Le projet Archange partie 1: Rowenalara

--- Rose du Futur alias Rowenalara ---

Ça fait si longtemps, maintenant.

De la station spatiale, je regarde la planète, en contrebas. Et je repense à tous ces événements qui nous ont amenés ici, qui nous ont fait découvrir cette planète abandonnée, suite à une guerre dont on peutt encore voir les traces, et la coloniser. Cette planète dont nous n’avons même jamais su le nom, et que nous avons appelée Netheria, la planète de l’Union.

Je suis dans mes pensées, un peu nostalgique, et, je n’entends pas le pas léger d’une femme qui arrive derrière moi. Même si, je ressens sa présence assez rapidement. Je me retourne, lentement, pour me retrouver en face de cette dame, qui me regarde, d’un air pincé. J’aurai toujours du mal à me faire à cette sévérité dans les traits de Meredith, et tous ces secrets qu’elle semble garder sur son passé, sur les raisons que doivent avoir les Judoons de la traquer.

M : Dame Rowenalara…

Je tressaille quelque peu, je n’arrive pas à me faire à ce nom. Celui que je porte désormais, comme une promesse, après tout, ce qui nous définit, ce n’est pas le nom qu’on a reçu à la naissance, mais, celui que nous choisissons, celui qui représente ce que nous sommes et ce que nous désirons être. Et, ce nom, qui m’a été donné par le peuple de la planète, en bas, les skaldes, et qui veut dire « la louve porteuse d’espoir » me convient parfaitement, même si je porte leurs espoirs, les miens étant enterrés depuis longtemps. Je me retourne vers elle, et attends qu’elle me donne les raisons de sa venue.

M : Je viens de me renseigner au sujet de ce complexe spatial, les réparations avancent assez vite, les dégâts causés par les armes des Dalek sont localisés, et certains modules mettront quelques années avant d’être opérationnels, cependant, pour la plupart, tout est désormais utilisable. Je suis également passés aux labos, et le professeur Jessie m’a chargé de vous dire qu’elle aurait besoin d’une certaine aide pour pouvoir avancer sur son projet.

Je souris, le projet Archange, encore une de mes idées folles, mais, si ça pouvait fonctionner, ce serait tellement beau. Un exploit de plus ce celle qui, autrefois, était la compagne du docteur, l’être le plus admirable, et le plus décevant, de toute la création…

R : Très bien, j’irai la voir, pour faire le point sur ce dont elle a vraiment besoin, autre chose ?

M : Oui, Biggs Tenloss me charge de vous demander s’il pouvait prendre quartier libre, et redescendre.

R : Aucune activité de Dalek en ce moment, ce calme ne me dit rien qui vaille, mais, pour le moment, la tempête ne semble pas approcher, dites-lui que Wedge et lui peuvent profiter pour descendre quelques temps en ville. Après tout, les skaldes, notre peuple, peuvent bien avoir besoin d’aide.

Elle se retourne, et quitte la salle, je la regarde s’éloigner, puis, j’écoute le silence retomber dans les lieux. Puis, je jette un dernier regard par la fenêtre, où les lumières de la ville s’éclairent, avant de quitter les lieux, lentement, comme gênée d’en troubler la quiétude. Je me mets à errer dans les couloirs, telle un fantôme.
Ce vaisseau deviendra agréable plus tard, quand nous aurons fini de le réparer, mais, il n’aura jamais la présence rassurante de mon petit loup, et, ça, c’est bien dommage.

Je finis par arriver devant un ascenseur, que je pourrais emprunter pour arriver rapidement aux étages inférieurs, cependant, je n’en n’ai pas la volonté. J’ai toujours ce besoin de courir, me déplacer de moi-même, aussi, je le contourne pour en arriver dans une cage d’escalier que je descends sur trois étages, pour remarquer une dame, aux cheveux très noirs, en blouse blanche, en train de fumer une cigarette. Je m’avance vers elle.

Lorsque ses yeux sombres se posent sur moi, elle écrase rapidement son mégot, prend une bouffée de son produit anti fumée, par délicatesse, et pour m’éviter de devoir supporter cette odeur que je déteste.

J : Bonjour Rowenalara, je suppose que vous êtes venue ici à la demande de Meredith. Je suis désolée de vous déranger de la sorte, mais, pour avancer sur le projet Archange, j’aurais besoin de cristaux à résonnance, je vous donne la fréquence, si vous pouviez essayer de vous renseigner pour les avoir, ce serait une belle avancée.

Une avancée, sur ce projet, oui, il était hors de question que je ne laisse cette chance nous filer entre les doigts. Aussi, je décide de partir sur le champ interroger une des personnes les plus compétentes à ce sujet que je connaisse dans l’univers, celui qu’on appelle l’oracle.

Je dis au revoir à la scientifique, et je quitte les lieux, pour me rendre à une baie d’amarrage un peu plus loin, où se trouve l’odysséus, mon vaisseau personnel. J’envoie un message à mes acolytes pour les prévenir de mon absence et leur dire où me rejoindre, si, à leur retour sur la station, je ne suis pas revenue, et, je décolle de cette imposante station.

Pour la première fois depuis très longtemps, j’en reste sans voix. Asuka n’a même pas été étonnée par l’intérieur du Tardis, c’est exactement ce à quoi elle s’attendait. Décidément, cette jeune femme est assez surprenante, je ne regrette pas mon choix de lui avoir proposé de m’accompagner. Et, malgré cela, elle me regarde avec timidité.

A : Dois-je repasser chez moi récupérer quelques affaires pour le voyage ?

12 : Je ne pense pas que ce soit nécessaire, là où nous allons, il te faudra une tenue beaucoup plus d’époque. Ne t’inquiète pas, le Tardis s’occupe de tout ça. Je te propose qu’on s’envole vers une destination qui devrait te plaire, toi qui as toujours rêvé de voyager. Que dirais tu d’aller faire un tour sur la lune, pour commencer ? Ainsi, tu verras à quoi ressemble cette planète vue d’en haut.

Puis, son air ébahi m’amuse beaucoup. Et je m’avance vers la console, je tire une manette qui fait ding, et j’appuis sur un bouton qui fait splash. Et les moteurs de la cabine se mettent en route. Je la regarde, qui semble un peu effarouchée par tous ces sons étranges, mais, même quand la cabine se met à nous secouer, comme elle aime le faire, la jeune femme ne montre aucun signe de crainte, ce qui m’étonne quand même beaucoup. En revanche, l’émerveillement se lit dans son regard.
Puis, après quelques secondes, nous alunissons, et je lui ouvre la porte, en lui demandant de ne pas trop s’éloigner, sans le champ de protection du Tardis, elle manquerait rapidement d’air.
Puis, je lui montre sa planète, toute bleue et toute belle, vue d’ici, à une époque où l’activité humaine ne l’a pas polluée comme ce sera le cas bien plus tard.

A : Elle est magnifique, et mon pays, où est t’il ?

Je lui désigne le Japon et, la vois pâlir.

A : On est si petits, par rapport à cette planète. Et, la planète est tellement minuscule comparée à l’Univers. Une belle leçon d’humilité, pour nos empereurs, et tous ceux qui se croient importants, comme cette Rani.

Puis, elle tourne la tête, et regarde autour d’elle, le ciel, les étoiles.

A : Et, chaque étoile est une autre Terre, en fait ?

12 : En réalité, la plupart de ces étoiles est un autre soleil, autour de laquelle gravitent de nombreuses planètes comparables à votre Terre.

Et, pour la première fois depuis qu’elle est montée dans le Tardis, je la vois se montrer impressionnée, et, elle vacille un peu. Finalement, elle choisit de revenir à l’intérieur, et, je lui fais visiter les lieux, en lui présentant sa chambre, et les endroits où je l’autorise à accéder. De toute façon, mon Tardis ne lui présentera pas les salles où il serait préjudiciable qu’elle aille.

Je la laisse aller se mettre à l’aise dans ses quartiers, et, pendant ce temps, je retourne dans mon bureau, et me laisse tomber dans mon fauteuil, un peu terrassé par tout ça. Entre la Rani qui fait sa réapparition, d’avoir croisé la ligne temporelle de ma fille d’autrefois, et surtout, celle de Rose, ça m’a fait un choc dont je commence à ressentir les effets.

Rose… Celle d’autrefois acceptait celui que je suis devenu, mais l’actuelle, si je la retrouvais, que penserait-elle ? Les souvenirs que j’ai d’elle remontent, tout ce que mon moi précédent avait occulté, chassé dans un coin de son esprit, le docteur qui oublie…

Je la revois dans sa bibliothèque, ou dans le réfectoire, avec ses gâteaux. En train de rigoler avec ma fille, et, ses souvenirs me réchauffent le cœur et m’emplissent de nostalgie.

J'attends qu'Asuka revienne pour lui faire choisir une destination.

--- Rowenalara ---

Mon vaisseau arrive rapidement à la cascade de la Méduse, puis vire de bord pour prendre un petit espace qui le fait accélérer brutalement. Le Vortex d’Aliium, je ne m’y ferai jamais.

Je repense à l’historique de ce vortex, une création des seigneurs du temps pour atteindre rapidement un point stratégique lors de la guerre du temps, mais qui fut, dans les derniers moments de la guerre, retourné contre eux, et utilisé par les Dalek pour parvenir à proximité de Gallifrey, ce qui amena à la chute d’Arkadia. J’en ai lui des choses, moi !

Finalement, j’arrive dans une sorte de cimetière spatial, les débris d’une planète qui a créé une ceinture d’astéroïdes, et, au milieu de celle-ci, se trouve un météore à l’apparence métallique, dont très peu de gens ont connaissance. Je me pose à sa surface, et finis par descendre de l’Odysséus pour me diriger vers l’entrée d’une sorte de caverne.

Je franchis le seuil, et me retrouve face à deux Judoons. Et je me dis alors que les cours que j’ai pris pour apprendre leur langue vont me servir.

R : Bonjour messieurs, je viens pour avoir audience avec l’Oracle. Je suis Rowenalara, de la planète Netheria, et vous allez me laisser passer !

J : L’Oracle n’accepte pas n’importe qui pour le rencontrer ! Vous pourriez être un mercenaire envoyé pour le tuer !

R : Si j’étais un mercenaire, vous seriez déjà morts, votre arme est restée à votre ceinture, et celle de votre collègue a encore la sécurité enclenchée.

Ravie de voir qu’avec les années, un Judoon reste un Judoon ! Si un jour je revois Jenny, j’en aurai des choses à lui raconter. C’est alors que quelqu’un parle au second rhino dans son oreillette, et il se lève et se dirige vers la porte.

J2 : L’oracle accepte de vous accorder une audience, sachez faire preuve de respect à son égard.

Je le toise, et me dirige vers la salle, sans un mot. Et, je me retrouve dans une grande salle étrange, séparée par un immense précipice. Face à moi, l’oracle, comme toujours caché derrière un rideau utilise le gouffre pour protéger son identité. Je sais que la gravité au niveau de ce gouffre est immense, et qu’aucune créature ne pourrait léviter par-dessus.

Je sais aussi qu’il va me falloir négocier pour avoir l’information que je veux, et je me demande ce que voudra l’oracle en échange de son aide.

O : Rowenalara, ou devrais-je dire Rose Tyler !

Je reste sans voix, il connait donc mon nom de naissance ! Alors que j’ignore totalement de qui il s’agit.

R : Rose Tyler est morte ! Morte un soir de février, après son retour dans cet univers, tuée par l’oubli. Désormais, il ne reste que moi, Rowenalara, la guide du peuple des skaldes. Mais, si vous savez qui je suis, vous devez savoir pourquoi je suis venue.

O : En effet, le rêve que vous partagez avec la dame de Skaro, cette scientifique, autrefois renommée, la rivale de Davros. Oui, votre archange verra le jour, mais, il vous faut un matériau pour, si je ne m’abuse. Ca tombe bien, je sais où en trouver. Et, j’ai besoin que quelqu’un se rende sur cette planète, pour accomplir mon dessein, qui pourrait être le vôtre.

R : Votre dessein ?

O : Oui, vous comprendrez, une fois là-bas. Les coordonnées ont été envoyées à votre vaisseau.

Je le salue, et quitte les lieux rapidement, en remerciant les deux judoons et je regagne mon vaisseau qui m’attends, et, comme convenu, l’Oracle m’a bien transmis les coordonnées. J’espère juste que ce n’est pas un piège.

Mais, même l’Oracle n’oserait pas s’en prendre aux loups sauvages de la résistance, et j’envoie un message à mes collaborateurs pour les prévenir de là où je me dirige. Puis, l’odysséus commence à prendre de la vitesse.

--- Grand méchant loup ---

Je ressens une grande perturbation dans le continuum spatio-temporel, quelqu’un m’appelle à l’aide, quelqu’un en liaison avec le Vortex. Je me rends à sa rencontre, et me retrouve dans la grotte de l’Oracle, avec qui j’ai une discussion.

Puis, je me rends dans le Tardis du docteur, celui aux beaux cheveux. Et j’apparais dans le noyau de son Tardis, pour lui demander, comme souvent, de détourner sa destination vers la planète Zordias, en lui permettant de couper sa ligne temporelle, pour y accéder.

Et, enfin, je fais de même avec le Tardis du docteur actuel, de celui dont la ligne temporelle est au niveau de celle de l’Oracle. Et j’organise une petite rencontre par hasard entre les deux. Ils arriveront simultanément, quelques heures après Rowenalara, et à un autre lieu, mais je ne veux pas faire mieux. Ils se rencontreront plus tard, ou pas, ce n’est pas à moi d’en décider.

Et finalement, je me rends invisible, et je me fais apparaitre un seau de pop-corn pour assister au spectacle que le petit paradoxe que voici va créer. Rien que de voir leurs têtes en sortant de leurs Tardis et en se retrouvant face à face risque de valoir le détour.

--- Rose Tyler ---

Je suis dans le Tardis, en train de me choisir une tenue sympa, lorsqu’une impression un peu étrange me traverse. Comme un drôle de pressentiment, je ressens une présence dans le Tardis, aussi, je m’habille rapidement, et je remonte au poste de contrôle, où je demande un scan complet du Tardis. Mais, elle ne me trouve rien, ce qui me rassure et m’inquiète en même temps. Existerait t’il des êtres au camouflage tellement parfait que même un Tardis ne parviendrait pas à les détecter ?

