un autre seigneur du temps, vous-même, est tombé dans la faille qu’il avait créée. Ne souhaitant pas vous croiser, il a choisi de repartir à travers cette faille, et d’aller se cacher dans un recoin du Temps et de l’Espace, loin de tout, sous l’identité d’un scientifique humain. Le nom de ce seigneur du temps, est LE MAITRE, que vous connaissez actuellement sous le nom de Missy !
 
J’ai l’impression de voir mon moi passé, devenir toute rouge. C’est vrai qu’à l’époque, j’avais un visage expressif, et du mal à cacher mon ressenti.
 
R : Et ce n’est qu’un exemple des exactions dues aux seigneurs du temps, auxquelles nous devons faire face. Les cybermen, les anges pleureurs, la horde des simulacres, ne sont que des exemples de vos créations. Vous comprenez que nous nous méfions de votre race. Nous savons, par expérience, qu’en voulant tout régenter, votre peuple préfère créer des catastrophes, plutôt que de laisser une situation lui échapper. Quant à savoir comment j’ai pu m’orienter là-dedans, c’est assez simple, l’homme que j’aimais m’a brisée, encore un seigneur du temps, m’a arraché tout ce que j’avais de lumineux en moi, alors, quand on vit depuis des siècles dans les ténèbres, un nihilus n’est pas un obstacle.
 
Je sais qu’il n’est pas stupide, et qu’il va comprendre que je lui réponds par métaphore. Mais, alors qu’ils partent dans une conversation sur ce qu’ils vont faire après, j’entends les agents de la proclamation de l’ombre qui arrivent.
 
Je descends à l’étage inférieur, et je commence à discuter avec les judoons, dans leur langue. Et je leur explique ce qu’il s’est passé.

 
--- Rose ---
 
Je reste choquée, je croyais que mon exil dans l’autre monde était dû à ces infâmes cybermen et ces maudits Dalek, et, je découvre qu’en réalité, un seigneur du temps est responsable de tout ça. Je sens monter en moi un sentiment de colère à l’égard de de ce Maitre. Ce n’est pas la première fois que j’en entends parler, et, toujours en mal. Je me souviens que Merlin le craignait.
 
Dans ce déluge de pensées où cette révélation m’a plongée, je finis par entendre vaguement que les autres souhaitent aller visiter Schouffan.
Et, soudain, j’entends une voix qui m’interpelle
 
Z : ROOOOOOOOOOOOOOOOOOOOSE
 
Je regarde, et ne reconnais pas la femme rousse qui se trouve en face de moi, et qui me saute dans les bras.
 
R : Mais, qui êtes vous ?
 
Z : Tu ne me reconnais pas ? C’est vrai que j’ai dû me régénérer, c’est moi, Zezanne, si tu savais comme tu nous as manqué ! Jenn et moi n’avons jamais cessé de te chercher !
 
R : Zez ? Mais, de quoi parles tu ? Et, pourquoi as-tu dû te régénérer ?
 
Le regard de la dame du temps balaye la pièce, remarquant les deux docteurs, elle réalise son erreur.
 
Z : Mais, tu es la Rose du passé ? Je suis tellement désolée, je n’aurais jamais dû dire ça. Ce n’était pas le moment. Bref, pour parler plutôt de ma régénération. J’ai commis une erreur, j’ai cru que la créature que j’avais en face de moi était une simple humaine, en réalité, c’était une sorte de psychopathe immortelle qui se fait appeler « Moi »
 
Les paroles de Zezanne m’ont frappée de plein fouet, et je lance un regard qui en dit long envers les deux docteurs.
 

--- Rowenalara ---

 
Après avoir briefé les Judoon, ceux-ci partent à la recherche de l’état major de la société, tandis que je remonte, à temps pour entendre la conversation entre Rose et Zezanne. Et, si Rose n’est pas à son époque, et n’a pas à savoir ce que Zez a à dire, moi, je peux l’interroger. Mais, pas devant les autres. Je décide de l’attendre un peu plus bas, au pire je la rejoindrai à son vaisseau. Je prends l’escalier, et je retrouve Wedge qui m’attend un peu plus bas.

Je prends le temps de lui raconter brièvement ce qu’il s’est passé depuis son départ, et lui me confirme que toutes les victimes de ces expériences recevront de bons soins. Et je l’envoie rejoindre Biggs à l’étage, en leur conseillant de rentrer sur Netheria, en veillant à ne pas être suivis, et de prendre quartier libre. Ils auront bien mérité du repos, et moi aussi.

J’écoute les explications de Rowenalara, et, je sens une grande colère en moi. Colère dirigée vers le Maitre, mais surtout dans ma direction, et celle du jeune docteur qui se tient en face de moi. Si j’avais pris le temps de chercher à la retrouver, plutôt que de me morfondre, j’aurais pu savoir ce que je viens d’apprendre un millénaire plus tard. Et, peut-être trouver un vaisseau void, à l’instar de celui qu’avait utilisé le Maitre, ou, plus tard, le culte de Skaro.
Et, je comprends sa défiance envers mon peuple, si, à chaque fois qu’elle a dû intervenir sur une crise, elle a toujours trouvé des éléments de mon peuple en facteur commun.
Sans parler des ravages de la guerre du temps, et les conséquences fâcheuses de celles-ci.
Après une allusion au seigneur du temps qui lui a brisé le cœur, elle descend à l’étage inférieur, et me surprend encore en discutant avec les Judoon dans leur langue, un dialecte pas facile à maitriser, pourtant.
 
Et Zezanne qui arrive, et met les pieds dans le plat, en affirmant à Rose qu’elle et moi avions été séparés. Et, celle-ci me regarde d’un air interrogateur. Je préfère faire mine de ne pas avoir remarqué, ni relevé la gaffe de Zezanne. Et je profite que Zez ait vite enchaîné sur sa régénération pour changer rapidement de conversation !
 
12 : « Moi », tu veux dire Ashil’r, décidément, elle commence à me porter lourdement sur le système, celle-là. Et je sens qu’à un moment où l’autre, il va nous falloir avoir une grande explication. Retirer une régénération à un seigneur du temps n’est jamais une bonne idée, surtout que, pour toi, nous ne savons pas du tout où tu en es de tes régénérations. Une jeune femme viking qui a reçu un implant de technologie Bourbier qui la soigne sans cesse, et la rend presque immortelle. Ce qui l’a rendue folle, elle a tué une de mes amies, encore une faute de notre peuple.
 
J’évite soigneusement de prononcer le nom du fondateur, et de parler de l’hybride.
 
Pour éviter les grandes explications, je suis Biggs qui grimpe à l’étage supérieur, pour constater les dégâts. Ce qui était autrefois une salle en dalekanium a cédé la place à une petite sphère d’une vingtaine de centimètres de diamètre. Je regarde un peu partout, à l’instar de Biggs, mais entre ce qui a été pulvérisé par la déflagration, et ce qui a été piétiné par les Judoon, il ne reste que peu de choses.
Des morceaux d’armure Dalek brisées, dont un éclat contient encore une arme gisent par terre.
 
12 : Monsieur Biggs, je suppose que vous souhaitez récupérer ces objets, et surtout cette arme. Ce serait dommage que ça tombe entre de mauvaises mains. Et, comme vous n’avez pas confiance en mon peuple, il serait de bon ton que vous le récupériez.
 
