Dystopie

Quelque part sur la planète Brindalia année 1788
 
La nuit commence à tomber, et l’homme marche avec entrain. Il sait que les minutes sont comptées avant que le monde ne change tout à fait. C’est ainsi, sur  cette planète, il y a le monde de jour, et celui de la nuit. Celui où tout change du tout au tout.
Retenu au travail, l’homme n’a pas eu la possibilité de faire autrement que d’attendre la dernière minute, avant de partir. Aussi, il sait qu’il doit se hâter.
L’homme repense à ce qu’il a appris, qu’autrefois, le monde n’était pas le même, il était possible, à ce moment là, de se mouvoir dans l’obscurité, sans crainte. Mais, ce n’est plus le cas.
 
Soudain, sa jambe se dérobe sous son pied, et l’homme chute avec lourdeur. Il essaie de se relever, mais sa cheville a méchamment tourné, et ses pas deviennent de plus en plus douloureux. Il sait, cependant, que la nécessité d’atteindre les habitations est prépondérante, et, il se met à boiter en direction des bâtisses.
Mais, le temps perdu est trop important, et le soleil va bientôt se coucher. Il regarde avec tristesse les derniers rayons de soleil qui brillent derrière la colline, et finissent par disparaître.
 
Soudain, un hurlement se fait entendre, un cri à glacer le sang, rapidement suivi par un terrible silence.
 
Sous les rayons de la lune, seule subsiste encore une paire de bottes, signe que cet homme a vécu en ce monde.
 
Au même moment sur Netheria
 
Mon regard croise celui de Vérity, qui me fait bien comprendre qu’il n’y a pas de possibilité de la faire changer d’avis, de la contredire. Et, je peux le concevoir. Après tout, mis à part ce moment où elle a dû apparaître dans notre vie, au moment de mon antépénultième régénération, elle n’a rien connu d’autre que la guerre du Temps.
 
Je lui souris de manière un peu forcée.
 
12 : Je vois que ta décision est prise, et je la respecte. Et, de plus, je fais toute confiance à Rowenalara pour prendre soin de toi. C’est la personne la plus impressionnante que je n’aie jamais rencontrée.
 
Une lumière dans ce ramassis d’ignorants et d’obscurantistes qu’on appelle humanité.
 
Je me tourne vers le chemin, et je commence à le parcourir, en direction du point de téléportation. Et, suivi par Asuka, je finis par atteindre le pont du minas tirith. Je m’arrête quelques minutes pour observer les vaisseaux de la flotte de Rowenalara. Décidément, le travail effectué a été bien fait, un assemblage du meilleur de la technologie, ou plutôt, du moins pire de celle-ci, de toutes ces forces que j’ai été à amener à combattre sur cette planète. Je repense à toutes ces morts, tout ça, à cause de moi, de mes choix. Peut-etre aurait-il mieux valu que je disparaisse, et ces gens auraient vécu en paix.
 
Mais, au fond, je me dis que ce n’était pas le moment, et que leur heure était venue. Et, si les seigneurs du temps étaient revenus, faute de mon entêtement, les conséquences auraient été bien pires.
 
Je me baisse et ramasse un outil qui trainait par terre, et le pose sur une sorte de présentoir. Et je m’avance vers mon Tardis, dont la porte n’a pas été fermée. Décidément, Rose a confiance en ce qu’il se passe sur sa station spatiale. Pendant ce temps, ma compagne s’est arrêtée pour observer la planète vue du ciel. Je me demande bien à quoi elle peut bien penser devant un tel spectacle.
 
Je franchis la porte, et me retrouve dans ma bonne vieille cabine bleue, où je ressens enfin la présence rassurante de l’âme de mon Tardis.
 
12 : Enfin, tu es de retour, toi ! On peut savoir où tu étais passée ? Enfin, je m’en fiche, tu as droit à ton petit jardin secret, toi aussi ! Tu m’as manqué, ma belle.
 
Je m’assois dans le fauteuil, quelques minutes. Puis, je me relève, avec une idée en tête, et me dirige vers le tableau, en attendant Asuka et ceux qui voudront bien l’accompagner. Il nous faudra retourer, certainement, sur Terre pour essayer d’en savoir plus sur la jeune onna-bugeisha qui m’accompagne. C’est vrai que cette histoire de loup est assez perturbante.
 Je me mets à dessiner un diagramme. En reprenant le fil de mes anciennes réflexions.
 
