Retour à Providence [Angie, Rose, 10th]

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Incroyable histoire, oui le Docteur a raison. La mort me tourne autour depuis si longtemps. Je ne fais que survivre. Oui, ce n’est pas tout à fait un ange gardien qui veille sur moi. Je sais qui, me tourne autour. Je ne l’avais pas vu auparavant. Maintenant, je connais son nom. Récupérant mon livre que j’avais déposé. J’explique au Docteur que mon amie devrait arriver à la boutique et je vais l’y attendre. Faisant un signe de la tête. Je récupère mes clefs. Sortant du Tardis, je m’étire et retourne dans la boutique. Une fois à l’intérieur, une forte odeur entre dans mes narine. Ha oui… Le cadeau du Grand Prêtre… J’allume.

- Chaugn ? J’aime bien son petit nom. Es-tu là ?

Vu le sifflement que j’entends. Il est dans l’arrière-boutique. Celui-ci pousse la porte et vient à toute vitesse vers moi. Ce n'est pas simple a prononcé son nom. Tout comme le R'lyehian. En le regardant de plus près. Un détail m’intrigue. Il semble bien plus grand que lorsque, nous l’avons rencontré. Il a dû en profiter… Pour se nourrir. Clignant des yeux. Je suis impressionné par sa taille et sa corpulence. Me grattant l’arrière de la nuque. Je me rends compte que je vais devoir expliquer ce détail à Angie. Elle va avoir la trouille en le voyant.

Je me dirige vers mon bureau. M’assois sur le bord. Je dois l’attendre. En attendant, j’apprends à mieux connaître Chaugn par le lien du R’lyehien. Or, je me rends compte qu’il peut me parler dans mes rêves. Et pas que dans mon esprit aussi. Toutes les créatures du Mythe le peuvent ? Il me répond que c’est le cas pour la plupart. Beaucoup communiquent par le rêve et la télépathie.

Il n’est pas question de le traiter comme mon chien, un esclave ou animal de compagnie. Il m’est supérieur. Je suis insignifiant à côté de lui. J’ouvre un petit espace avec certains des récits les plus connus de Lovecraft. Voyons voir… Lequel, vais-je prendre. Hum… Ho les Contrées du Rêve. J’avoue que ce recueil de nouvelles est génial. Édité par Bragelonne, spécialisé dans l’imaginaire.

- Il faut la clef d’argent ou un prêtre pour s’y rendre… J’aimerais bien pouvoir visiter cet endroit mystérieux. Voir le bateau blanc, bien qu’il soit d’or en réalité.

Chaugn siffle me faisant comprendre que les Contrées du Rêve peuvent être un endroit très dangereux pour les humains. C’est ce que j’ai cru comprendre, si l’on meurt là-bas, on ne peut y revenir… Je prends le livre et l’ouvre et me mets à lire mon passage favori.

- Quand au sol du palais, il est de verre, et sous lui coulent les eaux savamment illuminées de la Narg, où nagent gaiement des poissons chamarrés que l’on connait nulle part ailleurs, en dehors de l’exquise Cathurie. C’est ainsi que je m’imaginais la Cathurie, malgré le barbu qui me conseillait sans cesse de regagner les côtes heureuses de Sonah-Nyl car cette dernière est connue des hommes, alors que nul n’a contemplé la Cathurie.

Alors que je lisais ce passage, je n’ai entendu la porte s’ouvrir. Trop concentré à ce que je fais. Chaugn siffle et bouge la tête en direction de la personne qui vient d’arriver ! Relevant la tête. Je descends de mon bureau. Referme le livre dans mes mains et le pose à mes côtés.

- Bonjour Angie, comment vas-tu en cette nouvelle journée ?

Chaugn sautille à mes côtés. Comme si de rien n’était.

- Oui… Je te présente Chaugn, un cadeau de la part du Grand Prêtre. Chaugn, je te présente Angie Harkness. Mon amie, je me doute que tu doit le savoir.