En tout cas, cette sensation me dérange, et m’inquiète aussi, même si je ne ressens rapidement plus cette présence, je me demande ce dont il s’agit. Puis, après en avoir parlé à mon docteur, je lui demande ce que nous faisons, et où nous allons, maintenant. Je suis certaine que nous avons plein de belles choses à découvrir. Et je suis toujours curieuse.

J’entends Asuka qui remonte dans la cabine, et s’approche toujours timidement, ce qui me rappelle quelque chose. Cette grande intelligence, cette présence importante, et cette force qui se retrouvent cachées derrière ce voile de réserve, cette timidité apparente, j’ai l’impression de retrouver quelque chose de Zezanne en elle. Et, une nouvelle vague de nostalgie me traverse. Pourquoi tous ces souvenirs ont t’ils besoin de remonter à la surface maintenant ?

Je me demande comment ça se passe pour ma petite fille, est-elle toujours à la tête de la nouvelle proclamation de l’ombre ? Mais comme Asuka vient d’entrer, j’en profite pour penser rapidement à autre chose. Je me lève d’un trait, et je ressors mon sourire de façade. Je me doute bien qu’elle a dû apercevoir mon visage tout triste quelques secondes, mais, elle a la décence de faire mine n’avoir rien remarqué.

12 : Alors, qu’est ce qu’on va te faire découvrir, quelque chose de la Terre dans le futur, une autre planète, de quoi as-tu envie, pour commencer ?

Je me rappelle de paroles que j’avais eues, lorsque j’avais les beaux cheveux, et tant de remords, traverser l’Univers, le temps et l’espace, visiter, tout ça n’a aucune importance, si on le fait sans avoir une main à tenir.

Elle me regarde, sans trop savoir que répondre, j’imagine, pour elle qui pensait que sa vie allait se résumer à quelques hectares, se retrouver devant un choix infini de destinations, il y a de quoi être bien choqué.

12 : Dans ce cas, il y a qu’à mettre une destination au hasard, de toute manière, Sexy a tendance à n’en faire qu’à sa tête, et, parfois, nous amener bien loin de là où nous voudrions aller. Ça fait partie de ce qui la rend tellement cool aussi.

Elle me regarde avec des yeux de merlan frit. Je me doute qu’elle ne comprend pas tout ce que je raconte, normal, entre son intelligence d’humaine, et le décalage temporel, si j’utilise des expressions de la fin du XXème siècle, ou début du XXIème, qu’elle ne comprenne pas, elle a mille ans de retard.

12 : Cool, ça veut dire chouette, et Sexy, c’est le nom que je lui donne, ça veut dire très belle. Attention, ça va secouer un peu. Ma belle, tu pourras faire attention, nous avons une invitée qui n’a pas encore l’habitude des voyages avec toi.

Je souris, et tire une manette. Et, une fois n’est pas coutume, nous nous dématérialisons en douceur.

12 : Tu vois, quand tu veux !

A : Vous parlez avec votre vaisseau, et, il vous comprend ?

12 : Elle, c’est une fille, et oui, elle me comprend, un Tardis, ce n’est pas un simple vaisseau, c’est un être conscient, un fragment temporel incarné dans cette apparence, auquel il a été ajouté des fragments cybernétiques. Elle peut changer de forme a volonté, et a une taille exponentielle à l’infini.

Je lis dans ses yeux qu’elle a du mal à suivre, mais elle me parait quand même saisir le plus gros.

12 : Ce n’est pas grave, tu comprendras mieux avec l’expérience. Alors, où est ce que notre amie nous a déposés ? Zordias ? D’accord, en revanche, tu aurais pu nous amener un peu plus près des zones sécurisées, ici, nous sommes en pleine zone d’atmosphère toxique. Il va falloir sortir les combinaisons. Ah, c’est ça, tu as envie de la bizuter un peu, et la mettre en boite directement. Pas de soucis, Asuka est une personne brillante, et, elle se fera vite à la tenue.

Etrangement, j’ai comme une impression de déjà-vu.

Je l’invite à enfiler un scaphandre, et nous sortons du Tardis. A ce moment-là, je me fige, face à la copie de ma boite bleue, en bien plus jeune, devant laquelle se trouve mon cher ancien moi. Voilà qui explique cette curieuse impression.

Je m’approche.

12 : Oh, Bonjour Docteur ! Comment vais-je ?  Asuka, je te présente… Moi, il y a mille ans, et, tu dois te souvenir de Rose, que tu viens juste de quitter, et qui t’a déjà rencontrée, ou pas encore, en fait, j’en sais rien, et c’est ça qui est amusant avec les voyages temporels, c’est qu’on ne sait pas toujours si les événements se sont déjà produits, pas encore, bientôt, ou parfois jamais, si le temps est réécrit.

Je rigole un peu en regardant son air béat, et je commence à m’interroger sur les raisons qui nous ont fait venir ici. La dernière fois, c’était une entité qui nous avait réunis pour me redonner la flamme, mais, aujourd’hui, qu’est ce qu’il justifiait ce paradoxe ? Oh, nous verrions bien.

12 : Je suppose que nous ne sommes pas venus ici par hasard, aussi, je propose que nous allions voir ce qu’il se trame dans la cité la plus proche, c’est juste par-là, à deux heures de marche.

--- Rowenalara ---
 
Suite aux révélations du mystérieux Oracle, je dirige l’odysséus vers la planète Zordias, une planète cristalline, pour trouver des cristaux, c’est très original. J’espère juste que j’arriverai à trouver facilement ceux que je cherche dans toute cette quantité.
En chemin, je demande à l’ordinateur de bord de me briefer sur la planète.
 
« Zordias, cette planète fut formée par la cristallisation du noyau d’une planète naine, à très grande densité, un peuple draconique, les zordians, en a pris possession, il y a quelques décennies, et a créé un consortium, le groupe Novrafere. Ce groupe étudie les cristaux, tout en finançant leurs recherches via le tourisme. L’atmosphère à la surface de la planète est saturée en fréon et en dioxyde de souffre, ce qui le rend irrespirable pour la plupart des espèces vivantes, c’est pourquoi, à part quelques cités qui vivent dans des bulles protectrices à l’air filtré, la planète n’est pas habitée. Ces cités sont alimentées par des centrales qui utilisent la résonnance de ces cristaux. »
 
Je recherche ce qui correspond à la fréquence que recherche Jessie, mais l’ordinateur de bord n’a aucune information dessus. Je vais devoir faire ma petite enquête. Qu’est ce que ça tombe bien, j’ai horreur de quand les choses me tombent toutes cuites dans les mains.
 
Mon vaisseau se met en orbite autour de la planète, et je passe en mode communication.
 
R : Tour de contrôle, ici l’odysséus, matricule 0722891475, je suis ambassadrice en mission pour le gouvernement de la planète Netheria, et je demande autorisation d’atterrir.
 
Après quelques minutes, certainement le temps de vérifier mes accréditations, une voix sèche et cassante me répond dans le haut-parleur.
 
HP : Odysséus, ici le PC de sécurité de Novafere, nous vous accordons le droit de vous amarrer au quai 7, une délégation de Sophros est déjà sur place, veuillez faire attention à respecter les protocoles diplomatiques.
 
Je mets le vaisseau en mode amarrage, et je me prépare à descendre. Je vérifie bien n’avoir rien oublié, et, je m’approche de la sortie. Je remarque qu’un groupe de soldats m’attend sur le quai, lourdement armé. Autrefois, le docteur n’aurait pas aimé ça. Je me demande comment je vais négocier avec eux. Si j’avais eu un papier psychique, ça aurait été plus simple, ou pas. Je me dis qu’ici, avec un tel degré technologique, les soldats sont sans doute entrainés pour reconnaitre et ne pas se laisser prendre par le papier psychique.
 
Je sors de mon vaisseau, mains vides et bien en évidence, ce qui n’empêche pas les soldats au visage de reptiles de me mettre immédiatement en joue, ce qui m’énerve prodigieusement.
 
R : Oh, on se calme, messieurs. Comme vous voyez, je n’ai pas d’intention belliqueuse, je suis ici à la recherche de matériel dont mon peuple a besoin, et je ne vais pas essayer de vous conquérir toute seule, je ne suis pas psychopathe à ce point.
 
Une draconienne avec une armure aux liserés rouge, certainement signe d’un grade supérieur franchit le cordon dans ma direction.
 
P : Je suis Pfaxx, responsable de la sécurité ici. Veuillez déposer toutes vos armes devant vous, et mettre les mains bien en évidence.
 
Je la regarde avec un regard de défi, prête à répondre, lorsqu’une autre femme dans une sorte de robe fuseau de couleur carmin franchit le cordon.
 
?? : C’est bon, Pfaxx, laissez-la passer, je me porte garante pour elle.
 
Je suis cette femme jusqu’à un bureau en bas d’un escalier, où elle m’invite à m’assoir.
 
X : Bonjour, je suis l’ambassadrice Xernia, et je vous souhaite la bienvenue sur notre planète. Et je suis désolée pour l’accueil.
 
R : Bonjour à vous, mais qu’est ce qu’il lui arrive à votre chef de la sécurité ? Quelqu’un lui a pissé dans son café ce matin ? N’êtes vous pas une planète accueillante, normalement ?
 
X : Normalement, oui, mais, depuis quelques semaines, il se passe des choses étranges, le laboratoire 8 ne répondait plus, et, nous avons cette équipe de Sophros qui nous a été envoyée pour enquêter, mais qui semble portée disparue depuis qu’elle y est allée, et nous ne pouvons pas nous permettre perdre le mécénat de la sororité noire de cette planète. C’est pour ça que nous sommes tous sur les nerfs, à commencer par Pfaxx.
 
Je pose un disque holographique sur le bureau.
 
R : Je comprends. Je vais jouer carte sur table, nous n’avons, ni vous, ni moi, le temps de tourner autour du pot, je suis à la recherche de cristaux, dont mon peuple a besoin, et j’ai appris que je pourrais en trouver sur cette planète. Je suis prête à payer pour ça, évidemment.
 
Elle me retend le disque, puis regarde sur son ordinateur
 
X : En effet, je vois qu’il y a une étude sur des cristaux de ce genre, et les stocks que nous avons sont dans le laboratoire 8.
 
Quelle surprise !
 
X :  Je vous propose un marché, vous me paraissez redoutable, pour voyager seule ainsi. Si vous pouvez nous informer de ce qu’il se passe au labo en question, nous fermerons les yeux quand vous repartirez avec les cristaux.
 
Je lui tends la main pour conclure notre arrangement, et je lui demande la direction du laboratoire en question, ainsi que le maximum d’informations qu’elle a sur ce laboratoire.
 
--- Rose ---
 
J’enfile le scaphandre, et je me dirige vers la sortie, avec une drôle d’impression. Et, je me retrouve face à un autre Tardis, d’où sort le docteur que j’ai rencontré il y a quelques temps, avec la team Wolfy. Et, je remarque qu’il est accompagné de la jeune onna bugeisha qui nous avait accompagnés dans cette aventure. Elle méritait un voyage en Tardis, j’en conviens. Et, évidemment, la moi future n’est toujours pas là, moi qui aurait aimé la rencontrer.
 
Et, en entendant ses paroles, je comprends qu’ils viennent de nous quitter. Je me demande comment va se passer la cohabitation entre mon docteur, et mon futur docteur.
 
R : Ravie de vous revoir, docteur du futur, et Asuka. Chéri, je l’ai rencontré il y a quelques temps, au cours d’une virée avec Jenn et Zez. Je ne pouvais pas t’en parler sans te spoiler ton avenir et créer des points fixes. Mais, je ne sais pas ce qu’il nous attend, mais si j’ai deux docteurs avec moi, je suis doublement rassurée.
 
Je leur souris, et me prépare à quelques heures de marche. Heureusement que Jenny a embarqué mon frère, sinon, il aurait été saoulant, à nous demander quand est ce qu’on arrive.

Asuka répond avec de la timidité dans la voix, comme toujours.

A : J’étais en formation d’Onna Bugeisha, lorsque le destin m’a fait rencontrer le docteur et sa troupe. Nous avons traversé des choses que je n’ai pas toutes comprises, mais lorsque le docteur est venu me proposer de l’accompagner, j’ai sauté sur l’occasion de découvrir tout ça, le monde, l’univers, et tout ce qui va avec.

Je m’occupe des présentations un peu plus formellement, parce qu’Asuka a du mal à expliquer pour son époque.

12 : Asuka vient de la Terre, du Japon, peu avant le début du shogunat, autour de l’an mille, sur le calendrier occidental. Une jeune femme fort brillante qui nous a bien aidés à l’époque, et qui ne se démonte pas même quand elle est face à l’une des pires dames du temps qu’il soit.

La jeune femme me regarde, assez surprise, elle ignore ce qu’est le shogunat, ce qui est normal celui-ci ne se mettra en place qu’un demi-siècle après le moment de notre rencontre.

12 : Pourquoi créer un paradoxe ici et maintenant, je n’en n’ai aucune idée, mais nous découvrirons sans aucun doute le pourquoi du comment nous nous sommes retrouvés ici ensemble. Et, je ne sais pas pour toi, mais mon Tardis n’a montré aucune réticence à se croiser lui-même, alors que d’habitude, il faut insister pour le forcer à croiser sa ligne temporelle. Je la soupçonne de nous avoir amenés ici pour une bonne raison, et, en toute connaissance de cause.

Puis, je regarde mon jeune moi qui se met à courir partout, j’étais tellement curieux, à l’époque, et, c’était le bon temps. Je me surprends même à m’envier. Finalement, je me mets à faire un peu comme lui, à observer les alentours, à ramasser des cristaux pour les étudier, sous le regard amusé des filles.

J’en ramasse un qui traine au sol, qui a des reflets bleutés.