Je le laisse continuer à explorer, et je redescends, un peu déçu de n’avoir rien trouvé qui puisse me permettre d’en savoir plus. Mon jeune moi et son épouse sont en pleine discussion, et je préfère ne pas rester là au milieu, pour éviter de me retrouver dans un sujet qui fâche.
Je saisis Asuka par l’épaule.
 
12 : Allez, mademoiselle Gosen, on va voir si l’ascenseur remarche, ou bien si on doit aller en essayer un autre dans un immeuble voisin ?
 
A : Parce qu’il y en a beaucoup des ascenseurs ?
 
12 : Regarde autour de toi, ces grands bâtiments, chacun en a un ou plusieurs, tu imagines, sinon, s’il fallait grimper un escalier à chaque fois ?
 
A : Oui, ça prendrait du temps.
 
A l’extérieur, les vaisseaux cylindriques des Judoons s’élèvent. Et ces rhinos retournent là d’où ils sont venus, avec leurs prisonniers. Je remarque que l’ascenseur a été réparé. Ce qui est une bonne nouvelle pour Asuka. Les Judoons ont choisi de le réparer, plutôt que de devoir se farcir les étages à pied.
 
J’invite ma jeune amie à s’installer dans la cabine, et, j’appuie sur le bouton du rez de chaussée. Et, son visage s’illumine en se sentant descendre. Je fais remonter la cabine, ce qui l’amuse follement. Et nous passons un petit moment magique à monter et descendre ensemble.
 
12 : Ce sont les petits moments, les petits gestes, aussi, que nous trouvons banals, dans lesquels on peut trouver une source de magie, d’émerveillement. Merci de me le rappeler, Asuka !
 
Elle me regarde, un peu rougissante, et nous relançons un petit aller-retour. En attendant que nos compagnons nous rejoignent, nous nous amusons bien. J’aime ces petits moments de détente, lorsqu’il n’y a personne pour nous importuner. Elle garde, de son côté les yeux fixés sur le paysage qui défile verticalement, comme fascinée.
Quand je la regarde aussi émerveillée, je me dis que j’ai fais le bon choix, mais, au fond, j’ai cette crainte, cette sorte de malédiction, comme le disait Elton Pope, qui promet un destin peu enviable à ceux qui croisent ma route.

--- Rose ---
 
Le docteur du futur quitte la salle, un peu géné, apparemment, la remarque de Zezanne a jeté un froid. Sans doute ne souhaite t’il pas entrer dans les détails de choses qui lui sont pénibles, et ne me concernent pas encore. Et, si je savais, ça changerait quoi ? Le point temporel serait figé, et je ne pourrais pas le modifier, sans créer un paradoxe terrible.
Je me mets à trembler, en comprenant que mes rêves, mes sacrifices pour en arriver là, tout a été vain.
 
R : Est-ce que j’aurais envie de fuir ? Elle est bien bonne celle-là. Il me semble que tu sais d’où je descends. Alors, si on devait te reprocher à toi les fautes de ton compatriote, ou de votre fondateur, pourquoi ne pas me reprocher, à moi, les actes de mon grand-père ? Je ne sais pas combien de temps il nous reste à passer ensemble, mais je compte bien profiter de chaque minute.
 
Je m’approche et le serre fort. Je me sens toute tremblante. Un peu effrayée aussi, par les paroles de Zez.
 
R : Tu sais qui c’est cette folle qui s’en est pris à Zez ?
 
--- Rowenalara ---
 
Je pense aux propos tenus par Zezanne, elle et Jenny ont cherché Rose, et n’ont jamais cessé. Ça me touche beaucoup. J’en ai même la larme à l’œil.
Je finis par descendre les marches, tranquillement. J’ai besoin de marcher, pour assimiler tout ça. Même si j’entends l’ascenseur monter et descendre, certainement qu’il a été réparé au cours de l’intervention. Et je croise un barrage de contrôle judoon, où je m’arrête pour leur discuter quelques instants. Ce sont des rustres, bourrins, mais, quand on les connait, on arrive à trouver des sujets de conversation avec eux. Et c’est toujours une bonne source d’information, vu qu’ils ne se rendent jamais compte qu’ils lâchent des informations importantes quand on dirige la conversation dans le sens où l’on le souhaite.
Seule condition, parler le langage des Judoon.
 
Finalement, suite à un ordre reçu de leur chef, ceux-ci décident de descendre en ma compagnie. Et je les accompagne jusqu’au spatioport. A leur côté, j’ai l’impression d’être une naine.
 
--- Wedge ---
 
Mon compagnon remonte les étages, et finit par trouver le jeune docteur et Rose.
 
W : Bonjour, Wedge Deadlake, vous êtes le docteur ? Ma chef a dû s’en aller, mais elle me charge de faire une commission à votre égard. La prochaine fois que vous vous incrustez dans une petite fête, prévoyez le nécessaire. Toujours en avoir une sur soi quand on se présente à une fête.
 
Et il lui donne une banane avant de monter rejoindre son compagnon de voyage. Il prend le temps de saluer et se présenter à l’autre docteur, avant de rejoindre Biggs et l’aider à charger la structure en dalekanium.
Soudain, sous un tas de débris, quelque chose se met à bouger. Ils s’approchent, et se retrouvent face à un Dalek encore en vie. Wedge lève son arme pour l’achever, et Biggs l’arrête.
 
B : Attends, il n’est pas une menace, pour le moment, privé de son exosquelette et de ses armes.
 
W : Regarde-le, le pauvre, ils font les fiers dans leurs armures, à nous dire que les Dalek n’ont aucun concept de peur, mais, maintenant, ce qu’on lit dans son regard, n’est-ce pas de la peur ? Seul, face à la mort, quand on se rend compte qu’il n’y a pas d’échappatoire, on est seul face à son bilan.
 
B : Tout à fait. Mais, Dame Rowenalara n’accepterait pas qu’on abatte un ennemi sans défense, même s’il s’agit d’un Dalek, la seule solution que j’ai, c’est de le mettre dans un caisson de stase, et le confier à un organisme compétent. On ne doit pas l’amener chez nous, il pourrait trouver un moyen de contacter ses semblables et leur donner nos coordonnées.
 
W : Qui est compétent pour gérer un Dalek ?
 
B : Vu que Rowe est partie, il faudrait demander aux Judoon, avant qu’ils ne partent, si on arrive à les comprendre. Sinon, peut-être que les seigneurs du temps sont encore là, je descends regarder, et je leur demande.
 
--- Rowenalara ---
 
Je suis sur le quai du spatioport, et je m’arrête devant un kiosque pour me prendre une sorte de milkshake aux fruits locaux. C’est plutôt bon, comme un petit goût de mangue mélangé à d’autres saveurs que je ne connaissais pas. Je regarde ainsi les vaisseaux des Judoons qui s’envolent dans le ciel bleu de la planète.
 
 L’odysséus est un peu plus loin.
 
Je finis par apercevoir la personne que j’attendais, qui se dirige vers une petite navette de couleur argentée, et je me dirige vers elle.
 
R : Zezanne ?
 
La rouquine tourne la tête dans ma direction.
 
Z : Oui ? Vous étiez dans la tour, il me semble, je vous ai vu discuter avec les Judoon !
 
R : Puis je vous parler un moment ?
 
--- Rose ---
 
J’éclate de rire
 
R : Décidément, ton amour des bananes a fait le tour de l’Univers
 
Les hommes de Rowenalara semblent s’affairer là-haut. Je profite de quelques instants en tête à tête avec mon docteur, avant de lui proposer de quitter les lieux, que je trouve sinistres. Un vrai nid à Dalek.
 