Un Profond de 2m50, ce n’est pas tous les jours qu’on peut voir cela. Et surtout rester en vie. Je suis un peu surexcité et en bien meilleure forme que d’habitude. Je la regarde et me doute bien qu’elle soit surprise.

- Heu… Je présente une proposition à te faire. Est-ce que cela te dit d’aller rencontrer en personne, Lovecraft ?! Faire un voyage dans le passé ! À mon époque… Ha oui. Heu… J’ai rencontré un Seigneur du Temps, Le Docteur ! Cet être est vraiment... Excentrique ! Il va nous accompagner. Il a été confronté aux révélations. Et il a beaucoup de mal à comprendre, qui sont les Grands Anciens. C’est la faute de Nyarlathotep ! Il est apparu ce crétin ! Il a fait joujou avec moi…


Je la regarde de manière à dire. Pitié viens voir le Maître de Providence. Celui qui a tenté d’alerter les humains sur l’existence du Mythe. Je ne suis pas certain que lui, comprenne le R’leyhian, contrairement à moi.

Je reprends le livre qui était posé sur mon bureau.

Je vais lui demander un autographe des Contrées des Rêves. Fascinantes, ses nouvelles sur ce mystérieux endroit.

- Si tu veux venir avec nous. Tu es la bienvenue. Cet écrivain est peut-être la clef pour mieux comprendre ce qu’est le Mythe. Pas que des Dieux, une magie complexe. Une autre vision de l’univers.

Il est très rare que je forme un sourire. Je suis plutôt, à rester sérieux. Je fais un sourire discret et regard Chaugn. Est-ce qu’il va venir avec nous ? Je doute que le Docteur soit d’accord. Vu comment, à moins qu’il me suive moi et ne s’en préoccupe guère.

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Mes yeux sont sur Angie, qui… Semble déstabilisée, et à la ramasse. Elle s’est effondrée sur une chaise. La pauvre est vraiment fatiguée. Cela se voit à la tête qu’elle pousse. Me frottant, le menton. Je bouge ma frange et réfléchis. Comment vais-je m’y prendre pour lui redonner de l’énergie. Je fixe Chaugn toujours vers moi, à non. Il s’est mis derrière moi et me dépasse de deux têtes au moins. Même dernier mois, je ressens sa puissance. J’entends très bien sa respiration.

- Alors comme ça, tu as rencontré le Docteur et il va t'emmener à Providence voir Lovecraft. Oui, j'ai déjà entendu parler de lui mon frère l'a rencontré plusieurs fois, mais pas moi. Je... J'ai rêvé de ça ce matin. Laisse-moi reprendre mes esprits et je te suivrais sans problèmes...

Je n’ai pas le temps de lui répondre que le Docteur arrive accompagné d’une femme. Je croise les bras et les observe.

- On parle de moi ?? Bonjour, je suis le docteur ! Vous devez être l'amie de Pierce, OOOOH !! Vous m'avez surpris !!! Vous êtes du voyage vous aussi ?? Il est du voyage lui aussi ?

Je fais un signe positif de la tête. Chaugn nous observe tous et bouge la tête avec quelques sifflements et croassements. Je ne vais pas le laisser ici. Je n’ai pas été récompensée pour le laisser seul. Je vais de toute manière, m’occuper de lui. Je sais comment sont les Profonds.

- Vous m'avez surpris !!! Vous êtes du voyage vous aussi ?? Il est du voyage lui aussi ? Voici ma compagne, Rose Tyler ! Rose voici Pierce, eeeeh un profond qui ne te mangera pas, j'espère … Comment il s'appelle au fait ?? Pardon !!! Votre nom ?? Chaugn ?? Enchanté Chaugn et je ne crois pas connaître votre nom non plus.

- Enchanté de vous rencontrer Madame, tout en m’inclinant avec respect, la femme du Docteur. Très joli nom, Rose Tyler. Oui, il se nomme Chaugn. Un Profond, adulte d’âge mature. Vu sa corpulence et sa taille. Il est en très bonne santé. Ne vous inquiétez pas pour lui. Il m’accompagnera. Je promets qu’il se fera discret. Je doute que ce pauvre Lovecraft puisse tenir le choc à la vue d’un véritable Profond en chair et en os.