12 : Ce cristal est un anachoréa bleu, c’est un cristal assez commun sur cette planète, certains lui prêtent des vertus thérapeutiques, apparemment, ça soignerait les rhumatismes, et certaines maladies. Mais c’est uniquement de la légende, ça n’a aucune réalité, les humains croient décidément tout ce qu’il est possible de leur faire croire.

Asuka me regarde un peu choquée, elle n’a pas encore l’habitude de me voir dévaloriser sa race, mais, à part quelques-uns qui ont réussi à gagner mon estime, la plupart des terriens me paraissent être de vrais boulets, des jouvencelles en détresse, des naïfs qui tombent dans tous les pièges que les autres races peuvent leur tendre.

Puis, j’éclate de rire devant son attitude un peu jalouse de lui-même.

12 : Non, je ne me suis par fait d’infidélités à moi-même. Rose est une femme brillante qui ne mérite pas de se faire draguer par le premier docteur venu, même si c’est une version améliorée. Et puis, très cher, avec Jenny dans les parages, si j’avais tenté de séduire Rose, je crois que ça serait notre visage d’après qui se tiendrait ici. Quelle que soit l’époque, entre Rose et Jenny, ce sera une relation indéfectible.

Je regarde Rose avec un petit clin d’œil, au moins, elle sera fixée sur sa relation avec sa meilleure amie, elle ne se la fera pas piquer, comme elle a pu le craindre par moments, avec sa tendance à la jalousie.
Puis nous arrivons en vue du dôme, et je me rappelle de mes idées saugrenues d’autrefois.

12 : Et, dire que, par le passé, nous avons voulu terraformer cette planète, alors que les habitants sont venus ici spécialement pour miner et exploiter les cristaux. Je peux avoir de drôles d’idées, parfois. Le docteur dans ses œuvres. Regardez, ici, les modules d’assainissement de l’air des dômes absorbent le dioxyde de souffre de l’atmosphère, et le convertissent en dioxygène. Ca a l’avantage de permettre de les alimenter en air respirable dans les villes, sans avoir besoin d’aide extérieure, en revanche, comme vous le voyez, le souffre est rejeté, il se mélange avec les cristaux, qui l’absorbent en trop grande quantité, et finissent par se flétrir. Si la population de la planète augmente, le taux de régénération des cristaux ne compensera plus la perte due à la sulfurisation des sols, et, un jour, cette planète redeviendra une planète morte, on verra bien avec le temps, son destin n’est pas écrit, pas encore.

A : C’est si joli, ici, si vous pouvez protéger ces lieux, ce serait vraiment bien.

Je remarque son visage émerveillé derrière la vitre du scaphandre. Puis, je m’amuse à la regarder à côté de Rose, en me disant qu’elles portaient peut-être la même combinaison avec des siècles d’intervalle. Et, mon jeune moi fit une remarque sur les minions, qui me rappela de vagues souvenirs.

Puis, je m’avançai vers le dôme.

12 : Il y a plusieurs possibilités pour entrer, je pense, soit on toque à l’entrée principale, et on négocie avec les vigiles, soit on passe par le conduit de conversion d’air, ce qui me pârait dangereux, quand même. Sinon, il y a l’entrée de service, là bas, qui ne me parait pas très surveillée. Qu’est ce que j’en pense, cher moi ? Et vous les filles, quel est votre avis là-dessus ?

J’essaie d’inclure tout le monde à ma réflexion. Je ne sais pas pourquoi, j’ai une drôle d’impression en regardant la cité qui se dresse en face de nous.

Mais, je ne suis pas du genre à ne pas laisser ma curiosité ne pas prendre le dessus, quel docteur serais-je si je reculais ?

--- Rowenalara ---
 
Nous marchons dans le couloir, et cette personne, Xernia, m’explique le peu qu’elle sait.
 
X : Le laboratoire huit est un centre de recherche très spécifique. Pour vous expliquer grosso modo, le système d’aération de nos villes rejette une grande quantité de soufre dans le sol de la planète autour, ce qui a des effets pervers. En premier lieu, les cristaux deviennent inutilisables, ils deviennent amorphes, et prennent une texture de silice, ensuite, ce phénomène se répercute de plus en plus dans la profondeur, ce qui affecte nos forages, et, rend les fondations de la ville instable. Dans ce laboratoire, ils recherchent un moyen d’éviter ça, en modifiant la fréquence de résonnance des cristaux. Mais nous avons également une grande partie du laboratoire qui est mis à disposition de nos financeurs. Ce qui était le cas, ces derniers temps. Et la délégation qui est arrivée avant vous, devait contrôler le résultat des recherches qui se déroulaient là haut.
 
R : Les recherches que font vos mécènes, elles sont de quel ordre ? Biologique, technologique, ou autre ? Parce que je ne voudrais pas découvrir qu’on y conçoit une nouvelle génération de cybermen, j’en serais fort contrariée.
 
X : Il est contractuellement interdit à l’usage de nos laboratoires de travailler sur des intelligences artificielles, ou de concevoir des êtres vivants. Nous de voudrions pas entrer en conflit avec les règles de la proclamation des ombres.
 
R : En effet, article 29.8, il est interdit, sous peine de bannissement, de concevoir un golem. Je connais leurs règles, même si mon peuple n’a signé aucune charte avec eux, et n’entre pas dans leur juridiction. Ce qui m’arrange bien, ça me permet de rester en dehors des radars de beaucoup de monde que je souhaite éviter.
 
X : Et je peux savoir qui est ce peuple mystérieux dont vous faites partie ?
 
Je la regarde avec un air énigmatique.
 
R : C’est un peu compliqué à expliquer, et, si je révèle qui nous sommes, il n’y aura plus de mystère, non ? Mais pour résumer la situation, nous sommes un peuple qui souhaite vivre dans la paix, et c’est pour ça que nous vivons cachés. Mais, revenons à notre sujet. Que s’est t’il passé, plus précisément.
 
Elle profite que nous soyons dans un ascenseur pour pianoter sur le bracelet ordinateur qu’elle porte à son avant-bras.
 
X : Si je regarde les manifestes, un premier groupe est monté avec du matériel, la semaine dernière. Puis, les livreurs sont partis. Peu d’interactions avec le labo après ça. Juste que nous avons remarqué des utilisations inhabituelles du réseau électrique. Le service les a contactés, et n’a pas eu de réponse. Nous avons envoyé quelques gardes contrôler, ils nous ont envoyé un signal radio pour nous dire que tout était OK, et, quand ils ont voulu revenir, les conduits hypervitesse qui permettent d’y acceder sont tombés en panne. Et, depuis, c’est le grand silence.
 
R : Et les enquêteurs, ils sont bloqués ici ?
 
X : Non, ils ont pris un véhicule, et ils y sont allés par la route. C’est long et fastidieux, mais, actuellement, c’est la seule possibilité de l’alternative qui soit viable. Pour éviter les espions, nos labos ont des protections anti-téléportation, et des boucliers de technologie très avancée, la voie des airs n’est donc pas envisageable.
 
R : Et voilà, on arrive toujours au même problème. On se protège tellement des intrusions, que le jour où on a besoin d’entrer, on ne peut plus.
 
X : C’est exactement ça.
 
R : Je suppose qu’il va falloir que je passe par la route. Ou vous avez une idée pour utiliser ces conduits ?
 
X : Malheureusement, il semblerait que les conduits aient été bouchés par quelque chose, et ce n’est pas envisageable de les libérer sans matériel adéquat. Et ce matériel ne nous sera apporté que d’ici deux semaines.
 
R : Ok, alors, je monte là haut par la route, j’identifie votre problème, et je le règle si je peux, je désactive votre bouclier, et je téléporte les cristaux dont j’ai besoin sur mon vaisseau. Je vous appelle pour faire un topo et nous devenons de bonnes copines.
 
X : C’est un peu ça, l’idée.
 
Nous finissons par arriver dans une sorte de garage, où elle me désigne un véhicule léger.
 
X : Je vous aurais bien accompagnée, mais, je crains de ne pas être la personne idoine.
 
R : Pas de soucis, j’ai l’habitude d’agir seule, lorsque que je n’ai pas mes coéquipiers autour de moi. D’ailleurs, s’ils viennent, ils s’appellent Biggs Tenloss et Wedge Deadlake, vous pouvez leur demander de me rejoindre.
 
J’ouvre mon sac et j’enfile une cape spéciale. Mise au point dans des matériaux ultra légers, elle a la propriété de me prémunir de tout type de scan, sonique compris. En plus, avec le logo de mon équipe brodé dans le dos, une tête de loup avec une tige d’œil de Dalek brisée dans la gueule.
 
Puis, je monte dans le véhicule, et le fais avancer en direction du sas de sortie.
 
--- Rose ---
 
Mon docteur me demande ce qu’on a fait de beau, et je pense que ça va l’amuser.
 
R : Nous étions parties en vadrouille, avec Wolfy, pour une journée détente, alors que tu voulais bricoler les boucliers du Tardis, si je me rappelle bien. Et, nous avons eu un petit accrochage, Boom entre Sexy et Wolfy, avec du recul, je me demande bien si ces deux là ne nous l’ont pas fait exprès. En tout cas nous nous sommes retrouvés à l’époque du japon féodal, à la poursuite du chef d’une bande de brigands, qui s’est avéré être une grosse psychopathe de ton peuple appelée la Rani. Nous lui avons mis ses plans au tapis, ce qui l’a bien énervée, et nous nous sommes quittés. Un bon moment. Je me rappelle Zez « Excusez-moi, je cherchais à consulter mes mails, et j’ai mis la pagaille dans votre expérience ». Et non, mon docteur, c’est toi que je préfère, à mon époque, en tout cas, lui, je le laisse à la Rose que je deviendrai. Je ne vais pas lui faire de coup tordu non plus.
 
Seconde rencontre avec lui, et seconde fois que je le trouvais sans moi, ça m’inquiétait un peu. Même si, la dernière fois, il m’avait dit que j’étais juste en train de vadrouiller de mon côté, et que je comprenais que cette rencontre se faisait dans la foulée de la précédente. Mais j’espérais me faire de fausses idées, quand je le voyais ne pas trop oser me regarder en face également. J’avais peur qu’il ne me cache des choses sur mon avenir, des choses douloureuses pour nous deux.
 
Finalement, nous arrivons en face d’un dôme, dans une sorte de poussière magnétique jaunâtre, bien collante, et, comme le fait remarquer le docteur du futur, nous avons plusieurs solutions pour entrer. Laquelle choisir ?
 
R : Moi, mais ça n’engage que moi, je tenterais l’entrée principale. Tout simplement parce que si on entre en fraude, on aura plus de mal à demander des renseignements, étant donné que nous ne serons pas sensés être là. Alors que si nous sommes des visiteurs enregistrés, tout le monde trouvera normal que nous soyons là.
 
Je me demande si j’ai dit une bêtise, mais, vu qu’il voulait une opinion, j’ai donné la mienne.

D’accord, tout le monde se rallie rapidement à l’opinion de Rose, je me trouve un peu déçu, moi aussi, je serais bien passé par l’entrée de service. Mais, je ne vais pas faire ma mauvaise tête, surtout que de me revoir, à cette époque tant regrettée, ça me réchauffe le cœur.

Je regarde les niveaux d’oxygène dans les bonbonnes, et me rends compte qu’il ne reste plus tant que ça, une demi-heure à tout casser. Il nous fait nous presser un peu. Puis, je remarque un vaisseau en train d’accoster, un seul ? Sur ces sites touristiques, il aurait dû y en avoir des dizaines. Ca m’interpelle. Mais, je me dis que nous serons fixés lors de la visite. Et nous arrivons devant les grandes portes d’accès, fermées, évidemment.

J’appuie sur l’interphone, mais personne ne répond, même en insistant, alors, je sors mon sonique, et je vais pour tenter de forcer la porte, après avoir vérifié qu’il n’y avait pas de moyen de l’ouvrir normalement. Mais il n’y a même pas de poignée. Ah, quand ce ne sont pas des humains, ce sont des draconiens, qui utilisent des moyens tordus pour nous gêner. Et, au moment où je pointe mon sonique vers la porte, Asuka m’interrompt, et nous fait remarquer qu’il y a des armes défensives braquées dessus. Et que, si nous ouvrons sans autorisation, il y a de très fortes probabilités que ces horreurs ne nous découpent en petits dés de jambon de docteur fumé. Et, passer au saloir ne me dit rien du tout.

12 : Mais pourquoi faut-il toujours que tout le monde mette des armes partout, comme si oblitérer autrui était la seule façon de faire ? Mais, au moins, on a essayé. Mais il nous reste toujours la possibilité de passer par l’entrée secondaire, ça devrait être un peu moins complexe, et, il ne nous reste plus trop de temps pour nous y rendre, vu le niveau des bonbonnes d’air que nous avons.

Je n’avais pas précisé que je n’avais jamais ouvert la mienne, et qu’elle était pleinement rechargée, je me contentais d’un petit chewing-gum spécial qui me permettait de respirer dans cet environnement, à condition de réduire au maximum la fréquence de mes inspirations. En cas de problème, cette réserve pourra toujours servir. Je me demande si mon jeune moi a eu la même idée. Et, je m’interroge aussi, les capacités de Rose la protègeraient-elles dans cet environnement, mais, je préfère ne pas avoir à faire l’expérience, elle n’est pas sensée disparaitre ici, et le paradoxe serait trop insurmontable si c’était le cas.

Nous nous mettons à marcher en direction de la porte annexe, qui, elle, a un système de détection de cartes magnétiques. Et, il est très facile à mon tournevis sonique de pirater ces machines-là, et après quelques cliquetis, les portes s’ouvrent. Nous entrons dans le sas, et la pressurisation se fait. Je regarde Asuka, qui me parait très pâle. Je scanne rapidement sa bouteille pour me rendre compte qu’elle est vide, et, compte tenu de son état, je dirais depuis quelques minutes.

12 : Ne me dis pas que tu ne nous as pas prévenus que tu n’avais plus d’air !

Elle me répond en reprenant son souffle, en parlant péniblement.

A : Je ne voulais pas user de mes dernières ressources pour parler, surtout si c’était en vain, je n’allais pas prendre de l’air à quelqu’un à qui il en restait si peu. En plus, nous étions presque arrivés.