12 : Que se passe t’il quand on est seuls, quand on est certains de ne pas avoir de personnes autour de soi, et qui, pourtant, on ressent une présence ? Est-on vraiment seuls ? Y a-t-il des moments où l’on est parfaitement seuls ? Les Silence ont créé une protection quasiment parfaite, mais, n’existe-t-il pas d’autres créatures encore plus furtives, qui se contentent d’observer, en dehors de la perception de nos sens ? Et, si c’est le cas, comment le savoir si une créature a un camouflage parfait ?
 
Et je continue à tracer des lignes des courbes et les résultats de mes calculs sur le tableau. Sous le regard D’Asuka qui m’a enfin rejoint.

 --- Rowenalara ---
 
Après avoir dit au revoir à mes amis, je remonte vers le pont d’embarquement, accompagnée de l’Archange. Une personne dont je vais être condamnée, désormais, à prendre grand soin. Je souris, dans ma tête, en pensant à tout ce qu’il s’est passé sur ma planète, depuis la fin de l’opération Archange. La réussite du projet, la tête que le docteur a faite en entrant dans cette chambre, et en double, de surcroit, ça aura été ma petite vengeance perso, je n’avais pas besoin de plus.
 
J’arrive sur le Minas Tirith, où je croise Biggs et Wedge, et je leur donne congé pour un bon moment, ils vont pouvoir profiter de notre planète.
 
B : Davros doit être furieux, il a encore pris une déculottée. Il va pouvoir faire collection.
 
Je regarde le ciel, pensive.
 
R : Autrefois, lorsque nous nous sommes retrouvés sur cette planète, avec les ancêtres de mes amis, nous nous étions promis qu’un jour, nous rendrions Skaro à ses habitants originels. Mais, aujourd’hui, je m’interroge. Les Skaldes qui vivent sur cette planète, sur Netheria, depuis plus de trois siècles, aujourd’hui, n’ont jamais connu Skaro, ce n’est pas leur planète à eux, juste une terre qui a causé tant de douleur, qui appartenait à trois races différentes d’eux, les Thal, les Kaled et les Dal. Cela vaut-il encore la peine de repartir en guerre ? Toutes ces vies, prises par l’ambition de quelques-uns, toutes ces souffrances. Est-ce nécessaire de continuer. Une nouvelle guerre du temps, ne causerait que plus de souffrance. La guerre n’est jamais une solution, la guerre, c’est ajouter un problème à un problème existant, c’est empiler la haine, et, de cette haine, ne peut venir que le mal. Et que les incarnations de ce qui blesse l’Univers. Les Dalek, les simulacres, et tant d’autres monstruosités. La guerre change un homme bon en monstre. Elle m’a changée, à tel point que même mon docteur, à un moment donné m’a regardée comme telle, comme le fléau des Dalek, comme un être qui n’était pas si différent d’eux, au fond.
 
Je repense à ma première rencontre avec un Dalek. Lorsque j’ai découvert ce que cette race était capable de faire, il y a tellement longtemps, alors que j’étais si jeune, si naïve, si innocente.
 
R : Metaltron, Caan, Rusty... Chacun de ces rares Dalek, ces abominations, à leurs yeux, a compris quelque chose, c’est que, même né de la guerre, de la violence, et de la mort, il est possible de trouver une autre voie. Mais, si eux ont pu changer, qu’est ce qui empêcherait que les autres ne changent aussi ?
 
Faire des Dalek un peuple pacifiste. C’est une utopie que seule Rose pourrait envisager. Mais, je lis dans le regard de Verity qu’elle pense, elle aussi, qu’il faudrait trouver une autre façon de faire. La guerre, même un peuple aussi puissant que le sien n’a pas su le gagner. Malgré tout leur savoir, tout leur armement, et tous leurs généraux, les seigneurs du temps n’ont pu que prouver qu’il était impossible de vaincre les Dalek, dans leur domaine.
Je change vite de sujet, l’heure n’est pas à la morosité
 
R : Vous savez ce qui est magique ici, c’est que Netheria existe à proximité d’une faille temporelle, trop petite pour affecter les habitants, mais suffisante pour recharger les Tardis. Et c’est grâce à ça que j’ai toujours bonne mine quand je me trouve sur ce vaisseau.
 
Nous finissons par arriver devant le sans de l’odysséus, et nous nous installons confortablement dedans.
 
R : Alors, cap sur Brindalia ?
 
Et je laisse mon énergie temporelle couler dans les circuits, dans un petit son qui caractérise ce vaisseau et, nous nous envolons en direction de cette planète.
 