Angie est toujours sa chaise à ne pas réagir. Fronçant les sourcils. Je retourne vers mon bureau et sors un verre. Puis une grande, vieille bouteille de Whisky. J’en verse un petit peu dedans et va le donner à mon Angie.

- Tiens… Un petit remontant ?

Je pose le verre pas loin d’elle. Chaugn bouge et l’observe en tournant légèrement la tête. Se penchant vers elle. Je me demande ce qu’il fait. La réponse ne tard pas à venir dans mon esprit. Je ne les pensais pas autant, télépathes. Et surtout raccrocher à mon esprit.

- Angie ? Regarde-moi… Est-ce que tu m’entends ?

Elle est semble-t-il dans un état second. Il faut que je fasse quelque chose. Je ne crois pas qu’elle ne m’entend. Je lui passe la main devant ses yeux. Je me tourne vers Chaugn, je sais ça va être brutale.

- Chaugn, ahor ymg'

Celui-ci recule un peu et fait un signe de la tête.

- Bouchez-vous les oreilles !

Il se met à siffler tellement fortement que cela en devient presque un cri strident. De quoi faire sursauter quelqu’un. Je pense que cela aura un effet. Ce n’est pas une méthode douce, je vous l’accorde.

- Angie ???

Je la vois sursaute limite à m’engueuler. Chaugn et moi, on se regarde l’air de rien. Je l’a laisse reprendre ses esprits. Mais elle a vraiment besoin d’un coup de pouce. Manque d’énergie. Je commence à fouiller dans mes affaires. Je n’ai pas de barre d’énergie. En dehors du Whisky et de mes cigarettes. Je n’ai pas de réserve de nourriture. Mon esprit est à nouveau en ébullition, comme d’habitude. Rouvrant les yeux, j’entends la voix de Bradley. Je les rouvre aussi vite. Il est devant moi, à genoux au sol. Comme la dernière fois que je l’ai vu. Il m’appelle. Le décor est noir autour de nous deux. Nous sommes seuls. La question que je me pose, c’est. Si je parle à mon ancien ami. Est-ce que l’on m’entend parler tout seul ??

- Bradley ? Est-ce vous ?
- Pierce ! Qu’avez-vous fait ?

Il me regarde dans cette position. Mon regard change, il est mort, et je le vois. J’aimerais lui dire qu’il a échappé au pire. Qu’il… n’a pas subi la folie. Je sais que c’est immoral. Mais sa mort était peut-être la meilleure de toutes. Il m’aurait suivi jusqu’au bout, s’il ne s’était pas tiré une balle dans la tête. Il serait venu avec moi jusqu’au point de l’albâtre. Il aurait été capable de tenter de les raisonner, de ne pas faire ça. Et de poser autant de questions que moi. Malheureusement, il n’a pas réussi à résister à l’appel. Mes yeux sont encore sur lui.

- Pierce ! Vous avez accompli votre Destin. Vous avez fait tout ce chemin pour qu’au final… L’Oracle vous guide à elle. Est-ce que vous rendez compte de ce que vous avez fait ? Condamner l’humanité.

J’ai un effet de recul et quand, je tente de le revoir. Tout redevient normal. Clignant des yeux. Je reste silencieux. Me grattant la tête. Je me dis qu’Angie va voir d’affaire. Je retire ma grande veste. Je la mets autour de ses épaules. J’observe mes bras. Mes biceps, ont dirais qu’ils sont plus gonflés.

- Quand, tu seras prête. Dis-le-nous et nous partirons… Si… Tu as besoin d’énergie vitale. Dis-le moi. J’en sacrifierais.

Je suis silencieux. Ce que vient de me dire Bradley, m’ébranle et tente de faire bonne figure. Allez ressaisi toi bon sang ! Me grattant la nuque. Chaugn me pousse gentiment avec sa tête. Et d’un coup, Sexy dans nos esprits s’agitent. Ha… Elle panique parce que Chaugn lui a répondu en télépathie.