R : On va le boire, ce verre?

L’ascenseur monte et descend, toujours émerveillant ma compagne, ce qui me fait bien plaisir. Et nous finissons par apercevoir mon jeune moi et Rose dans le hall, je réponds à son salut, puis je propose à Asuka d’aller les rejoindre.
 
Elle ressort de l’appareil, toute guillerette, je me dis alors que de nombreux petits détails de nos vies quotidiennes devraient lui faire tellement de divines surprises, de grandes découvertes, avec toutes les technologies que nous pouvons trouver à travers le temps et les cultures. J’imagine son visage quand elle découvrira l’escalator, par exemple, et les trains, avions et autres moyens de locomotion.
 
Nous finissons par rejoindre nos amoureux qui se tiennent serrés sur un banc, ce qui me donne une grande nostalgie, les meilleurs moments de toutes mes vies, que je regrette tellement. Comment ais-je bien pu vouloir occulter ces souvenirs ?
 
A : Et bien docteur, vous êtes reparti dans le monde des rêves ? Restez parmi nous ?
 
En voyant mon regard fixer Rose, puis se perdre dans le vague, elle finit par comprendre qu’il s’est passé quelque chose, un grand regret, d’immenses remords, et un insondable vide au fond de moi. Un gouffre que rien ni personne ne pourra jamais combler. Elle s’inquiète de ne pas pouvoir m’aider, mais, elle sait qu’elle ne sera jamais Rose, et que, tout ce qu’elle pourra faire, ce sera d’être une bonne accompagnatrice, et de faire de son mieux pour remercier celui qui lui a apporté une nouvelle vie, un nouvel univers empli de merveilles, de dangers, et de mystères.
 
Je ressors de mes pensées, et souris à Asuka.
 
12 : Tu as raison, j’étais parti réfléchir sur ce qu’il s’était passé dans cet immeuble, qu’est ce que ces Dalek avaient derrière la tête ? Avec un peu de chance, nous ne le saurons jamais, leur belle stratégie a été mise à mal par une personne encore plus mystérieuse qu’eux.
 
A: Qu’allons nous faire ? Continuer à enquêter ? Aller voir ce Maldovar dont on a entendu parler, savoir ce que cette Rowenalara a pu lui dire ? Ou bien on laisse tomber, et on verra si on a l’occasion de la recroiser ?
 
Nous rejoignons les deux autres, en discutant.
 
12 : Je ne sais pas, si on doit la revoir, on la reverra. C’est ça qui est magique, le temps, et l’espace, c’est tout petit, quand on est amenés à se rencontrer. Et, je ne sais pas pourquoi, mais mon destin et le sien me semblent liés. En revanche, quelque chose me parait intriguant. C’est pourquoi ce paradoxe ? Pourquoi est ce que deux docteurs ont été appelés sur le même point de l’espace temps ? Peut-être que les autres auront vu quelque chose qui pourrait nous donner une indication là-dessus. Pourquoi le Tardis est t’il allé rejoindre son elle passé, alors qu’elle déteste ça ?
 
Je regarde les deux tourtereaux, avec un sourire amical, et je leur fais un petit signe de la main.
 
12 : Alors, on va fêter cette débâcle Dalek ? Quelqu’un a de l’argent, en revanche ? Je suis un peu fauché !
 
Puis je remarque la banane de mon jeune moi !
 
12 : Oh, une banane ! Où as-tu trouvé un tel fruit sur schouffan ? Tu comptes te rendre à une fête ?
 
Je me dirige vers un petit estaminet non loin de là, et je m’assois, rapidement imité par Asuka. Et nous passons notre commande avec entrain. Ma jeune amie plonge son nez dans un cocktail, et semble un peu surprise par l’arôme qui en ressort, et prend un air un peu surpris en découvrant la paille. Elle se met à s’amuser comme une petite fille, en soufflant dedans, et en faisant des bulles, je m’amuse de son attitude, et je finis par réaliser qu’elle a grandi dans un monde en construction, qu’elle n’a pas pu avoir de véritable enfance, formée comme une guerrière depuis toujours.
Je commande un plateau de petits amuses gueule, aussi, et je m’en prends un.
 
12 : J’adore les canapés ! Goûte ça, Asuka, tu m’en diras des nouvelles ! Les petits oranges sont au frigilo, un poisson local de schouffan, et les verts sont au garmotol, un fruit de la région.
 
Je la regarde se servir, et prendre une bouchée du met, qui a l’air de lui plaire, je me sens satisfait. Puis, elle reprend une gorgée de sa boisson, et je fais de même. Un véritable délice.
 
A : Cette planète me parait être un petit paradis, je suis contente qu’elle ne soit pas tombée dans le pouvoir de ces monstres que vous appelez Dalek. Et que tout le monde autour n’ait pas un machin sur le front et veuille tuer tout le monde.
 
12 : Oui, c’est une belle chose.
 
A : Je suis heureuse d’être venue avec vous, Docteur, et de tous vous connaitre.
 
Je la vois sourire, et j’espère que celui-ci durera longtemps. Je n’en peux plus de me séparer de ceux qui m’accompagnent dans la tristesse ou la mort.

--- Rowenalara ---
 
Zezanne parait étonnée, et se rapproche de moi, l’air suspicieux. Je ne peux m’empêcher de m'en étonner, elle n'avait pas ce genre de mimiques, autrefois.
 
R : Je m’appelle Rowenalara, et j’ai cru entendre tout à l’heure, que vous recherchiez Rose, je peux peut-être vous aider à ce sujet. J’ai pas mal roulé ma bosse, et j’ai peut-être des informations.
 
Le regarde de Zez s’illumine, subitement. Et, la dame du temps, se rapproche de moi.
 
Z : Etes-vous sérieuse ? Je n’accepterai pas qu’on se moque de moi.
 
R : Oui, je suis on ne peut plus sérieuse, la seule condition que je poserai sur ce que je vais dire, c’est que je veux votre parole que ça restera entre nous, et que jamais le docteur ne doit être au courant ! Rejoignez-moi dans mon vaisseau, si vous êtes d’accord !
 
Zezanne me donne sa parole de dame du temps, et m’emboite le pas dans l’odysséus. Et, elle parait étonnée de ce qu’elle voit à l’intérieur
 
Z : Drôle de vaisseau, quand même, je n’en n’ai jamais vu de tel. Technologie de votre peuple ?
 
R : Mais il est aussi grand à l’intérieur qu’à l’extérieur ! C’est un appareil expérimental, assemblé à l’aide de pièces que nous avons trouvées sur notre planète, des vaisseaux détruits par une guerre qui y a eue avant notre arrivée.
 
Z : Mais, votre planète, quelle est t’elle ?
 
R : Notre planète s’appelle Netheria, c’est le nom qu’on lui a donné à notre arrivée. J’ignore le nom de cette planète avant notre venue, je sais juste qu’elle avait été ravagée par une guerre, et il ne restait plus âme qui vive en ces lieux. Alors, on s’est installés, et on a reconstruit la planète, quelques vaisseaux, et on a retrouvé une grande station que nous réparons comme QG spatial. Tout ce que nous souhaitons, c’est de construire un monde paisible pour que notre peuple puisse vivre en paix.
 
Z : Et pour Rose, vous me disiez avoir des informations !
 