--- Rose ---
 
J’observe, amusée, le docteur dans son petit manège avec sa mère. Décidément, dans quelle famille je me retrouve, moi ! Et, j’imagine une rencontre entre Verity et ma mère, et j’ai du mal à imaginer ce qui en ressortirait. Et la team Wolfy du futur s’éclipse, suivie par le docteur le plus âgé.
 
Je finis par prendre, moi aussi, le chemin de la station orbitale, et me retrouve dans un couloir un peu obscur. Je me dis qu’il me faudra en attendre, du temps, traverser des épreuves, avant de voir cette station totalement réparée. Et l’idée me fait tressailler un peu.
 
Rowenalara semble en pleine interrogation. Et, en effet, trouver un moyen de cohabiter avec les Dalek, c’est une drôle d’idée qui m’a déjà, plusieurs fois, traversé l’esprit. Je n’ai pas tant changé, quoi qu’elle ne puisse en penser.
 
Et, finalement, j’aperçois le Tardis qui nous attend sagement sur le quai, et je m’engouffre à l’intérieur. Je ressens immédiatement une présence familière, elle est enfin de retour. Tout est bien qui finit bien.
 
Les jeunes sont déjà dans les lieux, je me demande bien quand est ce qu’ils ont pu me devancer. Certainement tandis que j’écoutais les paroles de Rowenalara un peu plus tôt dans le couloir.

Je regarde mon moi futur qui sort, furieux, de son Tardis, et je tire une mine dépitée. Et je soupire un bon coup
 
12 : Ne me dis pas que tu t’es DEJA disputé avec Sexy, elle est rancunière la demoiselle, et elle est capable de me le faire payer des siècles plus tard. Bon, encore une chose qu’il me faudra me faire pardonner, une de plus. Mais, bon, je ne suis plus à ça près.
 
Je me dirige vers la console, en me remémorant d’à quel point j’étais susceptible lors de cette réincarnation, après le creuset, cette régénération qui m’avait dissocié en trois parties, et m’avait un peu séparé de mon humanité. Celui qui se faisait appeler le « time lord victorious » était sacrément différent ce celui qui était avant cette régénération sans changement de forme, différent de celui qui avait gagné le cœur de Rose. Et je réalise que j’ai, moi-même, également beaucoup changé lors de cette semi régénération après Mondas.
Et, malgré ça, Rose aime toutes les incarnations que nous lui avons présentées. Je frémis en l’imaginant en compagnie du sixième.
 
Je mets les turbines en route, en regardant mes compagnons, et je souris. Les évènements de Trenza… ou plutôt Netheria, auront été un sacré happy end pour moi.
 
Le Tardis se dématérialise, et décide de nous secouer assez violemment, sa vengeance pour la dispute que j’ai eu avec elle, il y a longtemps, et dont je ne me souviens quasiment plus.
 
Asuka semble ne pas être affectée par les embardées de Sexy, comme si elle ressentait les déplacements. Encore quelque chose qui m’intrigue.
 
Finalement, le Tardis se pose sur la planète Brindalia. A proximité d’une cité.
 
12 : Brindalia, période post trois cents glorieuses, les trois siècles où les brindaliens ont fait de nombreuses avancées technologiques et de nombreux bonds en avant. C’est à cette époque qu’ils ont débuté leur conquête spatiale, et l’ont perfectionnée. Puis la proximité de la galaxie avec celle des ballooniens a permis de développer le commerce et l’amitié entre ces deux peuples. Mais, ça me parait étrange, normalement, à cette époque, la civilisation devrait être bien plus avancée. Je ne comprends pas.
 
Je m’approche de la porte.
 
12 : Bon ben, c’est pas en restant ici qu’on va en savoir plus. Il se passe quelque chose, ici, et je suis curieux d’en savoir plus.
 
La porte s’ouvre devant nous, et s’ouvre sur une jolie plaine de fleurs blanches, illuminée par un joli lever de soleil aux teintes irisées. Je me dirige vers les lieux, accompagné d’Asuka, et nous aperçevons, au loin, la cité aux reflets métalliques qui est notre destination.
 
12 : Allez, c’est parti
 
Et je me mets à chantonner
 
12 : Un kilomètre à pieds, ça use, ça use…
 
C’est une belle journée.

--- Rose ---
 
J’éclate de rire, en entendant la remarque sur le côté rancunier de Sexy. En effet, quand on blesse mon petit loup, elle ne l’oublie pas. Je m’approche de la console, et j’allume l’écran. Et, à l’aide de mon tournevis, je fais apparaitre un bouquet de roses et une boite de chocolats sur l’écran.
 