Je reste pantois devant tant d’abnégation, le code des bushi, c’est quand même autre chose.

12 : Si tu voyages avec moi, il faut que tu me fasses confiance, j’ai souvent un plan de secours, et, là, j’en avais un, ma bouteille était encore pleine. N’hésite pas à me parler de tes problèmes, je t’aiderai toujours au mieux de mes possibilités. Sommes-nous d’accord ?

Je la vois qui acquiesce en reprenant des couleurs, mais je l’aide quand même à s’assoir un peu, et je sors de ma poche un petit bonbon magique de ma tantine. Et je lui fais avaler, ça purgera le souffre qu’elle a pu ingurgiter. Et, je la laisse récupérer un peu, en attendant que le sas finisse la décontamination, et nous libère dans le complexe touristique, où nous devrions passer inaperçus.

Je jongle un peu avec mon tournevis sonique, en réfléchissant silencieusement.

12 : Qu’est ce qu’il doit bien se passer de l’autre côté de ce sas ? Que personne ne réponde à la porte principale m’a interpellé. C’est calme, trop calme, et je n’aime pas quand c’est calme ! Surtout pour un lieu touristique.

Asuka a bien repris des forces, et elle se lève.

A : Docteur, j’ai une petite question. Tout à l’heure, en parlant de mon pays, vous du passé avez employé le mot samouraï, ça veut dire quoi ?

Je regarde mon jeune moi gaffeur, avec un regard où se mêlent amusement et sévérité. Mais ces paroles n’ont aucune conséquence grave, après tout, je lui ferai visiter le Japon bien après son ère, le visage qu’elle aura en visitant le Tokio de l’an 3000, ce sera quelque chose, je pense.

12 : C’est le nom que prendront les adeptes du code bushido un demi-siècle plus loin dans le temps, lorsque la hiérarchie changera, et que le japon atteindra une ère qu’on appellera le shogunat.

Je me dis que, sans notre rencontre, et, vue l’espérance de vie des guerriers bushi de l’époque, elle n’aurait pas vécu jusqu’à plus de soixante dix ans, et n’aurait pas connu les débuts de cette ère. Mais, maintenant, ça vie va changer, et elle pourra découvrir tout ce qu’elle souhaite découvrir. Et, à ce moment-là, les portes du sas s’ouvrent, et nous pouvons accéder au complexe.

--- Rowenalara ---
 
Le portail s’ouvre, bien trop lentement à mon goût. Et, finalement, les lumières vertes s’allument, et, je peux mettre les moteurs en route. Un son d’appel d’air m’indique que l’isolation de la cabine est effectuée, puis je sens le véhicule qui avance. Je tourne la tête, et lève le pouce en direction de Xernia. Je me demande quand même pourquoi elle m’a fait aussi vite confiance, quelqu’un avait dû l’avertir de ma visite, et cette personne ne pouvait qu’être l’Oracle.
 
Je m’interroge sur les intérêts de celui-ci, à quel jeu joue-t-il, et qui est-il. Des questions auxquelles je devrais trouver des réponses, à un moment où l’autre, car, si faire confiance à quelqu’un qu’on croit connaitre, c’est s’exposer à de graves désillusions, alors que dire de se fier à quelqu’un dont on ne connait ni la race, ni les motivations ? Mais, pour le moment, il m’a montré que ses informations étaient fiables, et, celle-ci ne fait pas exception à la règle, les cristaux sont dans ce labo, ça m’a été confirmé par Xernia.
 
Avec la vitesse du véhicule, la lumière sur la route cristalline fait danser des milliers de petits arc-en-ciels, et je me dis que celle que j’étais autrefois aurait adoré le spectacle, surtout si elle avait eu la main de celui qui était tout pour elle à tenir. Mais celle que je suis devenue a perdu cette faculté à s’émerveiller, et je me demande si cette capacité me reviendra un jour. Est-ce que l’Archange pourra faire quelque chose pour moi, pour m’aider à continuer, je veux y croire.
 
Le cuir noir de mon gant saisit la manette des gaz, et accélère l’allure. Je franchis un premier virage, traverse un pont, et continue une bonne dizaine de minutes sur cette route, lorsque mon communicateur se met en route.
 
B : Rowe, ici Biggs, Wedge et moi sommes arrivés aussi vite que nous le pouvions, nous sommes en approche. Demandons autorisation de nous poser ?
 
R : Négatif, Biggs, vous ne pouvez pas atterrir où je vais, et ça sera compliqué que vous me rattrapiez, je préconise que vous restiez en stationnaire au-dessus de ma position, je désactiverai le bouclier dès que possible, et donnerai des instructions, selon ce que je trouve là-haut. En plus, les téléporteurs de l’Eldarion seront une bonne aide pour récupérer les cristaux.
 
B : Très bien, mais sois prudente. Les skaldes ont besoin de toi ! Que la lumière guide tes pas vers le triomphe !
 
R : Merci, qu’elle vous guide, vous aussi !
 
Je coupe la communication, et fais un petit sourire. Ces deux là sont de sacrés numéros, toujours inséparables, depuis que nous nous connaissons, tels des frères, ils ne font jamais rien l’un sans l’autre. Je regrette juste qu’ils me donnent une importance qui n’est pas la mienne, comme trop de skaldes, ils me voient comme une sorte de déesse, rôle que j’ai toujours refusé. C’est également pour ça que, même si je me permets un conseil, parfois, je n’ai jamais souhaité rejoindre le conseil de Netheria.
 
Je laisse échapper un juron.
 
R : Je ne suis pas comme… Lui… Je ne me prendrai jamais pour une divinité.
 
Je me souviens du choc que j’ai ressenti quand j’ai appris d’où je venais, il y a tellement de siècles, maintenant. J’ai appris à vivre avec ça, malgré que je ressente, de temps en temps, une gêne, à chaque fois que les circonstances me ramènent à ses actes.
 
Je franchis un nouveau pont, qui m’amène à une grande côte, que ce petit véhicule commence à escalader. Je sens qu’il force un peu, aussi, je tire sur une manette pour baisser la vitesse, en échange de plus de puissance. Et, afin de le booster un peu, je sors mon vieux tournevis sonique, mon plus ancien compagnon de route, et je reconfigure la cartographie du moteur pour l’optimiser pour l’ascension. Le bruit du réacteur devient plus fluide, et je prends ça pour un remerciement de sa part.
 
Je remets le tournevis dans le holster que j’ai installé sous ma veste spécialement pour le recevoir, et je repars dans mes pensées, laissant le pilote automatique se mettre en route, et faire le plus gros du travail. J’apprécie ce petit moment de solitude dans le véhicule. Personne pour me parler, pour me solliciter. Je regarde à l’extérieur, et comme souvent, je distingue son visage qui me regarde en souriant, et qui disparait, tel un fantôme.
 
Puis, le véhicule arrive au sommet de la colline, et s’engouffre dans une sorte de tunnel. Et, quelques secondes après, il s’immobilise devant un grand portail. J’attends qu’il s’ouvre, et je finis par pénétrer dans l’antichambre du laboratoire.
 
Je me gare, laisse l’étanchéité se couper, et, sitôt les verrous magnétiques désactivés, je fais coulisser les portes, et descends promptement.
 
R : Merci pour la balade, petite voiture.
 
Je n’ai pas de réponse, mais j’ai pris l’habitude de remercier mes moyens de locomotion comme s’ils étaient dotés d’une âme à l’instar d’un Tardis. Je vérifie que l’arme que j’ai sur moi soit facilement accessible, et je me dirige vers la porte d’entrée du laboratoire, qui m’a l’air d’être un sacré dédale.
 
--- Rose ---
 
Finalement, ma proposition se révèle n’être qu’un coup d’épée dans l’eau, mais, je me sens touchée que ma proposition ait été écoutée, une fois n’est pas coutume. Et nous nous précipitons au milieu de cette poussière, en direction de la porte de service. J’essaie de limiter au maximum mes respirations pour économiser les réserves d’oxygène. Et, nous arrivons devant la porte de service, porte que le vieil homme ouvre avec une grande dextérité.
 
Il était temps, je remarque que la jeune japonaise commence à vaciller. Ses réserves d’air doivent être épuisées. Le docteur lui fait quelques remontrances de ne pas l’avoir signalé. Et, je sens dans le ton de sa voix qu’il parait blasé de perdre des compagnons de route. Puis, je l’entends maugréer au sujet de l’atmosphère qui règne ici. En effet, si c’est une zone touristique, nous devons être arrivés complètement hors saison.
 
Puis, après que le docteur ait donné quelques cours d’histoire à venir à Asuka sur le devenir de son peuple, les portes s’ouvrent.
 
Nous nous précipitons dehors, pour nous retrouver en face d’un groupe d’hommes en armes qui nous braquent. Je remarque une similitude entre eux et les siluriens, tels Pretty, si ce n’est que la couleur d’écailles de ceux-ci tend beaucoup plus vers un marron bleuté, alors que sur Terre, les siluriens ont des écailles plutôt vertes.
 
Le leader de ce groupe s’avance vers nous, prenant un ton menaçant, et une voix un peu sifflante des plus désagréables.
 
L : Qui êtes-vous, que faites-vous ici, et comment êtes-vous entrés ? Cette zone est fermée pour cause de travaux, et d’inspections. Justifiez les raisons de votre intrusion.
 
Je reste discrète en me disant que pour les baratiner, deux docteurs, ça devrait bien le faire. Je regarde Asuka, qui semble aller beaucoup mieux, puis les docteurs, alternativement, en me demandant lequel allait prendre la parole le premier. En tout cas, les braquer avec des armes, ce n’est pas la meilleure idée que ces draconiens puissent avoir eu de leur journée.

Je marque un petit sourire en entendant la discussion au sujet du soldat Clark. Moi, je ne lui aurais pas laissé le choix. Ca aurait été « je n’ai pas le temps de mémoriser votre nom, alors, vous serez Simon », j’ai appris à plus m’imposer avec les régénérations.

Puis, alors que nous nous dirigeons vers le PC de la société, je m’avance discrètement vers mon jeune moi.

12 : Pourquoi c’est moi qui joue les méchants ? J’ai l’air agressif ? Ce sont mes sourcils d’attaque, c’est ça ? Il ne faut pas de se fier aux apparences, la jeune femme qui m’accompagne, elle a l’air toute frêle, comme ça, mais elle est presque aussi à craindre que Jenny. La Rani lui a tiré dessus au blaster, et, avec un simple sabre, elle lui a réexpédié son tir avec précision directement dans l’arme. J’ai adoré voir la tête de cette folle, à la limite de l’hystérie.

Je jette un petit regard en coin en direction d’Asuka, qui semble subjuguée par les lieux. Elle qui ne connaissait que les villages rudimentaires du premier millénaire terrien, elle doit se demander où elle est tombée. Puis, Simon/Clark finit par s’arrêter devant une porte translucide, et met son badge dans le lecteur. Il se tourne ensuite vers nous.

C : Je ne suis pas au courant de grand-chose, nous avons une alerte en cours, le tourisme est suspendu pour ce site, jusqu’à nouvel ordre, et la cité est sous loi martiale. Il doit se passer quelque chose de plutôt grave, mais nous ignorons quoi. Les sphères dirigeantes vous en diront certainement bien plus que nous.

12 : Merci Simon !

C : Mais je vous dis que je m’appelle Clark !

12 : Ecoutez, vous savez combien de personnes je croise dans la journée ? Vous pensez que j’ai le temps et l’envie de mémoriser le patronyme de chacun ? Alors, si je décide que vous vous appelez Simon, vous vous appelez Simon, et vous avez de la chance, mon jeune ami aurait pu vous appeler Godzilla.

Je regarde les yeux du draconien devenir tout vitreux, et ses écailles se hérisser, signe d’une grande émotion. Je fais souvent ça, il doit avoir envie de me mettre une grande tarte, mais comme il ignore qui je suis, il va s’en abstenir. Je me demande d’ailleurs ce que le papier psychique lui a montré.

Nous entrons dans les locaux, et nous asseyons dans une sorte de salle d’attente. Pendant ce temps, j’en profite pour expliquer à ma jeune amie ce que veut dire Godzilla. Et ce n’est pas des plus faciles, vu qu’elle vient d’une époque où les loisirs sont rares, et la science fiction est encore loin. De plus, ils ont encore une grande mythologie, et elle a du mal à comprendre pourquoi on a besoin d’inventer des monstres imaginaires, alors qu’il en existe de véritables prêts à nous faire du mal un peu partout dans le monde.

C’est alors que la porte principale s’ouvre, et une femme en tenue militaire nous demande d’entrer, ce que nous faisons, et nous nous retrouvons dans une sorte de grand bureau, au fond duquel se trouve une dame en robe rouge. Elle se lève pour nous accueillir, et nous fait signe de nous assoir. La fille en tenue militaire prend place sur le côté du bureau, la main ostensiblement sur la crosse de son arme, décidément, qu’est ce que les êtres vivants ont besoin de toujours se montrer agressifs, de jouer à celui qui a la plus grosse puissance de feu ?

X : Bonjour, je suis Xernia, la superintendante de la station, et voici Pfaxx, la chef de la sécurité. On m’a informé que vous étiez rentrés par effraction sur une entrée de service. Puis je savoir pourquoi ?

12 : Pour nous présenter, je suis le docteur, le méchant docteur, voici le jeune docteur, celui qui est plus gentil, son épouse, Rose, et Asuka. Nous étions perdus dans le no man’s land là dehors, au milieu de tout ces rejets sulfurisés, à propos, vous comptez faire quelque chose pour la pollution ? Comme personne ne répondait sur le communicateur de la porte principale, nous avons étés obligés de forcer une entrée, c’était ça, ou rester à s’asphyxier dehors, reconnaissais que ça aurait été ballot !

X : Pfaxx, comment se fait-il que personne ne surveille l’entrée principale ? Ne sommes-nous pas censés être en alerte ?

La militaire la regarde d’un air penaud.