Je me dirige vers le casier, situé sur la paroi du vaisseau, et j’ôte ma cape.
R : La Rose que vous connaissiez, elle est morte, j’en suis désolée. Et celle qu’elle est devenue, en revanche, je peux vous dire qu’elle n’est pas loin, et qu’elle va aussi bien que ne peut aller une personne plongée dans les ténèbres.
 
Je range ma cape dans le vestiaire, et désactive l’hologramme pour reprendre mon apparence, sous le regard ahuri de l’architecte des ombres.
 
--- Rose ---
 
Le message, quel message ? Que veut dire cette remarque que lui a faite ce Wedge ? Je me demande bien ce que ça veut dire !
Et nous descendons, je ris de bon cœur à sa blague sur Asuka malade dans l’ascenseur, encore plus en imaginant la scène. Mais, je ne peux m’empêcher de l’envier un peu, elle qui a tout à découvrir.
Puis je vais me blottir contre lui, sur le banc, et me sens tellement bien contre ses cœurs qui battent, je me sens heureuse, et me mets à sourire béatement.
 
R : Je t’aime, mon docteur.
 
Je l’embrasse avec tendresse, un sacré bon moment de complicité, tout ce dont j’ai besoin.
 
Puis, le docteur du futur arrive et nous propose d’aller boire un verre. Et, quelle surprise ? Il est fauché ! Heureusement que j’ai une carte spéciale qui marche partout, cadeau du docteur, pour éviter de se retrouver dans ce genre de situation.
 
R : Bon alors, c’est ma tournée !
 
Je me lève, et je vais les rejoindre à la table, et je me sers une choppe de décoction d’épitopette, avec tout le bien que mon docteur en a dit, je m’attends à un nectar.
Je me prend un de ces petits toast au poisson, qui est vraiment excellent, puis une gorgée de la boisson qui est aussi stupéfiante que le docteur me l’avait dit.
 
J’écoute Asuka parler, moi aussi, je suis contente de voir ce monde ne pas tomber dans les sales tentacules des Dalek, et je me sens un peu jalouse d’elle de la voir accompagner mon docteur, en lieu et place de mon moi à venir, et un peu inquiète aussi de mon devenir.
Je bois une nouvelle gorgée de mon breuvage, et tente de chasser ces mauvaises pensées. Je dois voir Asuka comme une bonne amie, un peu comme l’a été Sarah Jane, même si ce fut tendu au départ. Je lui souris.
 
R : En tout cas, je suis contente de te connaitre, Asuka.
 
--- Rowenalara ---
 
Zezanne devient toute blanche, et finit par balbutier
 
Z : Si… je…m’attendais.. à …ça ! Mais… comment ?
 
R : Suite à notre séparation, je me suis retrouvée bloquée dans un nœud temporel. Je suis arrivée sur les ruines d’un grand champ de bataille, sur une planète dont j’ignorais tout. J’ai fini par trouver une ferme, où les gens m’ont accueilli, j’ai fini par apprendre que j’étais sur Skaro, la terre des Dalek. J’ai dû survivre pendant neuf cents longues années, avant qu’une faille n’apparaisse, et me permette de m’enfuir. Je me suis immédiatement mise à la recherche de mon docteur, et, j’ai fini par apprendre qu’il m’avait oubliée, et s’était même remarié. J’en ai eu le cœur brisé, et, plutôt que de réapparaitre dans sa vie, alors qu’il ne voulait clairement plus de moi, et y foutre la merde, j’ai décidé de disparaitre, à ce moment là, Rose Tyler était morte. Au début, je voulais me jeter dans l’œil de l’infini, le plus puissant trou noir connu. J’étais en route, lorsque j’ai reçu un message de l’Archange, pour elle, j’étais le dernier espoir. J’ai décidé de l’aider.
 
Z : Tu aurais dû nous en parler, Jenn et moi, nous n’avons jamais tourné la page sur toi. Même Jenn, elle est restée un moment à même refuser de parler à son père, à cause de ce mariage, tu la connais, avec son caractère.
 
R : Je l’ignorais, et, comme je t’ai dit, pour moi, Rose est morte, et avec elle, tout son passé, et son existence. Mieux vaut l’oublier, laisser Rose reposer en paix, et Rowenalara tracer sa route. Est ce que vous auriez aimé et accepté celle que je suis devenue ?
 
Z : Alors, puis-je entrer dans le monde de Rowenalara ? Devenir son amie, comme j’ai été celle de Rose ? Je suis désormais l’architecte des ombres, mais je reste celle que tu as connue, avec une autre tête ! On a toutes changées, avec le temps, mais la team Wolfy, personne ne l’a oubliée.
 
 
--- Bad Wolf ---

J’observe la conversation entre Rose/Rowenalara et Zezanne avec beaucoup d’intérêt. Même si elle n’a pas voulu tout raconter à la dame du temps, j’ai l’impression que celle-ci serait capable de percer sa carapace, et atteindre son cœur. Je me tourne vers l’incarnation du Tardis.
 
BW : Il nous reste peut-être un espoir, pour ton protégé, et mon enfant du temps !
 
T : Nous verrons bien, nous verrons bien, leur ligne temporelle est toujours floue.

Je sirote mon jus de fruit, tranquillement, en laissant mes pensées gamberger, pourquoi Rowenalara a-t-elle fait passer une banane à mon jeune moi ? Qu’est ce que ça veut dire ? Et, pourquoi a-t-elle ce fruit sur elle, il est évident qu’elle ne se l’est pas procurée sur cette planète, trop éloignée de la Terre. Et elle serait allé s’en chercher sur cette planète ? Aurait t’elle un rapport avec la Terre, une affection particulière, peut-être ? C’est impossible, une terrienne qui serait capable d’affronter les Dalek de la sorte, mais, comment serait-ce possible ? Et, Naboris Azel Talos, je ne comprends pas, aucun être sur Terre ne serait capable de vivre aussi longtemps, à part Ashild’r ou Jack. Mais ils n’auraient, ni l’un ni l’autre, agi de la sorte. Ou alors quelqu’un s’amuse avec nous.
Je déteste ça. L’avoir laissée repartir, sans en savoir plus, c’est tellement dommage, même si je ne doute pas qu’on la reverra à un moment où l’autre. Certainement où il y aura des Dalek.
 
Puis, mon jeune moi fait une remarque sur notre frère, qui se serait bien amusé ici, certes, mais je me demande bien comment ça se serait passé avec Rowenalara, je ne suis pas certain qu’il aurait accepté avec autant de conciliation que nous, les attaques contre notre peuple. Je finis par lever mon verre.
 
12 : A Epsilon, qui manque quand même un peu, ce grand dadais ! Et à Jenny aussi !
 
Je regarde Asuka, tout en me demandant également comment les choses se seraient passées, si Jenny avait été avec nous dans cette aventure.
 
12 : Epsilon est mon, euh, notre, frère. Il est parti faire sa vie, loin, très loin d’ici.
 
Elle me regarde d’un air attristé.
 
A : Je comprends, c’est dur d’être loin de sa famille. Et vous, Rose, vous voyez souvent la vôtre de famille ? Sans vouloir être indiscrète.
 
Puis, elle rougit, un peu gênée d’avoir posé une question personnelle ainsi. Et, elle replonge la tête dans sa chope. De mon côté, je reprends un petit biscuit, avant que mon jeune moi ne demande ce qu’il pense qu’il est de bon ton de faire.
 