Rose : Tiens, ma belle, c’est pour faire pardonner les maladresses de mon docteur. Tu le connais, il est parfois maladroit. Enfin, quand je dis parfois, je devrais dire souvent, ou tout le temps, enfin, tu sais ce qu’il en est, ma belle. Tu le pratiques depuis plus longtemps que moi.
 
Je lui adresse un petit clin d’œil, sous le regard amusé de Tony et Césarion, qui semblent bien penser que j’ai fondu un fusible dans ce déluge d’émotions par lesquelles je suis passée. Je m’installe ensuite dans le fauteuil, en souriant.
 
Rose : A ce qu’il parait, je suis pire qu’un Dalek. Aujourd’hui, je ne sais pas, mais, il est certain que ça va venir, un jour, ce sera pire qu’une armée de Dalek. L’avenir s’annonce sous de sacrés auspices.
 
Quand je vois ce qu’on va tous devenir, Jenn, Zez, le docteur, et moi, j’en reste impressionnée. Sans parler de l’Archange. Inconsciemment, je lève la main, et je contemple cette bague. Ce bijou qui unissait le docteur et moi, mais qui aura beaucoup plus d’importance que ça, plus tard. Je l’observe longuement, et me laisse un peu perdre dans mes pensées. Jessie, Biggs, Wedge, et les autres. Mes futurs amis, ça promet.
 
--- Rowenalara ---
 
Je tourne le regard dans la direction de dame Vérity. Elle me sourit, pleine de joie de vivre, ou plutôt de revivre.
 
R : Vous connaissez cette planète, Brindalia ?
 
Elle ne semble pas vraiment la connaitre, certainement que dans sa vision d’autrefois, de membre du conseil de Gallifrey, cette planète, et ses habitants, étaient tellement négligeables qu’elle ne s’est pas penchée là-dessus. Je lève les yeux, et j’active l’ordinateur de bord. Les informations sur la planète apparaissent, et nous apprennent des choses sur les trois cents glorieuses, et la conquète spatiale de ce peuple. Mais, quelque chose ne va pas.
 
R : Quelque chose cloche !
 
Devant ma grimace, Verity se demande ce que j’ai constaté. Je lève les yeux, exaspérée.
 
R : Ce n’est pas normal, cette civilisation, à ce moment du temps, est sensée être en pleine conquète spatiale, avec un couloir de communication avec le territoire des balloniens. Mais alors, où sont les vaisseaux ?
 
Je sens quelque chose d’étrange, comme une perturbation. Mais, avec tous ces paradoxes autour de nous, il est difficile de se faire une idée, si ça vient de la planète, ou si c’est l’embrouillamini temporel qui se manifeste. Je me doute que le temps doit commencer à avoir envie de mettre un terme à tout ça. Et, je le comprends, ce n’est pas son rôle de se tordre et se croiser de la sorte.
 
R : Bon, alors, inutile de se mettre martel en tête, autant aller voir ce dont il en retourne directement sur la planète.
 
Je mets les convecteurs de l’Odysseus en position, et le vaisseau, dans un grand silence, se met en orbite basse. Puis, nous nous levons de nos fauteuils, et nous enclenchons le téléporteur pour arriver sur le sol de la planète.
 
--- Rose ---
 
Je finis par sortir de mes pensées, alors que le docteur du futur explique ce qu’est cette planète. Quel que soit le docteur, c’est toujours un plaisir de l’entendre partir dans ses grandes explications. Je le sens quand même mieux que lors de notre rencontre, beaucoup plus docteur que par le passé.
Et, finalement, il se dirige vers la porte, et quitte le Tardis. Je me lève, tranquillement, et je mets mon stetson, une paire de solaires, et je passe la porte à sa suite, accompagnée de mon frère et son acolyte.
 
R : Bon, les enfants, on est sages, et on évite de trop se faire remarquer. Celui qui n’est pas sage, je le vends aux Dalek, je devrais bien arriver à en tirer une livre ou deux.
 
Mon regard croise celui de Tony qui me fixe sans trop savoir comment réagir. Je suppose que mon futur moi l’a tellement impressionné qu’il ne sait plus trop comment se comporter avec moi. A moins que ce ne soit en raison de ce qu’il sait que je vais vivre d’ici quelques temps.
 
R : Et bien Tony, je t’ai connu avec plus de répondant. Aurais tu perdu ta langue ?
 
Puis, nous emboitons le pas du docteur du futur, en direction de la cité. C’est vrai que la journée est belle, ce soleil donne aux alentours une teinte inhabituelle. Je me mets à sourire, même si je reste quand même un peu pensive.