P : Je vais aller me renseigner, ce n’est pas normal, en effet. Mais, comme la menace semble venir du laboratoire 8, je pense que la surveillance se concentre sur l’intérieur…

Xernia la coupe sèchement !

X : Je n’ai pas votre expérience militaire, mais si quelqu’un veut faire diversion, et que ce qu’il se passe là bas n’est là que pour nous occuper, que se serait-t-il passé si, au lieu de cette petite équipe, nous avions eu une troupe qui était passée en force ?

P : Euh, c’est-à-dire que… Je vais aller remédier à tout ça sur le champ.

La militaire se lève brutalement, et se précipite, l’air en colère, je plains ce pauvre Simon qui risque de se prendre cette furie sur le râble.

X : Quant à vous, je ne sais pas que penser, on a eu des évènements fâcheux, et vous arrivez à ce moment-là, j’ai du mal avec les coïncidences. Cependant, je ne peux pas vous rejeter dans le désert cristallin. Aussi, je vais vous faire réserver des chambres à l’hôtel au bout de la rue, et vous serez nos invités jusqu’à la fin de cette affaire. C’est la meilleure solution, à mon sens.

Elle appuie sur un bouton, et Simon entre, l’air un peu penaud.

X : Clark, merci de les amener à l’hôtel Zbluggozzkf, et de veiller à leur confort.

Nous nous levons, et quittons les lieux, pour traverser une sorte d’avenue qui amène à un hôtel cossu. Nous finissons par nous retrouver entre nous. Je m’amuse à observer Asuka qui semble étonnée par le confort de la chambre, et le moelleux du lit. Sa candeur me tire un rictus d’amusement.

12 : Je ne sais pas vous, mais, moi, je serais bien partant pour aller faire un tour dans ce laboratoire. Je n’ai pas envie de m’encroûter ici.

--- Rowanalara ---
 
Je traverse le parking, en faisant très attention aux environnements. Je sens que quelque chose n’est pas normal, puis j’arrive devant la porte d’accès. J’enfile un masque spécial pour qu’on ne puisse reconnaitre mon visage, une sorte d’évolution du papier psychique en version vêtement. Les gens dans cet environnement verront ainsi une draconienne, et non celle que je suis en réalité. Une skalde, ça ferait un peu désordre. Puis, je mets ma capuche pour passer inaperçue aux scanners.
 
Je franchis la porte pour me retrouver face à un lecteur rétinien. Je glisse une main sous la cape pour prendre mon sonique, lorsqu’un couple en blouse blanche surgit derrière moi. Je les vois s’approcher de la porte et leur dis bonjour. Ils me répondent à peine et se dirigent vers l’accès. Lorsque l’un des deux ouvre la porte, je me glisse à leur suite, l’air de rien. Décidément, ils croient leur sécurité à toute épreuve, alors qu’en réalité, on entre dans les locaux comme dans un moulin.
 
Je laisse les deux scientifiques s’éloigner, d’un pas synchronisé, et je me glisse dans la première salle que je trouve. Et, je commence à fureter, à la recherche d’informations, évidemment, pour désactiver le bouclier et permettre à mes compagnons de me rejoindre, il va me falloir aller convaincre une intelligence artificielle qui est, bien évidemment, de l’autre côté du complexe, dans le centre de maintenance et de surveillance. Je ressors de la pièce, et me dirige vers le couloir que j’ai remarqué sur le plan, mais, il y a beaucoup de monde, ainsi qu’un accès protégé par un scanner rétinien. Cette fois ci, il ne me sera pas possible de passer comme je l’avais fait plus tôt.
Je pénètre dans un laboratoire, en quète de plus d’informations, et je découvre que dans les laboratoires de la périphérie, tout semble laissé à l’abandon. Je me demande si c’est le cas depuis longtemps. Ca m’arrange, cependant, puisque je remarque une trappe d’aération un peu plus haut.
 
Je grimpe sur la paillasse, et je saute dans sa direction, en m’agrippant d’une main, de l’autre, j’utilise mon tournevis sonique pour dévisser les attaches de la grille. Cette action m’amuse. C’est tellement rare qu’un tournevis sonique serve véritablement de tournevis. Puis, je me laisse agilement retomber pour attraper la grille avant qu’elle ne chute au sol et ne fasse un raffut qui aurait interpellé tout le monde à la ronde. Puis, je glisse cette grille derrière une armoire, qu’elle n’attire pas l’attention. Je me hisse dans le conduit, et me mets à ramper à l’intérieur. C’est quand même bien plus étroit que dans les films.
 
Je progresse pendant une grosse dizaine de minutes, avant de me trouver devant une grille qui donne sur un autre laboratoire, où, de nombreuses personnes oeuvrent dans un grand silence, je me dis que c’est quand même quelque chose un laboratoire scientifique qui travaille à plein régime.
 
Mais quelque chose me parait suspect, quand même. Et, pourquoi personne ne semble se préoccuper du fait que l’accès au labo soit condamné, et qu’ils n’aient pas quitté les lieux depuis des jours ? Je veux bien que le travail soit prenant, mais quand même !
 
Je continue dans les lieux, et je finis par arriver près d’une issue qui donne dans une sorte de cagibi de concierge. Ca m’ira très bien pour sortir. Je dévisse donc la grille, et je descends dans le local.
 
Tout ceci me donne une idée. Je me prépare un chariot avec du nécessaire de nettoyage, en me disant que dans toute entreprise, personne ne fait jamais véritablement attention à la personne chargée du ménage.
 
Je finis par sortir, en poussant ce chariot, tranquillement, et, avec beaucoup d’aplomb. Puis, lorsque j’aperçois un groupe de gardes, je me glisse dans le premier bureau que je vois, et, je fais mine d’y passer le plumeau. J’en profite aussi pour regarder si je vois des choses intéressantes dans les documents qui sont éparpillés sur la surface de travail. Malheureusement, rien ne me donne la moindre indication.
 
Je reprends mon chariot, et je repars dans le couloir, en visitant différentes pièces, tout en avançant vers le centre de contrôle.
 
--- Rose ---
 
J’écoute les différents protagonistes s’en prendre à ce pauvre soldat qui n’en mène pas large, et qui passe même pour ridicule au regard de ses hommes. J’en ai de la peine pour lui.
 
R : Moi, j’aime bien Clark, je trouve ça sympa comme nom, ça me fait penser à un héros de mon enfance, Clark Kent, alias Superman. Un peu comme le docteur, il vient de l’espace pour sauver la Terre. A ceci près que le docteur utilise son intelligence, alors que Superman repose uniquement sur des super pouvoirs.
 
Le soldat me regarde d’un air étrange, je ne connais pas assez cette race pour pouvoir interpréter leurs émotions. Et nous continuons la route, tandis que les deux docteurs parlent à voix basse. Et, je décide de me la jouer un peu indiscrète. Profitant que les docteurs ne soient pas là pour écouter, je m’approche discrètement d’Asuka.
 
R : Il vous a parlé de moi, enfin de mon moi futur, si vous devez la rencontrer, où elle est, ce que je deviens, et que l’avenir me réserve ?
 
A : Non, désolée, après vous avoir quittés, il m’a montré ma planète depuis la lune et on est arrivé directement ici. Je n’ai pas eu le temps d’en savoir plus, et, sauf votre respect, vous n’êtes pas la priorité des choses que j’ai envie de découvrir.
 
Sa réponse m’embête quelques peu. Mais, bon, je la comprends aussi. Si une ancienne compagne était venue m’interroger sur son avenir alors que je venais juste de rencontrer mister grandes oreilles, j’aurais eu une réaction similaire.
 
Et nous nous retrouvons dans le bureau de cette Xernia, qui se met à me dévisager étrangement, je me demande bien pourquoi. Mais, une fois que le docteur m’a présentée, elle semble se désintéresser de moi. Je souris à la remarque sur le bon et le mauvais docteur, et les choses s’enchainent rapidement. Nous finissons dans une chambre d’hôtel qui ressemble plus à une prison dorée, une sorte d’assignation à résidence. Et ça ne me plait pas, aussi, dès lors que le docteur propose de se carapater ailleurs, je saute sur l’occasion.
 
R : Une idée pour leur fausser compagnie ?
 
Je regarde par la fenètre, en plus de Clark/Simon dans le couloir avec son commando, nous avons aussi des patrouilles dans la rue en bas.
Asuka vient me rejoindre à la fenètre.
 
A : Vous pensez que le câble là bas est solide ?
 
Elle désigne une sorte de fil téléphonique qui relie notre hôtel au toit d’une bâtisse voisine. Ca pourrait être un bon moyen de s’évader, mais comment l’atteindre depuis notre position, il est à deux bons mètres de notre fenètre ?
Mais cette interrogation trouve vite une réponse. Avant même que l’ai le temps de comprendre, le rideau est découpé et tressé en une solide corde, et avec le pied d’une lampe recyclé en crochet, elle monte un grappin de fortune.
 
A : Docteur, pouvez vous consolider ceci avec votre appareil magique ? Ca fait partie de la formation des Bushi de savoir utiliser l'environnement pour se tirer des situations délicates.

Je dois tirer une sacrée tête devant une telle démonstration.

Après avoir passer mes nerfs sur Simon / Clark, mon moi futur me demander pourquoi il devait endosser le rôle du méchant, a vrai dire je n’y avais pas trop réfléchi c’était sortie tout seul, mais en le regardant bien c’est peut-être inconsciemment à cause de son visage au traits si dur et au sourcils vivant ! d’ailleurs maintenant que j’y pensais … ou avais-je vu se visage ?? et pourquoi était-il le mien plus tard ? … une question que je devrais lui poser plus tard … Je tournais mon regard vers lui avec un sourire taquin

" je dois dire qu’on a fait fort niveau sourcil en effet ! je ne sais pas trop pourquoi ! c’est sortie tout seul, un peu comme une évidence ! je ne peux pas être le méchant avec mon visage d’ange enfin ! quant à Asuka, je ne doute pas qu’elle soit de la même trempe que toutes celles qui nous suivent finalement ! seulement elle est bien trop belle pour que je lui fasse ça ! haha !! »"

Ah ce que j’avais envie de rire ! mais je me retenais car se ne serais pas très sérieux devant tous ces soldats à qui je venais de faire la leçon ! puis Clark fini par nous expliquer ce qu’il savait sur la situation de la ville, pas grand-chose cela dit mais au moins il avait répondu à la question ! mon double le remercia tout en l’irritant grandement avec notre petite tendance à changer le nom des gens pour ne pas se prendre la tête à les retenir ! sa se voyait, il lui aurait bien mis son poing dans la figure ! mais trop de questions sur son identité ! alors en bon soldat il prenait sur lui, une chose que je pouvais leur accorder de bonne, le sang froid ! Rose, elle, avec sa gentillesse et une bien plus grande compassion que nous ! trouva se nom mignon le comparant à un homme au nom de superman, un héros terrien que je ne connaissais pas ! mais, étrangement, le soldat se détendit un peu.

Ensuite, nous voila dans le bureau de la fameuse Xernia, qui nous expédia dans un luxueux hôtel sans trop nous apprendre quoi que se soit de plus, a part que certains problèmes se dérouler dans le laboratoire, que nous allions bien évidement aller visiter sans plus tarder !

"je suis du même avis ! allons voir là-bas ce qui se trame, on connaitra peut-être la raison de notre présence ici ! puis … je n’aime pas cet hôtel ! trop de chichi et de toute façon ! on ne dort jamais ! enfin quasiment jamais ! c’est une perte de temps ! et le temps c’est précieux ! "

Puis Asuka tendit vers mon autre moi une sorte de grapin qu’elle venait de fabriquer, effectivement cela nous serait utile pour sortir par la fenêtre, mais pour aller ou ensuite ? je m’approchais pour renforcer son ustensile.

" et une fois sortie ?? il nous faudra trouver de nouvelles combinaisons, de l’air et pourquoi pas, un véhicule ! je nous vois mal traverser le désert de cristal comme ça ! pourquoi … pourquoi ne pas demander un entretien avec cette Xernia afin de lui expliquer qui nous sommes ! on pourrait l’aider même si elle n’a rien demander ! et partir la bas en toute sécurité ! vous le savez j’adore l’aventure, l’inconnue, Bla Bla Bla ! mais la c’est bien trop dangereux pour vous les filles ! aussi forte que vous soyez je ne mettrais pas une nouvelle fois vos vies en danger dans cet endroit ! tu n’es pas de mon avis mon cher moi ?? a moins que vous ayez de meilleurs idées sa me parait quand même le plus raisonnable ! "

Jouer la prudence pour une fois le paraissait être la meilleur solution, je venais de comprendre que notre amis Simon n’avait rien vu sur le papier psychique mais qu’il nous avait toute de même fait entrer pour une raison que lui seul connaissait, un appel à l’aide silencieux ?? peut-être bien qui sais ! mais devant les mines quelques peu déçu des filles qui rêvaient de sauter par la fenêtre … je souris en soupirant

" oh et puis zut !! on trouvera bien un moyen !! aller zou ! sautez !! votre grappin est assez solide maintenant ! "

C’est alors que nous nous élancions dans le vide accrocher à un câble, nous étions assez haut pour ne pas se faire repérer par les soldats en contre bas sauf évidement, si ceux-ci levaient la tête ! le câble s’étendait sur plusieurs mètres, on passa même au-dessus d’une route ou je me surpris à me demander pourquoi, avec une technologie aussi avancée, les habitant de cette ville avait encore des voitures terrestre ! ne devrait-ils pas se trouver dans les airs ?? … après une bonne demi-heure à jouer les singes au-dessus de la ville, ont pu descendre sur le toit d’un des bâtiments en contre-bas, on était assez loin de l’hôtel pour le faire.

" allez sautons ! ils ne vont pas tarder à remarquer notre absence, si ça n’est pas déjà fait ! il va falloir se fondre dans la masse et disparaitre ! des idées ??  "

Je disais sa en prenant sur un étendoir se trouvant sur toit une espèce de foulard noir dont je m’entourer la tête et les épaules ! je leurs fis signe d’en faire autant, c’était le paradis des foulards ici ! alors autant les emprunter !! puis dans la ville on trouvera bien une bonne âme qui nous prêtera un véhicule ou on en trouvera bien un qui sort d’ici dans lequel on pourrait se glisser ! on verrait bien !