- Calme-toi Sexy… Il ne va pas te manger. Si tu le respect, tel qu’il est. Il ne fera rien. L’insulter et l’humilier sont déconseillés. C'est normal que tu ne comprenne rien au R'lyehian. Il me comprend lui quand, je lui parle ainsi.

Je sors une cigarette en attendant. Fermant légèrement les yeux, j’ai un flash d’une ruelle sombre. Il fait nuit et en plein hiver. La neige tombe. Je vois… Les lumières clignoer sans raison. J’essaye de comprendre ce que je vois. Je ne connais pas cet endroit. Je n’y suis jamais allé. Puis, le décor change et… Je vois une petite carte posée sur une table bien dressée avec un mot écrit en lettre de sang. Ce n’est pas du R’lyehian.

Je sors de mes rêveries lorsqu’on m’appelle.

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Me frottant les yeux. Je reviens donc vers eux. Angie me taunt gentiment en parlant d’un remontant. Je baisse la tête et la secoue en faisant un peu le crétin. Elle n’a pas remarqué que je suis en forme et elle m’a parlé de gonflette juste avant. Je monte un peu ma manche jusqu’au niveau du coude. Fermant mon poing, je fais gonfler mon muscle. Je remarque bien que j’en ai pris, les veines sont visibles. Avec mon autre main, je fais pouette pouette sur celui-ci.

- Demande au Docteur. J’en ai fait du sport avant que tu n’arrives ! J’ai établi le record de vitesse à la course à pied et ramper dans une bouche d’égout ! Moi qui suis claustrophobe. Ça été horrible !

Je remets ma manche correctement. Je la vois boire puis se présenter au Docteur. La sœur de Jack Harkness. D’après leurs petites discutions, son frangin semble être un sacré cas ! Pas pire que moi. Nous allons tous dans le fameux Tardis. J’accompagne Angie silencieusement. Une fois à l’intérieur cela parle du frère de celle-ci. Je fixe Chaugn, je suis étonné que personne ne se plaigne de son odeur. Parce qu’il sent vraiment très fort le poisson pourri et l’océan.

- Allons-y, les amis !! Allons rencontrer le grand Lovecraft !! Je ne vous ferais pas l’affront de patienter plus longtemps !!

Je ne sais pas s’il dit ça par ironie, ou s’il est sérieux. Je roule des yeux et pose une main sur l’épaule d’Angie qui me fixe. Puis, je regarde sa femme. Faisant un signe de la tête, Chaugn sautille puis le Docteur se met à nouveau à parler.

- Bien, nous voilà dans le passé, il va de soi qu’ont intervient pas dans les événements fixes, ce qui c'est passé doit rester intact ! Sur ce, c'est bon
- Mon mentor ? Il est bien plus que ça. Votre compréhension de ce qu’il est réellement dépasse votre entendement. Je suis peut-être le seul qui le comprendra. Après tout, j’ai vu des vécus des similitudes avec lui. La seule chose dont j’ignore. C’est son niveau de compréhension du Mythe. Je ne peux garantir que certains événements imprévus ne viennent troubler cette rencontre.

Je ne dis pas cela pour l’emmerder. C’est en connaissance de cause. Je le lui ai dit, cette magie est vivante, a sa propre volonté et conscience. Je regard à l’adresse à lequel, nous sommes envoyés. En 1924… À mon époque, bien évidemment. Or, ces récits les plus connus datent de bien après ! Dans deux ans, c’est l’Appel de Cthulhu. Shiit. On va faire avec. Tant pis.

Je me tourne vers Chaugn. Ça va être très compliqué de l’emmener avec nous. Non, seulement, il ne passe pas inaperçu et… La réaction de Lovecraft face à lui. Risque de lui provoquer une crise cardiaque. Déjà, qu’il est fragile de base. J’imagine bien la scène. À la fois fasciné et effrayé.