12 : Le septième transept, pourquoi pas ? Surtout que les moines sans tête, c’est devenu un peu de l’histoire ancienne là-bas. Depuis la bataille de la retraite du démon, les moines sans tête sont disparus de la région. Par contre, il faut faire attention aux défenses, elles sont toujours là, à commencer par les crânes anthropophages. Et, ainsi, vous allez pouvoir voir ce qu’il reste de Maldovar.
 
Asuka me regarde avec un air curieux, des crânes carnivores, ça l’intrigue. Et j’en souris. Et mon jeune alter ego se pose la question sur la petite quantité de Dalek présents.
 
12 : Un leurre, je ne pense pas, les Dalek ne sont pas aussi subtils que ça. Ils cherchent à exterminer, et, si le docteur est au milieu, ils tenteront de l’exterminer avec, je n’ai mas le souvenir de Dalek qui chercheraient à l’éloigner pour agir en toute sécurité ? Mais, parfois, un commando est plus efficace que l’armée complète. Surtout que ma dernière rencontre avec eux a été assez spectaculaire. Davros m’avait « invité » sur Skaro, où je me suis retrouvé en compagnie de cette horrible Missy. Davros a tenté de m’extorquer mon énergie temporelle pour raviver ses Dalek, mais je l’ai détournée pour régénérer les vieux Dalek qui végétaient dans les égouts, et en sont ressortis, bien énervés. Depuis, on n’a pas trop revu les enfants de Skaro, ils n’ont pas dû encore se dépatouiller de la crise là-bas.
 
Je souris, amusé. Et mon jeune moi qui semble avoir la bougeotte, qui se comporte de façon très nerveuse, qui se lève, brutalement, et s’éloigne. Je suis un peu surpris de son attitude, aussi, je prends congé des filles, et lui emboite le pas, pour comprendre ce dont il s’agit.
Je le vois se diriger vers l’orée de la forée qui jouxte la ville, et il vient s’adosser à un arbre. Je prends un air taquin.
 
12 : Alors, on ne tient pas l’épitopette ? Quel exemple devant les filles ! C’était toi qui proposait ça, comme quoi, tu n’as plus l’âge pour ces bêtises. Je sais, c’est moi qui dit ça, alors que j’ai quelques années de plus.
 
Je farfouille dans une des grandes poches de mon manteau. Et en sors une petite tablette. Que je lui tends.
 
12 : Tiens, c’est efficace pour purger l’organisme. Bien que je ne l’ai jamais testé sur une cuite à l’épitopette.
 
Je tourne la tête pour regarder les filles un peu plus loin


12 : C’est cool, elles ont l’air de bien s’entendre, ou se tolérer. Je me rappelle qu’autrefois, pour Rose, c’était difficile, la cohabitation.
 
Elle avait tendance à la jalousie, et ce manque qu’elle avait subi n’avait pas arrangé les choses, souvent, dans mes cauchemars, je la réentends derrière cet horrible mur à me supplier de la ramener. Et, maintenant que je connais la vérité, j’ai encore plus de remords de ne pas avoir eu le courage de le faire.

--- Rowenalara ---
 
Je suis fort touchée par les paroles de Zezanne, elle souhaite devenir l’amie d’une personne dont elle ne sait rien, juste parce que j’ai été, autrefois, une personne qu’elle a estimée.
 
R : Et toi, parle moi un peu de toi, comment es tu devenue architecte des ombres, toi qui détestait tant cette organisation, et ses exécutant ?
 
Z : En fait, je n’appréciais pas leurs méthodes, et certaines de leurs lois. Alors, quand une grosse branche des Judoon a décidé de trahir la proclamation, celle-ci s’est beaucoup affaiblie, seuls les ogrons ont continué a obéir à l’architecte. Puis, une mystérieuse organisation s’est créée et a affronté la proclamation. Un individu pas clair était là derrière. La proclamation a dû les affronter, et a été vaincue, l’architecte a dû s’enfuir. Je suis venue et j’ai dû intervenir, accompagnée par Graxx et Venom. Nous avons découvert que l’individu là derrière était un redoutable seigneur du temps appelé le moine. Une fois que le danger a été repoussé, il a fallu reconstruire une organisation pour maintenir un semblant de paix galactique. Graxx a pris le rôle, nous avons réécrit une partie des règles, et mis en place de nouvelles méthodes. Puis, quelques années plus tard, Graxx m’a laissé le poste, et je me suis retrouvée à cette place. J’ai bien essayé d’en utiliser les moyens pour te retrouver, sans succès, hélas ! Voilà, c’est tout.
 
Je la regarde avec entrain. Je suis heureuse de voir que, pour elle, tout a très bien évolué.
 
R : Et as-tu retrouvé tes souvenirs ?
 
Z : Non, malheureusement, ce n’est pas facile. J’aurais aimé me rappeler du visage de ma mère, mais, je me suis fait une raison.
 
R : Dommage. J’aurais aimé que tu finisses par les retrouver. Peut-être qu’un jour, on verra bien. 
 
Z : Mais, si j’avais imaginé, lorsqu’on m’a parlé d’une altercation impliquant deux docteurs, des dalek, et une personne mystérieuse, que celle-ci serait toi, je ne l’aurais pas cru. Et si tu me parlais de cet Archange, qu’est ce donc ?
 
R : Ce n’est pas le moment d’en parler. Si je réussis, et je réussirai, tu verras le résultat. Mais, je ne veux rien annoncer rien révéler, avant que tout ne soit en place.
 
Z : Je comprends. Ca te dirait qu’on aille voir Jenny ?
 
R : Tant que le docteur n’est pas au courant, pourquoi pas ?
 
Z : On prend ton vaisseau ?
 
R : Ok, donne les coordonnées.
 
Je m’assois au volant de mon appareil, et le fais décoller, puis, je prends la direction donnée par Zez.
 
--- Rose ---
 
Sans me douter une seconde de la discussion qu’il se passe sur le quai de Schouffan, ni faire attention au vaisseau qui décolle du port un peu plus loin, je profite du gueuleton.
Et je réponds à la question de la petite japonaise bien curieuse.
 
R : J’ai une famille, comme tout le monde. Même si, pour moi, c’est un peu compliqué. Mon père biologique est mort, mais ma mère vit avec son double, dans un univers parallèle. Un univers où j’ai été exilée durant dix ans, à cause de l’histoire de canary warf dont a parlé l’étrangère tout à l’heure.
 
Asuka me regarde avec un regard interrogateur.
 
R : Désolée, ce sont des blessures encore à vif. Mais, pour en revenir à ma famille, nous avons découvert que mon père, le vrai, était en réalité un seigneur du temps qui avait pris forme humaine. Et, comme j’ai également muté suite à une exposition au noyau du Tardis, pour résumer, je suis également un peu la fille du Tardis du Docteur.
 
Je lui souris, en prenant une gorgée de ma boisson. Sacrément bon, ce truc, le docteur n’avait pas tort. Et le docteur du futur qui nous raconte ses pérégrinations sur Skaro. Evidemment, si c’est le chaos, là bas, ça explique pourquoi les Dalek étaient en petit groupe. Mais, je n’oublie pas que le Dalek suprême avait fondé le culte de Skaro, pour trouver de nouvelles solutions de survie pour leur peuple. Certainement que ces petits groupes ont été envoyés dans un but similaire.
Et mon docteur qui part faire un tour, suivi par son autre incarnation, je les laisse partir, en me disant que c’était certainement encore des discussions qu’ils allaient se monologuer.
Je continue à papoter avec Asuka.
 