On prit la porte qui se trouvait là, et entamions une descente dans une sombre cage d’escaliers, il n’y avait que cinq étages alors la descente fut courte ! on se retrouva dans une rue très animée, de multiples lumières de toute sorte, des stands de nourritures et de bibelots un peu partout, de la musique, des gens de toutes provenances qui s’amusaient et faisaient la fête, un beau spectacle que je n’avais pas eu l’occasion de voir depuis trop longtemps, je me tournais vers mes acolytes puis on s’engagea dans la foule se mêlant aux visiteurs et devenant ainsi invisibles aux lentilles des cameras qui nous observaient dans l’ombre.

Je manque éclater d’un fou rire devant l’air stupéfait de Rose. Décidément, cette jeune femme est pleine de ressources, et son idée de grappin est loin d’être stupide. Elle va finir par arriver à me faire retrouver foi en l’intelligence humaine. Toujours est t’il que malgré quelques réticences de mon jeune moi, je n’ai pas le temps de donner un quelconque avis que je me retrouve à crapahuter sur les toits avec ce petit groupe d’aventuriers, ce qui n’est pas pour me déplaire.

Je remarque d’ailleurs que le regard de la jeune onna-bugeisha se met à pétiller, apparemment, elle apprécié l’aventure, et de se retrouver dans des actions de ce genre. Et je ne regrette pas de lui avoir proposé de nous accompagner, il me faudra faire attention de ne pas la perdre, comme j’en ai malheureusement trop l’habitude.

Nous arrivons sur une sorte de toit terrasse, sur lequel mon jeune moi propose de barboter des foulards pour nous grimer. Je me demande si ça a une chance de fonctionner, cependant, compte tenu du niveau de sécurité dont fait preuve le site. Mais je m’exécute de bonne grâce, après tout, de tout temps, j’ai toujours aimé les accessoires vestimentaires, chapeaux, parapluies, écharpes, lunettes, fez, et autres. Aussi, je tente le look foulard, et je me demande bien ce à quoi je ressemble. Ce qui m’amuse un peu.

12 : Je me demande bien comment Jenny prendrait cette apparence, ça l’amuserait certainement, et elle ferait plein de photos. Et me charrierait pendant des années après ça.

Je me tourne vers Rose.

12 : Si tu te demandes ce à quoi elle ressemble maintenant, c’est la même avec quelques rides. Elle va battre un record, plus d’un millénaire avec la même régénération, et, pourtant, elle n’est pas du genre à rester planquée.

Je sais pertinemment que ça un gros mensonge, mais si jamais on enchaine en me demandant ce que devient la Rose du Futur, je pense que je répondrai de la manière la plus évasive possible, qu’elles doivent être ensemble à ce moment de ma ligne temporelle. Parfois, il vaut mieux éviter les questions qui fâchent, et qui pourraient blesser des gens. Surtout si ça risque de les rendre moins efficaces dans les tâches en cours. Et je ne veux surtout perdre personne.

Nous descendons ensuite l’escalier, cinq étages, ce n’est pas la mer à boire, et nous nous retrouvons dans la rue. Une rue beaucoup plus animée, il s’avère donc que la cité n’est pas entièrement mise en quarantaine, comme je le croyais.  Ca peut se comprendre, si ce secteur est considéré comme sans risque, il est plus judicieux d’y concentrer les touristes, au lieu de tout fermer, et risquer de griller la réputation du site.

Je scanne un peu les environs avec les lunettes, ce qui est fort pratique, et je ne remarque absolument rien de suspect dans la foule, c’est déjà ça. Evidemment, personne n’a pris le temps de demander où se situait ce fichu laboratoire, je suis un idiot, parfois, enfin plus idiot que d’habitude !

Mais je remarque un accès qui indique Funiculaires et accès Hyper-v, et je me dis qu’on trouvera certainement une carte, un guide touristique ou un ordinateur qui pourra nous amener à savoir où nous devons aller.

Je me mets à marcher dans cette direction, en expliquant ma démarche à ma jeune humaine, venue à ma hauteur s’enquérir de la suite des opérations.

12 : S’il y a des accès via funiculaires ou hyper-vitesse, avec de la chance, ils pourront nous amener aux laboratoires, sinon, il sera plus facile de demander dans un nœud de déplacement, où nous devons aller, plutôt que de déambuler sans but dans les rues de cette ville, même si elle est fort charmante, au demeurant !

La jeune femme sourit, elle parait toujours émerveillée, elle qui, il y a quelques jours, menait une vie sans histoire de guerrière bushi de l’an mille, et qui, maintenant, découvre les merveilles de l’univers, à une époque dont elle n’aurait jamais pu imaginer la teneur. Je me dis qu’il faudra que je lui fasse découvrir le monde de la fête, et que nous aillons sur une planète de fêtards, une planète sans problème, sans danger, où elle pourra découvrir autre chose que le devoir.

Nous grimpons une rue en cote, qui nous amène devant le centre de tourisme et de navigation. Et, je remarque directement un draconien en veste sur laquelle il y a marqué « puis je vous aider ? », aussi, je m’avance dans sa direction.

12 : Bonjour, mon brave, je suis le Docteur, et voici, enfin plein de gens. Nous cherchons le moyen d’accéder au laboratoire numéro huit, pouvez vous nous indiquer quelle navette nous y amènera ?

L’individu me toise, puis prend un sourire professionnel, de gentil organisateur de camp de vacances.

G.O. : Bonjour, monsieur Docteur, pour aller aux laboratoires, il faut passer par les conduits hypervitesse, c’est dans cette allée. En revanche, le conduit pour le laboratoire huit, j’ai cru comprendre qu’il y avait un souci, je ne suis pas certain que vous puissiez le prendre, et, dans ce cas, la seule autre option, c’est de passer par la route.

12 : Merci mon brave, nous allons voir ce qu’il en est alors.

Nous prenons l’allée incriminée, et nous la longeons jusqu’à l’entrée des conduits. Et, en entrant dans la salle, nous nous retrouvons face à face avec la dame en rouge que nous avons rencontré précédemment.

X : Et bien, vous arrivez pile comme prévu, vous ne dérogez pas à votre réputation, docteur. Je me doutais que Clark ne parviendrait pas à vous retenir.

--- Rowenalara ---
 
Je continue ma petite infiltration le plus discrètement du monde, en apparaissant toujours comme une femme de ménage.  Ca me désole quand même, nulle part, on ne considère le personnel d’entretien comme des personnes à part entière. Je fais quand même attention à ne pas trop croiser d’agents de surveillance, on ne sait jamais, je pourrais bien tomber sur un individu trop zêlé, et qu’il veuille en savoir un peu trop sur moi.
 
Si j’avais du papier psychique, ce serait bien, encore que, je suis certaine que les gardes d’un complexe de cet acabit sont formés pour éviter de se faire avoir par ce genre de subterfuges. Une fois de plus, ce sont les humains qui auront été les plus à la traine pour savoir gérer la technologie psychique.
 
Et je pousse mon chariot, en faisant mine de nettoyer tel ou tel endroit, et en entrant dans une salle ou l’autre en apercevant des gardes. Je commence à avoir l’habitude de ce genre d’actions. J’aurais pu faire une bonne espionne, si ma vie avait pris un autre chemin. Mais, il y a eu cette journée qui a tout changé. J’entre dans un bureau, et je commence à jouer les Conchita, tout en regardant les documents qui trainent un peu partout. Mais, je ne vois toujours rien qui m’interpelle. Je me retourne, et comme souvent, depuis tous ces siècles, j’aperçois son reflet dans la baie vitrée, il me regarde, et l’image se fond et disparait.
Je sens mon cœur qui accélère un peu, puis reprend une allure normale.
 
R : Allez, Rowe, tu es là pour les cristaux, pour l’Archange, et c’est la seule chose qui compte !
 
Si mon nom sonne comme une promesse, c’est que je porte en moi les espoirs de tellement de gens que j’en ai perdu le compte, et ma motivation, c’est que ces espoirs ne soient pas vains.
 
Je ramasse un autre papier qui traine par terre, et je le repose sur le bureau. Si des choses aussi criantes restent en place, ma couverture ne tiendra pas longtemps. Je ressors, et je pénètre dans une autre pièce, qui ressemble à une salle de réunion, dans laquelle je ne reste pas, vu que des hommes et femmes en blouse blanche sont en pleine conférence. Et, je continue mon périple, jusqu’à une salle marquée privé. Je tends l’oreille, mais n’entends rien à l’intérieur. Je fais attention, le bruit du sonique pourrait bien alerter des oreilles sensibles, aussi, je me passe de son usage, dans les couloirs en tout cas.
 
J’entre, et je regarde autour de moi, mais je ne remarque aucun signe de vie. Aussi, je m’assois dans le confortable fauteuil rouge qui meuble le bureau, et je commence à regarder des documents qui trainent. J’apprends quelques informations utiles sur l’avancée des recherches sur la sulfurisation des cristaux, que je m’empresse de transférer dans mon tournevis, en me disant que Jessie pourra peut-être en faire quelque chose pour faire avancer les recherches. C’est la scientifique la plus géniale que j’aie rencontré, je me demande même si le docteur serait à sa hauteur sur certaines de ses compétences, notamment en biochimie.
 
Je vais pour sortir de la pièce, lorsque j’entends une petite voix qui sort d’un placard.
 
V : Hey, s’il vous plait ! Vous n’avez pas l’air lobotomisée comme les autres.
 
Je me retourne, et me retrouve face à un homme en costume sombre, et je remarque qu’il n’est pas draconien. Je m’approche et je constate qu’il s’agit d’un humanoïde à la peau violacée.
 
R : Qui êtes-vous, et qu’est-ce que vous faites dans ce placard ?
 
V : Je m’appelle Viletris, je faisais partie de l’équipe envoyée pour enquêter sur l’absence de réponse de ce laboratoire. Je me suis séparé du groupe, comme j’aime bien faire, et, lorsque que j’ai revu mon équipe, ils semblaient comme vidés, comme si on leur avait fait un lavage de cerveau. Et, j’ai remarqué que les gens, ici, se comportent comme des automates. C’est très étrange.
 
R : Je suis ici sur requête de Xernia, et je dois savoir ce qu’il se passe. Où se dirigeait votre équipe quand vous l’avez perdue de vue ?
 
V : Je pense qu’ils allaient en direction des entrepôts, au fond, après le laboratoire de recherche synchrotonique de Sophros.
 
Je commence à comprendre, Sophros utilise ce laboratoire pour faire des évolutions sur les boucliers asynchrones qu’ils utilisent pour faire du forage. Ce n’est en rien répréhensible, et je pige pourquoi ils envoient une équipe pour s’assurer que tout aille bien, et protéger leurs investissements.
 
R : Alors, c’est là bas qu’il faut aller, découvrir ce qu’il se trame, et, si possible, arranger la situation. Souhaitez vous m’accompagner, ou bien retourner vous planquer dans un coin ?
 
V : Je vais vous accompagner. Il me faut juste trouver un moyen de passer inaperçu.
 
Je regarde dans mon chariot, mais je ne trouve rien, mais, à l’extérieur, de l’autre côté du couloir, j’aperçois un vestiaire, avec un portemanteau sur lequel sont entreposées des blouses. Je sors discrètement et en récupère une, que je donne à mon nouveau compagnon.
 
V : Et, sinon, qui êtes vous ?
 
R : Je ne suis personne d’important, juste une émissaire du peuple des Skalde, et j’échange mes services contre des cristaux dont nous avons besoin. Mon nom est Rowenalara.
 
Nous ressortons du bureau, et prenons la direction de la structure utilisée par Sophros. Et, en effet, les individus, ici me paraissent étranges, comme robotisés.
 
--- Rose ---
 
C’est parti pour un tour de tyrolienne bien fun, j’apprécie cette petite Asuka de plus en plus, moi. Et nous nous retrouvons à courir sur les toits, et arrivons déguisés avec des foulards dans une rue animée. Et mon futur docteur décide de tracer son chemin vers une sorte de gare, ce qui est, ma foi, une bonne idée.
 
Entretemps, le docteur du futur m’a parlé de ce que va devenir Jenny, j’en reste pantoise, plus d’un millénaire sans se régénérer, c’est quand même impressionnant. Mais ça ne m’étonne pas d’elle, qui est la dame du temps la plus brillante que j’ai eu l’occasion de rencontrer.
 
Je suis le mouvement, sans avoir trop le temps de poser de questions, et nous nous retrouvons dans une sorte de hall de triage, où le docteur demande à un affable jeune draconien qui répond avec diligence. Evidemment, le moyen pour aller au laboratoire le plus simple semble en panne. Ca aurait été trop facile.
 
Mais nous allons quand même voir, par acquis de conscience, et, je me fige en entrant sur le quai. Xernia est là, à nous attendre, et, ça lui semble tout à fait normal que nous soyons là, au lieu de rester assignés à résidence à l’hôtel au nom imprononçable.
 
X : Je ne peux pas faire ce que je veux dans ce centre. J’ai déjà envoyé des agents au laboratoire, et comme Pfaxx et moi somme un peu en rivalité ici, elle trouve que, dans cette affaire, j’entre trop dans sa juridiction, et elle menace d’en référer à la direction centrale. Bref, j’ai fait en sorte de vous faire passer l’information comme quoi il se tramait des choses au laboratoire, en me disant qu’avec de la chance, le docteur souhaiterait y jeter un œil.
 
Puis, elle nous expliqua ce qu’elle savait de la situation. Et nous proposa de nous permettre de détourner un véhicule pour monter au laboratoire. A moins que nous ne soyons en mesure de faire refonctionner correctement le système hypervitesse, ce dont elle doute, vu qu’elle pense que quelqu’un a fait s’effondrer les conduits.
 
Je regarde alternativement les deux docteurs, en me demandant qu’est ce qu’ils comptent faire. Mais avec ces deux-là, ça risque d’être aussi génial qu’inattendu ! En regardant Asuka, j’ai la sensation qu’elle pense la même chose que moi, d’ailleurs. Nous nous lançons un regard entendu.