- Chaugn… Je ne suis pas sûr de pouvoir t’emmener avec nous. À moins que tu ne trouves le moyen d’être discret. Tu vas devoir rester ici. Je suis désolé. Je me rattraperai, je te le promets. S’il y a quoi que ce soit… Tu sais où me parler.

Je parle de la télépathie. Il me regard un peu déçu, puis siffle et va s’asseoir tranquillement. Je fixe notre groupe. Il est tant de leur faire comprendre ce qu’il a écrit avant d’y aller.

- Avant d’y aller, sachez ceci. Nous sommes en 1924… Ce n’est pas vraiment sa meilleure période. Ces récits, les plus célèbres vont commencer à partir de 1926. Il a donc déjà écrit : Le Monstre dans la caverne, Dagon, La Tombe, Le Témoignage de Randolph Carter, par-delà le mur du sommeil, le Temple, Nyarlathotep (la prononciation de celui-ci est en langue R’lyhian), De l’au-delà, la City sans nom, La musique d’Erich Zann, Azathoth (là encore prononciation en langue R’lyhian.), Le Molosse, Herbert West réanimateur. La peur qui rôde, l’indicible, Les Rats dans les murs. Actuellement, il travaille sur la Maison Maudite.

Faut mieux donner les titres de ce qu’il a déjà publié pour éviter de parler du futur. Je vais devoir tenir ma langue. Dire qu’il est pauvre… Que jamais, de son vivant. Il ne connaîtra la gloire et la célébrité. Qu’il n’a jamais réellement pu vivre de ses récits. Injuste.

Je sors le premier, mettant mon nez dehors. Il fait nuit et il neige ! Sortant légèrement ma tête, j’observe cela et le pied au sol. Je suis en chemise sans ma veste donnée à Angie. Je mets mes mains dans mes poches. Fronçant mes sourcils. Je leur montre le chemin, direction la demeure de Lovecraft. Une maison qui est loin d’être celle d’un pauvre. C’est un héritage familial, car, ils étaient riches oui. Mais pas lui.

Prenons mon temps, mes yeux sont partout. Je regarde la neige tomber en abondance. Quand, je l’observe. Les détails sont beaucoup plus marqués que d’habitude. J’en laisse tomber sur ma main. Puis, les laisses tomber. Nous mettons à peu près cinq minutes avant d’arriver, vers chez lui. Je suis un peu nerveux. J’ai vu des photos de lui. Mais là, on va le voir pour de vrai ! Je me frotte la chemise remplie de neige, tente d’être impeccable tout de même. J’ignore comment, il va réagir face à nous. Il a rarement de la visite concernant ses nouvelles.

Je me tourne vers mes camarades.

- Nous y sommes… Voici sa demeure. Soyons dignes du Maître de Providence.

Je fais un petit sourire et me retourne, frappe à la porte avec excitation. Au bout d’un certain moment, la porte s’ouvre. C’est une femme qui nous accueille. Certainement, sa tante. Annie Emeline Gamwell, c’est la dernière en vie. Sa sœur Sarah Susan Lovecraft, est morte le 24 Mai 1921.

- Madame, mes hommages, veuillez nous excuser de vous déranger. Je me présente, Edward Pierce, détective privé (je parle de mon ancien job, pas celui actuel), voici mes amis. Le Docteur, Rose Tyler, Angie Harkness. Nous avons eu vents, des récits de votre neveu. Nous souhaiterions discuter avec lui concernant son œuvre.

Ça paraît con, nous ne sommes ni éditeurs ni écrivains. J’ignore si elle va refuser, au contraire. Nous la voyons parler derrière elle. Elle fait la remarque qu’il est tard. Sérieux, le Docteur nous fait venir tard ! Ha ba bravo ! Une silhouette se rapproche vers la porte, c’est lui ! Lovecraft tout jeune ! Avec de petites lunettes discrètes. Je savais qu’il était grand de taille. Il me dépasse d’un tout petit peu. Je fais 1m75. Et lui, 1m79. Par contre, il est svelte ! Loin, d’être aussi musclé que moi.