--- Rowenalara ---
 
Le vaisseau vole rapidement, jusqu’à notre point d’arrivée. Et, je reconnais rapidement Wolfy qui est posé sur ce bout de rocher, loin de tout. Nous descendons, et toquons à la porte. Une voix se fait entendre au-dedans.
 
J : Même bien planquée ici, pas moyen d’être seule pour changer le module de transfert dystopique. UNE MINUTE, J’ARRIVE !
 
Zez se recule d’un pas, lorsque la porte s’ouvre.
 
J : Tiens, Zez, c’est à quel suj…
 
La dame du temps me remarque, et devient tout pâle, comme si elle avait vu un fantôme, ce qui est un peu le cas, soit dit en passant. Et, elle parait avoir du mal à respirer, subitement.
 
Z : Pouvons-nous entrer ? Jenn.
 
Mon cœur bat la chamade, en voyant celle qui a toujours été, et sera toujours ma meilleure amie.

Je prends le temps avant de répondre, mais, pour moi, la réponse est évidente.
 
12 : C’est une question que je me suis posée plus d’une fois. Mais, je me dis, avec du recul, que nous faisons bien. Si on demandait à Asuka si elle aurait préféré une longue vie dans son monde, ou une expérience plus brève, ici, en ce jour, je pense que sa réponse serait claire. Rien que le visage qu’elle avait tout à l’heure, dans l’ascenseur, veut tout dire. Quant à Rose, les derniers temps qu’elle a passé avec toi, valent t’ils plus qu’une vie complète auprès de Rickey l’idiot ? Sans compter que nous ignorons comment les choses auraient évolué pour eux. Asuka aurait pu être tuée un mois plus tard sur un champ de bataille, quant à Mickey, serait-t-il resté ? Si son destin avait été de finir sa vie auprès de Martha, que serait-t-il advenu de Rose ? Et de nous ? Que serions-nous devenus, sans elle ?
 
Je me souviens de celui que j’étais, après la guerre du temps, et l’évolution que j’avais eue au contact de cette jeune femme. Sans elle, je n’aurais pas hésité une seconde à faire sauter le satellite, en entrainant les Dalek, et la moitié de la Terre avec moi. Sans elle, ni lui, ni moi ne serions là pour avoir cette conversation. Mais, les Dalek auraient survécu, ils survivent toujours.
 
12 : Oui, j’ai peur pour elle, peur qu’elle disparaisse, comme les autres, j’étais même réticent à la prendre, au début, si ce n’était l’estime qu’elle avait gagné à mes yeux, en affrontant la Rani les yeux dans les yeux, et en en ressortant vainqueur. Les mots qu’elle a employés m’ont touché, et je pense qu’elle a même atteint la Rani, c’est pour ça que l’autre a tenté d’en finir avec elle. Quand elle lui a parlé de ses rêves de voyages, et qu’elle a carrément reproché à la Rani d’avoir cette opportunité, de vivre les rêves qu’elle avait, et ne rien en faire de constructif. Au fond, quoi qu’il arrive, les rêves qu’elle voulait vivre, ils sont en train de se réaliser. Je pense que même si on lui disait, là, maintenant, qu’elle pourrait s’attendre au pire, elle viendrait quand même.
 
Il a raison, je masque plus mes émotions, avec le temps. Un peu pour occulter cette froide colère que gronde en moi, depuis que j’ai perdu Clara. Depuis que j’ai laissé filer Rassilon, pour éviter de prendre la voie de la vengeance, et pour honorer la promesse que je lui avais faite.
 
12 : Mes émotions, je ne les mets pas de côté, je les intériorise beaucoup plus, en revanche, j’essaie de ne pas montrer ce que je ressens, mais, depuis ma dernière régénération foirée, je me pose beaucoup de questions, sur ma nature, sur ce que je suis, ce que je mérite. La dernière fois, après mon conflit avec les maitre, j’avais la volonté de ne pas me régénérer. C’est au dernier moment que j’ai décidé de le faire, en gardant ce visage, en m’accrochant à ceux qui comptaient, et qui auraient voulu me voir continuer, Rose, Clara, Kal, Jenny, et quelques autres.
 
Je prends le temps de souffler, je me sens des picotements dans les yeux, certainement qu’ils ont dû rougir un peu. Je me les frotte quelques secondes, j’aurais bien pu mettre mes lunettes, mais je préfère une conversation franche, et pour une telle conversation, se dissimuler le regard est la dernière chose à faire.
 
12 :  Ton futur toi n’est pas un mauvais homme, pas un mauvais docteur, au contraire. C’est grâce à lui, et à toi, que Gallifrey a survécu. Et le docteur de cette époque, en vous voyant agir, a compris, et il était prêt à utiliser le Moment, parce qu’il savait que, même en commettant ce crime, il deviendrait quelqu’un de formidable, tel que vous l’avez été. Je me suis posé des questions sur ce qu’il s’est passé avec Rose, j’ai longtemps réfléchi, sans trouver de réponse. Et, finalement, quand elle a accepté de me reparler, j’ai eu une longue conversation avec notre fille. Elle est brillante, bien au-delà de nous. Et, elle m’a expliqué les choses, telles qu’elle les concevait, et pourquoi, elle a fini par nous pardonner, j’ignore si c’est la réalité, mais, les choses sont déjà enclenchées, pour toi. A partir du moment où, quelqu’un est venu, dans la bibliothèque, te révéler ton nom, te parler d’un avenir commun, le destin a été fixé, tu t’es retrouvé dans cette situation. Et, selon Jenny, cette manipulation du continuum espace-temps a exclu Rose du fil des évènements. Ca, puis, le fait que ton futur toi soit théoriquement la dernière régénération, celui qui est sensé disparaitre à Trenzalore, pour laisser place au Valeyard, ça l’a affecté, ça l’a poussé à vouloir avancer, tel un enfant hédoniste, coûte que coûte, quitte à laisser tout son passé derrière lui, y compris sa famille. Ne te juge pas, parce que tu auras à traverser des choses délicates.
 
Je regarde dans la direction des filles.
 
12 : Je ne pense pas qu’on puisse faire quelque chose pour l’avenir à court terme de Rose, mais, peut-être pourrons nous, un jour, la retrouver, et, faire en sorte que son bonheur lui revienne. Je me demande s’il y a un lien entre elle et cette Rowenalara, avec qui elle semble tellement partager de points communs.
 
Je finis par m’assoir dans l’herbe, toute cette confession m’a un peu ému, et j’en ai les jambes chancelantes. Est-ce que Maldovar aura des réponses à ces questions, et, si c’est le cas, les partagera t’il, rien n’est moins sûr.

--- Rowenalara ---
 
Je fixe ma vieille amie, qui m’a tellement manqué durant tout ce temps, elle est toute pâlichonne. Et je finis par m’approcher, un peu tremblante. Jenny nous invite à entrer, elle semble fort affectée par l’émotion. J’avouerais volontiers que moi aussi. Je ressens que Wolfy est tout guilleret aussi.
 
R : C’est la première fois que je reviens dans un Tardis depuis des siècles. Mais, ne rompons pas les traditions ! Oh, c’est plus grand à l’intérieur ! Salut Wolfy, et merci pour l’accueil !
 
Jenny me regarde et se met à s’esclaffer, notre complicité semble revenir, comme si nous ne nous étions jamais perdues. Puis, elle nous invite à nous assoir.
 