Je me trouve amusant, c’est vrai qu’à cette époque, j’étais tellement moins austère, plus exubérant, sans donner dans l’exagération un peu puérile de notre nous qui lui a suivi. Je m’en amuse un peu, mais c’est vrai que de le retrouver, ça me permet de me retrouver moi-même, de redevenir celui que je n’aurais jamais dû cesser d’être. Et c’est aussi lorsqu’il se rappelle de ce visage, que ça me fait comme un électrochoc.

12 : Oui, Pompéi, un sacré souvenir, d’une sacrée aventure. Et, la rencontre avec cette famille a été une sorte de déclic, souviens toi. C’est ce jour là que tu as vraiment réalisé que notre rôle était de sauver des gens. Et c’est aussi pour ça que j’ai repris ce visage, car il symbolise ce dont je ne veux pas cesser d’oublier, que le docteur se doit de sauver des gens. Je suis né sur les ruines d’un champ de bataille, à l’endroit où, il est écrit que sera notre tombeau, mais je veux continuer à sauver des vies.

Et je pense au fond de moi qu’aucune vie n’est sacrifiable, que chacune mérite d’être sauvée, car, chacune est un rouage de la grande machine qui régit le temps et l’espace.

12 : Ce qu’il se trouve là-haut, je n’en sais rien, et c’est bien ça qui est génial, ne pas savoir, et découvrir, c’est tellement cool ! Est-ce cette chère Rani qui a encore fait des expériences à sa sauce ? Ou bien notre bon vieux maitre qui joue les idiots ? La grande connerie qui fait des siennes ? Ou même une invasion de cybermen ? Je ne sais pas, et c’est tellement amusant de se dire qu’on va découvrir tout ça. Et, encore plus drôle de me dire que je l’ai déjà vécu, et que je n’en sais rien pour autant ! Et, quoi que ce soit, je pense que ce n’est pas prêt à recevoir la visite de, non pas du docteur, mais de deux docteurs !

J’enfile la blouse, qui me donne l’air d’un savant fou ! Et je peux admirer la conduite de Rose, décidément, une fille qui sait tout faire.
Et j’observe les cristaux, là dehors, avec leurs reflets scintillants, jusqu’au moment où nous arrivons devant le portail d’accès aux laboratoires.

12 : Ah oui, j’ai failli oublier.

Je sors mon tournevis sonique de ma poche, et je le désactive complètement

12 : Lors de notre dernière rencontre, que tu as du oublier, hélas, une belle aventure que tu auras le plaisir de redécouvrir, nous nous sommes rendus compte que nos tournevis se gênaient mutuellement quand nous étions proches, alors, je désactive le mien, et j’utiliserai uniquement mes lunettes.

Je remets l’instrument dans ma poche, en regrettant même de ne pas l’avoir laissé dans le Tardis, mais, qui sait, peut-être me servira t’il plus tard, avec le destin, parfois, chaque détail peut avoir une grande importance pour dénouer un des nœuds de l’écheveau.

Nous descendons du véhicule, et je remarque que celui qui est garé à côté me semble avoir été utilisé récemment. Mes lunettes soniques m’indiquent une chaleur résiduelle autour du moteur de la voiture en question.

12 : Etrange, ils n’ont aucun contact depuis des jours avec la ville, mais ce véhicule a été récemment utilisé, pourquoi faire ? C’est très étonnant, ne trouvez-vous pas ? Certainement quelqu’un que Xernia a envoyé, mais où est cette personne ? Nous le saurons en allant visiter ces lieux.

Je recommence à faire les questions et les réponses, alors je m’approche de l’engin, et je jette un œil à l’intérieur, mais je ne remarque absolument rien qui pourrait me donner la moindre indication sur l’identité de la personne qui a mis ce moteur en marche. Aussi, je me désintéresse du véhicule. Si quelqu’un voit quelque chose, il me le dira, et je décide de me rendre en direction de la porte de sortie du parking.

Je m’approche de la porte verte, évidemment verrouillée. Et je toque bien fort dessus !

12 : HEEEEEEEE-OOOOOOOOH, y’a quelqu’un ?

Asuka me regarde avec de grands yeux écarquillés. C’est vrai qu’on n’a certainement pas dû lui apprendre cette technique d’infiltration chez les bushis. Mais moi, j’adore, et je pense que mon moi du passé aussi, qu’est ce que nous aimons demander « conduisez moi à votre chef » !

Hélas, personne ne nous répond. Dommage. Aussi, je m’approche du scanner rétinien, et pose mon visage contre le verre.

Scanner : ACCES NON AUTORISÉ !

12 : Au moins, j’ai essayé. Je crois qu’il ne nous reste plus que la solution du piratage, je m’en occupe !

Je mets mes lunettes, et je remets mon visage devant le scanner, jusqu’au moment où un tint se fait entendre. Je me redresse, et me tourne vers la petite troupe.

12 : C’est tout vert, ou plutôt c’est ouvert. Mais c’est marrant vu la couleur de la porte, le cadre tout vert est ouvert. Je suis le seul à trouver ça drôle ?

Bref, je tire sur la porte, l’ouvre en grand, et fais signe à tout le monde d’entrer.

--- Rowenalara ---

Désormais accompagnée de mon nouvel ami, j’avance dans les couloirs, et je finis par arriver à l’entrée de la zone de Sophros. Mais j’ai un drôle de pressentiment, pas à cause de ce qu’il se trame ici, mais il se passe autre chose, quelque chose en rapport avec le continuum spatio-temporel. Et mon affinité avec celui-ci me fait bouillonner.

Je me demande cependant ce qui provoque tout ce remue-ménage dans le flux, mais j’ai beau me concentrer, je n’ai aucun flash, aucune vision. Je tente de penser à autre chose, parce qu’il ne sert à rien de se mettre martel en tête en raison de choses que je ne maitrise pas, pour le moment.

Je jette un œil par une sorte de hublot, pour remarquer des scientifiques qui travaillent, et, je me demande ce qu’ils recherchent.

V : J’ignore ce qu’il se passe ici, mais depuis notre visite, ils me paraissent amorphes, ils ne font que travailler, et si on leur parle, ils ne répondent même pas.

R : En effet, c’est étrange, et la réponse à nos interrogations se trouve derrière cette porte, dans le laboratoire de Sophros.

Je m’approche de la porte, et jette un regard alentour. Et, comme personne ne nous regarde, je sors rapidement le tournevis, et je grille le scanner. Les portes battantes s’ouvrent, et se figent.

R : Tant pis pour notre discrétion, avec un peu de chance, ils prendront ça pour une panne, un dysfonctionnement.

V : Je ne sais même pas s’ils se rendront compte que l’accès est ouvert. Ils sont tellement à côté de la réalité.

J’avise une porte, marquée « Sécurité », et je décide d’y entrer, d’y jeter un œil. Evidemment, personne. Je m’avance vers le terminal de l’ordinateur présent, et demande de consulter les manifestes. Une entrée retient mon attention.

« La livraison a été correctement reçue, et entreposée dans les entrepôts, au secteur 9, lors du chargement, l’agent en charge me dit avoir entendu du bruit à l’intérieur, comme une voix étouffée. Je lui ai conseillé d’arrêter les cachets de polymill, ce n’est pas bon pour le service. Les caisses sont scannées, et, s’il y avait eu quelqu’un dedans, nous l’aurions vu »

Une voix dans une caisse ? Quelque chose ou quelqu’un se serait infiltré ? Mais qui, ou quoi ? Je continue à passer les entrées en revue, mais, je ne trouve rien dans les notes de la sécurité qui aurait pu m’en dire plus. Aussi, je me ravise, et je quitte le bureau, pour atteindre un vestibule où mon compagnon m’attend. Et nous nous approchons du laboratoire principal, qu’il va nous falloir traverser pour atteindre les entrepôts. Et ça ne me plait guère, il y a des caméras de partout, et nous pouvons être trop facilement remarqués. Je décide de retourner au poste de sécurité pour détourner les caméras. Nous faisons donc demi-tour, et je finis par ré-entrer dans le bureau.

Ça me tire un sourire.

R : Décidément, ils peuvent être fiers de leur sécurité, quand je vois avec quelle facilité, j’ai pu entrer jusqu’ici, et atteindre l’un des points névralgiques de la défense du site. En revanche, je ne vais surtout pas désactiver les caméras, ce serait un coup à se mettre une alarme en route, je préfère créer un angle mort, un chemin que nous pourrons emprunter, sans passer dans le champ de détection.

J’en profite également pour vérifier dans les stocks où se trouvent les cristaux dont Jessie a besoin, et je note l’emplacement pour plus tard. Je remplis ma part du contrat, Xernia me les doit.

En revanche, ce n’est pas ici que je vais pouvoir désactiver le bouclier, et permettre à l’Eldarion de les récupérer. Qu’à cela ne tienne, le générateur se trouve non loin des entrepôts, et il m’y sera aisé de le déconnecter à la source. Il y a une possibilité non négligeable qu’il ne soit d’ailleurs pas possible autrement de le désactiver.

Je profite également d’être ici pour envoyer un compte rendu à mes comparses qui m’attendent dans leur vaisseau, qu’ils sachent ce que je fais et l’avancée de l’affaire, ainsi que les expériences que j’ai téléchargées plus tôt, dans le but que Jessie y jette un œil. Je me rends compte que j’ai quand même passé pas mal de temps en faisant ça. Mais, si ça peut porter ses fruits plus tard, ce n’est pas du temps perdu. En ressortant de la salle, je remarque que mon comparse ne s’est même pas impatienté. Je lui explique pour le chemin à prendre, et le laisse passer devant. Un scientifique qui accompagne une femme de ménage, ça paraitrait louche.

J’attends quelques minutes, et je m’avance dans le laboratoire, que je traverse d’un pas résolu, je remarque au passage que personne n’a réagi à notre intrusion, et je me demande même s’ils seraient sortis de cette apathie si j’avais dansé toute nue au milieu des locaux.

Et je parviens de l’autre côté du laboratoire, devant la porte d’entrée des entrepôts. Il nous restera à trouver le secteur 9, et déterminer ce qu’il y a à l’intérieur.

--- Rose ---

Je m’installe au volant du véhicule, qui me parait assez proche de ce que j’ai conduit par le passé, des appareils humains, et je mets les moteurs en route. Et je conduis en écoutant la discussion entre les deux docteurs, et la raison du visage de sa future incarnation. La raison de ce visage me plait, mais m’attriste un peu, pourquoi a-t-il besoin de ça pour se souvenir qu’il est là pour sauver des gens ? Que s’est t’il passé dans ses vies précédentes qui lui aurait fait oublier quelque chose d’aussi fondamental ? Et pourquoi ne suis-je pas là pour lui rappeler ? De toute façon, ce qui doit arriver arrivera.

Nous finissons par arriver, et je gare le véhicule dans le parking. Le docteur du futur, sort et constate qu’une autre voiture a été utilisée récemment. J’ai une drôle d’impression en l’entendant en parler, je ne comprends pas vraiment pourquoi.

Puis il se met à appeler devant la porte d’entrée, ce qui me fait halluciner, mais pourquoi pas. De son côté, Asuka semble se demander où elle est tombée, la pauvre. Mon docteur deviendra un sacré numéro, plus tard !

Il sort une grosse vanne bien vaseuse, mais qui me tire quand même un sourire, décidément, quelle que soit l’époque, il arrivera toujours à m’atteindre, à trouver les mots pour m’amuser. Et c’est bien pour ça que je l’aime, et que ce sera éternellement ainsi.

Et, finalement, il finit par forcer la porte, et nous ouvrir. Je franchis le seuil, en me demandant ce qui peut bien nous attendre dans ce complexe.

Je m’engage dans un couloir aux murs jaunes, et sors mon sonique de ma poche pour être parée à tout. Un peu plus loin, un groupe de personnes en blouses blanches semble attroupé devant un scanner rétinien. Je trouve leur attitude étrange, ils semblent en discussion, mais ne parlent pas. Est-ce qu’il va falloir passer devant eux pour continuer ? Je regarde mon docteur, qui va certainement faire un numéro dont il a le secret.

Alors c’était donc ça … pour ne pas oublier, oui ce jour-là j’avais faillis laisser cette famille à leur triste sort … sans Donna, ils seraient surement morts avec les autres mais je m’étais ravisé grâce a elle. C’était une bonne raison de ne pas oublier ! tout moi ça !! (sourire)

" en effet l’inconnue est la meilleur des ressources pour nous haha !! notre curiosité nous perdra un de ces jour !! "

Puis il enfila la blouse qui avec sa chevelure épaisse lui donner un petit air d’Einstein, manquer plus que la moustache pour orner le tout ! quand a moi, elle me donner l’air bien trop sérieux mais bon sa ne me déplaisais pas non plus !! puis il m’expliqua que nos soniques ne fonctionnaient pas quand ils étaient tout les deux actifs en même temps, j’aurais bien voulu me souvenir de ce qu’ont avaient vécu la dernière fois mais je devrais attendre …  tant pis ! se ne serais que partis remise, pendant que j’étais perdu dans mes pensées, il remarqua qu’une des voitures dans le hangar avait servis récemment, puis après il fit des blagues, je ne sais pas trop si c’était drôle mais le fait qu’on ne réagisse pas lui donner un drôle d’air qui me fis sourire à niveau, l’humour n’était décidément pas notre fort … on ne pouvait pas en dire autant de l’ouverture des portes ! celle-ci s’ouvrit en grand et ont pu entrer sans problèmes, trop facile à mon gout pour une structure qui aurait du être sécurisée …. A la suite de Rose qui ouvrait le chemin accompagné d’Asuka, on tomba un peu plus loin sur un troupeau de scientifiques qui ne semblaient pas comprendre grand-chose au scanner rétinien … ma femme se tourne et me fixe, je passe donc devant et me dirige vers le groupe avec nonchalance.

" bien le bonjour à tous !! puis-je savoir ce qui se passe ici ?"