Celui-ci nous regarde intéresser. Mes yeux deviennent brillants de bonheur, en le voyant. Je pourrais presque lui sauter dessus. Mais, on va éviter et se tenir. Il est en pyjama. Il réfléchit et fait une remarque intéressante.

- Je… Je ne m’attendais pas à avoir de la visite, aussi tardive. J’en ai si peu. Vous avez parlé de mes textes ? Heu… Je… Excusez-moi, je suis ému. J’ai si peu, de lecteur. Ma très chère tante, faites-les entrer. Vous êtes les bienvenus.

Il nous fait signe de rentrer, je me frotte les mains et observe le quartier. J’ai l’impression de l’avoir déjà vu. Je rentre en dernier, referme la porte. Ma chemise est trempée et colle à ma peau. On voit bien ma gonflette.

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Une fois à l’intérieur de la demeure de Lovecraft. Je suis émerveillé. Quelqu’un passe après moi, c’est Chaugn ! En humain ! Je l’observe sans rien dire. Moi, je le vois tel qu’il est… Un Profond, la Magie du Mythe permet de voir la vérité à travers le mensonge. Je lui fais un clin d’œil. Il suit le Docteur. Je le laisse faire. Mais, j’ai tout de même mes yeux sur lui. Il reste un Profond.

Observant la salle à manger, celle-ci est grande. Au centre, une immense table qui peut servir plusieurs invités. En y regardant d’un peu plus près, c’est un salon cuisine. Sur notre gauche, il y a un petit bureau. Et au fond, une grande cheminée qui est allumée. Je m’y précipite pour me sécher. Je me frotte les mains et les regards avec grand intérêt. Lovecraft nous regarde, les invite à s’asseoir. Sa tante va dans la cuisine. Mes yeux sont sur elle, puis écoute notre hôte.

- Merci de nous recevoir à une heure si tardive Mr Lovecraft, c'est un grand honneur que vous nous faites ! Pardonnez-moi, peut être que ma question vous paraîtra un peu idiote, mais je voudrais savoir d'où vous viens votre inspiration ? Tous ces mondes que vous créez dans vos œuvres c'est assez surprenant de nos jours !
- Soyez les bienvenus dans mon humble demeure. Mettez-vous à l’aise. Mes récits ont toujours été le fruit de mes rêves. Mes songes sont… Très fort et réaliste. Je dirais que c’est beaucoup plus des cauchemars. C’est de là que vient mon imagination. J’avais cette idée depuis plusieurs années de les retranscrire par écrit.

Un point commun avec moi… Et je compatis avec lui, sur les cauchemars. Qu’est-ce que j’ai fait depuis si longtemps. Et la guerre n’a strictement rien arrangé. Je me tourne de dos, retire ma chemise, la tords pour la faire couler. Ça va mettre un certain temps à sécher. Je suis vraiment trempé. La tante revient avec des plats et les poses sur la grande table. Elle me voit torse nu, celle-ci va me chercher un linge. Je la remercie de sa gentillesse. Puis, la discussion continue.

- Vous… Avez-vous vraiment fait tout ce chemin, pour me voir ? C’est extraordinaire. Je ne suis pas un écrivain connu. Mes textes, je les fais publier dans un journal. Les temps sont très durs. J’ai toujours été fasciné par les mystères du cosmos et de sa compréhension, par l’esprit humain. J’ai tenté de projeter notre esprit beaucoup plus de ce que nous sommes capables de comprendre.

C’est très intéressant ce qu’il raconte. Je fixe Chaugn qui regarde la nourriture sur la table. Ne me dites pas qu’il a faim. Non, il s’en détourne. Je récupère ma chemise sèche. Je la mets et viens m’asseoir à la table. Je reste tranquille, sans dire le moindre mot. Juste écouter cet homme parler. Ce mystérieux personnage qui … Ne serait-il pas lui aussi True Seeker ? On rentre vraiment dans le vif du sujet. Observant la table. Je me sers de biscuit et d’un coup, une carte apparaît appuyée contre une bougie éteinte. Tournant légèrement la tête. Je regarde ailleurs, puis à nouveau sur cette carte. Je n’ose pas y toucher, je cherche à regarder si c’est écrit en lettre de sang.