J : Comme tu vois, j’en ai pris soin, de ce petit Tardis, une belle amitié entre nous, au travers de tant d’aventures. Mais, je pense que ton père serait heureux de le voir s’éclater comme ça a été le cas tout ce temps, depuis que tu nous as présentés.
 
Pour la première fois depuis longtemps, j’ai une petite envie de sourire, mais je réprime celui-ci. Je lui demande ce qu’elle a vécu en mon absence. Et, je sens qu’elle a des réticences à me parler de son père, certainement parce qu’elle ignore ce que je sais, et comment les choses sont interprétées de mon point de vue. Je décide de crever l’abscès une bonne fois.
 
R : Tu peux considérer Rose Tyler comme morte, celle que j’étais n’existe plus. Celle que tu appréciais a laissé la place à celle que je suis devenue, et je ne suis pas certaine que tu m’aimerais telle que je suis, désormais, quelqu’un qui s’est enfoncé dans les ténèbres, qui n’a plus de place en son cœur, pour l’amour, ni pour la confiance. Je suis celle qu’on appelle Rowenalara, celle qui marche parmi les étoiles, ou que mon peuple, les Skaldes nomment la louve porteuse d’espoir. Aujourd’hui, vous êtes les deux seules personnes à savoir qui est véritablement Rowenalara, et c’est mieux ainsi.
 
J : Celle qui porte l’espoir de tout un peuple, ça ne m’étonne pas de toi, et, celle qui peut se targuer d’un tel nom, c’est quelqu’un qui mérite mon amitié. Je ne pense pas que tu aies tant changé. Et je ne te refuserai pas mon amitié parce que mon père est un grand abruti, incapable de saisir le bonheur, quand il frappe à sa porte. Et de le garder quand il l’a dans les bras ! Pour moi, tu es, et tu restes celle qui j’ai considéré comme ma meilleure amie, comme une belle maman formidable, et une personne admirable. Je n’ai jamais cessé de te chercher, alors, te retrouver, ça me choque.
 
R : Oui, ce n’était pas facile de me retrouver, bloquée que j’étais dans un verrou temporel qui m’a empêché de m’enfuir de Skaro, durant la guerre de mille ans !
 
Les filles me regardent avec une énorme surprise. Que je me sois retrouvée là-dedans, durant si longtemps. Au cours de la plus horrible des guerres, la mère de toutes les guerres, celle qui aura donné naissance aux Dalek.
 
J : Mais que je suis conne. J’aurais dû y penser, le fléau des Dalek, j’aurais dû faire le lien avec cette vidéo, et me dire qu’il me fallait chercher du côté de Skaro. Mais, qui aurait pensé que quelqu’un aurait pu survivre là-bas ?
 
R : La volonté et l’espoir de retrouver celui que j’aimais, ça m’a donné la force et le courage de m’en sortir, de défier ces monstres, chaque jour, dans les montagnes de Naboris Azel Talos, de leur tenir tête, pour être celle que je voulais être, et sauver ces vies.
 
J : Mais que s’est t’il passé là-bas ?
 
R : Pour résumer, je me suis retrouvée sur Skaro. J’ai rencontré des survivants Thal et Kaled, ces deux peuples qui se battaient depuis des siècles, lorsque sont apparus les Dalek. Les survivants de la première vague génocidaire ont vite compris qu’il n’y avait plus de guerre, mais juste un massacre. Ils ont caché leurs enfants dans les montagnes de Naboris Azel Talos, et ont construit un village dans les montagnes. J’ai fini par rejoindre ce village, Nahr, et, quelques années plus tard, les Dalek sont arrivés. Pour protéger les enfants, les habitants de Nahr ont tenté une attaque désespérée, et se sont fait balayer par les Dalek. De mon côté, j’attendais un signe, la venue de mon docteur, qui, j’en étais certaine, aurait pu sauver tout le monde. Mais, il n’est jamais arrivé. Alors, quand j’ai vu arriver cette horde de Dalek, et que j’ai vu ces enfants qui avaient compris qu’ils n’auraient pas d’avenir, j’ai décidé d’arrêter d’être passive, et je les ai affrontés. Heureusement, c’étaient des Daleks de l’époque, qui avaient encore peu évolué, un simple escalier les bloquait, par exemple, et j’ai pu réveiller mes capacités de Tardis, de mon côté, j’ai enfin compris pourquoi je n’y arrivais pas. Et ça m’a permis de leur tenir tête, pendant près de neuf siècles, en attendant, chaque jour, le moment où mon docteur trouverait le moyen de venir nous aider, et j’ai réussi à mettre Davros en échec. Nous nous sommes rencontrés tous les deux, il m’a fait la promesse d’en finir avec moi, et moi, celle de sauver un maximum de personnes. Puis, il a tenté, une attaque de centaines de ses Dalek, accompagnés d’une arme qu’ils appelaient la désolation de Skaro.
 
J : J’en ai entendu parler, on dit que ça faisait partie des horreurs de la guerre du temps !
 
R : Oui, et, peu avant cette attaque, une faille a apparu. Une faille à travers le temps et l’espace, où le peuple de Naboris Azel Talos a pu s’engouffrer. Une déchirure à travers le temps et l’espace tellement grand qu’elle aurait pu faire passer une planète entière. Je me suis même posé la question si ce n’était pas le cas. Toujours était t’il que nous nous sommes retrouvés sur un autre champ de bataille, sur une planète désertée, où nous avons tout recommencé à zéro, en nommant notre planète Netheria. Avec le temps, il ne restait plus de Thal, ni de Kaled, les êtres s’étaient rapprochés, métissés, et ne faisaient plus qu’un seul peuple, que nous avons décidé d’appeler les Skaldes.
 
J : Cette faille… Etait-ce le retour de Gallifrey ?
 
R : Je n’ai jamais su d’où elle venait, mais elle a été la bienvenue. Nous avons ensuite reconstruit un village et nous y sommes installés. Avec les débris de la guerre, nous avons pu construire des vaisseaux, et des armes puissantes, en adaptant la technologie Dalek et autres que nous avons pu trouver. Ca a eu l’air d’une guerre entre de nombreux peuples. Et, lorsque mon vaisseau, l’odysséus, que tu peux voir là dehors a été fini, je suis partie en quête du docteur, pour finir par découvrir que, pour lui, je n’étais que de l’histoire tellement ancienne, que personne ne se souvenait même que j’ai pu exister. Et, qu’il s’était même remarié. Quel intérêt de revenir dans sa vie à ce moment-là, si ce n’était pour apporter plus de souffrance. J’avais choisi de disparaitre, lorsque j’ai eu une dernière mission qui s’est présentée, quelque chose que je veux accomplir, le projet Archange. Je suis retournée sur Netheria, où nous avons trouvé les restes d’une station spatiale géante, que nous sommes en train de reconstruire. Et, avec Jessie, la plus grande scientifique qui soit, nous travaillons sur ce projet.
 
Z : Jessie, qui est ce ?
 
R : C’était une scientifique Kaled, la grande rivale de Davros à l’académie, mais elle a été mise au second plan, parce que Davros était un maitre pour créer des engins de mort, alors que Jessie n’avait comme ambition que de sauver des vies.
 
Les filles paraissent abasourdies par les révélations que je viens de leur faire. Wolfy me fait passer un verre d’eau que je déguste tranquillement.
 