Pas de réponse, ils étaient tous concentrer sur le système sans prêter attention a ce que je pouvais leur raconter et sans se demander d’où je pouvais venir … en regardant sur le côté, je constatais que la porte était ouverte, je compris qu’on avait créer un cours circuit dans le système de scanner des rétines, Rose pouvait sentir dans ses mains son tournevis faire des siennes sans trop savoir ce qu’il se passer, nous ne le savions pas non plus mais tout comme les nôtres il n’aimait pas être en présence de son double … je me tourne vers mon groupe, perplexe.

" on a cas passer sa leur posera aucun problème !  "

Et c’est ce qu’on fit ! on s’engagea dans un autre couleur jaune jusqu’à ce que celui-ci se divise en deux partis, celui de la gauche avait un panneau indiquant « poste de contrôles » et celui de droite peint en rouge porter la mention « laboratoire n°8 » pour le moment il n’y avait aucun obstacles mais je me doutais bien que se ne serais pas aussi facile de pénétrer là-dedans !

"alors il y a plusieurs solutions ! soit on fonce directement à notre objectif, le laboratoire et on tente d’y entrer en force au risque de se faire prendre d’assaut par des soldats assoiffés de sang ! soit on va vers le poste de commande, on désactive le système de sécurité et ensuite, après avoir mis la pagaille dans le laboratoire, on pourra y entrer ! soit, on se sépare en deux groupes, les militaires vont désactiver tout sa et les scientifiques vont vers le labo ou un de chaque catégorie d’un côté et de l’autre ! comme vous voulez ! ceci dit on peut aussi tout faire disjoncter avec nos soniques haha !  "

Dans le couloir où les scientifiques s’agglutinés, l’un d’eux par un éclair de génie fini par réparer la porte, le groupe n’ayant plus de raison de se trouver la repartis en se dispersant, l’un d’eux passa devant nous sans nous voir, il y avait quelque chose de pas net chez ces créatures. Je me mis à le suivre, essayant de provoquer une réaction chez cet individu.

"Eh oh !!! monsieur !! je suis le docteur, enfin ici c’est ce que tout le monde doit être je suppose ! alors vous pouvez m’appelez John Smith si vous voulez !  "

L’homme s’arrêta, se retourna pour me regarder, enfin je crois, avec des yeux vitreux, apparemment je n’avais pas grand intérêt, car il repartit sans dire un mot, comme s’il ne ce n’était rien passer …

" vous avez vu ça ?? un vrai zombi !!! je me demande ce qui a bien pu lui arriver ! je suis d’autant plus existé de découvrir le visage derrière tout ça !!! pas vous ?? alors (sautille sur place) qu’est-ce qu’on fait ??"

Je le regarde faire, et m’en amuse, il court après un de ces individus, un peu lobotomisé, qui ne réagit même pas. Je trouve ça intriguant, et, lui aussi. Nous arrivons bientôt devant un nouveau portail, où le scanner d’accès a été mis hors circuit.
Je m’arrête un instant pour regarder.

12 : Xernia nous a dit qu’elle avait déjà envoyé quelques personnes pour enquêter, est ce que ce serait l’une d’entre elles qui aurait mis les dispositifs en panne ? Ou bien est ce que quelqu’un nous ouvre le passage pour que nous allions droit dans son piège, la tête la première ? En tout cas, si c’est un piège, je serai ravi de voir qui l’a mis au point, et de quelle ingéniosité il a pu faire preuve pour essayer de nous surprendre.

Asuka me regarde encore d’un air surpris, mon attitude doit la dépasser. Qui d’autre que moi irait foncer droit dans un piège pour voir quel est ledit piège ?

12 : Ne t’inquiète pas, Asuka, je vais tout faire pour ne pas te faire prendre de risque inutile.

Un voile traverse mon esprit, je me rends compte que je ne crois même pas, moi-même, à ce que je dis. Tous ceux qui m’ont accompagné un jour ont dû prendre des risques, et souvent ce n’était pas la meilleure solution, en plus. Pourquoi est-ce que je me mens à moi-même, en me disant que je peux changer, éviter que ça ne se reproduise ? Tout ça me travaille toujours, les paroles du maitre, enfin de Missy, qui m’a accusé de sacrifier mes compagnons comme des pions sur un jeu d’échecs, résonnent dans ma tête, les derniers moments avec Clara, dans cette impasse, lorsqu’elle a tenté par tous les moyens de me faire croire que c’était son choix à elle.

Non, je ne suis pas un général, pas un chef d’armée, pas même un chef ! Laissez-moi juste être le docteur !

Je me vide rapidement la tête de ces sombres pensées.

A : Ca va, docteur ? Vous êtes devenu pâle, d’un coup.

12 : Juste un petit moment de blues, des souvenirs qui remontent. Après deux millénaires, tu comprends que je n’ai pas vécu que des choses joyeuses, et certains spectres du passé ne sauraient faire autre chose que de me hanter. Mais, je vais me recréer de super souvenirs pour les reléguer au second plan.

Je me force à lui sourire, même si je sens qu’elle ne marche pas vraiment dans mes explications. Elle est brillante, et fine psychologue. Je me dis même qu’elle l’est un peu trop pour une humaine de son époque. Enfin, qu’est ce que je divague encore ?

Nous arrivons devant une intersection, qui nous laisse le choix entre le poste de sécurité, et aller directement au laboratoire. Personnellement, la sécurité, risquer de rencontrer des hommes armés, toujours des hommes armés, ça ne me dit rien. Je préfèrerais avancer, allez dans le nid de ces zombies, et découvrir les recherches de ces gens.

Mon jeune moi parait tout impatient, et il gigote comme s’il avait une envie pressante, je le comprends, car, même si je le montre moins, je ne suis pas moins curieux, et impatient de savoir ce qu’il se trame dans ce laboratoire.

12 : Si on doit déclencher une alarme, autant le faire, et ne perdons pas plus de temps à jouer les espions, surtout que je suis certain que le grand orchestrateur de tout ça nous a déjà repérés, et nous suit sur ses écrans. Et, s’il avait voulu nous envoyer un comité d’accueil, ce serait déjà fait. Je propose, si personne n’a d’objection, que nous aillions en direction du laboratoire.

A : C’est une bonne idée, si nous sommes déjà repérés, autant foncer. Etsi nous ne le sommes pas, autant les surprendre

Je le vois mettre la main à la ceinture, et sembler déçue de ne pas avoir de sabre sur elle, sa formation de guerrière, certainement, lui a créé des habitudes, dont elle aura du mal à se défaire. Mais, de toute façon, contre la plupart des créatures auxquelles nous risquons de nous frotter, une arme blanche ne servirait pas à grand-chose.

Une fois de plus, je me rends compte que je n’en sais rien, cette jeune femme a tellement de ressources, tel qu’elle a su le montrer contre une dame du temps expérimentée, qu’il ne me faudrait pas commettre la même erreur, de la sous-estimer. Je lui jette un petit regard, en me disant que nous pourrons faire une très bonne équipe, tous les deux, et nous nous engouffrons dans le couloir qui amène au laboratoire.

Qu’est-ce que je suis impatient de découvrir tout ça ! Ca faisait longtemps que je n’avais pas ressenti ça, pas même avec Nirala au Japon. Attention, le docteur est définitivement de retour, et, ça promet d’être fun ! J’ai envie de m’amuser, de découvrir, d’apprendre, toujours plus.

Après quelques minutes, nous arrivons à l’entrée du laboratoire, où des scientifiques semblent s’affairer.

--- Rowenalara ---
 
Les entrepôts, voilà un endroit qui me plait. Un havre de solitude, où, dans un silence de cathédrale, des caisses, encore des caisses, et toujours des caisses. Personne de vivant, ici pour parler, pour mentir, pour promettre sans intention. J’aimerais avoir un endroit comme ça, une forteresse de solitude. Mais, même dans le vaisseau, j’ai toujours quelqu’un pour me demander conseil.
 
Je regarde autour de moi, et je ne distingue rien de bien intéressant, du point de vue de ma mission. Je contourne prudemment un container, puis un autre, en tentant de scanner l’intérieur, à la recherche de trace de vie, tout en gardant un œil sur Viletris.
 
Je fais attention à lui, j’ai mes raisons de ne pas le perdre de vue, et, j’ai l’impression que c’est réciproque, je remarque de fréquentes œillades dans ma direction.
 
Je finis par trouver ce que je m’attendais à trouver, une caisse pourtant en métal, dont la paroi a été désintégrée. Je m’avance, avec une grande prudence, et je regarde les dégâts.
 
R : Ca n’a pas été brisé, c’est fondu, quelque chose, ou quelqu’un, là dedans, c’est servi d’une sorte de puissant laser pour s’extraire de cette caisse.
 
Je commence à comprendre pourquoi l’Oracle m’a envoyée ici. Si c’est ce que je pense, en effet, la planète aurait pu être perdue rapidement. Ce prédateur est au sommet de la chaine alimentaire. Je m’éloigne de la caisse, et, je me dirige vers la cabine qui se trouve un peu plus haut. Je range mon sonique, et je sors mon révolver. Une arme légère, mise au point par mon peuple, qui ressemble à un colt du far west.
Je laisse Viletris s’engager sur l’échelle, en restant derrière pour couvrir la trappe. Bien que je sache que nous ne trouverons rien dans la cabine. Je souhaite juste m’assurer de quelque chose. Je le vois franchir la trappe, et je me mets à grimper à sa suite.
 
--- Rose ---
 
Nous nous approchons du laboratoire, et je sens l’énergie temporelle qui bouillonne de plus en plus en moi, un peu comme lors de mon retour, mon passage à travers le void, cette sensation de brûlure. Comme si j’avais un paradoxe en moi. Je me force néanmoins à avancer.
 
R : Je ne sais pas ce qu’il se passe, je me sens mal, subitement. Mais, ne vous inquiétez pas, ça va passer.
 
Je prends mon tournevis en main, mais, lui aussi, semble réticent. Je ne comprends décidément pas ce qu’il se passe. Un problème dans l’énergie temporelle ? Ou un paradoxe violent que ma partie Tardis ne parvient pas à gérer ? j’essaie de ne rien montrer, parce que je sais que mon docteur est pressé d’en savoir plus, et, moi-même, j’ai très envie de comprendre ce qu’il m’arrive.
 
Je m’approche de mon docteur, pour me sentir plus rassurée. Et nous entrons dans le laboratoire.
 
--- Bad Wolf ---
 
Je commence à m’impatienter, moi, j’ai envie de savoir ce qu’il va se passer, quel avenir l’enfant du temps perdue dans les ténèbres sur laquelle l’Oracle m’a alertée va se voir proposé. Le futur est tellement flou, qu’en ce qui la concerne, même moi, j’ai du mal à voir ce qu’il peut se produire. Et c’est pour ça que j’ai créé ce paradoxe, pour voir quels seront les choix, les décisions prises.
Comme lorsque j’ai créé ce paradoxe devant le moment, il me fallait leur faire choisir quelle bifurcation le fil de l’Histoire allait prendre, et, de quelle manière, le fil du destin allait se tisser pour reconstruire le grand dessein.
 
--- Rowenalara ---
 
Je ne sais pas ce qu’il se passe, encore, je sens une drôle d’énergie qui me traverse, un peu comme si j’étais un aimant, et qu’on m’approche un autre aimant de même polarité. Non, ce n’est pas possible, ça voudrait dire qu’une autre version de moi, d’une autre époque serait là ?
 
Je suis en partie Tardis, et les Tardis ne supportent pas les lignes temporelles qui se croisent. Mais, il faut juste quelques minutes pour que ça se synchronise. Je n’ai pas de problème avec ça, j’ai assez d’expérience depuis tout le temps qui s’est écoulé depuis ma mutation, pour endurer ça.
 
Je m’isole dans une pièce voisine qui doit être un lieu d’aisances pour les créatures de cette planète.
 
Je souffle un peu, puis, je rejette un surplus d’énergie. Ce qui me provoque un léger mal de crâne, mais, rien d’insurmontable. Et, je reviens dans la cabane, un peu mieux revigorée.
 
R : Et voilà, j’ai inversé la polarité, et ça se passe mieux. Pas de souci, c’est un problème inhérent à ce que je suis. Mais c’est passé.
 
Mon comparse du moment me regarde avec un air dubitatif. Je ne vais pas rentrer dans les détails de ma condition, de mon essence, et de devoir expliquer pourquoi je me retrouve piégée dans cette vie, et condamnée à une existence bien solitaire.
 
Surtout pas avec un inconnu.
 
Je le regarde avec mon air déterminé, et, je remarque qu’il y a une sorte de bureau, de l’autre côté de l’entrepôt, à proximité du générateur que je compte désactiver.
 
La tenue d’agent d’entretien ne me servira plus à rien, maintenant, je me décide à la retirer, et à remettre ma cape anti-détection, ainsi que ma capuche. Après tout, si mon double est présente, il va me falloir jouer serré. Pour elle, je devrai n’être qu’un agent de Xernia, rien de plus.
 
Mais, si c’est bien moi, comment se fait t’il que je n’en n’ai nul souvenir ? Est-ce un moi futur ? Je verrai peut-être, mais, si je peux l’éviter, je le ferai. Je jette un regard sur le terminal, et remarque plusieurs sources d’énergie qui s’apprêtent à entrer dans les entrepôts, qui ne seront plus aussi tranquilles, malheureusement.
 
R : Je pense qu’il nous faut nous dépêcher, nous avons de la visite, et je crains qu’elle ne soit pas à mon goût. Pourquoi certaines personnes ont besoin de venir fouiner ? Je gère bien toute seule, nom d’un Dalek !
 
--- Rose ---
 
Je tremble encore un peu, je dois être encore un peu pâle, mais le chambardement énergétique que je subissais semble s’être calmé. C’est toujours ça.
En revanche, mon tournevis, je ne comprends pas trop ce qu’il a. Il semble tout tremblant, je n’avais jamais vu ça.
 
R : Je crois qu’il y a quelque chose qui le traumatise. Je vais devoir faire sans. Tant pis. Alors, on y va ?
 
Et je me remets à sourire pour rassurer un peu tout le monde. Je ne veux pas faire le boulet, non plus !