- Monsieur Pierce, je … Je dois vous dire que vous êtes vraiment l’archétype des détectives privés. C’est bien votre métier ?
- Oui, depuis la fin de la guerre. Je me suis reconverti en détective privé. J’ai ouvert une agence à une heure d’ici, Boston. Je … Je confirme que les temps sont très durs. Pratiquement pas d’affaire. Sauf la dernière qui… À bouleverser ma conception du monde qui m’entoure. Je risque de perdre ma licence. Parce que cela s’est très mal terminé. Malheureusement, la personne que j’étais censé ramener. Est morte.

Je n’en dis pas trop sur ce qu’il s’est passé à DarkWater. Il a raison, j’ai vraiment le cliché du détective de ses propres récits. Alcoolique, fumeur, dépressif, insomnie, etc. Je regarde bien Lovecraft, puis le reste des personnes. Je m’abstiens de boire du Whisky.

- J’ai rencontré en premier Angie, ici présente. C’est elle qui m’a recueilli après cette… Horrible affaire. Je ne la remercierai jamais assez pour m’avoir aidé. Moi, un homme torturé, perdu, traumatisé, épuisé et blessé. Le Docteur, je l’ai croisé plus tard. Et c’est seulement, aujourd’hui. Que je vois, sa magnifique et charmante femme.

C’est vrai qu’elle m’a bien aidé et moi… Je lui ai ouvert les portes d’un monde cauchemardesque, bien réel. Je me frotte le visage et fixe la lettre. Lovecraft est encore tout excité cela se ressent. On se regards parfois, est-ce que cette rencontre est le fruit du hasard ? Ou la volonté du Destin ? Pour le moment, tout se passe bien. J’imagine qu’à un moment donné, la question qui tue sera posée concernant le R’lyehian. Une « langue » censée être fictive. Mais qui en réalité, ne l’est pas…

Ce serait ironique… Si c’est moi son modèle pour ses futurs récits. Sa tante revient et nous dit qu’elle va se coucher. Nous la remercions encore de sa gentillesse et sa patience. Nous voilà donc seuls dans cette salle à manger. Je souffle et me contente d’écouter. Lovecraft commence à parler de lui-même du R’lyehian. Qu’il l’a inventé pour le besoin de ses récits. Mais, je sais qu’au plus profond de moi, qu’il ne l’a pas inventé. Mais que ce sont les Grands Anciens qui le lui ont appris…

Mes yeux sont sur Angie et Chaugn. Là, ça devient beaucoup plus intéressant. Notre hôte commence à prononcer certains mots ou phrases connus. Et que cela va faire quelque chose. Et donc, prouver ce que je pense de lui. Qu’il est un sorcier avant d’être écrivain. Posant mes bras sur la table, j’observe si des symboles apparaissent. Effectivement, ça apparaît. Intérieurement, je jubile. Mais reste « neutre » extérieurement. En faisant ça, le livre réagit dans mon sac. On ne le voit pas par contre, on l’entend chuchoter fortement et pulser tel un cœur humain.

Quand, il fait ça. Je me perds dans mes rêvasseries. Une nouvelle fois, cette ruelle enneigée. Les lumières qui vacillent voyons beaucoup plus clair, c’est celle ou nous sommes… Quelque chose joue avec les lumières. Celles-ci s’éteignent complètement. Je me retrouve dans le noir le plus total. Et étant claustrophobe… C’est la pire chose. Commençant à paniquer, parce que je ne peux pas m’empêcher. Dans mon rêve, je tourne sur moi. Je ressens quelque chose qui me chope le bras. Sortant ma lampe, c’est… Une statue d’ange ! Je reviens dans la réalité, secouant la tête. Je prends un verre et bois une gorgée cul sec. Je crois que quelque chose de pas bien se prépare dans l’ombre.

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