--- Rose ---
 
Je regarde de l’autre côté de la place, et distingue, au loin, les deux docteurs qui discutent. Je me demande bien ce dont ils parlent. Et je n’ose pas les espionner. Je regrette de ne pas être avec Mary, elle ne s’en serait pas privée, elle.
La pensée m’amuse. Asuka me regarde d’un air étonné.
 
R : Je pensais à la tante du docteur, Mary, c’est une grande curieuse, et elle ne se serait pas gênée pour sortir de son sac magique un objet qui nous aurait permis de savoir tout ce qu’il se dit là bas. Enfin, quand je dis magique, je veux dire de la technologie de leur peuple. Un truc qu’il faut que tu comprennes, pour les voyages dans le temps, c’est la loi de Clarke, qui dit que toute technologie suffisamment avancée est indiscernable de la magie.
 
A : Ce qui veut dire quoi ?
 
R : Simplement que si un objet a été fabriqué par un peuple en avance, ou par quelqu’un qui vient du futur, ça te paraitra magique, alors qu’en réalité, ce n’est qu’une construction de la main de quelqu’un.
 
A : Comme les ascenseurs. C’est magique, et pourtant, c’est quelqu’un qui l’a construit, et même que pour vous, c’est un objet normal.
 
R : C’est ça, et des objets qui te paraitront magiques, tu vas en rencontrer plein, et tu auras plein d’occasions de t’émerveiller.
 
Je me dis que moi aussi, je l’espère, que je découvrirai encore de nombreuses choses merveilleuses, qui me mettront dans les yeux, le même éclat que j’ai vu dans ceux de mon interlocutrice. Je lui souris, elle me parait quelqu’un de bien. J’espère que ses aventures avec le docteur dureront un moment, et se termineront du mieux possible. Ils ont l’air d’en avoir besoin tous les deux.

R : Et ce septième transept, je suis curieuse de voir ce que c’est, pas toi ?
 
Et je me lève pour aller régler la note. Pendant qu’Asuka prend le temps de nettoyer la table.

Je lui raconte mes pérégrinations sur Skaro, avec Clara et Missy, depuis la rencontre avec la colonie Saff, jusqu’à la découverte de la compassion par l’enfant Davros.  Puis, à l’évocation de Kal, je me mets à ricaner.
 
12 : Je n’ose pas imaginer si Kal et Rose se croisaient, là, par hasard. Je crois qu’on serait bons pour trois régénérations. Un Dalek, en bien pire, disais-tu ! Mais ça fait partie de son charme. Et ça montre qu’elle tient à nous. Quant à Kal, ça fait un moment que je ne l’ai pas vue, elle me manque un peu, par moments. Comme beaucoup de personnes que j’ai un peu perdues de vue.
 
Je me relève d’un bond, il a raison, il est temps de retourner voir les filles, et continuer notre petite enquête sur cette mystérieuse dame.
 
12 : Allez, retournons-y, ou plutôt, comme tu dirais allons-y alonzo !
 
Je prends le chemin qui amène à la ville, en observant la grande tour où nous étions, dont le sommet encore fumant est tout déformé. Toute la structure métallique, l’armature du béton, a été torsadée par l’ouragan magnétique qui a été causé par l’implosion du nihilus.
 
12 : Quand Rowenalara et les Dalek se croisent, on ne peut pas dire qu’ils fassent dans la dentelle ! Et, pour faire de l’humour Dalek, si tant est qu’ils en aient, à ce que je vois, les enfants de Skaro n’ont qu’un seul domaine dans lequel ils lui soient supérieurs, ils sont meilleurs pour mourir !
 
La fameuse blague que Sec avait sortie aux cybermen à l’époque. Avant de le démontrer en massacrant des milliers d’hommes de métal à quatre Dalek. Le rapport de force est incomparable entre les deux races, entre les créatures de Davros et celles du Maitre !
 
12 : Si c’est vrai que Lumic a été piloté par le Maitre, en sous-main, on ne l’a décidément pas vu venir. Mais, je me demande, qui peut bien être le commanditaire qui a demandé à Rowenalara d’enquêter sur le Culte de Skaro ? Tant d’années après la disparition de ces horreurs, quel intérêt quelqu’un pourrait-il avoir à remuer leurs cendres ? Quelqu’un qui aurait perdu un proche à Manhattan, peut-être ? Encore une énigme à résoudre.
 
Je fais quelques pas.
 
12 : Au moins, tu as pu voir ce qu’était devenue ta petite fille. Un sacré numéro, elle aussi, même si elle n’a jamais retrouvé ses souvenirs, elle a su s’en fabriquer de nouveaux, suivre la voie qu’elle voulait, et briller dans ce rôle, sa mère et son grand-père peuvent être fiers d’elle, comme je le suis. En revanche, je n’ai jamais su ce qu’était devenue l’architecte.
 
Tout en bavardant, nous nous retrouvons sur la place principale, où je vois Asuka en train de ranger consciencieusement la table.
 
12 : Ils recherchent peut-être quelqu’un pour faire la plonge, tu leur as demandé ?
 
Elle me regarde avec de grands yeux ronds, des yeux de merlan frit aurait dit mon ancien moi. Et je ne peux m’empêcher d’éclater de rire.
 
12 : Il y a des employés qui sont là pour nettoyer les tables, si tu leur piques leur travail, gratuitement, en plus, ils ne vont pas être très satisfaits.
 
Elle me regarde, bien confuse, et je dois la retenir d’aller s’excuser. Il n’aurait plus manqué qu’elle veuille se faire seppuku pour ça. Et, je finis par détourner son attention. Nous nous dirigeons vers l’autre côté de la place, en direction de mon Tardis.
 
Je m’approche de la boite bleue, et j’ouvre la porte avec ma clé. Mais, l’intérieur me semble vide, c’est étonnant. J’ai un peu du mal à comprendre ce qu’il se passe, c’est comme si l’âme du Tardis était partie. Je me demande si c’est à cause du paradoxe. Est-ce elle qui s’est chargée de créer ce paradoxe ? Et, du coup est t’elle en train de le maintenir ?
 
12 : Alors, cap sur le septième transept ?
 
Me regard croise Asuka, et je sens qu’elle pense qu’où qu’on aille, tant que ce n’est pas pour la ramener chez elle, ça lui plaira. Je lui souris, en retour.
 
12 : 54^ème siècle, nous voilà !
 
Je tire une manette, puis une autre, le Tardis fait des ding et des dong, et se dématérialise. Le voyage se passe sans à-coup.
 
12 : Etonnant, quand même, mon Tardis se comporte comme si elle n’avait aucune volonté, comme si elle n’était pas là.
 
Et, quelques secondes plus tard, nous nous rematérialisons, sur le septième transept. J’ouvre la porte, et observe la citadelle, autrefois possession des moines. Le bâtiment, plus entretenu commence à s’éroder.
 
12 : Toujours aussi sinistre, ici, et ce ciel noir et nuageux n’aide pas.
 
A : On se croirait dans l’enfer de nos légendes.
 
12 : Pour beaucoup, pour les victimes des moines, ça doit être un endroit qui peut être considéré comme l’enfer. Mais, ce n’est qu’une forteresse en ruines, abandonné par une race qui s’est éteinte, vaincue au combat. Attention, ce n’est pas parce que c’est abandonné qu’il n’y a personne, et, ceux qui restent, ils ont faim.
 
Je m’avance en direction du pont qui mène au portail d’accès.